Au cours de son point de presse ce jeudi avec la presse, le porte-parole du Quai d’Orsay a dit la position de la France à la suite de l’annonce des crimes commis dans la localité de Ngorbuh dans le Nord-Ouest Cameroun.
A la question d’un journaliste voulant savoir si la France préparerait conjointement avec d’autres pays et l’ONU un communiqué sur le massacre des habitants de Ngorbuh au Cameroun par des forces de sécurité, et savoir quelle en serait la teneur ? La réponse du porte-parole du ministère des affaires étrangères de la France a le mérite d’être clair.
« Nous condamnons les violences qui ont entraîné la mort d'un grand nombre d'habitants d'un village de la province du Nord-Ouest du Cameroun, dont des enfants. Nous présentons nos condoléances aux familles des victimes ainsi qu'au peuple camerounais. Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur cet événement tragique et que les responsables répondent de leurs actes. »
Si l’on s’en tient à ces déclarations sommes toutes minimalistes, il est clair que la France ne compte pas s’ingérer dans les affaires internes du Cameroun et laisse la responsabilité aux autorités du Cameroun pour mener des enquêtes et sanctionner les coupables dans cette affaire. Une attitude qui contraste avec celle de nombres d’organisations internationales et d’autres pays qui se croient le devoir de mettre à la croix les institutionnels camerounais.
De ce point de vue, est-il trop tôt de croire que la France pourrait éventuellement être un futur allié du pouvoir en place dans les manœuvres de diplomatie de couloir qui consistera à ne pas faire intervenir des forces étrangères dans notre pays ?
Est-ce tout simplement du politiquement correct ?
Quelques soit la configuration que prendra cette crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest dans les prochains jours, il est évident que la France jouera un rôle prépondérant. Mais lequel ? Contribuera-t-elle à polir les dirigeants camerounais et l’armée mise en cause par certaines officines ? S’emploiera-t-elle aux côtés du Cameroun à défendre toute ingérence même sécuritaire sur son territoire ? Ou alors, le pays de Macron fera coquin avec les adversaires du pouvoir de Paul BIYA et des ennemis du Cameroun pour la mise en place d’une stratégie d’invasion militaire.
De toute façon, cette crise de Ngarbuh semble être le prétexte attendu (ou construit) par plusieurs agences qui n’ont que hâte de se précipiter sur les berges pétrolifères de Limbé. En tout cas, la suite nous dira.
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Stéphane NZESSEU