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Au cours du procès de ce jour, la parole sera donnée à la Défense de l’ancien directeur général de la Cameroon and Radio Télévision incarcéré depuis quelques mois car soupçonné d’avoir détourné les fonds publics

 

C’est donc Me Alice Nkom – l’un de ses conseils qui va prendre la parole ce jour, tentant de battre en brèche les accusations portées contre son client ; ce qu’elle a d’ailleurs fait ce jour, lorsqu’elle répondait aux questions de nos confrères de Rfi :    

« Le fameux détournement est initié de bout en bout par un expert douteux. Je suis très contente car nous avons reçu le renfort du barreau de Paris. Deux confrères seront avec nous. Nous sommes vraiment soulagés… ».

Au cours d’une précédente audience, le ministère public avait interrogé l’expert-comptable durant plus d’une heure, notamment sur des doublons de paiement mentionnés dans le rapport.

Des opérations bancaires non justifiées et des sommes manquantes dans les caisses de la CRTV. Tous ces éléments cités par l’expert se seraient produits entre 2014 et 2016, les dernières années de l’accusé à la tête de l’audiovisuel public camerounais.

C’est sur ces questions et bien d’autres que Me Alice Nkom, qui aura à ses côtés Me Fabrice Epstein et Me Benjamin Chouai, qui ont fait le déplacement du Cameroun vont devoir répondre. A cet effet, ils disent avoir en leur possession, des éléments pouvant remettre en cause le rapport d'expertise susmentionné.

« Il était important de signaler que cette affaire n'a pas qu'une résonnance camerounaise mais internationale. Un certain nombre d'institutions se sont mobilisées. Il était important que nous, symboliquement, nous rendions sur place et assurions notre client de notre soutien», a déclaré Me Chouai au micro de RFI. 

Remise en liberté provisoire

Me Alice Nkom avait plaidé pour que cette dernière soit accordée à Amadou Vamoulke, en faisant référence à son âge avancé et la longueur du procès ; Elle avait en outre assuré qu’il s’agit ni plus, ni moins que d’un procès politique : « Le procureur a du mal à trouver des témoins, il a du mal à faire comparaître X-Y. Et puis on renvoie, mais pendant ce temps, lui, il est toujours immobilisé en prison ! Mais hors d’état de nuire. Pourquoi on a arrêté Amadou Vamoulké ? On a arrêté Amadou Vamoulké, parce qu’il occupait un poste stratégique pendant une élection présidentielle, où, en face, on ne voulait prendre aucun risque et maîtriser l’information… ».  

 

Nicole Ricci Minyem  

 

 

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Le report de cette énième audience d’Amadou Vamoulke l’ancien Directeur général de la Cameroon radio television, a été demandé par l’un de ses conseils.

 

La prochaine audience d’Amadou Vamoulke l’ancien Directeur général de la Cameroon radio television (Crtv) est fixée pour le 7 août 2020. Le Tribunal criminel spécial (Tcs), la juridiction qui traite son affaire du fait de la somme supposée détournée, a pris de renvoyer l’audience le 10 juillet 2020, à la demande de Me Pondi Pondi, l’avocat de l’ancien Dg de la Crtv. Le conseil du journaliste qui bénéficie du soutien total de Reporters sans frontières, a donné les raisons de cette demande de suspension.

Dans une lettre adressée aux juges du Tcs et qu’a pris connaissance le journal L’Oeil du Sahel, Me Pondi Pondi explique en fait «qu’il a été obligé de s’absenter pour répondre à l’appel familial. C’est donc pour apporter son soutien à son fils qui, prêtait serment en qualité d’avocat qu’il n’a pas pu venir assurer la défense de son client».

Cette demande a été validée à l’unanimité par l’ensemble du jury, ainsi que par les avocats de toutes les parties présentes. D’après le journal, cette décision de renvoyer l’audience au 7 août 2020 n’a pas surpris Amadou Vamoulké. Le journaliste s’est montré «très calme et surtout patient».

