La célèbre écrivaine camerounaise Calixte Beyala affirme que Paul Biya ne pouvait pas perdre les élections présidentielles de 2018, vu l’omniprésence dans tout le territoire de son parti politique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
Invitée à l’émission “Regard d’artistes” diffusée sur la chaîne de télévision Vision 4, Calixthe Beyala a pour une énième fois, contesté les revendications faites par Maurice Kamto le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). On sait que depuis cette période électorale, le leader du Mrc revendique la victoire.
Il a à plusieurs reprises, que le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) Paul Biya a volé sa victoire. D’où la naissance du slogan “Non au hold up électoral”, ayant conduit à l’organisation des marches du Mrc dans certaines villes du Cameroun. Et comme elle le dit aussi depuis l’après vote du 7 octobre 2018, l’écrivaine Beyala a indiqué en se justifiant, que Maurice Kamto n’est pas le vainqueur de cette élection, dont il conteste les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel.
« La réalité simple est là : le Rdpc, en tant que parti, émaille tout le territoire. Donc, il est presqu’impossible aujourd’hui de battre totalement ce parti. Sauf à changer totalement les règles. Je dis et je répète, Kamto n’a pas gagné ces élections. S’il avait gagné ces élections, je l’aurais effectivement dit. Donc, il faudrait être malhonnête, et dire que Kamto a gagné ces élections pour paraître démocrate ? Eh, beuh non, il a perdu ces élections. Je suis désolée, il les a perdues. Il faudrait qu’il se prépare pour 2025. Peut-être qu’il aura notre soutien. Vous savez, en matière politique, il n’y a pas d’ennemi, il n’y a que des circonstances qui peuvent faire qu’on soit des amis politiques, soit des adversaires politiques », a-t-elle déclaré.
Calixthe Beyala a profité de son passage au programme “Regard d’artistes”, pour souligner qu’elle n’est pas militante d’un parti politique. Elle a rappelé qu’elle est écrivaine et de ce fait, elle a bien ses idées, ses positions.
« Si dire que Paul Biya a gagné ces élections, c’est être totalement contre les autres, alors allons-y. Même ceux qui n’aiment pas Paul Biya reconnaissent qu’il a gagné ces élections et que toutes ces histoires de président de fait, ou de président élu, ce sont des imbroglios qui ne permettent pas au Cameroun d’avancer (…) Je n’ai pas de carte de parti politique. Mais quand on vient me provoquer, je vous attaque, que vous soyez du parti au pouvoir, que vous soyez de l’opposition. Je suis un écrivain, j’ai des idées, mais je ne suis pas partie prenante d’un parti politique. Je suis de la société civile », a déclaré l’écrivaine.
Liliane N.
Même si les dates des trois élections à organiser cette année ne sont pas encore connues, les différents partis politiques présents au Cameroun semblent déjà affûter leurs armes. Ceux ayant tissé des liens avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) lors de la dernière élection présidentielle, espèrent aujourd’hui, tirer profit de cette action lors des échéances électorales à venir qui sont les municipales, les législatives et les régionales. C’est le cas du Parti de l’Alliance libérale (Pal) dont le président est Célestin Bedzigui.
Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune, Célestin Bedzigui laisse entendre qu’il serait en attente des retombées du soutien apporté à Paul Biya lors de la Présidentielle 2018. «Le soutien apporté au candidat Biya à la dernière élection présidentielle devrait favoriser une conversation avec le parti de ce candidat en vue d’une alliance électorale dans certaines circonscriptions. Il reste toutefois à s’interroger sur la culture politique ambiante qui pourrait ne pas favoriser la matérialisation d’une telle vision pourtant porteuse de modernité. Le Rdpc et le Pal ont suivi le candidat Biya. Sous d’autres cieux, cela prédisposerait à des conciliations sur le terrain appelant les électeurs à se rallier tous derrière le candidat d’un des partis. Je ne me fais guère d’illusion à cet effet. En tout cas, nous verrons à quoi nous imposeront les circonstances», déclare-t-il.
A titre de rappel, c’est le dimanche 04 février 2017 lors d’un meeting du Rdpc au centre touristique de Monatélé, que Célestin Bedzigui avait officiellement annoncé qu’il apportait son soutien au candidat de ce parti pour la Présidentielle 2018. Dans sa posture de fils de la Lekié, le président du PAL, avait également joint ses finances soit une somme de 500 000 F CFA à celles des élites de ce département qui ont fait la mise au point de l’état d’avancement du fonds spécial pour soutenir la campagne présidentielle de Paul Biya.
