A la veille du Sommet Action Climat de l’Onu, les principaux organismes climatologiques mondiaux ont publié un rapport qui démontre que l’écart entre les objectifs pour lutter contre le réchauffement de la planète et la réalité s’accroît de manière flagrante.
Intitulé « Unis dans la science », le dernier rapport des principaux organismes climatologiques mondiaux publié ce dimanche 22 septembre 2019 contient les détails sur l'état du climat et présente les tendances en matière d’émissions et de concentrations des principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les auteurs de cette étude diffusée à la veille du Sommet Action Climat de l’Onu, met en exergue selon les Nations Unies, l'urgence d'une transformation socio-économique fondamentale dans des secteurs clés tels que l’utilisation des terres émergées et l'énergie afin d'éviter une augmentation dangereuse des températures mondiales, dont les impacts pourraient être irréversibles. Les outils qui permettent de faciliter à la fois l'atténuation et l'adaptation y sont également analysés.
Selon ce groupe de scientifique consultatif sur le climat du sommet Action Climat organisé par le Secrétaire général de l’Onu, les données et conclusions scientifiques qui figurent dans ce rapport sont les toutes dernières informations faisant autorité sur ces sujets. Il met en avant la nécessité urgente d'élaborer des mesures concrètes pour mettre un terme aux pires effets du changement climatique.
D'après ce rapport, la température moyenne mondiale de la période 2015–2019 devrait être la plus élevée jamais enregistrée toutes périodes équivalentes confondues. Ces scientifiques soulignent également que l'étendue de la banquise arctique en été a diminué à un taux d'environ 12 % par décennie entre 1979 et 2018 et la perte de masse des glaciers pour 2015–2019 est la plus élevée jamais enregistrée pour une période quinquennale. L’élévation du niveau de la mer et l’acidification de l’eau de mer se sont accélérées
Le Groupe scientifique consultatif sur le climat est co-présidé par le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il est composé d’experts des sciences naturelles et sociales hautement reconnus et respectés, spécialistes de différents aspects du changement climatique, y compris l'atténuation et l'adaptation.
Établi et coordonné par l'OMM, ce rapport de synthèse vise à présenter de façon accessible des données scientifiques de pointe faisant autorité et pouvant conduire à des mesures concrètes. Les contributions à ce rapport ont été dévoilées ensemble lors d'une réunion scientifique de haut niveau, le 22 septembre à l’ONU et seront de nouveau présentées devant les dirigeants mondiaux qui participeront au Sommet Action Climat, le 23 septembre prochain.
Marie MGUE
C’est du moins ce que pense l’Organisation Mondiale de la Santé lorsque certains cas suspects ont été déclarés dans ce pays d’Afrique de l’Est. Une situation qui risque selon cet organisme, entrave la lutte contre la propagation du virus qui a fait plus de 2.000 morts dans la région.
Dans un communiqué publié samedi dernier, l’OMS déclare avoir appris au début du mois qu’un cas présumé d’Ebola avait été signalé à Dar es-Salaam. Des contacts de ce patient, pour qui le test de dépistage de la fièvre hémorragique s’est révélé positif, « ont été mis en quarantaine », ajoute les responsables en charge de cette pandémie, qui précisent que deux autres cas suspects ont été signalés officieusement.
« Malgré plusieurs demandes, l’OMS n’a reçu des autorités tanzaniennes aucun autre détail sur ces cas », peut – on lire dans le communiqué sus cité.
Le 14 septembre, les autorités tanzaniennes ont officiellement assuré qu’il n’y avait pas d’Ebola dans le pays, tout en refusant un test de confirmation secondaire dans un centre de l’OMS, selon l’organisation de l’ONU pour la santé, même si quelques jours plus tard, les médecins ont été informés qu’un contact du patient était malade et hospitalisé.
« Le peu d’informations officielles disponibles auprès des autorités tanzaniennes représente un défi pour évaluer le risque posé », regrette l’OMS qui ajoute que ce manque de données « ne permet pas de formuler des hypothèses sur la cause possible de la maladie ».
« Le fait que le patient initial a beaucoup voyagé en Tanzanie et l’incertitude et le manque d’informations entourant ces cas qui, s’ils étaient confirmés, représenteraient la toute première épidémie d’Ebola dans le pays, font que le risque a été jugé très élevé au niveau national », souligne le communiqué.