A titre de rappel, Amadou Vamoulke est poursuivi pour un détournement des biens publics qu’il aurait fait alors qu’il dirigeait la Crtv. Le préjudice total dudit détournement est estimé à 3,9 milliards de FCFA. Son procès a déjà été renvoyé plus d’une trentaine de fois.

 

Liliane N. 

 

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Ce mercredi, 02 juin 2020, devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le ministre français des Affaires étrangères s’est exprimé sur le dossier de l’ancien Directeur général (DG) de la Cameroon Radio Television (CRTV) en détention depuis juillet 2016 pour détournement de fonds publics. Selon, Jean-Yves le Drian, Amadou Vamoulké comme tout justiciable, doit avoir droit à un procès équitable. 

 

Sur le dossier d’Amadou Vamoulké, le chef de la diplomatie française devant la Commission des Affaires étrangères de son pays n’a pas manqué de plaider en faveur de la neutralité de la justice camerounaise vis-à-vis de l’ancien patron de la CRTV. En effet, Jean-Yves Le Drian a déclaré, « nous avons à plusieurs reprises fait prévaloir qu’il fallait que l’indépendance de la justice soit respectée mais que le droit soit aussi respecté, que M. Vamoulké a le droit à un procès équitable ». 

Le ministre des Affaires étrangères françaises n’a pas manqué d’indiquer que ces principes ont été régulièrement rappelés aux officiels camerounais. « Dans chacun de nos échanges avec les autorités camerounaises, nous rappelons ces principes. Nous sommes vigilants pour que M. Vamoulké puisse avoir un procès équitable et très attentifs à la manière dont tout cela va se dérouler », mentionne en outre Jean-Yves Le Drian. 

Pour sa part, la présidente de la Commission des Affaires étrangères françaises, Marielle Sarnez n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude sur la situation d’un certain nombre de prisonniers au Cameroun, notamment celle de « Amadou Vamoulké ».  

A titre de rappel, Amadou Vamoulké est détenu à la prison centrale de Yaoundé Kondengui pour détournement de fonds publics. Depuis son arrestation en juillet 2016, plusieurs Organisations non gouvernementales (ONG) ne cessent de réclamer la libération du journaliste. Il s’agit notamment de Reporters sans frontières (RSF). L'affaire Amadou Vamoulké a connu plusieurs renvois et les différents ONG insistent sur l’incarcération « illégale » de l’ex-patron de la CRTV qui bénéficie pourtant officiellement du statut « d’inculpé libre » et dont le procès « ne se tient pas dans les délais », apprend-on. 

 

Innocent D H 

 

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Amadou Vamoulke l’ancien Directeur général de la Crtv incarcéré dans le cadre de l’opération Epervier s’est expliqué sur les zones d’ombre de son affaire.

 

Alors qu’il était au Tribunal criminel spécial (Tcs), dans le cadre de son audience, Amadou Vamoulke l’ancien Directeur général (Dg) de la Crtv, s’est exprimé devant les juges de cette juridiction. Sur le point qui concerne son indemnité logement, l’ancien Dg de la chaîne à capitaux publics a laissé comprendre qu’il louait une maison, qui coûtait peu comparé aux autres Directeurs généraux d’entreprises. 

« Il ne m’a jamais été possible de déterminer quel niveau de loyer il était possible de décaisser pour loger le DG car, aussi bien mon prédécesseur que notre adjoint commun habitaient dans leurs propres domiciles alors que moi, arrivant de Douala, j’ai dû entrer en location. J’informe le Tribunal que pendant les onze années de ma gestion de la CRTV, j’ai habité une maison qui a coûté mensuellement 700 mille FCFA à la CRTV alors que les DG d’entreprises comparables ne faisaient pas payer moins de 03 millions de FCFA à leur entreprise », a-t-il déclaré.