«Nous sommes dans la République pour servir une communauté. Lorsqu'une initiative adossée sur des actes politiques majeurs, comme celui posé par le Président Biya d’autoriser le lancement des études du projet de construction du barrage de Lebanga qui est de 1000 mégawatts, est prise, nous ne pouvons pas rester indifférents à cela», avait-il déclaré pour justifier son choix.
Toutefois aujourd'hui, Célestin Bedzigui indique que le Pal a opté pour une communication de masse comme levier de mobilisation dans le but de garder les esprits en éveil sur la vision de sa formation politique de la gouvernance.
Liliane N.
« Des choix ont été fait, le président Paul Biya a gagné. Maintenant il faut se préparer pour un bel avenir politique. »
« Je déplore l’arrestation des hommes politiques et je souhaite vivement qu’ils soient libérés. On ne saurait occulter le fait que nous sommes allés à l’élection présidentielle sans organisations techniques et financière. J’étais président de la plateforme, à 48h des élections, j’ai tiré la sonnette d’alarme. Que nous n’ayons pas d’observateurs, ni de scrutateurs et ça risque d’être un préjudice face à un pouvoir qui a un appareil électoral très subtil. Il est important, si on veut aller aux contentieux, d’avoir tous nos procès-verbaux. Mais je pense que ça pas été la priorité de mes collaborateurs à cette époque. Je connais comment ça se passe et quand j’ai vu les signaux, j’ai dit que nous étions au rouge. Dans plusieurs bureaux de votes, nous n’avons pas pu produire les procès-verbaux. Ceci dit qu’on a perdu les élections parce qu’on n’a pas mis l’homme qui fallait là où il fallait etc. Sur des bases purement subjectives, jusqu'aujourd’hui même le Pr Kamto, qui dit avoir gagné, nous on n’a jamais vu les statistiques de sa victoire. Mais il se trouve lors de la crise électorale, il n’avait que 5000/25.000 procès-verbaux et je me demande s’il faille arrêter la vie d’une Nation juste parce qu’on veut faire entendre sa voix.
En tant que maire qui connait les problèmes de ma ville, maître d’ouvrage qui connait ce qu’il y a comme urgence. 07 années de perdu peuvent être suicidaire. Je me suis dit que les hommes et les femmes qui gagnent leur vie au jour le jour, qui nourrissent leur famille demain avec ce qu’ils ont gagné à la veille. Imaginons que suite à ces appels, la marche, le hold-up, subitement la Nation se trouve bloquée à cause des villes mortes et tous ces activités de revendications. Que deviennent toutes ces familles ? A quel coût ? Combien de temps ces marches vont durer ? J’ai trouvé que c’est une obsession de gloire et je crois que la politique ne s’arrête pas avec une élection.
On doit tirer les leçons d’une élection pour préparer les prochaines. Sans toutefois paralyser l’Etat et la Nation. Offrir de l’eau, construire des routes et écoles à un village sont des bonnes choses. Mais empêcher qu’on continue de construire parce qu’on est à la fin d’une élection, c’est de l’obsession de gloire. Je pense qu’il y a eu apprentissage de la part du MRC, ils ont démontré qu’ils n’avaient pas d’expérience politique et la politique c’est une école. Face à un régime aussi puissant que rude qu’est le RDPC, on ne viole pas impunément la loi. Moi-même j’ai été́ empêché́ de tenir des réunions ici. Je savais que si je tenais tète, j’étais en train d’enfreindre la loi. Et Dieu seul sait la récupération qui va être faite. Je crois que Kamto a été́ mal conseillé, en tant que juriste, il n’aurait pas dû défier l’autorité de l’Etat. Surtout dans un contexte où il y a déjà des crises anglophones et autres, où l’Etat est déjà à genou. Lui-même il a prêté le flanc à ceux qui aujourd’hui se réjouissent du fait qu’il n’ait pas respecté la loi. Je pense que l’opposition a foiré, en ne s’organisant pas financièrement, techniquement et opérationnellement. Une élection présidentielle c’est du costaud et du sérieux, ce n’est pas de la rigolade. Rien avoir avec une élection locale. Quand-t-on se lève un matin pour dire qu’on est candidat à l’élection présidentielle, on doit jauger la profondeur de ses racines. Ce n’est pas une affaire émotionnelle. Aujourd’hui vous remarquez parce qu’on en fait une affaire émotionnelle, ça prend des dérives de clans et de tributs, alors que ce n’est pas ça qu’il s’agit. Il s’agit des Hommes qui ont décidé de devenir président, c’est aussi du leadership. Imaginez qu’à la suite de la crise anglophone, la marche blanche ait conduit à des dérives où on constate des casses, viols...
