Le journaliste et lanceur d’alerte, Paul Chouta entre dès ce jour dans son 7e mois dans les geôles de la prison centrale de Kondengui. Accusé d’un délit dont la peine maximale est de 6 mois.
Il sera désormais difficile de faire croire à l’opinion publique que ce qui arrive à Paul Chouta n’est pas une cabale. Depuis les circonstances de son arrestation, jusqu’aux conditions de son jugement en passant par les étapes de sa détention, de nombreux éléments démontrent que le code de procédure pénal n’est pas respecté.
Arrêté à Yaoundé par six policiers en civil, alors qu’il vaquait régulièrement à ses activités de journalistes, Paul Chouta a été conduit comme un bandit de grand chemin dans les cellules de la police judiciaire de Yaoundé. Il va y passer, pas moins de 10 jours sans que ses proches et ses collègues ne puissent avoir accès à sa personne. Tout ça pour une simple affaire de diffamation par voie de presse.
La cabale judiciaire a également orienté le flou artistique qui entoure les contours du jugement de Paul Chouta qui jusqu’au jour d’aujourd’hui n’a pas encore été jugé. Et le voilà qui passe déjà en prison un séjour plus important que la peine prévue par la loi pour l’infraction qui lui est reprochée. Selon la pratique des règles de droit, Paul Chouta aurait pu très valablement comparu libre ? Jouissant d’un domicile connu, étant un homme public pratiquant une activité publique, et pouvant mettre à la disposition de la justice autant de caution que de besoin. Il est difficile de comprendre pourquoi jusqu’à cet instant Paul Chouta reste écroué à la prison centrale de Kondengui.
Une véritable entrave à la liberté d’expression et un grain de sable dans la démocratie camerounaise.
La détention prolongée et injustifiée du cyber journaliste Paul Chouta est contraire aux principes de démocraties, dont la liberté d’expression est une valeur fondamentale. Une situation que dénonce plusieurs organisations internationales dont PEN AMERICA, une ONG de défense des droits de l’homme. Selon cette organisation, ce sont les activités du journalistes d’investigation qui choqueraient certaines autorités. Et celles-ci saisissent l’occasion de la plainte de Calixthe Beyala pour régler ses comptes au journaliste. Journaliste critique, Paul Chouta a couvert de nombreux sujets sensibles. Parmi lesquels, des exactions de certains agents de la police camerounaise.
Quel message la justice voudrait-elle faire passer aux journalistes qui refusent de se contenter d’une pratique cosmétique du métier ?
Stéphane NZESSEU
Selon les informations données par les confrères de la presse privée, le cas de l’ex membre du gouvernement, violemment attaqué par ses Co détenus à la suite des émeutes survenues à la prison centrale de Kondengui il y a quelques mois, est de plus en plus inquiétant.
C’est ce qui a inspiré la décision prise par le Chef de l’Etat, qui a autorisé son évacuation sanitaire vers l’Allemagne, d’autant plus que depuis son passage à tabac le 22 Juillet 2019, il n’a pas pu quitter la chambre dans laquelle il est interné à l’hôpital central de Yaoundé.
Les nouvelles de son décès ont même circulé se sont répandues telle une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Fort heureusement, il n’en était rien, l’ancien chef du gouvernement camerounais est bel et bien en vie, malgré son état de santé quelque peu dégradé. Des informations confiées sous anonymat par une source familiale qui au passage affirme d’un emprisonnement abusif : « Contrairement à ce qui se raconte partout là dehors, notre père est gravement malade c’est vrai mais, il est toujours vivant, malgré le fait qu’il soit entrain de purger une peine parce que la justice l'accuse de tout alors qu'il est innocent… ».
Inoni Ephraïm aurait formulé une demande d’évacuation sanitaire adressée au Président de la République, requête motivée par le désir de recevoir des soins de santé les plus appropriés.
Conscient du fait que seul, le Chef de l’Etat, est habileté à lui accorder cette largesse, comme ce fut le cas avec Yves Michel Fotso qui, a été évacué au Maroc pour raison de santé dans la nuit du dimanche 18 août à lundi 19 août.