Les pays d’Afrique de l’Est sont en état d’alerte à la suite de l‘épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, voisine de la Tanzanie, qui a fait plus de 2.100 morts en un peu plus d’un an.
Quatre personnes ont été diagnostiquées comme porteuses du virus en Ouganda et sont mortes par la suite. L‘épidémie d’Ebola qui sévit actuellement en RDC est la deuxième plus grave de l’histoire, derrière celle qui a tué plus de 11.000 personnes en Guinée, Sierra Leone et au Liberia entre 2014 et 2016. La lutte contre sa propagation est gênée par les conflits dans l’est de la RDC, ainsi que par les attaques contre les équipes médicales…
N.R.M
Le nombre d’enfant de moins de 15 ans décédé dans le monde est passé pas de 14,2 millions en 1990 à 6,2 millions en 2018, soit une réduction de 56%.
Des progrès notables ont été enregistrés dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile, à l’échelle mondiale d’après les nouvelles estimations des Fonds des Nations Unies pour l’Enfance et l’Organisation Mondiale de la santé publiées jeudi 19 septembre 2019.
Depuis 1990, on observe une réduction de 56% du nombre de décès chez les enfants de moins de 15 ans, qui est passé de 14,2 millions à 6,2 millions en 2018. Les pays de l’Asie de l’Est et du Sud-Est sont ceux où les progrès ont été les plus importants, avec un recul de 80% dans le nombre des décès chez les moins de cinq ans. De même, le taux de mortalité maternelle a diminué de 38% entre 2000 et 2017, relèves ces organisations. Les améliorations les plus significatives dans la survie maternelle ont été constatées en Asie du Sud avec une réduction de près de 60% du taux de mortalité maternelle depuis 2000. Le Bélarus, le Bangladesh, le Cambodge, le Kazakhstan, le Malawi, le Maroc, la Mongolie, le Rwanda, le Timor-Leste et la Zambie sont quelques-uns des pays qui ont réalisé des progrès notables dans la réduction de la mortalité de l’enfant ou de la mère.
Ces avancées résultent de la volonté politique d’améliorer l’accès aux soins de santé de qualité en investissant dans le personnel de santé, en introduisant la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants, et en soutenant la planification familiale, a indiqué l’Onu. Bon nombre de ces pays mettent l’accent sur les soins de santé primaire et la couverture sanitaire universelle.
Cependant, la situation reste critique en Afrique Subsaharienne, où les femmes et les enfants sont confrontés à un risque de décès nettement plus élevé que dans toutes les autres régions. Les taux de mortalité maternelle sont presque 50 fois plus élevés pour les femmes d’Afrique subsaharienne et leurs nourrissons ont 10 fois plus de risques de mourir durant le premier mois de leur vie, par comparaison aux pays à revenu élevé. En 2018, dans cette région africaine, un enfant sur 13 est décédé avant son cinquième anniversaire. Un risque 15 fois plus élevé que celui auquel est confronté un enfant en Europe, où un enfant sur 196 exactement meurt avant l’âge de cinq ans. Pour les femmes d’Afrique subsaharienne, le risque à la naissance de décéder d'une cause liée à la grossesse ou à l’accouchement est de 1 sur 37, alors que le risque pour une femme en Europe est de 1 sur 6.500. Au niveau mondial, selon ces nouvelles estimations, 2,8 millions de femmes enceintes et de nouveau-nés meurent chaque année, soit 1 toutes les 11 secondes, principalement de causes évitables.
Marie MGUE
Placée sous le slogan de « l’action climatique, action pour la paix », la Journée internationale de la paix sera célébrée dans le monde entier ce samedi 21 septembre. L'Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 55/282, en date du 07 septembre 2001, a déclaré que cette journée serait consacrée au renforcement des idéaux de paix au sein de toutes les nations et dans tous les peuples.
Demain samedi 21 septembre, toutes les nations et tous les peuples sont invités à cesser les hostilités et à célébrer la paix. Le slogan de cette année souligne l'importance de lutter contre le changement climatique en tant que moyen de protéger et de promouvoir la paix dans le monde.
« Les changements climatiques constituent des menaces évidentes pour la paix et la sécurité internationales. Les catastrophes naturelles déplacent trois fois plus de personnes que les conflits, forçant des millions de gens à quitter leurs foyers et à rechercher la sécurité ailleurs. La salinisation de l'eau et des cultures met en danger la sécurité alimentaire et l'impact sur la santé publique s'accroît. Les tensions croissantes autour des ressources et des mouvements de population massifs affectent tous les pays sur tous les continents. » Relève l’ONU.