Comment faire pour réparer tout ça ? A mon sens, c’est une erreur tactique et stratégique pour le MRC. On les souhaite de sortir de prison, de cicatriser les blessures et d’envisager la politique dans l’apaisement et dans la réconciliation. »
Ils sont une trentaine, et ils se recrutent aussi dans le corps de métier des humoristes.
Parmi ce groupe d’artistes interdits de spectacle en Europe, on retrouve entre autres Coco Argenté, K-Tino, Grace Decca, Karyce Fotso, Mani Bella, Nicole Mara, Isnebo, Annie Anzouer, Prince Ako Akom, Ghislain Dimaï et Majoie Ayi. A côté d’eux on retrouve les humoristes Moustik le Karismatic et Kaïser Show. Il se trouve que le 6 octobre 2018, soit un jour avant l’élection présidentielle, tout ce beau monde avait été convié à prester au concert organisé par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RPDC), s’inscrivant dans le cadre de la campagne électorale. Leur participation a suscité la colère des camerounais de la diaspora qui ont lancé un mouvement de boycott des spectacles de ces derniers.
Rendu à ce jour, le mouvement lancé a déjà mis en mal certains artistes à l’instar de Coco Argenté qui devait tenir des spectacles en Amérique. Lesdits spectacles ont été annulés à contre cœur de l’artiste. «Coco Argenté devait normalement avoir une tournée «Europe Amérique» du 3 novembre au 17 décembre 2018. Mais cette tournée aura plutôt lieu du 3 novembre au 1er décembre…Coco Argenté est encore au Cameroun, elle partira d’ici vendredi pour une tournée en Europe qui démarre le 3 novembre prochain en Allemagne», indique son manager. Comme on pouvait s’y attendre ce mouvement qui a été lancé pour sanctionner les artistes ayant presté au concert gratuit du Président de la république connait un accueil plutôt mitigé. Chez les artistes musiciens, on s’offusque du fait qu’on refuse à des camerounais d’avoir le droit de faire leur choix. Car cet appel à boycott ne plane que sur ceux qui ont pris part au concert du 6 octobre 2018. Pourtant, il y a eu des artistes comme Longue Longue, Coco Ateba et Valsero qui ont été vus dans les meetings des candidats de l’opposition.
Sur sa page facebook K-Tino a écrit «on m’appelle Nkou, le sel. Interdite pendant une dizaine d’années dans certains médias. Je suis devenue la femme du peuple. J’ai ma liberté de choix et d’expression. Je suis artiste. Tous mes weekends sont pleins. La diaspora du Cameroun, je me sens vraiment touchée suite à tout ce qui se passe sur la toile ou au pays depuis la période post-électorale. Vous n’avez pas le droit de nuire aux activités des autres. Ceux qui croient me menacer ou vouloir m’interdire quoi que ce soit, vous n’êtes pas encore nés (…) Mes vrais fans seront à mes concerts. Je m’en fiche des haineux et des tribalistes».
En sa posture de président du Syndicat camerounais des musiciens Roméo Dika en condamnant ces manœuvres et en déplorant le fait que les artistes doivent payés pour des affaires politiques, a déclaré «nous en tant qu’organisation syndicale, nous dénonçons ces travers d’autant plus que dans le cadre des élections présidentielles notre organisation syndicale a laissé la possibilité à chaque artiste d’opérer son choix contrairement en 2011 et 2004 où nous avons les artistes à voter pour un candidat. Dans le cadre de cette situation préoccupante, les artistes sont convoqués à une assemblée générale extraordinaire le 20 novembre 2018 à 10h au palais des Congrès de Yaoundé».
Liliane N.
Le politologue a indiqué entre autres raisons, que la réélection du Président de la république Paul Biya à la magistrature suprême, tient du fait, entre autres que d’après les électeurs, il est apparu comme le meilleur risque parmi les candidats à la Présidentielle de 2018.
Le 28 octobre 2018 le Pr Mathias Owona Nguini faisait partie du panel convié au programme Club d’élites diffusé tous les dimanches, sur la chaîne de télévision Vision 4. Appelé à réagir sur la réélection du candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), Owona Nguni a présenté les raisons qui justifient les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, qui donnent Paul Biya vainqueur de l’élection du 7 octobre dernier avec 71,28%.