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Ephraïm Inoni, qui a occupé les fonctions de Premier ministre du Cameroun, chef du gouvernement entre 2004 et 2009, est incarcéré depuis 2012. Interpellé le 17 avril 2012, il a entre autres, été accusé de malversations financières dans le cadre d´une transaction pour le compte de l’ex-compagnie aérienne camerounaise Cameroun Airlines. Il est tombé sous le coup de la loi parce que dans le cadre de l’Albatros, c’est lui qui avait recruté APM et, les membres du bureau exécutif, sans aucune consultation préalable, l’avait présenté comme Pour ne rien arranger, APM décide ensuite, sans le consulter, de le présenter comme leur président de son conseil d’administration.
Fonction que l’ancien inspecteur des régies financières, formé à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) et qui officia pendant une décennie comme secrétaire général adjoint de la présidence a toujours nié d’avoir assumé. Malheureusement, après de nombreux procès, la justice l’a condamné à 20 ans de prison en 2013.
Nicole Ricci Minyem
Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) mis aux arrêts fin janvier 2019, a été libéré le 5 octobre dernier. Maurice Kamto raconte ses jours au pénitencier de Kondengui.
Dans une interview accordée au quotidien Le Jour, le leader du MRC, Maurice Kamto déroule ses 8 mois passés en prison. D’entrée de jeu, il affirme : « en prison les journées se suivent et, contrairement à ce qu’on peut penser, ne se ressemblent, pas. Ce n’est pas une monotonie parfaite. Certains jours peuvent être plus paisibles que d’autres ».
Les occupations quotidiennes de l’homme en prison
S’agissant de ses occupations quotidiennes à la prison de Kondengui, Maurice Kamto, explique : « Les jours de visite des familles ne sont pas de même nature que les jours de non visite. Donc, en gros, je ne peux parler que de notre expérience, je ne sais pas comment les autres détenus vivaient. On se lève comme tout citoyen camerounais en fonction de l’heure à laquelle on s’est couché, bien entendu. Et puis généralement pour ceux qui aiment la lecture, c’est mon cas, après avoir écouté la radio on va se plonger dans les livres ».
« Pour ceux qui peuvent gratter quelques notes, parce que ça peut toujours être utile dans la réflexion on le fait, et généralement on discute. On échangeait beaucoup avec les amis, les codétenus. Et je crois que de ce point de vue ça a été une période qui nous a permis d’aller en profondeur dans certaines choses. Je ne peux pas donner plus de détails que ça », ajoute le leader du MRC dans les colonnes du journal Le Jour.
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Globalement, depuis sa libération le 05 octobre 2019, Maurice Kamto reste attaché à ses principes cardinaux à savoir la conquête. L’on apprend d’ailleurs que de nouvelles manifestations pour contester la légitimité de Paul Biya sont en vue.
Innocent D H
L’ONG Reporters sans frontières (Rsf) a pris attache avec deux rapporteurs spéciaux de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. Elle voudrait que ces rapporteurs puissent se pencher sur le procès de l’ex DG de la Crtv Amadou Vamoulké incarcéré depuis 2016.
L’affaire Etat du Cameroun contre Amadou Vamoulké en instance au Tribunal criminel spécial (Tcs) est rendu à sa 23ème audience. Selon des informations crédibles mises à notre disposition, l’ONG Rsf a saisi deux rapporteurs spéciaux de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples sur la la liberté d’expression et la détention.
L'intérêt qu’accorde Rsf dans cette affaire
L’ONG Reporters sans frontières qui s’intéresse au présent cas, souhaite que la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples puisse étudier la situation dans laquelle se trouve l’ancien patron de la Cameroon Radio Television (CRTV), détenu à la prison de Kondengui depuis au moins 3 ans et jusqu’à présent sans jugement.
Rsf fonde la saisine de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples par « les 22 renvois consécutifs, plus de trois ans de détention et un procès qui a très largement dépassé le délai maximum de neuf mois au cours duquel les prévenus sont censés être jugés par ce tribunal (Tcs, Ndlr) », apprend-on.
