Le journaliste et lanceur d’alerte, Paul Chouta entre dès ce jour dans son 7e mois dans les geôles de la prison centrale de Kondengui. Accusé d’un délit dont la peine maximale est de 6 mois.
Il sera désormais difficile de faire croire à l’opinion publique que ce qui arrive à Paul Chouta n’est pas une cabale. Depuis les circonstances de son arrestation, jusqu’aux conditions de son jugement en passant par les étapes de sa détention, de nombreux éléments démontrent que le code de procédure pénal n’est pas respecté.
Arrêté à Yaoundé par six policiers en civil, alors qu’il vaquait régulièrement à ses activités de journalistes, Paul Chouta a été conduit comme un bandit de grand chemin dans les cellules de la police judiciaire de Yaoundé. Il va y passer, pas moins de 10 jours sans que ses proches et ses collègues ne puissent avoir accès à sa personne. Tout ça pour une simple affaire de diffamation par voie de presse.
La cabale judiciaire a également orienté le flou artistique qui entoure les contours du jugement de Paul Chouta qui jusqu’au jour d’aujourd’hui n’a pas encore été jugé. Et le voilà qui passe déjà en prison un séjour plus important que la peine prévue par la loi pour l’infraction qui lui est reprochée. Selon la pratique des règles de droit, Paul Chouta aurait pu très valablement comparu libre ? Jouissant d’un domicile connu, étant un homme public pratiquant une activité publique, et pouvant mettre à la disposition de la justice autant de caution que de besoin. Il est difficile de comprendre pourquoi jusqu’à cet instant Paul Chouta reste écroué à la prison centrale de Kondengui.
Une véritable entrave à la liberté d’expression et un grain de sable dans la démocratie camerounaise.
La détention prolongée et injustifiée du cyber journaliste Paul Chouta est contraire aux principes de démocraties, dont la liberté d’expression est une valeur fondamentale. Une situation que dénonce plusieurs organisations internationales dont PEN AMERICA, une ONG de défense des droits de l’homme. Selon cette organisation, ce sont les activités du journalistes d’investigation qui choqueraient certaines autorités. Et celles-ci saisissent l’occasion de la plainte de Calixthe Beyala pour régler ses comptes au journaliste. Journaliste critique, Paul Chouta a couvert de nombreux sujets sensibles. Parmi lesquels, des exactions de certains agents de la police camerounaise.
Quel message la justice voudrait-elle faire passer aux journalistes qui refusent de se contenter d’une pratique cosmétique du métier ?
Stéphane NZESSEU