Ainsi, on ne peut atteindre la paix que si des mesures concrètes sont prises pour lutter contre le changement climatique. En mai dernier, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a déclaré aux jeunes Māoris et aux habitants des îles du Pacifique en Nouvelle-Zélande : « On ne négocie pas avec la nature » et a souligné quatre mesures clés que les gouvernements devraient privilégier pour atteindre la neutralité en carbone d'ici 2050 : « taxer la pollution et non les personnes ; cesser de subventionner les combustibles fossiles ; cesser de construire de nouvelles centrales au charbon d'ici 2020 ; se concentrer sur une économie verte et non grise. »
Les Nations Unies appellent donc tous les acteurs à agir pour lutter contre le changement climatique.
Notons aussi que, le 23 septembre, les Nations Unies organisent un Sommet pour l'action sur le climat dans lequel seront présentés des plans concrets et réalistes pour accélérer les mesures de mise en œuvre de l'Accord de Paris. Le Sommet se concentrera sur le cœur même du problème : les secteurs qui génèrent le plus d’émissions et les domaines dans lesquels le fait de développer la capacité de résilience peut avoir l'impact le plus important. Le Sommet permettra également aux dirigeants et partenaires de démontrer des mesures concrètes d'action pour le climat, ainsi que de présenter leurs ambitions dans ce domaine. Renseigne le site de l’ONU.
Danielle Ngono Efondo
Les Nations Unies ont rejeté une requête des leaders séparatistes qui sollicitaient une intervention armée au Cameroun.
L’Organisation des Nations Unies (ONU), à travers son Conseil des droits de l’homme, a récemment indiqué qu’il n’y aurait pas d’envoi de forces multinationales dans les régions anglophones, comme le souhaitaient les leaders séparatistes.
L’organe onusien avait été saisi, début août 2019, d’une requête introduite par le Southern Cameroons Community d’Allemagne. Le groupe de travail des Nations Unies commis à cet effet, après examen de la plainte, a décidé de son rejet.
Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé le 5 septembre dernier que «pour avoir montré ses preuves dans la gestion des crises internes et externes (Boko Haram, crise anglophone, gestion des réfugiés nigérians, protection des réfugiés centrafricains, maintien de la paix en Centrafrique), le Cameroun, a été nommé au Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix ».
Le Cameroun a aussi intégré le Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies. Cela lui donne accès comme à sept autres pays, aux 75 millions de dollars (plus de 45 milliards de FCFA) dédiés à l’aide humanitaire dans les nations en proie à diverses crises.
Dans son discours à la nation le 10 septembre 2019, Paul Biya n’a pas manqué d’énumérer les actions qu’il a entreprises pour un retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest :
« Depuis la survenance de cette crise, je n’ai ménagé aucun effort, avec l’aide de Camerounaises et de Camerounais de bonne volonté, pour rechercher les voies et moyens d’une résolution pacifique de celle-ci.
Dans un souci d’apaisement, j’ai même décidé de l’arrêt des poursuites judiciaires pendantes devant les tribunaux militaires contre 289 personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de cette crise.
Dans le même ordre d’idées, j’ai adressé une offre de paix aux membres des groupes armés, en les invitant à déposer les armes et à bénéficier d’un processus de réintégration dans la société. A cet effet, un Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration a été créé. Les Centres Régionaux de Désarmement accueillent progressivement de nombreux ex-combattants qui acceptent volontairement de déposer les armes. Nous allons continuer à déployer les efforts nécessaires pour que ce processus soit pleinement opérationnel.
Au plan humanitaire, j’ai décidé du lancement d’un vaste plan d’assistance à nos compatriotes éprouvés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. J’ai également créé un Centre de coordination de l’action humanitaire chargé de mettre ledit plan en œuvre. Je voudrais à cet égard, dire merci aux partenaires internationaux qui nous accompagnent dans cette initiative ».
Otric N.
A travers son porte-parole, Stéphane Dujarric, Antonio Guterres a réagi à l’annonce de Paul Biya.