Selon les dénonciations faites par Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Rsf, des faits suivants constituent la base sur laquelle s’appuie l’ONG : « le nombre record de renvois, la procédure à rallonge en violation des standards internationaux et du droit camerounais lui-même. Aussi, la détention préventive illégale et l’absence de soins appropriés malgré l’établissement de plusieurs certificats médicaux ».
Il faut préciser que Rsf a pris attache directement avec les autorités du Cameroun. Ils comptent aussi entreprendre une visite dans le pays et d’interpeller publiquement les autorités pour leur demander que Amadou Vamoulké soit libéré. Au cas où la démarche entreprise ne produit pas les effets espérés dans un bref délai, Rsf projette de passer à l’étape supérieure. Elle entend saisir directement la Commission afin qu’elle transmette le dossier Vamoulké à la Cour, « en vue de faire condamner l’Etat Camerounais pour violation des droits de ce journaliste ».
En rappel, Amadou Vamoulké est incarcéré depuis juillet 2016. Dans les faits, il est reproché à l’ex DG de la Crtv, un détournement de derniers publics de plus de 3 milliards et demi Fcfa.
Innocent D H
Les tensions sont vives entre les prisonniers anglophones et le nommé Zanga Pierre qui leur mène la vie dure au sein de la prison centrale de Kondengui. Le conflit a dégénéré en affront hier au sein de la prison centrale.
D’après des informations de la page TGV de l’info, le nommé Zanga Pierre serait au centre de cette bagarre qui a failli replonger la prison centrale de Kondengui dans la journée noire du 22 juillet dernier. En effet, Zanga Pierre est un prisonnier qui a été responsabilisé par l’administration du pénitencier comme coordinateur d’un des quartiers de la prison, le quartier 3 en occurrence. Sa gestion du quartier est remise en cause par les occupants de ce quartier qui sont essentiellement les camerounais arrêtés dans le cadre de la crise anglophone.
Les prisonniers anglophones estiment que Zanga Pierre, un prisonnier comme eux est complice de l’administration de la prison pour les maltraiter et leur rendre la vie dure. De multiples accrochages ont souvent eu lieu entre certains prisonniers et Mr Zanga.
La rixe d’hier serait partie de l’une de ces multiples disputes entre Zanga et un prisonnier anglophone. Le coordonnateur du quartier 3 dans un excès de zèle a tenté d’outrepasser ses droits pour essayer de porter main sur le prisonnier en question. Des témoignages font état de ce qu’il aurait essayé à plusieurs reprises de poignardé le prisonnier anglophone concerné sans succès. Et hier, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ce qui a occasionné une première bagarre. C’est alors que es autres anglophones se sont mêlés à la bagarre dans l’intention de voler au secours de leur frère. Mr Zanga ayant s’échapper est allé chercher du renfort dans les quartiers des « bandits de grand chemin ». Il les a conduits vers le quartier 3 et s’en est suivie une autre bagarre. Nul été l’intervention, bien que tardive des geôliers, on aurait touché le pire.
Désormais, les prisonniers anglophones exigent la destitution de Zanga Pierre comme coordonnateur du quartier 3, ou son affectation pour un autre quartier. Selon certaines informations c’est ce même Zanga qui était chargé par l’administration du pénitencier de donner les noms des anglophones après la mutinerie de juillet dernier. A l’issu du procès qui avait suivi presque tous les prévenus anglophones ont reçu un an de condamnation à la prison ferme.
Quelques heures plus tard, le calme va revenir au sein de la prison centrale de Kondengui. Des mesures conservatoires ont été prises par les responsables du pénitencier. Mr Zanga n’est plus au quartier 3 pour le moment.
Stéphane NZESSEU
Nkongho Felix Agbor alias Agbor Balla, fondateur/président du Centre pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique, CHRDA, dit que le résultat du grand dialogue national qui doit commencer le 30 septembre 2019 pourrait ne pas répondre à la volonté et aux aspirations du peuple.