«Première chose c’est une élection à un tour. Dans une élection à un tour le Président sortant a un avantage. Parce que symboliquement, il est connu dans tout le pays. Deuxième chose, l’ancrage organisationnel de sa formation, l’ancrage logistique, la puissance logistique et l’habitude de la compétition ce qu’ils ont appelé dans leur rhétorique la force de l’expérience. Troisième chose la dispersion des candidatures de l’opposition et le fait que parmi ces candidatures de l’opposition il y a des néophytes qui étaient à leur première élection présidentielle, quelle que soit leur qualité individuelle. Tous ces éléments concouraient à faire que l’avantage du sortant soit confirmé», a-t-il déclaré.
L’économiste Dieudonné Essomba invité aussi du programme, a tenu à indiquer que Paul Biya a réellement remporté cette élection. Et il n’y a rien de surprenant aux résultats rendus publics le 22 octobre dernier. Toutefois l’économiste pense que le problème de cette victoire se pose pour la transition qui aura lieu un de ces quatre. «Est-ce que ce n’est même pas le fait que le Chef de l’Etat ait réellement gagné et réellement gagné de manière aussi décisive n’est pas plutôt un risque. Parce que quelles sont les raisons pertinentes pour lesquelles on l’a choisi. Lorsqu’on regarde, normalement un candidat est élu pour son programme ou alors pour son bilan. Est-ce qu’on peut objectivement dire que ce sont ces facteurs-là, c’est-à-dire le programme et le bilan qui ont conduit à choisir le Chef de l’Etat. Moi je pense qu’en réalité, le Chef de l’Etat a réellement gagné. Mais c’est parce que précisément nous n’avons pas joué un jeu politique», s’est-il interrogé.
Pour Dieudonné Essomba le Chef de l’Etat a été choisi sur des bases purement ethno communautaires, soit grâce à l’action des élites. «Et donc il n’y a pas eu un débat véritablement politique. Et ça c’est peut-être bien pour le Chef de l’Etat, mais ça pose un grand problème pour les perspectives politiques à vivre. Parce que quand il ne sera plus là, est-ce que la personne qui sera après lui aura la même marge de manœuvre», a-t-il ajouté. Emmanuel Ntonga le président du social democratic front pour le Centre qui prenait aussi part à l’émission, a souligné que la victoire du Chef de l’Etat est surprenante.
Ces raisons étant, a-t-il déclaré «71% pour un Cameroun qui a voté à moitié, pour un Cameroun où on n’a même pas, je ne sais pas si on a dépassé les 2 millions d’électeurs. C’est quand même un résultat qui ne correspond pas vraiment à ce que le peuple camerounais attend. Vous savez on est plus de 24 millions aujourd’hui, et voire 2 millions de personnes qui vont à l’élection. Voire dans certaines régions comme dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest voire 5% seulement de la population. Donc c’est vraiment un résultat qui ne reflète pas le Cameroun que nous avons honoré».
Hervé Emmanuel Kom militant du RDPC a salué le travail de son parti politique qui d’après lui a conduit à la réélection du Président Paul Biya. «Celui que nous avons le Président élu est jusqu’à présent imbattable. Vous savez que le Brésil vote aujourd’hui. Au Brésil le vote est obligatoire. Au Cameroun le vote n’est pas obligatoire comme dans la plupart des démocraties. Alors si M. Ntonga estime que l’élection n’est bien que lorsque tout le monde a voté, il n’a qu’à proposer la réforme de la loi pour rendre le vote obligatoire. Le vote n’étant donc pas obligatoire, notre victoire n’est pas une maladie honteuse, nous sommes effectivement fiers de cette victoire. Il dit que les gens sont surpris. Non pas du tout…Nous on est content, on a travaillé et c’est la récompense du contraire du travail sur la paresse. La récompense de la vérité sur le mensonge. Nous n’avons pas une victoire arrogante mais c’est une élection qui est finalement la plus disputée au sens de l’histoire au Cameroun, la plus compétitive parce que elle a été très transparente», a-t-il déclaré.
Liliane N.
Le Ministre de l’Administration territoriale a donné un point de presse le 26 octobre 2018 à Yaoundé.