Le président de la République, Paul Biya, a annoncé la tenue d’un « grand dialogue national » sur la crise anglophone « avant la fin du mois en cours ». Ce dialogue tant attendu, « permettra, dans le cadre de notre Constitution, d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre Nation », a fait savoir le chef de l’Etat dans son message à la Nation le 10 septembre 2019.
Antonio Guterres, a indiqué son porte-parole, « se réjouit de l'annonce faite aujourd’hui par le Président Paul Biya sur le lancement d'un processus de dialogue national au Cameroun ». Le patron de l’ONU «encourage le gouvernement camerounais à veiller à ce que le processus soit inclusif et réponde aux défis auxquels le pays est confronté. Il appelle toutes les parties prenantes camerounaises, y compris la diaspora, à participer à cet effort ».
Paul Biya a promis dans son message que ces assises nationales réuniront «une palette diverse de personnalités : parlementaires, hommes politiques, leaders d’opinion, intellectuels, opérateurs économiques, autorités traditionnelles, autorités religieuses, membres de la diaspora, etc. Seront également invités des représentants des Forces de défense et de sécurité, des groupes armés et des victimes », a-t-il dit.
Présidé par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, ce dialogue réunira une palette diverse de personnalités : parlementaires, hommes politiques, leaders d’opinion, intellectuels, opérateurs économiques, autorités traditionnelles, autorités religieuses, membres de la diaspora, etc. Seront également invités des représentants des Forces de Défense et de Sécurité, des groupes armés et des victimes.
« Tout le monde ne pourra, et c’est compréhensible, prendre effectivement part à ce dialogue, mais chacun aura l’occasion d’y contribuer », fait savoir Paul Biya.
En amont de la tenue effective du dialogue, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, mènera de larges consultations, afin de recueillir les avis les plus divers, qui serviront de sources d’inspiration pour la conduite des débats. Des Délégations seront également envoyées dans les prochains jours à la rencontre de la diaspora, afin de lui permettre d’apporter sa contribution à ces réflexions sur la résolution de la crise.
Otric N.
Cécile Mballa Eyenga, Directeur des Nations unies et de la Coopération décentralisée au Ministère des Relations extérieures révèle que tout est parti d’un acte de candidature du Cameroun. L’acte de candidature a été instruit par Paul Biya le Président de la République.
Contrairement à ce que d’aucuns ont pensé, les relations entre l’Organisation des Nations unies (Onu) et le Cameroun ne sont pas mal. Les séparatistes avaient déposé une plainte au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, dans le but d’avoir un envoi de forces multinationales dans les régions anglophones. Mais cette demande des séparatistes a été réfutée. Tout au contraire, le Cameroun vient plutôt d’être trouvé éligible au Fonds des Nations unies. Ledit Fonds a été mis en place pour la consolidation de la paix. Il s’agit d’un instrument financier, dont l’Onu se sert pour maintenir la paix dans les pays qui connaissent la crise.
Qu’est-ce qui s’est donc passé pour que le Cameroun soit choisi pour bénéficier du financement du Fonds de consolidation de la paix. Cécile Mballa Eyenga, Directeur des Nations unies et de la Coopération décentralisée au Ministère des Relations extérieures (Minrex) fait savoir que tout est parti, d’un acte de candidature du Cameroun, initié par le Chef de l’Etat. Cet acte de candidature a été fait le 31 janvier 2019.
« Sous la coordination du Premier ministre, chef du gouvernement, un Groupe de travail interministériel a été créé en mars 2019 pour préparer le dossier technique du Cameroun au Fonds de consolidation de la paix. Le Groupe de travail est présidé par un représentant du Premier ministre, et comprend un représentant du ministre des Relations extérieures, un représentant du ministre de l'Administration territoriale, un représentant du Ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, et un représentant du Bureau du Coordonnateur résident du Système des Nations unies au Cameroun », explique Cécile Mballa Eyenga.
Le Directeur des Nations unies et de la Coopération décentralisée au (Minrex) fait savoir que le dossier technique élaboré par le Groupe de travail a été d’abord validé par le gouvernement. Après il a été soumis à l'appréciation et à la sanction des Nations unies.
Lire aussi : Crise humanitaire : L’Onu débloque 75 millions de dollars pour huit pays dont le Cameroun
« Après examen, les Nations unies se sont prononcées en faveur de cette demande jugée recevable parce que contenant des éléments objectifs, fiables et solides. C'est donc un travail de près de neuf mois, qui vient d'aboutir. Le Cameroun a été admis au Fonds de consolidation de la paix, compte dûment tenu des arguments présentés », ajoute-t-elle.