C’est sur Facebook, le dimanche 22 septembre 2019, qu’il a exprimé sa frustration face au choix des délégués au dialogue organisé par le chef de l'Etat camerounais, Paul Biya.
Le Vice-Président de l'Association du Barreau Africain, dénonce la composition de la « délégation régionale » pour la région Centre sous l'égide du gouverneur de la région Centre (d'autres gouverneurs régionaux font de même). Il s'agit des délégués qui participeront aux « consultations préparatoires » (susceptibles d'élaborer une position régionale) avant le Dialogue lui-même ».
Agbor Balla qui a passé environ huit mois à la prison principale de Kondengui pour son rôle dans la crise anglophone craint que le dialogue qui devrait mettre fin à la crise ne se transforme en un rassemblement de la classe dirigeante, les membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président Paul Biya.
« On note que la liste est composée de : 1) les ministres actuels du Cabinet (RDPC), 2) les anciens ministres (RDPC), 3) les secrétaires généraux et les conseillers techniques de certains ministères (également de hauts fonctionnaires de l'État), 4) les directeurs généraux des entreprises d'État et, bien sûr, 5) les chefs actuels des délégations permanentes et des sections et sous-sections du RDPC.
Si cela reflète la « composition » de la région Centre, il sera intéressant de voir ce qui se passe dans les autres régions. Une telle composition des « délégations régionales » au processus de dialogue suggère que les acteurs indépendants ou non établis (ordres professionnels, organismes religieux, société civile, etc.) devraient se tenir à l'écart des délégations régionales en tant que telles, et qu'une grande attention devrait être accordée à la manière dont les différents segments de la société sont représentés dans le processus du dialogue.
Une combinaison de ministres, d'anciens ministres, de hauts fonctionnaires de l'État, de dirigeants traditionnels (dont il ne faut pas oublier qu'ils sont payés par l'État) et de cadres du parti au pouvoir pourrait rapidement « peupler » les sièges du Dialogue et constituer 80 pour cent de ses participants. (Et ceci sans tenir compte de plusieurs autres qui sont au « travail au noir » en tant que membres de la société civile, ou qui dirigent des associations de développement dans leurs régions respectives, et qui sont directeurs ou hauts fonctionnaires dans l'administration publique).
Il montre aussi les défis que posent la gestion du processus par le Premier ministre et le fait que les gouverneurs régionaux (des fonctionnaires non élus et dont le rôle est lui-même remis en question, dans le contexte de l'habilitation des régions) sont les « organisateurs » de ces mini-dialogues régionaux de préparation au processus. Ils devront veiller à ce que la représentation non-établie soit équilibrée, sinon l'Administration s'adressera à, ou entre elle, au Dialogue - ce qu'elle devrait déjà faire au quotidien ».
Agbor Balla est président du Consortium de la société civile anglophone camerounaise (CACSC), désormais interdit, créé en décembre 2016 pour exprimer les griefs des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Otric N.
Sept mois après l'arrestation de Maurice Kamto, quelques membres de son directoire et ses alliés politiques, j'ai eu, cet après-midi (dimanche, 1er septembre 2019), le plaisir et le loisir de rendre visite à ces résistants politiques, qui ont, contre vents et marées, décidé de mener les marches nationales à la résistance au hold-up éléctoral entamées et réprimées le 26 janvier 2019 dans des villes camerounaises. Au moment où je me suis décidé, à la fin de l'émission "Zappresse", à aller passer une visite éphémère à la prison principale de Yaoundé, lieu de détention de ces Hommes politiques, j'avais, honnêtement, des a priori, des stéréotypes, des affects et, a fortiori, des représentations individuelles sur leurs conditions de détention et sur leur vécu quotidien depuis l'entame de leur parcours de combattant à Douala, baptisée ville frondeuse. Grande a été ma surprise de constater, fort au contraire, d'autres réalités patentes. En effet, initialement, je pensais trouver, au premier abord, des prisonniers affaiblis, amaigris, amoindris et assaillis de découragement, de démoralisation prêts à succomber au fatalisme. Que nenni! J'ai, plutôt, vu des détenus politiques, tous, sereins, affables, joviaux, et, par corollaire, déterminés à se défendre, valablement, à la barre devant le Tribunal militaire de Yaoundé le 6 septembre 2019.
