Au cours de son point de presse ce jeudi avec la presse, le porte-parole du Quai d’Orsay a dit la position de la France à la suite de l’annonce des crimes commis dans la localité de Ngorbuh dans le Nord-Ouest Cameroun.
A la question d’un journaliste voulant savoir si la France préparerait conjointement avec d’autres pays et l’ONU un communiqué sur le massacre des habitants de Ngorbuh au Cameroun par des forces de sécurité, et savoir quelle en serait la teneur ? La réponse du porte-parole du ministère des affaires étrangères de la France a le mérite d’être clair.
« Nous condamnons les violences qui ont entraîné la mort d'un grand nombre d'habitants d'un village de la province du Nord-Ouest du Cameroun, dont des enfants. Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes ainsi qu'au peuple camerounais. Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur cet événement tragique et que les responsables répondent de leurs actes. »
Si l’on s’en tient à ces déclarations sommes toutes minimalistes, il est clair que la France ne compte pas s’ingérer dans les affaires internes du Cameroun et laisse la responsabilité aux autorités du Cameroun pour mener des enquêtes et sanctionner les coupables dans cette affaire. Une attitude qui contraste avec celle de nombres d’organisations internationales et d’autres pays qui se croient le devoir de mettre à la croix les institutionnels camerounais.
De ce point de vue, est-il trop tôt de croire que la France pourrait éventuellement être un futur allié du pouvoir en place dans les manœuvres de diplomatie de couloir qui consistera à ne pas faire intervenir des forces étrangères dans notre pays ?
Est-ce tout simplement du politiquement correct ?
Quelques soit la configuration que prendra cette crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest dans les prochains jours, il est évident que la France jouera un rôle prépondérant. Mais lequel ? Contribuera-t-elle à polir les dirigeants camerounais et l’armée mise en cause par certaines officines ? S’emploiera-t-elle aux côtés du Cameroun à défendre toute ingérence même sécuritaire sur son territoire ? Ou alors, le pays de Macron fera coquin avec les adversaires du pouvoir de Paul BIYA et des ennemis du Cameroun pour la mise en place d’une stratégie d’invasion militaire.
De toute façon, cette crise de Ngarbuh semble être le prétexte attendu (ou construit) par plusieurs agences qui n’ont que hâte de se précipiter sur les berges pétrolifères de Limbé. En tout cas, la suite nous dira.
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Stéphane NZESSEU
Selon le journal panafricain Jeune Afrique, l’activiste Robert Waffo Wanto président du Conseil des Camerounais de la Diaspora et cofondateur de la Brigade Anti Sardinards, sera présenté au juge d’instruction le 28 février prochain.
Il y a du nouveau dans l’affaire relative aux saccages des représentations diplomatiques camerounaises en Europe. L’une des personnes présentées comme investigateur de ces saccages est poursuivi en France. Il s’agit de l’activiste Robert Waffo Wanto. Le journal Jeune Afrique dans sa parution du 3 février, rapporte que ce dernier va devoir répondre pour la destruction de l’Ambassade du Cameroun en France.
L’activiste qui sera défendu par Me Florence Ngueyap Noumo a reconnu avoir été l’instigateur de la destruction de l’Ambassade du Cameroun en France. Il a indiqué que les choses ont juste dégénéré avec l’intervention des forces de l’ordre françaises. Il convient d’indiquer que les faits remontent au 26 janvier 2019. Ils se sont déroulés au moment où le Mouvement pour la renaissance du Cameroun organisait aussi dans le pays des marches blanches pour dénoncer entre autre le hold-up électoral, le retrait de l’organisation de Coupe d’Afrique des Nations 2019 au Cameroun, la question de la crise anglophone. Le bilan rendu public faisait état de vol de plusieurs documents des services de renseignement, « le pillage du service financier, avec un préjudice estimé à près de 70.000 euros en espèces ».
Après le saccage, les autorités camerounaises avaient laissé entendre qu’elles engageront toutes les actions nécessaires pour que les coupables du saccage répondent de leurs actes. D’ailleurs Le Jeune Mbella Mbella le Ministre des Relations extérieures avait convoqué Gilles Thilbaut à l’époque des faits Ambassadeur de France au Cameroun.