La communication du Ministre Paul Atanga Nji a porté sur l’élection présidentielle 2018. Le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) d’entrée de jeu, a indiqué que le processus électoral qui s’est achevé le 22 octobre dernier avec la proclamation des résultats faite par le Conseil constitutionnel, s’est bien déroulé. Il ne reste plus que se passe la prestation de serment du candidat déclaré vainqueur, en la personne de Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). «Le Chef de l’Etat avait donné des instructions fermes à l’Administration en vue de la sécurisation du processus électoral afin que cette élection majeure, dans la vie de notre pays se déroule dans le calme et la sérénité. Elections Cameroon «ELECAM», organe indépendant chargé de l’organisation matérielle du scrutin présidentiel, a déployé des efforts méritoires pour que ce scrutin se déroule dans les meilleures conditions possibles et dans le respect des normes internationalement admises. Ce double pari a été très largement atteint. La campagne électorale et l’élection qui a suivi se sont déroulées sans incident majeur», a déclaré Paul Atanga Nji.
Au cours de ce point de presse, le Ministre est revenu sur les déclarations de Maurice Kamto qui a dit avoir marqué me penalty lors d’une conférence de presse donnée le 8 octobre dernier. Sans le citer, Atanga Nji a préféré le mettre en garde, lui et tout son entourage. «Il y a toutefois lieu de regretter qu’avant l’élection présidentielle et après celle-ci, un candidat ait cru devoir faire des déclarations s’inscrivant dans une démarche illégale et anticonstitutionnelle, notamment en s’autoproclamant vainqueur de l’élection avant même que le Conseil constitutionnel, autorité compétente ne se soit prononcée. Bien que ce candidat se soit par la suite ravisé en revenant dans le jeu institutionnel par la saisine du Conseil constitutionnel devant lequel il a librement fait valoir ses arguments, il a ensuite de nouveau décidé de se mettre en marge de la légalité en contestant le verdict du Conseil constitutionnel. Ledit candidat et son entourage n’ont cessé de multiplier les provocations et poser des actes dangereux pour la paix sociale en essayant notamment d’organiser un mouvement insurrectionnel», a déclaré le Ministre.
Poursuivant dans la même lancée, il a ajouté «plusieurs de ses actes et déclarations tombent sous le coup des lois en vigueur dans notre pays notamment des dispositions du Code pénal et de la loi contre le terrorisme réprimant les atteintes à la sûreté nationale et l’incitation à la rébellion». En saluant la maturité des populations, Paul Atanga Nji a tenu toutefois à indiquer que personne n’est au-dessus de la loi. Et que le statut d’ancien candidat à l’élection présidentielle ou membre d’un parti politique ne confère aucune immunité. «Toutes les tentatives à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté. Les auteurs comme ceux qui les y auront incitées à répondre devant les instances judiciaires compétentes…Tous ceux qui seraient tentés de violer les lois de la République auront à répondre devant les instances appropriées et subiront toute la rigueur de ces mêmes lois», a-t-il indiqué.
A titre de rappel, le MRC après la proclamation des résultats a lancé une campagne de revendication de la victoire de Maurice Kamto, qui devait débuter le vendredi 26 octobre 2018. Ladite campagne doit se tenir jusqu’au dimanche 28 octobre prochain. Elle est baptisée «NON AU HOLD-UP».
Liliane N.
Ils souhaitent qu’à la place de ladite mesure, des assises soient initiées pour voir de plus près, ce qu’il y a lieu de faire.
Les acteurs du secteur des Transports routiers se sont réunis le 24 octobre 2018 à Yaoundé, en présence du représentant du Ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Ils ont profité de la cérémonie pour présenter leur doléance au Président de la république Paul Biya réélu pour un autre mandat de 7 années. Ils ont souhaité n’avoir plus à voir leurs agences fermées à cause de la survenue d’un accident de circulation. Leur argument étant que personne ne peut investir pour aller tuer les gens en route. De ce fait ils suggèrent qu’en lieu et place de la fermeture de leurs agences, que des assises soient plutôt organisées. Et qu’ils soient conviés à ces assises qui auront pour but d’étudier le problème, d’identifier ses causes et de trouver ensemble avec tous les acteurs du secteur des Transports des solutions pouvant remédier à la situation.