D’après celle-ci le montant de ce Fonds s'élève à près de 8,5 milliards de francs CFA pour la première phase. Et les interventions peuvent s’étendre sur une durée de 2 à 5 ans. Il est par ailleurs possible que les sommes allouées soient revues à la hausse compte tenu «de la fiabilité des projets présentés».
Liliane N.
Cette allocation du Fonds central d’intervention d’urgence permettra aux travailleurs humanitaires de fournir une assistance humanitaire vitale à plus de 4 millions de personnes touchées par des conflits, des catastrophes naturelles et d’autres crises.
Le Burkina Faso, le Cameroun, l’Érythrée, le Mali et le Soudan sont les cinq pays africains, des huit au monde, qui bénéficieront de l’appui du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) dans la gestion de leur crise humanitaire. En effet, relaie l’agence de presse AMA, le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, a débloqué jeudi 5 septembre dernier, la somme de 75 millions de dollars du fonds CERF pour appuyer les interventions en réponse à huit situations d’urgence sous-financées. En dehors des cinq pays africains, l’Afghanistan, le Bangladesh, le Venezuela sont les autres bénéficiaires.
Il souligne que cette allocation permettra aux travailleurs humanitaires de fournir une assistance humanitaire vitale à plus de 4 millions de personnes touchées par des conflits, des catastrophes naturelles et d’autres crises. « Les fonds permettent à l’ONU et à ses partenaires humanitaires de combler des lacunes critiques dans le traitement de la malnutrition aiguë, les soins de santé primaires, l’éducation en situation d’urgence, la protection et la fourniture d’un abri, d’eau, de nourriture et d’une aide à la subsistance pour les personnes dans le besoin », a renchéri Mark Lowcock. L’aide aux femmes et aux filles et l’assistance aux personnes handicapées seront prioritaires.
L’argent servira également à soutenir les services et la protection des réfugiés et des personnes déplacées, ainsi que des personnes des communautés d’accueil et des rapatriés. « Cette allocation destinée à stimuler les efforts de réponse à huit crises n’a été rendue possible que par la générosité croissante et la diversité des donateurs au Cerf. Je suis reconnaissant à tous les États membres et aux autres donateurs qui ont rendu cela possible », a déclaré M. Lowcock. Il relève cependant, que cette contribution ne couvre qu’une partie des besoins les plus urgents. « Il y a 37 millions de personnes dans le besoin dans les huit crises. Alors que la vie de millions de personnes est en jeu, j’exhorte les donateurs à fournir un financement supplémentaire à la réponse humanitaire dans chacune de ces crises sous-financées », dit-il.
En prenant en compte les 125 millions de dollars débloqués en avril, le fonds d'intervention d'urgence des Nations unies, crée en 2006, a alloué près de 200 millions de dollars au courant de cette année à des crises sous-financées. Le CERF est un catalyseur essentiel d’une action humanitaire rapide, efficace et vitale, qui aide les agences des Nations Unies et leurs partenaires à lancer ou à renforcer des interventions d’urgence dans le monde entier.
Marie MGUE
François Louncény Fall, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA) a appelé à la reprise des écoles dans les régions troublées du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.
Le diplomate a lancé cet appel peu après une audience de 35 minutes le mercredi 04 septembre 2019 avec le Premier ministre camerounais, le chef du gouvernement Joseph Dion Ngute à l'immeuble Etoile.
Le Représentant spécial des Nations Unies pour l'Afrique centrale a lancé un appel aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour qu'elles encouragent l'éducation de leurs enfants, qu'il considère comme un droit humain fondamental.
"Je veux saisir cette occasion pour lancer un appel à tous les habitants du Sud-Ouest et du Nord-Ouest afin de permettre aux enfants de retourner à l'école. En fermant l'école, ils condamnent les enfants et leur avenir. Je pense que l'avenir du pays, ce sont les enfants", a dit François Louncény Fall.
Il a déclaré que les Nations Unies considèrent le Cameroun comme un pilier du développement et de la sécurité pour la région de l'Afrique centrale. En tant que tel, le Secrétaire général de l'ONU s'intéresse particulièrement aux efforts déployés pour rétablir la paix dans les régions anglophones en proie à des troubles.