Liliane N.
Des propos circulent sur la toile et sont attribués à l’ancien président français, notamment : « La France n'a pas besoin de polémiques avec ses pays amis et la France n'est pas un pays d'Afrique… ».
Pas moyen d’avoir la source exacte de ces informations mais, ceux qui ont inondé les réseaux sociaux, lui attribuent ces autres mots : « Que certains leaders impopulaires chez eux en Afrique cessent de venir afficher leur médiocrité sur des lieux publics en France… Venir nombreux avec des gadgets à l'effigie du pays d'origine ne donnerait jamais la légitimité du suffrage à ces derniers.
Ecoutez la France a besoin d'un peu de respect. Les meetings politiques étrangers ne sauraient se tenir en public en France. Nous avons des salles de spectacles pouvant contenir ces minorités.
Il faut qu'ils comprennent que la majorité se trouve dans leurs pays surtout que beaucoup ne sont pas capables de prendre part au vote faute de papiers. J’interpelle ceux qui de droit, gouvernent en ce moment notre belle France afin qu’ils prennent leurs responsabilités… ».
Une sortie qui, selon les dires de certains analystes de l’actualité politique au Cameroun, épouse la pensée des français qui font le reproche à leur gouvernement de donner trop de libertés aux africains sur leur territoire, les nationaliste appellent à la montée de Marine Le Pen.
Par ailleurs, la position adoptée par l’ex président français a suscité la colère des adulateurs du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Ils l’ont manifesté à travers de post qui ne laissaient transparaître aucun doute sur leurs sentiments.
Quelques exemples
« Tu viens parler maintenant, on attend toujours que tu t’expliques par rapport à l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Qu’est ce qui s’est passé ? Pourquoi ne t’exprimes tu pas à ce propos » ?
« Nous n’avons pas besoin de l’avis d’un français qui est mal aimé par les siens. Le professeur Maurice Kamto a réuni ses partisans et des militants du mrc parce qu’il a su nous convaincre grâce à sa façon de faire. Tous ceux qui ont fait le déplacement ce Samedi croient en lui et les gens comme toi ne nous servent à rien… ».
D’autres, à l’instar du Professeur Eric Mathias Owona Nguini semble donner raison à Nicholas Sarkozy car d’après lui, « Maurice Kamto ne représente rien au Cameroun… ».
« Le parti – tontine (MRC) qui fait beaucoup de bruit à Paris là est sauf que zéro au K- Mer : 0 Président, 0 député, 0 maire, 0 sénateur, 0 conseiller municipal, 0 ministre mais 100% de bruit » !!!
Nicole Ricci Minyem
L’information est contenue dans un communiqué diffusé ce jeudi, 30 janvier 2020 sur le site web de l’Assemblée nationale française. Des éléments permettent ainsi de renseigner sur la position de la France qui s’inquiète de la situation des droits de l’Homme dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun.
Cette posture de la France sur le site internet de son Assemblée nationale, montre clairement que le pays d’Emmanuel Macron souhaite la fin de la crise au Cameroun qui dure depuis trois années, s’inquiétant de la situation des droits de l’homme dans la partie anglophone dans les deux régions anglophones du pays. Dans le communiqué diffusé ce jeudi, l’on découvre que la chambre parlementaire française condamne avec véhémence les graves violations des droits de l’Homme qui y ont enregistrées. « La France est profondément préoccupée par la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun qui continue à se dégrader », lit-on sur le communiqué.
Pour une résolution définitive de cette crise persistante, la France se dit prête à apporter tout le soutien qu’il faut au Cameroun dans le processus de dialogue. Il est important pour l’opposition camerounaise de pouvoir respecter la loi dans ses modes d’expression, fait savoir l’Assemblée nationale du pays d’Emmanuel Macron. Pour la France, il s’agit d’une position partagée par l’ensemble des membres de l’Union européenne (UE).
