Invité d'équinoxe TV ce dimanche, le Pr Charly Gabriel Mbock retraçait les entraves qui ont jalonné la rédaction du livre dont Paul Biya était l'auteur "Pour le libéralisme communautaire". A ce sujet, le Professeur fait savoir que le colloque devant déclencher la mise en œuvre de ce livre a été bloqué entre autre du fait des désaccords des autres intellectuels du parti unique quant à la communication qu'il avait préparée sur la question du "Multipartisme politique".
Ce dimanche sur le plateau de l'émission "La vérité en face", le Pr Charly Gabriel Mbock donne des détails sur les coulisses de la rédaction du livre programme qui a pensé le Cameroun moderne. Un ouvrage pertinent qui n'a malheureusement jamais été mis en application. D'ailleurs répondant à une question du journaliste sur l'évaluation qu'il fait de cet ouvrage aujourd'hui, le Pr Charly Gabriel Mbock dira que la mise en œuvre du programme indiqué dans ce livre est de 0%. Il est nul.
L'upeciste Charly Gabriel Mbock fait l'annonce de ce que l'un des blocages du colloque devant déclencher la mise en œuvre des pensées édictées dans le livre "Pour le libéralisme communautaire", était les désaccords sur sa communication à propos du pluralisme communautaire. Et c'est l'occasion pour lui de préciser la distinction fondamentale entre les deux concepts politiques.
Le multiculturalisme, c'est juste la multiplication numérique de formation politique. Ici on décompte plusieurs partis politiques, mais tous chantent la même chanson. Tous sont conduits par la même idéologie et la même pensée politique. Or lorsque l'on parle de pluralisme politique, il est question d'avoir certes plusieurs partis politiques, mais des partis qui ont une véritable différence de point de vue. De sorte que le parti "A" dit des choses contraires à ce que pense le parti "B". Et les deux partis s'écoutent en acceptant leurs différences. Et c'est dans un tel contexte qu'on peut valablement parler de démocratie. Par ailleurs, le Pr Charly Gabriel Mbock précise que c'est le pluralisme politique qui est le vrai socle d'une réelle alternance politique.
A cette époque, ils étaient nombreux qui ne voulaient pas qu'il y ait des discours différents à celui tenu par le chef de l'État. Et c'est ce qu'on a observé par la suite. Lorsque le multipartisme est proclamé, on observe la création de plusieurs partis politiques qui pour la plupart chantent une seule chanson. Celle du pouvoir en place. Avec la conséquence d'une paralysie de l'alternance politique au Cameroun.
Stéphane NZESSEU
Souley Onohiolo, sur son lit d’hôpital, a jeté un regard panoramique sur l’actualité qui a cours actuellement au Cameroun et à la fin, il estime que face à toutes les dérives énumérées : Ce sera alors, le triomphe de l'Etat de la jungle.
« Quatre présidents (de la République, du Sénat, de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel) pratiquement largués, déphasés, dépassés, déconnectés…, s'accrochent aux affaires coûte-que-vaille.
Dans le même temps, des directeurs généraux, les membres du gouvernement, des thuriféraires, caciques, apparatchiks et autres hommes forts du régime du Renouveau, trop émancipés et affranchis piétinent les décrets et les textes constitutionnels.
À son tour, le peuplé, prend trop de libertés sur les mesures barrières, s'en fout et ne respecte rien.
Et si l'Etat était dans la rue? Tout se passe comme s'il n'y a plus de commandant à bord de la locomotive pour conduire le train.
Trop indisciplinés, les wagonnets, les wagons et les transporteurs font un désordre intempestif, au mépris de la loi.
Le mal à la loi est visible dans tout le pays.
Invité de l'émission « Scène de presse », à la chaîne de télévision publique, Crtv-télé, Pr. Eugène Sobngwi, agrégé de médecine, vice-président du conseil scientifique des urgences de santé publique, a face à la montée vertigineuse des contaminations massives à la Covid-19, fait le procès de l'indiscipline.
Selon lui, à observer les grandes enjambées du coronavirus, on est aux frontières outrancières de la catastrophe. Les chiffres grimpent ; les populations versent dans l'indifférence, la désobéissance, l'indiscipline et le je m'en-foutisme.
Toutes choses qui ont fait exploser l'agrégé de médecine. Il parle de sorcellerie; le prix de l'irresponsabilité, le lourd tribut du relâchement, le refus de respecter les mesures barrières : « On récolte ce qu'on a semé. L'indiscipline va produire la progression des cas. C'est la rançon de l'incohérence. Si les gens ne veulent pas être disciplinés, il faut passer à la répression sévère. L'alternative à la répression sévère de l'indiscipline, c'est le confinement général » s'indigne, le Pr. Eugène Sobngwi.