Amadou Vamoulke qui a précisé que tous les aspects liés n’étaient pas réglementés, s’est expliqué aussi sur le salaire qu’il percevait en tant que Dg de la Crtv. Il a affirmé qu’après avoir découvert le montant de sa paie, il a estimé qu’il était excessif et a demandé qu’il soit revu à la baisse. 

«… S’agissant de la rémunération, j’ai simplement découvert le montant sur les bulletins de paie. Et j’ai eu la mauvaise réaction d’affirmer que cette rémunération était excessive. J’ai demandé à qui de droit qu’elle soit ramenée à des niveaux raisonnables. C’est ainsi que mon salaire est passé de 8,9 millions de FCFA à 3,6 millions de FCFA. On me l’a reproché. Et je suis à même de penser qu’il y a un lien de causalité entre les circonstances de ma traduction devant votre juridiction et cette réaction inhabituelle dans le contexte », a-t-il déclaré devant les juges du Tcs.

Poursuivi pour détournement de deniers publics, par gonflement de la Redevance audiovisuelle (Rav), Amadou Vamoulke a indiqué une énième fois, que cette accusation ne pouvait pas s’appliquer à lui. La raison étant selon lui, que le gonflement renvoie à une augmentation de volume. Et dans son cas, il y a plutôt eu diminution drastique de volume.  

« La somme totale ayant transité dans ce compte en 2004 était d’un peu moins de 24 milliards de FCFA. En 2005 (à son arrivée), cette somme a plongé jusqu’au niveau de 16 milliards de FCFA. C’est un dégonflement. Ensuite, j’ai expliqué que, même si par extraordinaire et par artifices magiques, il y avait eu gonflement par ma faute, je ne comprenais pas pourquoi on parlerait de détournement puisque nulle part, on ne dit que j’ai puisé dans le compte de la RAV à des fins personnelles », a-t-il déclaré.

 

Liliane N.

 

 

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Accusé de détournement de fonds public, l’ancien Directeur Général de la CRTV n’a eu de cesse de clamer son innocence et pour cette série d’audiences ouvertes Mardi dernier, ses conseils exigent une relaxe pure et simple de leur client à cause du Covid - 19

 

Me Alice Nkom, l’une de ses avocats espère qu’à l’issue de cette 30ème série d’audience, consacré aux témoignages de l’accusation, ils obtiendront gain de cause : « Cette fois-ci, on est rentré dans le vif du sujet, c’est-à-dire qu’on a commencé à entendre les témoins de l’accusation. Nous demandons qu’il soit mis en liberté provisoire, parce qu’aujourd’hui on a un argument de poids. C’est-à-dire qu’il y a ce monsieur Coronavirus qui sévit là-bas en prison. Il y a déjà des morts. Et les mesures barrières sont impossibles dans des prisons qui sont déjà surpeuplées. Tout le monde le sait. Ils sont dix dans sa cellule. Dix ! Dans des cellules de 20m² ! Comment pouvez-vous pratiquer la distanciation ? »  

Interviewée par nos confrères de Radio France International, elle n’a de cesse d’affirmer qu’il ne « s’agit ni plus ; ni moins qu’un procès politique piloté par le Gouvernement Camerounais » : « Le procureur a du mal à trouver des témoins, il a du mal à faire comparaitre X-Y. Et puis on renvoie, mais pendant ce temps, lui, il est toujours immobilisé en prison ! Mais hors d’état de nuire. Pourquoi on a arrêté Amadou Vamoulke, parce qu’il occupait un poste stratégique pendant une élection présidentielle, où, en face, on ne voulait prendre aucun risque et maitriser l’information…».  

C’est à travers les mêmes ondes qu’on apprend que Reporter Sans Frontières a pris attache avec le rapporteur spécial de l’Organisation des Nations Unies sur le droit à la santé, afin de réclamer une intervention humanitaire et obtenir la remise en liberté d’Amadou Vamoulke, en détention provisoire depuis quatre ans.