L’Hexagone reste convaincue que face à la crise anglophone, la solution durable ne peut qu’être politique. Elle propose la poursuite d’un dialogue inclusif avec l'opposition tout en prenant en compte l'approfondissement du processus de décentralisation afin que les populations à la base puissent convenablement participer à la gestion des affaires publiques les concernant.
Innocent D H
Le styliste camerounais est le premier sub-saharien convié à la semaine de la mode à Paris.
Imane Ayissi fera partie des plus grands dans le domaine de la haute couture, qui prendront part à la Fashion Week de Paris 2020. Il convient c’est une consécration pour le grand styliste qui s’exerce dans le domaine depuis plus de 30 années. Jusqu’aujourd’hui, aucun styliste sub-saharien n’avait reçu d’invitation pour cet évènement. Imane Ayissi est le premier à l’avoir. Le frère de l’artiste Chantal Ayissi a donc présenté sa collection baptisée «Akouma». Traduction de la langue Ewondo au français, «Akouma» veut dire richesses.
Pour parler brièvement de ladite collection, il l’a choisie pour « montrer le savoir-faire, le beau patrimoine du textile africain ». Elle démontre que la forêt peut s’accommoder sans problème au luxe. « Comme accessoires pour des tenues du soir en soie, Imane Ayissi agence ceintures et capes en raphia, quand des fleurs découpées dans de l’obom viennent orner des ensembles ou des longues robes (toujours en soie) noires, blanches, roses, vertes, jaunes… C’est l’alliance entre ce que le créateur camerounais appelle les « tissus nobles » et les « tissus rustiques ». Le mariage de ces deux mondes est célébré par des bottes ou des escarpins dorés à talons aiguille. En signant « Akouma », Imane Ayissi continue de forcer le respect du made in Africa », détaille le quotidien gouvernemental Cameroon tribune qui relaie aussi cette information.
Imane Ayissi n’a pas que mis le Cameroun à l’honneur. Il a aussi mis en avant les richesses puisées dans les autres pays africains. Du Ndop camerounais au Faso Dan Fani burkinabé en passant par le Kenté du Ghana et de la Côte d’Ivoire ou le Manjak du Sénégal, Imane Ayissi a sublimé les fibres de l’Afrique en bousculant le conformisme.
Imane Ayissi styliste autodidacte est donc aujourd’hui avec cette participation à la Fashion week de Paris, dans la cour des plus grands de la haute couture.
Liliane N.
Dans une lettre qui sera remise ce mardi à la ministre de la Santé Agnes Buzyn et que nos confrères de « 20 Minutes » ont pu lire, des centaines de chefs de service hospitaliers français annoncent leur « décision inédite et difficile de démissionner collectivement de leurs fonctions ou mandats » ce mardi. Tous dénoncent des conditions de travail « détériorées ».
Le plan d’urgence pour sauver l’hôpital public annoncé par la ministre en novembre dernier, à leurs yeux bien insuffisant au regard des besoins : « C’est trop peu, trop partiel, trop étalé dans le temps », dénonce ce courrier, rédigé à l’initiative du collectif Inter-Hôpitaux.
Après avoir défilé dans la rue, les chefs de service de plusieurs hôpitaux français ont donc décidé, en guise de cri de colère, de faire la grève de la paperasse : « A titre personnel, je ne pense pas que la grève, qui reviendrait à pénaliser une fois de plus les usagers, serait opportune », justifie François Luneau, responsable du service gynécologie obstétrique à l’hôpital d’Avignon, qui participe à ce mouvement. L’accès aux soins hospitaliers est assez compliqué comme ça.
Sous-effectif récurrent
Selon ce praticien, les conditions de travail dans son service ne sont plus tenables : « Dans notre service, il existe un sous-effectif récurrent qui nous contraint à recruter à un prix exorbitant des médecins remplaçants. Le problème est bien connu depuis des années, mais rien ne bouge…».
Une situation complexe commune à plusieurs hôpitaux français, à en croire Jean-Luc Jouve, chef du service d’orthopédie pédiatrique à La Timone, à Marseille : « L’état des hôpitaux publics français s’est dégradé de manière importante ces vingt dernières années, quel que soit le gouvernement en place. Dans mon service, trois infirmières sont absentes suite à une grossesse. Et elles ne sont pas remplacées, puisqu’on me dit que mon effectif est complet… sur le papier. Actuellement, nous avons quatre lits qui ne sont pas occupés par manque de personnel, sur un total de 18… ».
