Les travaux du Grand Dialogue National prennent fin ce vendredi au Palais des Congrès de Yaoundé. De nombreuses réformes sont proposées pour le retour à la paix dans les régions anglophones. Et la question est celle de savoir, qui seront les hommes que le Président choisira pour animer cette nouvelle vision politique. Il devient évident qu’un remaniement ministériel est incontournable.
Au sortir des travaux en commission hier jeudi, les différents acteurs politiques réunis pour discuter de l’avenir du Cameroun étaient presque tous unanimes, le Chef de l’Etat devra réaménager son gouvernement. D'aucuns ont avancé des propositions de gouvernement à plus large spectre avec l’entrée à la tête de certains porte feuille ministériel de quelques leaders anglophones et d’autres tête de fil de parti politique.
La nécessité d’un remaniement s’impose. C’est l’aboutissement du processus de dialogue en cours. Processus de dialogue dont les premiers résultats sont la décision de libération de plus de 333 prisonniers arrêtés dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le réajustement du gouvernement en y faisant entrer des figures plus représentatives des régions en conflit sera un élément de conciliation de plus.
Paul Biya fera un choix entre les différentes options qui s’offrent à lui. Soit se limiter à un choix de personnes uniquement dans le but de ramener la paix et récompenser les acteurs anglophones qui ont participé à la réussite du dialogue, et le choix politique de consolidation de la présence du RDPC dans ces régions à la faveur des prochaines échéances électorales (régionales, législatives, municipales).
Un nouveau gouvernement est un gage de sincérité. L’acte rassurera également les partenaires internationaux du Cameroun. Les bailleurs de fonds sont depuis des mois sur le dos des autorités camerounaises pour exiger un retour effectif de la paix dans ces régions. Du fait des pertes économiques importantes dues aux fermetures de nombreuses entreprises dans la région, et d’autres qui tournent au ralenti du fait des troubles dans ces régions. Il faut absolument renouer la confiance avec les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
L’idéal pour le Chef de l’Etat est que ce nouveau gouvernement soit désigné avant les échéances électorales de février 2020. Ceci aura pou conséquence de renouveler la classe de ceux qui pourront défendre les intérêts des populations anglophones et mener les actions de reconstruction et d’accueil des réfugiés internes et externes.
Stéphane NZESSEU
Nommé à la tête du ministère de l’Agriculture et de Développement rural depuis l’accession du Président Alassane Ouattara au pouvoir en 2011, Mamadou Sangafowa Coulibaly est désormais remplacé par Kobenan Kouassi Adjoumani qui laisse à son tour sa place à Moussa Dosso.
Selon la nouvelle composition du Gouvernement révélée mercredi après-midi par le secrétaire général de la Présidence de la République, Patrick Achi, cette équipe toujours chapeautée par Amadou Gon Coulibaly est marquée par le retour d’anciens ministres et aussi par l’entrée de nouveaux ainsi que des changements de poste.
Ainsi, Diakité Sidiki, auparavant ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, se voit confier le département nouvellement créé de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
Autre nouveau ministère, celui de la Sécurité et de la Protection civile qui échoit au Général Vagondo Diomandé.
L’ex-ministre des Transports, Gaoussou Touré, revient aux affaires, à la tête du ministère de la Riziculture, également nouvellement mis en place.
Mamadou Sanogo retourne aussi au Gouvernement, au ministère de l’Economie numérique et de la Poste quand le précédent occupant de ce fauteuil, Claude Isaac Dé, se voit confier, auprès du Premier ministre, la Coordination des grands projets.
Autre particularité de ce 3ème Gouvernement de Gon Coulibaly, les précédents secrétaires d’Etat occupent le rang de ministre.
De nouveaux secrétaires d’Etat sont nommés comme Epiphane Zoro Bi Ballo (Bonne gouvernance et Renforcement des capacités), Philippe Légré, en charge des Affaires maritimes, Brice Kouassi, nommé auprès du ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle – Mme Kandia Camara qui rempile.
La député Miss Belmonde Dogbo est nommée secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, tandis que Koffi N’Guessan Lataille l’est au ministère de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme.
Auparavant argentier de l’Etat, Adama Koné est en charge des Affaires économiques et financières auprès du président de la République.
Le Gouvernement compte quarante sept ministres, sept secrétaires d’Etat et un ministre auprès du président de la République, soit cinquante membres y compris le Premier ministre.
Les nouveaux promus sont invités à un conseil ministériel ce Jeudi, qui sera présidé par Alassane Dramane Ouattara et, au-delà des félicitations, de nombreux sujets vont certainement meubler cette première rencontre, notamment l’organisation et la tenue de la prochaine élection présidentielle, la poursuite du processus de réconciliation…
Nicole Ricci Minyem