Mardi et Mercredi, le ministère public a interrogé l’expert-comptable durant plus d’une heure, notamment sur des doublons de paiement mentionnés dans le rapport. Des opérations bancaires non justifiées et des sommes manquantes dans les caisses de la CRTV. Tous ces éléments cités par l’expert, se seraient produits entre 2014 et 2016, les dernières années de l’accusé à la tête de l’audiovisuel public camerounais.

La parole a ensuite été donnée aux représentants des parties civiles, donc du ministère des Finances et de la CRTV, pour questionner le témoin à leur tour.

 

Nicole Ricci Minyem 

 
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Le 08 mai 2020, des parlementaires américains ont écrit au Chef de l’Etat, Paul Biya. Dans cette correspondance, ils relèvent qu’au Cameroun les journalistes sont arrêtés et incarcérés abusivement et exigent dans la foulée leur libération, notamment le cas d’Ahmadou Vamoulké, l’ex Directeur général (DG) de la Cameroon Radio Television (Crtv). 

 

Karen Bass (membre du Congrès américain) et les sénateurs Richard J. D’Urbin, Patrick Leahy, Benjamin L. Cardin et Chris Van Hollen, sont les parlementaires qui ont écrit au Président camerounais. « En effet, ces dernières années au Cameroun sont marquées par une augmentation inquiétante des restrictions à la liberté d’expression et aux médias indépendants ainsi que des abus des lois sur la diffamation », mentionne-t-ils dans la correspondance. 

Aux rangs des incarcérations abusives des journalistes, ces parlementaires américains évoquent le cas d’Amadou Vamoulké, l’ex DG de la Crtv en détention à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui depuis 2016 et en attente de son procès pour des faits présumés de détournement de deniers publics. Outre cette affaire, ils citent les journalistes Tsi Conard et Thomas Awah Junior incarcérés en 2018 et 2017 respectivement. L’hostilité contre la patrie et publication de fausses nouvelles, sont les chefs d’accusation retenus contre ceux-ci. 

Au regard de cette réalité rendue plus difficile à cause des problèmes de santé auxquels font très souvent face ces détenus, Karen Bass et les quatre autres signataires de la lettre adressée au Président, Paul Biya, plaident en faveur de la libération immédiate et sans condition, d’Amadou Vamoulké, de Tsi Conrad et de Thomas Awah Junior. 

Rappelons que Amadou Vamoulké est détenu depuis juillet 2016. Surnommé le « Doyen » ou « Monsieur Propre », son procès a été renvoyé plusieurs fois. Plusieurs ONG de protection des Droits humains insistent sur son incarcération « illégale », lui qui bénéficie officiellement du statut « d’inculpé libre » et dont le procès « ne se tient pas dans les délais impartis ». Parmi ces organisations mobilisées pour l’obtention de la libération de l’ancien DG de la Crtv et d’autres journalistes incarcérés au Cameroun, figurent en bonne place Reporters sans frontières(RSF), la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (Fih), ou encore le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac).   

 

Innocent D H

 

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L’ancien Directeur général de la Crtv affirme que le maintenir en prison, c’est contribuer à la dégradation de son état de santé.

 

Amadou Vamoulke vient de s’exprimer dans les colonnes du journal Kalara. Il parle de sa situation et surtout de la dernière actualité dans son affaire. Sans masquer les mots, l’ancien Directeur général (Dg) de la Cameroon radio and television (Crtv) a révélé ce qu’il pense du Tribunal criminel spécial (Tcs) qui juge son affaire. Concernant le refus du Tcs de lui accorder une remise en liberté provisoire, Vamoulke affirme que cela relève tout simplement du cynisme.