Les médecins débordés
Selon Jean-Luc Jouve, « on se retrouve avec une direction générale qui est une direction de comptables, avec des gens qui disent que l’objectif est d’être à l’équilibre financier, quitte à fermer des lits. Actuellement, les médecins n’arrivent plus à suivre. On est obligé d’annuler des interventions chirurgicales complexes par manque d’anesthésistes…».
Et de regretter : « nous sommes aussi face à un problème d’entretien des locaux. Les gens viennent s'y faire opérer de la France entière dans notre service, qui est classé premier dans le classement du Point, mais venez voir l’état des chambres. Le service n’a pas été modifié depuis trente ans. Il n’est pas aux normes incendie, comme toute la Timone… ».
De telles conditions de travail créent de plus une crise des vocations qui vient un peu plus assombrir l’avenir de l’hôpital public selon ces médecins en colère. « Cela fait 20 ans que je travaille à l’hôpital d’Avignon. A l’époque, quand j’ai trouvé ce poste, c’était la voie royale. Aujourd’hui, les gens ne veulent plus travailler à l’hôpital. Compte tenu des salaires, des suppressions de postes, ils veulent partir. J’ai vu des gens pleurer dans leurs services. Dans le mien, on est cinq sur les six médecins à avoir plus de 55 ans. Et quand ces gens partiront, on ne pourra pas les remplacer. Il n’y a personne derrière qui veut prendre la relève… », confie Philippe Masson, chef de service néonatologie.
N.R.M
Le lancement de l’Arretmaladie.fr, plateforme venue d’Allemagne prévu ce Mardi a été ajourné, à cause de la colère de certains médecins français.
« Elle propose un arrêt maladie sans se déplacer, un service remboursable sous conditions, rapide et fiable et des documents en ligne en PDF », indique la page d’accueil du portail. Les médecins français ont d’abord cru à une plaisanterie, mais, ils ont tôt fait de se rendre compte que cette plateforme suscite un enthousiasme certain auprès des personnes qui en ont eu connaissance », explique BFMTV.
Pour des pathologies simples
L’offre est pourtant très sérieuse. Il sera donc possible d’obtenir en quelques clics, un arrêt maladie allant jusqu'à trois jours après une consultation de télémédecine. Seules les « pathologies simples et courantes » peuvent faire l’objet d’un diagnostic. Arretmaladie.fr envoie une ordonnance numérique au patient et fait parvenir les documents nécessaires à l’employeur et à la Sécurité sociale.
La plateforme met en avant son association avec Docteursecu.fr, un service de téléconsultation médicale français ouvert en octobre dernier. Les responsables du portail nient cependant tout partenariat : « Ce service existe en Allemagne, ils nous ont contactés pour du conseil, nous leur avons expliqué la réglementation française très différente », affirme Loïc Petitprez, fondateur et directeur général de Docteursecu.fr. C’est malgré tout par ce site Internet que doivent passer les utilisateurs d’Arretmaladie.fr avant la consultation à distance avec un médecin.
L’assurance maladie va poursuivre en justice
Les professionnels de santé sont en colère face à l’existence du service allemand. « Ce site est une honte, c’est la caricature du soin », accuse le président de la Fédération des Médecins de France Jean-Paul Hamon. Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre (UFML), regrette quant à lui la « marchandisation du système de soin qui fait passer le patient pour un client et le médecin comme un prestataire de services ».
L’assurance-maladie, entend quant à elle, t poursuivre en justice le site devant le Tribunal de grande instance de Paris :« Nous allons d’abord en référé pour envoyer un signal, puis nous irons au fond, et nous utiliserons toutes les voies de droit. Nous assistons à un dévoiement de l’acte de prescription de l’arrêt de travail, qui devient un produit d’appel commercial », a souligné auprès des Echos, Nicolas Revel, le directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie.