Il n'y a pas que le vice-président du conseil scientifique des urgences de santé publique pour dénoncer à grands coups de gueule l'indiscipline et la désobéissance des camerounais.
Dans son style cocasse et singulier qu'on lui connaît, l'artiste musicien Papillon ajoute une dose d'humour. « Le droit n'est pas maladroit. Les lois ne sont pas les loisirs. Il ne faut pas confondre la dictée et le dilatoire ». Et si le médecin et l'artiste avaient raison?
À regarder l'état de l'irrespect, le délabrement, la déliquescence et la démobilisation qu'on réserve aux textes de loi, le Cameroun souffre d'une absence de volonté politique. On est étonné des origines de l'indiscipline, de plus en plus grandissante.
L'impunité est désormais érigée en mode de gouvernance par le pouvoir, malgré l'existence d'un arsenal de textes. Force est de constater avec assez de regrets d'ailleurs, qu'au Cameroun, la norme juridique n'est pas appliquée ni respectée ».
Certains thuriféraires du système du Renouveau, pensent qu'ils sont au dessus des lois. Leur mafia et les pratiques honteuses laissent croire que le Cameroun est un modèle exagéré de non droit. La norme juridique est foulée aux pieds par ceux qui croient détenir une parcelle de pouvoir qu'ils exercent par procuration; au gré de leurs intérêts égoïstes.
Tableau noir et sombre de l'habitude des mauvaises habitudes
« Le poisson pourrit par la tête ». Cette maxime revient de manière insidieuse dans la bouche de chacun des "Grand" de ce pays, une fois qu'il est surpris entrain de prendre trop de liberté sur la constitution et sur les lois de la République.
Le non respect des textes commence par le sommet: l'application de l'article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens; les textes sur: le cumul des fonctions (Pca et ministre, la durée des mandats des Dg...). Le président Paul Biya est en premier, accusé de marcher sur la constitution et les lois de la République.
Plusieurs fois, il est passé outre les dispositions de la loi fondamentale qu'il a lui-même promulguée. Illustration: la modification de la constitution en 2008. Et pourtant, le président de la République est le garant des institutions.
Ce flagrant délit perpétuel est source d'exemple que tout le monde s'amuse à copier.
Il existe des thuriféraires, caciques et "créatures" du régime du Renouveau qui tentent de faire admettre que la loi, c'est Paul Biya. Le « Nnom-ngui en est érigé en légitime «propriétaire».
Et pourtant, les spécialistes du droit constitutionnel enseignent que, la constitution c'est le peuple. Le peuple... C'est la République. Nul fut-il président de la République; chef d'un État, n'est au-dessus de la République. Plusieurs autres hommes forts versent dans l'imitation du président de la République Paul Biya.
En pleine crise sanitaire de la Covid-19, on a vu les réticences, l'indiscipline, la rébellion et le mauvais exemple venir d'en haut.
Pour un poste de président de l'assemblée nationale qu'il occupe depuis1992. Soit 28 ans au perchoir pour 42 ans à l'hémicycle, Cavaye Y. Djibril a créé la déroute et défié tout le monde.
À 80 ans d'âge, le chef d'une institution de grande notoriété qu'est l'Assemblée Nationale, a ouvert la voie de l'indiscipline en refusant, face à la pandémie de la Covid-19, de se mettre en quarantaine de retour d'un voyage en Europe.
« La vérité vient d'en haut ». L'immunité sanitaire Imaginaire du Pan a prêté du flanc à la volte-face, à l'indiscipline des masses populaires; malgré la progression macabre et funéraire de la pandémie.
Viol sur les décrets présidentiels et ceux du premier ministre
Le pouvoir gouvernant est dos au mur. Il y a comme un aveu d'impuissance du premier ministre, Joseph Dion Ngute; alors qu'on attend de lui, le recadrage de certains membres de son gouvernement.
Les décrets nommant de hauts responsables dans les départements ministériels portent le Visa de Joseph Dion Ngute. Mais le premier ministre laisse prospérer l'arbitraire, les injustices, la « loi du plus fort ».
Pourquoi Joseph Dion ferme-t-il les yeux et laisse certains indisciplinés, piétiner, torpiller les actes du président de la République et les siens?
Quel assainissement des finances publiques ? Quelle émergence espère-t-on atteindre, si les directives, les actes du président de la République sont sabordés, ignorés par certains gouvernants qui préfèrent donner droit au positionnement des parents, amis, copains et coquins?
Selon des sources, il y'a des ministres, au prétexte d'être les poulains du ministre d'État/Sgpr, ou du directeur du cabinet civil; pensent que les deux mentors, sont au dessus du premier ministre, sur le plan de la gestion de l'État.
Il est important pour le président de la République Paul Biya de reprendre les choses en main. À l'effet de démentir les mauvaises langues qui affirment que le chef de l'État ne contrôle plus rien, il est hors jeu d'office.