« Quel cynisme il faut avoir pour m’empêcher d’aller me faire soigner à l’étranger alors même que les spécialistes camerounais et étrangers ont souligné l’extrême gravité de la neuropathie sévère dont je souffre désormais ? Ces mêmes experts ont demandé mon évacuation sanitaire compte tenu de l’absence des infrastructures nécessaires au Cameroun et du risque avéré de paralysie», déclare-t-il. Pour lui, le Tcs en lui accordant un refus, enfreint la loi. «C’est encore sans doute la hiérarchie qui a décidé le 28 novembre de me priver non seulement de ma liberté mais aussi de toute l’assistance sanitaire dont j’ai besoin. Le tribunal a encore dû se résoudre à «obéir» au mépris de la loi et à rejeter ma demande de mise en liberté provisoire, qui s’imposait pourtant sur les plans humanitaire et juridique », ajoute-t-il.

A titre de rappel, Amadou Vamoulke est accusé d’avoir détourné des deniers publics lorsqu’il était à la tête de la Crtv. Rendu à ce jour, il comptabilise 25 audiences programmées. 24 ont connu des renvois sans que les débats dans son affaire ne s’ouvrent. L’accusation a d’ailleurs eu à produire plusieurs «pièces à charge» contre Amadou Vamoulké, mais presque toutes ces pièces ont été rejetées par le Tribunal.

«Quel Dieu ai-je offensé et quel prix paierai-je pour ma rédemption ? L’esclave d’alors n’avait pas de réponse, pas plus que moi aujourd’hui, puisque je ne saurais me satisfaire de celle que me donne la justice de mon pays : « détournements de deniers publics par gonflement artificiel de la redevance audio-visuelle » au seul profil de la Crtv que je dirigeais alors. En effet, il a été établi qu’il n’y avait, ni gonflement, ni perte d’argent. La redevance audio-visuelle est un impôt destiné à financer l’audio-visuel public. Cet argent est géré par le trésorier payeur général. Qui peut penser que venant de la Crtv, j’aurais pu m’introduire dans ses services pour y manipuler ses livres comptables et ainsi gonfler les chiffres qui s’y trouvaient», déclare Amadou Vamoulke.

 

Intégralité de sa correspondance 

« C’est la cellule de la Prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, devenue ma demeure depuis le 29 juillet 2016. 

Lorsque chacun de ses dix occupants (pour 20 mètres carrés) s’est glissé sous son drap, il m’arrive, avant d’arriver enfin à trouver le sommeil, de revivre ces émotions fortes qui m’avaient étreint au lycée lorsque que le professeur d’histoire racontait la traite négrière. J’imaginais un de ces esclaves enchaînés, assis courbé dans une cale et se demandant: « Mais que fais-je ici ? Où allons-nous ? Quels Dieux ai-je pu offenser et quel prix paierai-je pour ma rédemption?»

L’esclave d’alors n’avait pas de réponse, pas plus que moi aujourd’hui, puisque je ne saurais me satisfaire de celle que me donne la justice de mon pays: «Détournement de deniers publics par gonflement artificiel de la Redevance Audiovisuelle» au seul profit de la Crtv que je dirigeais alors. 

En effet, il a été établi qu’il n’y avait eu ni détournement, ni gonflement, ni perte d’argent. La Redevance audiovisuelle est un impôt destiné à financer l’audiovisuel public. Cet argent est géré par le seul Trésorier Payeur Général. Qui peut penser que, venant des bureaux de la Cameroon RadioTelevision (Crtv), j’aurais pu m’introduire dans ses services pour y manipuler ses livres comptables et ainsi «gonfler» les chiffres qui s’y trouvaient ? Eh bien, dès lors que la justice d’ici l’a admis contre tout bon sens, je ne peux que subir les plus de trois années d’emprisonnement illégal au regard de mon statut acquis d’inculpé libre.

Ce défaut de charges crédibles justifie le record de 24 renvois de mon procès qui ne peut se tenir valablement et qui s’apparente à une comédie... dramatique. Car, ici, la messe est dite dès lorsque vous êtes inculpé. Vous espérez à raison que la vérité si évidente à établir finira par jaillir. Ne voyant rien venir, vous vous raccrochez à l’espoir que les violations du Droit lors des différentes audiences seront dénoncées et finiront par être reconnues.