N.R.M
Après une série de tirs d’expérimentation depuis la base aérienne de Niamey, la France vient de déployer ses premiers drones armés au Sahel pour traquer les jihadistes. L’annonce a été faite ce jeudi par le ministre des Armées Florence Parly.
Mme Parly avait déjà pris la décision en 2017 d’armer dans les deux ans les drones Reaper français en opérations extérieures. Passant de parole à l’acte, elle affirme ce jeudi dans un communiqué : « désormais opérationnels, les drones armés sont déployés au sein de l’opération Barkhane ». A travers ce déploiement, Paris rejoint ainsi le club restreint des pays qui font usage de ces avions armés pilotés à distance comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Israël.
« Leurs principales missions restent la surveillance et le renseignement, vocation première des drones, mais elles pourront aussi être étendues aux frappes », précise le ministre français des Armées.
Précisons que cette annonce intervient quelques jours avant une visite du président Emmanuel Macron au Niger, dans un contexte de forte dégradation sécuritaire au Sahel. Cependant, malgré la présence de 4.500 militaires français dans le cadre de l’opération Barkhane, les jihadistes multiplient des actions meurtrières dans cette zone sahélienne vaste comme l’Europe.
L’armée française qui dispose de cinq Reaper au total dont deux sur le territoire national à des fins d'entraînement, va dans un premier temps armer ses drones au Sahel en bombes à guidage laser de 250 kg. Les six Reaper supplémentaires, dont Paris va assurer la livraison en 2020, seront équipés de missiles guidés air-sol, capable de suivre une cible mobile.
Innocent D H
Prenant la parole à la tribune de l’Otan, le président français a donné des ultimatums au G5 Sahel, évoquant au passage une « ambiguïté qui persiste à l’égard des mouvements anti français parfois portés par les responsables politiques…».
« Le président français demande à nos Chefs d’Etat Africains de fermer leur bouche, parce que selon lui, nous cultivons un sentiment anti français. Mais vous savez très bien que c’est faux, monsieur le président Macron. Il n’ ya pas de sentiment anti français ici. Au fait, comment vous présentez ça ? Nous n’avons ici en Afrique, rien contre les français. Ils sont nombreux, ils créent des entreprises, nous sommes leurs partenaires, nous les employons et ils nous emploient. Nous nous marions et vivons ensembles, en Afrique comme en France, sans aucune animosité…
Ce que vous appelez sentiment anti français en réalité est un raz le bol. C’est une révolte, c’est un refus de la main mise permanente de l’état français sur nos autorités et par ricochet sur nos économies, sur nos richesses. C’est ce que nous refusons. C’est ce que nous refusons. Les relations incestueuses entre l’Etat français et les Etats Africains, c’est ce que nous refusons. Les relations de connivence entre l’Etat français et les Etats Africains, c’est ce que nous refusons…
Ces relations étouffent la démocratie. Elles étouffent les respects des Droits de l’Homme. Ces relations étouffent la possibilité que nous devons avoir de demander des comptes à nos dirigeants. Ces relations étouffent l’expression plurielle chez nous. Il n’y a que ce que le Président dit qui compte, parce qu’il est en accord avec Paris. C’est ce qui nous révolte…
On a l’impression que vous êtes complices de nos Chefs d’Etat pour nous brimer. On a le sentiment que les Droits de l’Homme que vous faites respecter en France, les libertés individuelles que vous faites respecter en France. La déclaration universelle des Droits en France déclarés par vos ancêtres, nous avons l’impression que nous africains nous n’en avons pas droit. Nous en Afrique, nous n’en sommes pas dignes ; nous en Afrique, nous ne sommes pas suffisamment humains pour avoir les Droits Humains. C’est ce qui révolte la jeunesse africaine…
C’est ce qui justifie le fait que par jour, ils sont nombreux à prendre la mer, en quête de ces droits, afin de se retrouver là om ils auront le sentiment d’être des Hommes. C’est ce qu’il faut changer, monsieur le Président. Vous pouvez parler mille fois à nos Chefs d’Etat, vous pouvez leur donner des instructions, ca ne changera rien dans la tête des populations africaines, dans l’esprit de ces populations. L’idée est que nous voulons redevenir des Hommes libres. Nos ancêtres ont été vendus par vos ancêtres comme des marchandises...