Entre Injustice et arbitraire. . . Les mauvais arbitrages de Paul Biya
La mauvaise répartition des ressources et les retombées générées par la croissance et la fortune publique est source d'aggravation de l'indiscipline et la démobilisation.
Il existe des ministres et des directeurs généraux à vie, détenteurs de titre foncier dans la gestion des affaires publiques. Les mandats des présidents de conseil d'administration, la durée aux fonctions des Directeurs généraux sont encadrés et délimités dans le temps par des lois.
Mais le fait que, par la volonté d'un seul individu, ces responsables passent entre dix ans, vingt ans et même plus de trente-cinq ans à leurs postes, aiguise les iniquités, les injustices et l'indiscipline.
Au mépris de la loi, il y a des camerounais qui ont pour profession Ministre. Ils le sont pour certains, depuis plus d'une quinzaine d'années. Les changements rendent les choses dynamiques.
Mais au Cameroun, hélas, tout est sclérosé par un ensemble de conservateurs qui se génèrent à travers leurs enfants.
De plus en plus, on subit les mêmes personnes, leurs enfants, à des hautes fonctions de la République: Dg, Pca, Gouverneurs, magistrats, Ambassadeurs. . . Ils paradent dans tout ce qu'il y a de juteux comme poste.
Nommes de manière discrétionnaire et subjective, pour la majorité, ils ne le sont pas, en raison de leur compétence. Il s'agit des promotions qui relèvent des réseaux et autres connections.
L'excès de zèle, de nombreux abus de pouvoir, le laxisme, le tribalisme primaire et exacerbant, les promotions de réseaux, un faisceau de magouilles, la surenchère, les chantages, la corruption, les violations permanentes des lois, l'accroissement des actes délictueux, entachés d'irrégularités, d'injustice, d'incompétence, l’indiscipline . . ., autant des facteurs d'indignation, de révolte, de désagréments qui accentuent le désarroi et les frustrations.
Si rien n'est fait, si la persistance de l'indiscipline (qui est la résultante logique et incontournable du fait que la sanction adéquate n'est ni rapide, ni conséquente ni effective) continue de s'enraciner dans les revendications, l'impunité deviendra la règle. . .
Chacun essaiera de tirer le maximum de sa position de pouvoir pour devenir un guichet, en situation de rentes. Le laisser-aller pourrait alors consacrer le Visa pour toutes sortes de destinations et des forfaitures. Ce sera alors, le triomphe de l'Etat de la jungle ».
N.R.M
Lundi 30 septembre 2019 au Palais des Congrès de Yaoundé, la scène a fortement ressemblé à un véritable coup de tonnerre. Dans un aspect de son discours retentissant, Ibrahim Mbombo Njoya a fait savoir sa volonté de voir l'alternance prendre corps à la tête de l'Etat, la réponse du Premier Ministre Joseph Dion Ngute n'a pas d'ailleurs tardé.
La cérémonie d'ouverture du grand dialogue national et ses diverses allocutions du 30 octobre 2019 ont mis en situation latente le déroulé des travaux, lesquels travaux ont repris en après-midi. Les travaux consistaient alors au débat général et à l'organisation des commissions. Dans cette phase, l'on a remarqué le discours retentissant de Ibrahim Mbombo Njoya, sultan roi des Bamoun. Dans son intervention, celui qui est présenté par les observateurs comme grand ami du Président Paul Biya, a de manière solennelle exprimé son opposition à toute idée de sécession. Outre cet aspect, il a indiqué sans ambiguïté sa volonté de voir l'alternance prendre corps au sommet de l'Etat.
"Je continue à penser et le répète, que le problème qui se pose au Cameroun est aussi celui de l'alternance. Et le seul remède qui pourrait guérir le mal est la révision de la constitution. La limitation du mandat présidentiel à 5 ans renouvelables une fois, l'élection à deux tours, la révision du code électoral, la décentralisation dont il faut accélérer la mise en place dans les six mois qui suivent le dialogue. En somme, si ces propositions sont réalisées, nous aurons facilité la tache au Président de la République", affirme le sultan Ibrahim Mbombo Njoya.
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La posture affichée par le sultan roi de Bamoun, n'a cependant pas été appréciée par certains compartiments du grand dialogue notamment ceux proches du Président Paul Biya. C'est le cas du Premier ministre chief Dr Joseph Dion Ngute qui n'a pas hésité de prendre la parole pour ramener le monarque à l'ordre et par la même occasion procéder au recadrage des débats. "J'invite les différents intervenants à rester sur les sujets inscrits à l'ordre du jour", selon les déclarations du Premier ministre, Chef du Gouvernement.
En rappel, il convient d'indiquer que les travaux du grand dialogue débutés le 30 septembre, prendront fin le 04 octobre prochain.
Innocent D H