A titre de rappel, l’agence de voyage General Express avait écopé d’une sanction de trois mois de cessation d’activités, suite à un accident qui s’est produit le 23 octobre 2017 sur la route Yaoundé-Douala. Ledit accident avait causé le décès de 15 personnes et de plusieurs blessés. Il avait été reproché au chauffeur de cette agence de voyage d’avoir entrepris un dépassement en 3ème position avant d’entrer en collision à la fois avec un grumier et un camion semi-remorque. De ce fait l’agence de voyage était donc suspendue pour «insuffisances des mesures de sécurité ayant contribué à la cause de l’accident mortel». Le conducteur du bus s’était vu retirer son permis de conduire pour une période de 12 mois. Mécontent de cette décision à l’époque prise par Edgar Alain Mebe Ngo’o, le syndicat des transports routiers des voyageurs du Cameroun, avait menacé d’observer un arrêt de travail. Il trouvait la décision du Ministre arbitraire.
En outre donc de décrier cette mesure qui met en mal leur secteur d’activité, les transporteurs routiers ont parlé d’autres problèmes. Ces problèmes étant liés à leur secteur d’activité, qui selon eux est en proie à une concurrence déloyale et qui va mal. Ils ont fait mention de la convention collective des transports routiers mis sur pied mais qui n’est pas appliquée. Ce qui affirment-ils, est à l’origine, de leur problème. Ils ont souhaité que les administrateurs et les transporteurs se retrouvent autour d’une même table. «Nous transporteurs nous voulons supplier le Chef de l’Etat qu’au cours de ce septennat que nous soyons pris en compte», a déclaré l’un d’entre eux. Aussi ils ont tenu à saluer la réélection du Président Paul Biya à la tête de l’Etat.
Liliane N.
Invité le 24 octobre 2018 sur le plateau télévisé du programme Debreaf de Canal 2 international, le Ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, a trouvé que Maurice Kamto agissait comme un illuminé.
Pour Issa Tchiroma Bakary président national du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), les déclarations de Maurice Kamto arrivé deuxième à l’élection présidentielle 2018 démontrent à suffisance qu’il est friand du pouvoir. Le FSNC fait partie des partis politiques qui se sont alliés au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) lors de cette Présidentielle. Hier invité donc sur le plateau de Canal international, Issa Tchiroma a donné son point de vue sur l’attitude de Maurice Kamto. «Vous savez quand vous avez affaire à des illuminés, quand vous avez affaire à des gens muent par la boulimique du pouvoir. Parce que vous savez lorsque le pouvoir fascine, il se met au travers du génie et de l’intelligence, ce qui fait que c’est l’émotion et la passion qui agissent. Je voudrais vous dire une chose. Ça ne devait pas vous surprendre vous journalistes. Trois jours avant le déroulement de l’élection, le Ministre Kamto a annoncé sa victoire. Je dis bien trois jours avant l’organisation des élections», a-t-il déclaré.
Poursuivant sur l’analyse qu’il fait des déclarations du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le Ministre de la Communication (MINCOM) précise que c’est par le canal de son Directeur de campagne, Paul Eric Kingue, que Maurice Kamto a annoncé sa victoire. Cela a été fait bien avant la tenue du scrutin du 7 octobre 2018. «Et il a dit qu’ils sont prêts à défendre jusqu’au prix de leur sang, leur victoire. L’élection n’a pas eu lieu. Il faut avoir un don divin pour savoir ce que demain et après-demain renferment», a ajouté Issa Tchiroma.
Pourtant fait remarquer le MINCOM, il était lui aussi convaincu de la victoire du candidat du RDPC, mais il ne l’a pas crié sur les toits. «Je réclame être l’un des plus vieux vétérans de la chose politique…Peut-être que l’Eternel, je ne sais pas moi qu’est-ce qui lui a fait cette révélation. Trois jours avant il dit. Ensuite le lendemain de l’élection, alors qu’on n’a pas reçu même la commission départementale de recensement de votes n’a pas fini de collecter il se proclame auto élu et il demande au Président Biya de se préparer à la transition. Et que il rassure ce dernier que, il n’y aura pas chasse aux sorcières. Comment qualifiez-vous un tel Monsieur ? J’ai beaucoup de respect de considération pour lui. Donc ce qui se fait ce n’est ni plus ni moins que ces choses-là», a-t-il déclaré.