Nos parents ont été gouvernés par les vôtres, alors que ces derniers avaient pris la décision de s’accaparer de nos territoires, de nos matières premières, de nos richesses, et même de nous. Ca duré tout un siècle. Nous avons fermé les yeux là-dessus…Comment on peut avoir le sentiment français lorsque l’aéroport, le boulevard qu’on prend s’appelle Giscard d’Estain. Le pont qu’on prend s’appelle De Gaulle. La route qui mène à l’université s’appelle Mitterand…
Ce que nous voulons, c’est l’auto détermination. Que nos Chefs d’Etat nous rendent compte à nous, et qu’ils ne soient pas destinés à venir le faire chez vous, pour avoir une quelconque légitimité…Comme Macron est avec moi, comme Chirac le veut, comme Hollande l’a décidé, alors vous vous allez faire uniquement ce que je veux, ou alors, vous aurez des problèmes.
Monsieur Macron, tant que ça durera comme ça, les gens ici auront le sentiment que l’Etat français est complice de leur brimade, de leur pauvreté, de leur chômage…C’est ce que nous voulons changer. Réfutez les propos d’un tel, renvoyez un tel autre ne change rien. L’idée de liberté a imbibé l’esprit de chaque africain. Liberté de commerce, Liberté de nous organiser, de nous auto - déterminer, faire ce qui est bon pour nous, sans nuire à vos intérêts. Arrêtez de venir nous imposer vos intérêts. Il s’agit de l’Afrique de demain. Nous ne voulons plus d’aucune tutelle, nous voulons redevenir des Hommes libres… ».
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N.R.M
La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a pris sa décision ce jeudi en revenant sur les faits qui se sont déroulé le 06 Juillet 2007.
L’homme avait été transféré presque nu de la prison de Salon-de-Provence à celle de Varennes-le-Grand, à près de 400 km de là. Il présentait aussi des contusions sur le corps, affirmant avoir été victime de violences de la part des surveillants
Une enquête administrative interne diligentée le jour même avait conclu à la faute disciplinaire du surveillant responsable du transfert, suspendu un temps de ses fonctions, selon la CEDH qui a en outre précisé que l’homme, né en 1981 à Lyon, s’était auparavant scarifié le bras, avait eu un comportement violent et avait mis le feu à sa cellule avant d’être placé en quartier disciplinaire.
Au cours de l’enquête sus citée, des sources proches du dossier et interrogées par nos confrères de la presse française, ont laissé entendre que les témoignages des surveillants n’ont pas suffisamment été vérifiés.
D'ailleurs, à cette époque, pendant l’instruction, les magistrats européens qui siégeaient à Strasbourg, s’était conclue par un non-lieu alors que « la crédibilité des témoignages des surveillants aurait dû être minutieusement vérifiée ».
En juillet 2012, la juge d’instruction avait rendu une ordonnance de non-lieu, décision confirmée par la cour d’appel, la Cour de cassation rejetant le pourvoi. « Quatre certificats médicaux ont constaté de nombreuses lésions », dont une « marque de strangulation de 18 cm » restée inexpliquée, souligne la cour, qui évoque aussi la « souffrance mentale » subie par le détenu.
Lorsque le dossier a été ré ouvert, la Cour européenne des droits de l’Homme a jugé que « L’usage d’une lance pour éteindre l’incendie de la cellule était disproportionné et avait eu pour conséquence un arrosage intempestif du requérant et de son paquetage, générant ainsi un sentiment d’humiliation...Un tel traitement a provoqué chez lui des sentiments d’arbitraire, d’infériorité, d’humiliation et d’angoisse et constitue un grave manque de respect pour la dignité humaine. Il est donc tout à fait logique que justice soit faite…».
Les magistrats européens ont également pointé le « manque d’effectivité et d’indépendance de l’enquête diligentée », selon un communiqué de la CEDH, qui précise que la France devra verser 18.000 euros au plaignant pour dommage moral.
N.R.M