C’est ignorer que la justice ne repose pas sur les lois et que rien n’y changera, pas plus les délais légaux largement dépassés (détenu depuis plus de 1200 jours alors que la Loi fixe une limite de neuf mois) que les commissions illégales d’experts judiciaires qui n’en sont pas. Vous ne pouvez rêver d’aucun recours, car la Loi n’a pas prévu de procédure quand elle est violée par la justice. Vous comprenez alors que vous ne résoudrez pas la quadrature du cercle, pas plus que vos juges qui reçoivent parfois comme instruction de leur «hiérarchie» qu’ils doivent «défendre la position du ministère public jusqu’à l’absurde». On peut continuer à palabrer sur cette «justice indépendante » et sur la «séparation des pouvoirs» sensée empêcher le Garde des Sceaux de se mêler des procédures judiciaires. 

Quel cynisme il faut avoir pour m’empêcher d’aller me soigner à l’étranger alors même que les spécialistes camerounais et étrangers ont souligné l’extrême gravité de la neuropathie sévère dont je souffre désormais ? Ces mêmes experts ont demandé mon évacuation sanitaire compte tenu de l’absence des infrastructures nécessaires au Cameroun et du risque avéré de paralysie. C’est encore sans doute la “hiérarchie ” qui a décidé le 28 novembre de me priver non seulement de ma liberté mais aussi de toute l’assistance sanitaire dont j’ai un besoin urgent. Le Tribunal a encore dû se résoudre à «obéir» au mépris de la Loi et à rejeter ma demande de mise en liberté provisoire, qui s’imposait pourtant sur les plans humanitaire et juridique. 

Dès lors, à quoi bon invoquer, comme l’ont souligné mes avocats, la longue liste de “criminels” condamnés et libérés pour raisons médicales ? Vous avez dit “deux poids deux mesures” ? Vous vous demandez alors pourquoi cette justice broyeuse de vies, qui accable des personnalités de haut rang frappées de peines d’emprisonnement pour des durées entre 10 ans et 50 ans: Premier ministre, secrétaires généraux de la présidence de la République, ministres, recteurs d’université, DG d’entreprises publiques, préfets, maires, comptables publics. Pour ma part, je continue à m’interroger sans cesse sur l’acharnement dont je suis la victime. Ma carrière ne peut en être la raison, car mes collaborateurs, mon environnement, ma famille, tous plaident en ma faveur, mettant en avant ma probité et mon intégrité. Mais à quoi bon vouloir plaider ? 

Le président Paul Biya pourrait lui-même témoigner en ma faveur puisque c’est à lui que j’ai écrit dès ma nomination pour refuser d’hériter du salaire de mon prédécesseur, que je trouvais indécent et que j’ai ainsi pu diviser par quatre. Si ce n’est ma carrière, alors quoi??? N’entrevoyant aucune raison crédible, je ne peux qu’en livrer en vrac quelques-unes, sans ordre hiérarchique : «il est hautain » (police, renseignement) ; il n’a rien à faire à la Crtv» (un ministre) ; «il a montré à la télévision la fille du président de la République en tenue légère» (vidéo montage réalisé à mon insu pour décider le chef de l’Etat à me démettre) ; «il a écarté l’entreprise de la fille du conseiller judiciaire du Chef de l’Etat de la Crtv» (ce qui est vrai, pour des raisons objectives) ; «il n’est pas fiable» (comprendre «contrôlable»), etc. 

Il est vrai que j’avais veillé à ce que le professionnalisme ne soit pas trop sacrifié aux autres considérations incontournables. J’ai ainsi toujours veillé à placer le curseur, notamment éditorial, le plus près possible de l’équilibre sans prendre le risque d’aller trop loin pour ne pas tout briser. Malgré les contraintes (pressions), je pense avoir réussi à réconcilier le public avec sa radio-télévision publique qui doit se situer «au cœur de la Nation», un slogan que j’ai conçu et forgé pour la Crtv. Il est aussi vrai que j’avais signé, en tant que président de l’Union des Journalistes du Cameroun(UJC), un mémorandum directement adressé au Gouvernement pour demander rien de moins que la libéralisation du paysage audiovisuel ainsi que la dépénalisation des délits de presse. Ces actions m’ont valu de fortes pressions et ont bâti une réputation d’électron libre, c’est-à-dire, dans le contexte national, d’une personnalité indésirable !