A la question de savoir si l’élection présidentielle a été transparente, le MINCOM prend comme preuve la retransmission en mondovision des audiences relatives au contentieux post-électoral. Un fait inédit qui vaut au Cameroun les félicitations qu’il reçoit et qui fusent de part et d’autre du monde. «Le gouvernement a fait quelque chose de prodigieux qui lui vaut aujourd’hui le respect et la considération du monde entier en général, en particulier de ceux qui gouvernent l’humanité c’est-à-dire les pays occidentaux de manière générale. Les occidentaux voulaient qu’on organise et d’ailleurs c’est la volonté du peuple camerounais qu’on organise les élections libres, équitables et transparentes. Incontestablement ça été le cas. Les occidentaux voulaient qu’on évite l’effusion de sang. Il n’y a même pas eu la moindre bavure. Le Chef de l’Etat a donné en prime à ces occidentaux, internet, ils pensaient qu’on allait interrompre zèro. Et nous avons fait quelque chose d’extraordinaire qui n’a jamais été, probablement c’est la première en Afrique. En direct en mondovision l’examen du contentieux électoral», a déclaré Issa Tchiroma, seul invité du programme Debreaf édition du 23 octobre 2018, présentée par les journalistes Rodrigue Tongue et Carole Yemelong.
A titre de rappel et pour mieux comprendre les déclarations sus rapportées du Ministre de la Communication, il faut noter que dans une récente vidéo, Maurice Kamto a pour une énième fois, indiqué qu’il rejette les résultats de la Présidentielle proclamés le 22 octobre dernier par le Conseil constitutionnel. Le candidat du MRC qui a fini à la deuxième place des irrégularités qui auraient entaché leur processus électoral. Pour n’avoir pas été pris en considération par le Conseil constitutionnel, il entend saisir d’autres juridictions. «Nous utiliserons tous les moyens de droit pour faire rétablir la vérité des urnes», a-t-il déclaré au cours d’une interview accordée à notre confrère France 24.
Liliane N.
Leur expérience ne les a pas servis.
Ils étaient tous les deux des habitués de l’élection présidentielle. Cependant aux côtés des nouveaux candidats comme Serge Espoir Matomba du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS), Cabral Libii d’Univers, Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et Franklin Afanwi Ndifor du Mouvement citoyen national du Cameroun (MCNC), ils ont fait des scores classés parmi les plus mauvais de cette élection présidentielle. Garga Haman Adji président national de l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADD) est sixième avec 1,55% de suffrages exprimés. Et Adamou Ndam Njoya président-fondateur de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) est cinquième avec 1,73% de voix récoltées.
GARGA HAMAN ADJI
Dans presque tous les plateaux télévisés où il est passé, Garga Haman Adji candidat à la Présidentielle pour la troisième fois, a indiqué qu’il était le plus intelligent des neuf personnes en course pour Etoudi. Interviewé le 26 septembre 2016 par notre confrère BBC Afrique, Garga a déclaré «je ne vois pas qui est mieux formé, plus compétent ou qui a plus d’expérience que moi. Il n’y en aura pas pendant ma vie». L’homme politique âgé de 74 ans a toujours vanté son économie humaniste, durant les périodes d’avant et durant la campagne électorale. Pour mettre sur pied ce concept, Garga s’est inspiré de Karl Marx et du général De Gaulle. Avec ledit concept les employés peuvent entrer dans le capital des entreprises pour lesquelles ils travaillent. Et celui-ci leur garantira une «juste rétribution des profits». Le président de l’ADD a indiqué pouvoir éradiquer le chômage par l’agriculture, en reproduisant des modèles tels que ceux observés dans l’ancienne URSS.
Toutefois on a constaté à la grande surprise, qu’il a été moins présent sur le terrain durant la campagne électorale. Après la descente de ses militants dans la ville de Ngaoundéré le 23 septembre 2018 soit un jour après le lancement officiel de ladite campagne, Garga a été plutôt très discret par la suite. Au marché de Bamyanga les commerçants avaient indiqué que le fief était acquis à la cause de Garga Haman Adji. Et de ce fait il n’avait nul besoin de battre campagne dans le coin. Ils avaient affirmé qu’ils voteraient pour lui comme en 2011. Lors de la Présidentielle de 2004, il avait obtenu 140 372 voix soit 3,73% des suffrages exprimés. Et en 2011, son résultat était presque le même, soit 3,21% des suffrages exprimés et il était classé troisième.