Sans scrupule, sans fards et sans vergogne, tous ou presque attendent, sereinement, ce que d'aucuns nomment, d'ores et déjà, le "procès de l'année 2019" et s'apprêtent, en accord parfait avec leur conseil, à porter, devant le Tribunal militaire, tous les arguments de droit pour démontrer leur innocence. Je pensais, par la suite, avoir affaire, ce jour du seigneur, à des individus n'ayant plus la même fougue, la même verve et la même impétuosité d'antan puisqu'ayant subi des formes de torture psychologique et physique durant cette trajectoire marquée du sceau de l'enfer en milieu carcéral. Que nenni! J'ai vu, a contrario, Alain Fogue, le Trésorier national du Mrc, très décontracté, fort enthousiaste et enclin à relater, in extenso, les mécanismes de manipulation honteuse du Droit dans un système structuré autour de la dictature et de la répression. Le Géostratège, par ailleurs membre fondateur du Mrc, soutient que le combat politique que les résistants ont engagé n'est qu'à ses débuts. C'est pourquoi, à cette phase de latence de la résistance, le leader national, ses congénères et lui ne sont pas prêts à lâcher du lest, à lâcher prise et à déposer les armes dans ce champ de bataille symbolique. C'est un homme de conviction que j'ai rencontré il y a peu et qui reste et demeure décisif dans son intentionnalité et dans son discours. Fogue, au sortir de cette visite de courtoisie, n'a pas hésité, in extremis, pour détendre l'atmosphère, à me lancer une boutade, en me faisant savoir que je ne dois pas être ébahi si un de ces quatre matins je suis interpellé par la Gestapo, au regard du fait que des interviews que j'ai réalisées avec plusieurs membres du directoire et alliés ont été co-menées avec Paul Chouta, le web journaliste, arrêté le 27 mai 2019, et qui les a rejoint le 30 juillet 2019 à la prison principale de Yaoundé. C'était alors plus d'une semaine après la survenue de la mutinerie à la prison centrale de Yaoundé. Mutinerie causée par des leaders anglophones revendiquant leur mise en liberté après deux ans d'incarcération sans suite favorable. Et votre humble serviteur de rire aux éclats et de lui faire savoir qu'avec ce régime décadent, il faut s'attendre à tout à tout moment bon gré mal gré.
Je pensais, dans le même sillage, voir Valsero essoufflé et érodé par les sept mois de détention dans le principal pénitencier du Cameroun. Mais en vain! J'ai vu Valsero, qui reste et demeure taquin, intriguant, amusant, incisif et iconoclaste dans ses envolées verbales à l'égard de l'ordre dominant qui les embrigade depuis le 28 janvier 2019. Le rappeur engagé a, en l'occurrence, la dent dure contre des communicants du parti au pouvoir, qui se plaisent et se complaisent, explique-t-il, à défendre l'indéfendable, à soutenir l'insoutenable lors des débats politiques sur des chaînes de télévisions locales. Débats audiovisuels qu'ils regardent tous sans discontinuer les week-ends. L'artiste, qui n'a, jamais, sa langue dans sa poche, estime, sans coup férir, que des mass médias au Cameroun sont des caisses de résonance et des instruments au service de la conservation et de la pérennisation du pouvoir de Yaoundé. Raison pour laquelle qui lève sa tête pour battre, en permanence, en brèche l'ordre établi et ultra dominant devient un homme épinglé, persécuté, importuné et dissuadé par tous les moyens par des agents des appareils répressifs de l'Etat. Valsero, la main posée sur le cœur, demande aux acteurs de la société civile de muer leurs organisations en lobbies forts, efficaces et efficients susceptibles d'impacter sur le cours de la vie sociopolitique.