Aujourd’hui encore, par naïveté ou bien par confiance dans le devenir de mon pays, je n’arrive pas à admettre que tout cela puisse justifier l’acharnement judiciaire, mon emprisonnement illégal ainsi que le traitement inhumain dont je suis la victime. Je suis en effet privé d’examens et de traitement médical adaptés à ma neuropathie sévère récemment diagnostiquée et pour laquelle je reste privé de tous soins, au risque de perdre l’usage de mes membres inférieurs. J’ai bien conscience qu’exposer aujourd’hui ouvertement la prise en otage de la justice de mon pays n’est pas de nature à émouvoir les acteurs incriminés qui se croient encore inébranlables. On prête ainsi à l’un deux, habitué des propos truculents, d’avoir dit «Si vous m’attendez au jugement dernier, sachez que je n’y viendrais pas». 

Je voudrais continuer à espérer que ces paroles d’un penseur du XlX ème  siècle nous apparaîtront un jour comme une vérité dont il ne faut pas trop s’éloigner: «la vérité se venge, et quiconque la hait ou la méprise, tôt ou tard sera sa proie…».

 

Liliane N.

 

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L’Organisation non gouvernementale affirme que rien ne justifie le maintien en prison d’Amadou Vamoulke.

 

Comme on pouvait s’y attendre, Reporters sans frontières (Rsf) a réagi après la réponse du Tribunal criminel spécial (Tcs) à la demande des avocats d’Amadou Vamoulke, ancien Directeur général (Dg) de la Crtv. Pour mieux comprendre la sortie de l’Ong, il faut rappeler que le jeudi 21 novembre 2019, le Tcs a rendu public son refus d’accorder à l’ex Dg de la Crtv, une remise en liberté provisoire. Rsf pense que cette décision du Tribunal est injuste.

Pour l’Ong, cette décision n’est pas juste parce que les raisons ayant accompagné la demande des avocats d’Amadou Vamoulke, méritent d’être prises en considération. Ces raisons portent sur l’état de santé du mis en cause. « C’est écrit noir sur blanc dans les rapports médicaux transmis au  tribunal: seule une remise en liberté provisoire permettrait à ce journaliste de suivre un traitement adapté. Maintenir Amadou Vamoulke en détention provisoire alors qu’il a déjà plus de 3 ans derrière les barreaux pour des faits que l’accusation n’a jamais démontrés, qu’il souffre d’une pathologie sévère attestée par deux neurologues, et alors même qu’une des co-prévenus de cette affaire comparait librement, serait le signe d’un acharnement inqualifiable. Juridiquement et moralement, plus rien ne justifie qu’il soit maintenu en prison », a déclaré Arnaud Froger responsable du bureau Afrique de Rsf.

Lire aussi : L'Union de la presse Francophone tourne le dos à Amadou Vamoulke

L’Ong convaincu du mauvais état de santé de Vamoulke journaliste de formation, rapporte que plusieurs de ses membres ont rendu visite à celui-ci en Prison. Et il leur a confié qu’il « souffrait régulièrement de douleurs dans les deux pieds qui le réveillent la nuit. Qu’il n’a bénéficié d’aucun traitement ou examens complémentaires plus deux mois après qu’une neuropathie lui a été diagnostiquée ». Pour tout cela, Rsf maintient que laisser l’ex Dg de la Crtv en prison, c’est l’empêcher d’avoir des soins adéquats.  Il faut souligner que depuis le début de son affaire, Amadou Vamoulke a toujours bénéficié du soutien de Rsf. D’ailleurs la 24e audience de son procès a été suivie par de nombreux membres de l’Ong.