ADAMOU NDAM NJOYA
Ses problèmes de santé ont été mis en avant pour justifier son absence sur le terrain de conquête des électeurs. Le président national de l’UDC n’a pas été vu à Elections cameroon pour le dépôt de son dossier de candidature. Il n’a non plus été vu en campagne, encore moins dans des meetings. C’est son épouse aux côtés des militants du parti qui se sont activés sur le terrain de façon silencieuse. Il a été dit que l’UDC préfère l’approche de la propagande de personne à personne. Les militants ont déclaré que leur candidat jouissant déjà d’une certaine expérience des élections présidentielles au Cameroun, n’avait plus besoin de faire des apparitions publiques filmées et retransmises par les médias. «Au-delà du candidat ce sont d’abord ses idées qu’on accepte. C’est le projet de société qui motive à choisir X plutôt que Y. Adamou Ndam Njoya est déjà connu, nous ne faisons que rappeler aux populations ses idéaux», a déclaré Jean Claude Soptieu membre du bureau politique de l’UDC.
A titre de rappel Adamou Ndam Njoya était à sa quatrième tentative. En 2011 il a fait un score de 1,73% avec 83 860 voix récoltées. En 2004 il a eu un pourcentage de 4,5 % et en 1992, il était quatrième.
Liliane N.
Le parti fondé par le Chairman Ni John Fru Ndi arrive quatrième, dans le classement des formations politiques qui ont concouru pour la Présidentielle 2018.
Depuis la tenue des élections présidentielles au Cameroun, le Social democratic front (SDF) a toujours occupé la deuxième place du classement. Lors de la Présidentielle de 2011, le parti politique représenté par le Chairman Ni John Fru Ndi était deuxième avec un score de 518 175 suffrages, soit 10,7122%. Il convient de rappeler que lors de ladite Présidentielle, il y a eu 7 521 651 électeurs inscrits, 4 951 434 votants, 2 570 217 d’abstentions soit 34,171%, 65, 82% de taux de participation et un total de 114 185 de bulletins nuls, pour 4 837 249 suffrages valablement exprimés, soit 65,829%. Lors du scrutin de 2004, le candidat du SDF John Fru Ndi est arrivé deuxième avec un pourcentage de 17,40% des voix (654.066 votes). En 1992, année électorale qui a autant secoué le Cameroun comme celle-ci, le premier parti politique de l’opposition avait fait un score de 35,9% avec 1.066.602 des voix récoltées.
Comparé aux précédentes élections, il n’est pas faux de dire que la formation politique de Ni John Fru Ndi a perdu sa place de leader des partis politiques de l’opposition au Cameroun. Puisque pour l’élection présidentielle 2018, le parti est logé à la quatrième place avec un score de 3,35%. Il a été devancé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto arrivé en deuxième position avec 14,23% et Univers du Pr Prosper Nkou Mvondo qui a la troisième place avec un score de 6,28%. Pour d’aucuns, cette dégringolade du SDF s’explique premièrement par le fait de la crise socio-politique qui paralyse les régions anglophones autrefois fief de ce parti. Les populations de ce côté menacées par les sécessionnistes et par crainte de représailles n’ont pas toutes exercés leur droit civique. Outre cette raison-là, certains observateurs et journalistes politiques mentionnent le fait que l’investiture de Joshua Osih pour cette Présidentielle n’avait pas ravi l’ensemble des caciques du SDF.
D’ailleurs il y a juste de cela une semaine où les militants d’Allemagne de cette formation politique ont par voie de correspondance réclamé la démission de Joshua Osih au poste de premier vice-président national du parti. «Pour préserver la crédibilité politique du parti, le grand héritage historique de ses nombreux militants et la mémoire des martyrs du 26 mai 1990, SDF Germany propose au Comité exécutif matinal, d’opérer une autopsie froide des causes endogènes et exogènes de notre échec et d’amener l’honorable Joshua Osih a assumer toutes les conséquences politique et personnelle qui s’imposent en facilitant sa démission au poste de Premier vice-président national du SDF » a écrit Jean Robert Wanko, président du Sdf en Allemagne. Ces mêmes militants d’Allemagne ont aussi demandé la tenue d’une convention nationale du parti de la balance dans le but de matérialiser une véritable refondation et rénovation de la formation politique.
A titre de rappel, d’après les données contenues dans les Rapports du Ministère autrefois nommé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), le SDF pour ce qui est des élections législatives, en 1997 a eu 43 sièges, en 2002 22 sièges, en 2007 16 sièges et en 2013, 18 députés. Concernant les élections municipales, le parti de Ni John Fru Ndi en 1996 avait 61 communes, en 2002 il avait 36 communes, en 2007 il a eu 22 communes et en 2013, il avait 22 communes. Pour ce qui est élections sénatoriales en 2013, il a eu 14 sénateurs.
Liliane N.