"Comme vous le savez, le Secrétaire général des Nations Unies accorde une grande attention au Cameroun. Pour M. António Guterres, le Cameroun est le pilier de la sécurité et du développement en Afrique centrale. Nous présentons deux fois par an aux membres du Conseil de sécurité un rapport sur la situation dans la région de l'Afrique centrale, dont le dernier rapport a été présenté en juin. Et bien sûr, le Cameroun était à la bonne place dans le rapport. Et j'ai informé les membres du Conseil de sécurité des efforts déployés par le gouvernement pour favoriser le dialogue avec l'ensemble de la population afin de trouver une solution durable à la crise dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest".
Rappelons que François Louncény Fall a présenté un rapport de situation sur le Cameroun au Conseil de sécurité des Nations Unies en juin 2019 et qu'il consulte actuellement les autorités avant la prochaine Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Otric N.
Originaire de Zelevet à Mayo Moskota, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, Wala Matari, est mariée à Kalazavi Wandala et a six enfants. Ancienne otage de Boko Haram, elle est une survivante en voie de reconstruction. Elle a raconté à ONU Info, ses pires moments avec les extrémistes violents.
La pire expérience de sa vie
« C'était un mercredi soir de septembre 2014, j'ai entendu des coups de feu et vu des gens courir. Mon mari et moi avons réalisé que c’était Boko Haram. Mon mari s'est échappé et j'ai rapidement habillé mes quatre garçons en filles, car leur objectif était de tuer ou d’enlever tous les hommes. Quand ils sont arrivés et se sont rendu compte que j’ai déguisé mes garçons en filles, ils m'ont battu tellement fort que j'ai fait une fausse couche à quatre mois de grossesse. Ils nous ont emmenés dans un village avec mes six enfants, où j'ai vécu les moments les plus terribles de ma vie. Nous avons prétendu être musulmans et avons commencé à prier Allah. Devant nous, ils ont décapité ceux qui résistaient et qui tentaient de s'échapper. Toujours devant moi, ils ont décapité mon frère aîné et ses sept fils, sous les yeux de son épouse, qui, traumatisée, est décédée quelques mois plus tard. Nous avons vécu en plein air, exposés au soleil et à la pluie pendant deux ans. Nous avons moulu du maïs sur des pierres que nous avons ensuite cuisinées. »
« Une nuit fatidique, des soldats camerounais ont attaqué notre zone. J'ai rapidement rassemblé mes enfants et, avec l'aide des soldats, nous nous sommes enfuis à Muskuta, dans le comté de Musogo, où j'ai appris par la suite que mon mari vivait, en tant que déplacé. Nous avons ensuite été amenés ici, où d'anciens otages et des déplacés sont installés », avait raconté Wala Matari après sa libération.
« Si je rencontre un combattant de Boko Haram et que j'ai de la force et un couteau dans la main, je lui trancherai la gorge et le sang coulera ! Parce que cela me rend malade chaque fois que je me souviens de la souffrance que j'ai subie », a-t-elle exprimé à ONU Info.
Sur la voie de la reconstruction
En pleine reconstruction de sa vie dans l'extrême nord du Cameroun, Wala se rend chaque dimanche accompagné de ses enfants à l’église pour noyer son chagrin. « Je vais à l'église pour noyer mon chagrin, pour oublier les mauvais souvenirs. Nous dormons mieux après avoir entendu la parole de Dieu. Après l'église, je suis heureuse d'être en vie », a-t-elle déclaré à ONU Info.
Wala Matari a reçu un soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), notamment des cours d'alphabétisation et une formation en élevage. Elle a également participé à un programme « argent contre travail » qui lui a permis de financer une petite entreprise, en plein essor, qui brasse actuellement du bili-bili, une bière locale à base de graines de sorgho rouge. Elle est en train de reconstruire sa vie et gagne de l'argent pour subvenir aux besoins de sa famille. « Je fabrique de la bière de mil pour pouvoir nourrir et habiller mes enfants, acheter du savon et prendre soin de mon mari qui souffre de maladie mentale. Avant, mes enfants et moi vivions dans une pauvreté extrême. Avec ma bière de mil, je me bats pour ma famille », a-t-elle déclaré.
Notons que, comme Wala Matari, des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et des milliers d’autres ont été tuées dans la région au cours des dix dernières années, à la suite d'une insurrection qui se poursuit encore aujourd'hui.
Danielle Ngono Efondo