Je pensais voir aussi Paul Eric Kingue fort diminué et découragé vu des accusations portées contre lui relativement à l'affaire du saccage des ambassades, thème que nous avions abordé lors de l'entretien qu'il nous avait accordé, il y a sept mois, Paul Chouta et votre humble serviteur dans ses services professionnels privés à Yaoundé. C'était quelques semaines avant son arrestation! Le président national du Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (Mpcn) reste et demeure un homme convaincu de n'avoir guère éreinté l'Etat camerounais. L'ancien maire de Njombe Penja, qui avait déjà passé huit ans dans un pénitencier, constate que voici la neuvième année qu'il est en train d'achever étant écroué à Kondengui. Tous ses regards sont, désormais, tournés vers le procès du 6 septembre 2019 au Tribunal militaire de Yaoundé. Toute chose qui l'incline, de même que ces résistants politiques, à formuler une correspondance à faire parvenir aux autorités de la république, dont l'enjeu est d'exiger la tenue d'un procès juste, transparent et équitable conformément aux règles juridiques internes. Kingue et ses amis politiques demandent, par la même occasion, à l'Etat de permettre la présence des journalistes, qui doivent couvrir ce procès sans être expulsés ou, du moins, perturbés, tout autant qu'ils ne veulent pas que des Hommes de médias soient substitués à des militaires en civil en salle d'audience, dont le rôle consistera à théâtraliser la posture d'agents de renseignements lors des différentes audiences.
Que dire de Maurice Kamto, qui n'a eu, comme à l'accoutumée, de cesse de recevoir les visites de plus d'un durant les quatre heures passées à la prison principale de Yaoundé. Le président national du Mrc, dans une tenue traditionnelle d'apparat de couleur marron, toujours souriant et convivial, a accordé des entretiens à bien de ses collègues universitaires et à des militants du parti venus le rencontrer et échanger avec lui sur des sujets divers, dont le dévoilement ne mérite pas d'être fait tant il s'est agi, a posteriori, des échanges privés. Ce qui est privé ne devrait pas être publicisé ou tout simplement médiatisé bien qu'ayant la parfaite maîtrise de quelques sujets en débat lors des joutes. Rien ne sera donc guère relayé! Somme toute, l'on se rend compte que l'homme politique reste déterminé à se défendre comme ses membres du directoire et alliés, à l'instar de Albert Dzongang, Célestin Djamen, Michèle Ndoki et Christian Penda Ekoka que nous avons, dans la même veine, rencontrés et avec qui nous avons échangé à bâtons rompus. N'eût été la courte durée de cette visite dominicale, nous serions encore dans ce milieu carcéral en ce moment. Mais en vain! C'était, en fin de compte, une belle randonnée avec les prisonniers politiques du Mrc et alliés, qui restent maximalistes dans la voie étrennée depuis le lancement de la 2ème phase des marches nationales à la résistance au hold-up électoral. Tout passe et le combat continue, c'est leur leitmotiv dévoilé in fine! "Celui qui gagnera sera le vainqueur de cette résistance", pour reprendre Alain Fogue Tedom, qui ne démord pas en dépit de sept mois d'incarcération. Qui va alors vaincre cette résistance politique, encore à l'état embryonnaire à l'heure actuelle ? Question à 1 franc symbolique.
Le Don King
Serges Aimé BIKOÏ
Le président l’a fait savoir par un communiqué rendu public ce lundi matin par le Vice président et porte parole du parti, Morgan Palmer.
Invité par le ministère public à venir dire ce qu’il a vu et entendu au cours des émeutes du 22 juillet dernier au sein de la prison centrale de Kondengui, George Gilbert Baongla oppose une fin de non recevoir au procureur de la République. Invité par le ministère public, il va de soi que le témoignage attendu de Gilbert Baongla devait être à charge contre les autres citoyens inculpés dans le cadre de cette procédure. Des citoyens parmi lesquels le 1er Vice Président du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), Mamadou MOTA.