 

Liliane N.

 

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Dans une sortie cette semaine à Yaoundé, la capitale politique du Cameroun, le président de l'Upf,  informe que l'ex-patron de la Crtv, média public, est poursuivi pour détournements, rien à voir avec l'exercice de ses fonctions de journaliste.

Amadou Vamoulke, l'ex-directeur général de la Crtv encore au devant de la scène. La dernière fois il est question d'une probable évacuation sanitaire. Cette fois-ci il s'agit d'une sortie de l'Union de la presse Francophone (Upf), à son sujet. En effet l'organisation vient de tenir ses 48èmes assises à Yaoundé, le 21 novembre dernier.

Lors de ces assises l'on touche le cas de l'ancien dirigeant du média public camerounais. L'organisation lui tourne quasiment le dos. Prenant la parole, dans le cadre d'une allocution de circonstance, le président de l'Upf informe que l'organisation parle du dossier pour la première fois, en 2017. « Le bureau international est saisie de cette question en 2017. Mais nous estimons que la question ne concerne l'Upf». Argumente Madiambal Diagne.

Dans cette même lancée, le patron international de l'Upf, justifie bien cette position. «Les faits pour lesquels Amadou Vamoulke est poursuivi n'ont pas de lien direct avec l'exercice de la profession de journaliste. Il est poursuivi pour des faits de prévarication des ressources publiques». Poursuit ce dernier.

Cela fait trois ans qu'Amadou Vamoulke est écroué à la prison centrale de Kondengui. Il est arrêté dans le cadre de l'opération épervier. Une initiative de Paul Biya pour lutter contre les détournements des deniers publics. En octobre dernier, l'ex-patron de la Crtv est devant la barre, dans l'espoir de bénéficier d'une évacuation sanitaire.

 
N.O
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La prochaine audience aura lieu le 26 novembre 2019.

 

Amadou Vamoulke l’ancien Directeur général (Dg) de la Cameroon radio and television (Crtv) va rester en prison. Il n’a pas bénéficié d’une remise en liberté provisoire, telle que souhaitée par ses avocats. Ceux-ci dans la composition du dossier de cette demande, ont indiqué que l’ancien Dg de la Crtv est malade. D’après eux, Amadou Vamoulke souffrirait d’une pathologie sévère attestée par deux neurologues. Pour appuyer leur demande, la défense a porté à l’attention du Tribunal criminel spécial (Tcs), les rapports médicaux de l’accusé. Ils ont souligné que Vamoulke a impérativement besoin d’être hors de prison pour suivre un traitement adapté à son état de santé. En dépit de cet argumentaire, l’avocat général a rejeté ladite demande. Ses raisons étant que du fait des charges qui pèsent contre Amadou Vamoulke,  il ne peut bénéficier des «dispositions bienveillantes» du Code pénal. La prochaine audience a donc été fixée au 26 novembre prochain.

A titre de rappel, Amadou Vamoulke a été arrêté en juillet 2016. Il est accusé d’avoir détourné la somme de 6 millions d’Euro au profit de la CRTV qu’il a dirigé entre 2005 et 2016. On lui reproche un  gonflement de la redevance audiovisuelle. Ce que ses conseils ont toujours trouvé impossible partant du fait que leur client ne pouvait pas manipuler un compte logé au trésor public. Ils ont affirmé que leur client a été inculpé sur la base d’un rapport de Contrôle de vérification des inspecteurs des services du Contrôle supérieur de l’Etat, sur la gestion de Gervais Mendo Ze et celle d’Amadou Vamoulke. Les avocats des deux anciens Dg de la Crtv ont toujours estimé qu’ils devaient comparaître dans la même affaire. Etant donné que c’est sur la base d’un seul rapport d’audit qu’ils ont été inculpés.

 

Liliane N.

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01