Or, d’après les récits faits par Mamadou MOTA au sujet de cette fameuse mutinerie, George Gilbert Baongla et lui était les médiateurs choisis par les ambazoniens dans la discussion qu’ils avaient engagées avec l’administration pénitentiaire. De façon logique, on s’attendrait à ce qu’il soit du même côté que Mr MOTA et les autres acteurs de cette crise qui n’ont à aucun moment commis une casse dans la prison. Par ailleurs, le refus de Gilbert Baongla de comparaître pourrait être interprété comme le choix de sa position au sujet de ce procès. Comme quoi il sait d’avance que ces personnes interpellées par la justice ne sont pas les véritables responsables de la mutinerie de la prison centrale.
Il ne reste pas exclut que le Président du Parti Républicain accepte, dans les jours à venir, d’être le témoin de la partie défenderesse dans le procès en cours.
Communiqué du Parti Républicain :
« Procès de la mutinerie de KONDENGUI:
Citation du Président du Parti Républicain.
Mesdames, Messieurs,
Il a été demandé à Georges Gilbert BAONGLA de comparaitre comme témoin aux procès à venir de citoyens incriminés dans les dernières mutineries de la Prison centrale de Kondengui.
Le Parti RÉPUBLICAIN informe le public que son Président ne témoignera pas à ces procès, dont les chefs d’accusations allégués aux prévenus sont en inadéquation avec les valeurs fondatrices de notre parti.
Le Parti RÉPUBLICAIN souhaite continuer à jouer son rôle d’opposition responsable, respectueuse des lois de la république et porteuse d’une parole de proposition utile. Cela est indispensable pour endiguer la crise actuelle que traverse le Cameroun.
Un autre chemin est possible. Il y a une urgence à donner un nouveau cap au Cameroun. »
Stéphane NZESSEU
En détention depuis 2012, l’ex-premier ministre Inoni Ephraim, qui purge une peine de 20 ans d’emprisonnement ferme à la prison centrale de Kondengui pour détournement de fonds publics dans l’affaire de location d’avion pour l’ancienne compagnie aérienne nationale Camair, aurait formulé une demande d’évacuation sanitaire.
Selon des informations recoupées, l’ex premier ministre est gravement malade. Ne bénéficiant pas des soins appropriés, sa famille pense qu’il devrait être évacué. « N’ayons pas peur des mots, il est presque à l’agonie. Il est emprisonné dans une affaire dans laquelle il est innocent, nous pensons qu’on peut au moins lui sauver la vie. » A déclaré un membre de la famille d’Inoni, qui a requis l’anonymat à notre confrère Cameroon-info.net. Sans toutefois dévoiler de quoi souffre l’ancien membre du gouvernement.
Dans la journée du 22 août, la rumeur a circulé au sujet de la mort présumée de l’ancien Premier ministre, Inoni Ephraim. Selon certains, cet ancien haut commis de l’Etat aurait été poignardé par des prisonniers anglophones à la prison centrale de Yaoundé. D'autres ont déclaré qu’il serait décédé dans un hôpital des suites de blessures. Une fausse nouvelle car l’ancien proche collaborateur de Paul Biya, bien qu’étant parmi les détenus blessés après la mutinerie du 22 juillet 2019 à la prison centrale de Kondengui, est toujours en vie.
S’il est vrai qu’Inoni Ephraim, Premier ministre de 2004 à 2009, est malade, seul le chef de l’Etat peut autoriser son évacuation sanitaire comme ce fut le cas avec celui d’Yves Michel Fotso qui, a été évacué au Maroc pour raison de santé dans la nuit du dimanche 18 août à lundi 19 août.
Pour rappel, Inoni Ephraïm figure en bonne place sur la liste des ressortissants de la région du Sud-Ouest ayant occupé le poste de Premier ministre sous Paul Biya. Si depuis le 4 janvier 2019, Joseph Dion Ngute, fils de la même région, est le nouveau locataire de l’immeuble étoile, Inoni Ephraïm quant à lui, hume l’air de la prison centrale de Yaoundé depuis le 16 avril 2012.
C’est par la force d’un décret daté du 8 décembre 2004, que cet ancien pensionnaire de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM) est nommé Premier ministre. Il remplaçait à ce poste, Peter Mafany Musongue, originaire lui aussi de la même région. C’est donc sous son ère, qu’est née l’opération Épervier en 2006 en vue de lutter contre les prévaricateurs des deniers publics. On se souvient que, dans une interview accordée à Bbc Afrique en 2008, chief Inoni Ephraïm au sujet de cette approche disait : « Nous sommes dans un état de droit. Les dossiers sont préparés mûrement avant leur transmission à la justice… L’opération se poursuivra jusqu’à ce que les gens arrêtent de voler ».
Si lors de ses sorties, Inoni Ephraïm se montrait très rassurant, il n’avait pas l’idée qu’il serait happé lui aussi par ce rapace impitoyable. Il a été démis de ses fonctions de chef du gouvernement en 2009 au profit de Philemon Yang. En 2012, la machine va se mettre en branle. Le 16 avril, Inoni a passé sa première nuit à la prison de Kondengui. Il lui est reproché d’avoir joué un rôle pas très clair dans l’affaire de l’avion présidentielle. Il a été condamné à 20 ans d’emprisonnement ferme.
Danielle Ngono Efondo
C’est le contenu d’une communication du Vice Président du Parti Républicain, Morgan Palmer. Faisant suite aux coupures intempestives d’énergie électrique dans la ville de Yaoundé, le parti qui se veut proche des populations est monté au créneau pour rappeler à l’ordre le ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba.
Depuis le 07 Août dernier, Yaoundé broie du noir. Et pour cause, un incendie a embrasé les transformateurs de la société de distribution de l’énergie électrique au quartier Melen. Jeudi de la semaine dernière, le ministre de la communication et le ministre de l’eau et de l’énergie ont promis aux camerounais de remettre cet énergie dans la ville au bout de 07 jours.
« Depuis plusieurs semaines, nous avons observé la reprise du rationnement électrique à Yaoundé. Cette situation (que des voix officielles lient à une panne de transformateur au quartier Melen), plonge de nombreux quartiers dans le noir et ceci parfois plusieurs journées d’affilées.
Bien que les accidents soient du domaine du naturel, nous ne pouvons nous empêcher de questionner la vision stratégique de la majorité actuelle. Comment a-t-elle pu placer le destin de toute une ville entre les mains d’une seule installation technique, sans un système alternatif pouvant pallier aux facteurs contra-cycliques ? Après l’obscurité épaisse qui entoure leur avenir avec le gouvernement actuel, les camerounais sont à nouveau plongés dans le noir. »
De plus, le Parti Républicain s’interroge sur les mensonges autour des grandes annonces de productivité des barrages hydro électriques de Memve’ele.
« Le Parti RÉPUBLICAIN se montre par ailleurs, extrêmement préoccupé par le flou informatif qui entoure le bilan du projet Memve'ele.
Censé apporter 211MW d’énergie supplémentaire au Cameroun, seul 80 MW d’énergie électrique sont produit par ce barrage à ce jour, (et apparemment c’est pour toujours). Le contribuable camerounais qui a payé 426 milliards pour 211MW, n’est-il pas en droit de savoir les raisons de cette tromperie sur la marchandise? »
Face à cette situation et dans l’objectif de défendre les intérêts du peuple camerounais, le Parti Républicain menace de traduire les responsables de ce projet devant les tribunaux du Cameroun.
« Le Parti RÉPUBLICAIN demande au Ministre de L’Energie un bilan détaillée du projet Memve'ele, en se réservant le droit d’ester en justice, pour dénoncer ce qui s’apparente déjà à une énième forfaiture ou à de l’incompétence de la majorité actuelle. Depuis Kondengui, son lieu d’embastillement arbitraire, le Président Fondateur du Parti Républicain, Georges Gilbert BAONGLA et moi même n’avons cesse de solliciter les égrégores ancestraux, afin qu’ils aident à la libération du peuple camerounais otage de ses dirigeants actuels.
Heureusement qu’un autre chemin est possible, avec le Parti RÉPUBLICAIN. »
Stéphane NZESSEU