Leur procès s’est ouvert ce Mardi au tribunal militaire de Yaoundé et, la première partie était consacrée aux dispositions préliminaires avant les débats dans le fond.
D'après le compte rendu des avocats de la défense, trois (3) militaires, notamment le sergent Baba Guida, le gendarme Cyrille Sanding Sanding et le soldat de première classe Gilbert Haranga, et dix sept (17) membres des comités de vigilance dont Maxwell Tata Nfor encore appelé Bullet sont devant la barre. Ils sont jugés pour violations de consignes, assassinat en groupe et destruction des biens en coaction.
Retour sur les faits
Le rapport de la commission d’enquête exigée par le Président de la République deux mois après cette attaque a établit que :
Le Chef de Bataillon Nyiangono Ze Charles Eric, Commandant du 52ème Bataillon d'Infanterie Motorisée (BIM), connaissant la sensibilité de la zone de Ngarbuh, où existent de vives tensions intercommunautaires, n'a pas personnellement supervisé l'opération menée par ses hommes.
Le Sergent Baba Guida a associé des civils armés à une opération militaire, n'a pas maîtrisé ses hommes au cours de ladite opération, a ordonné l'incendie de maisons et volontairement travesti le compte rendu de l'opération et son bilan.
Le Gendarme Sanding Sanding Cyrille a participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons.
Le Soldat de 1ère classe Haranga a participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons.
Les dix membres du comité de vigilance engagés à Ngarbuh 3, non encore identifiés ont participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons.
Les mis en cause sont bel et bien vivants
Contrairement à ce que certains acteurs politiques ont véhiculé comme information, voulant jeter l’opprobre sur tous ceux qui ont pris part à l’enquête mais beaucoup plus sur l’Armée Camerounaise, les trois militaires étaient bel et bien présents au tribunal militaire de Yaoundé, afin de répondre des faits qui leurs sont reprochés.
Ce ne sont pas des soldats décédés depuis longtemps, sur le champ des batailles à qui on a voulu coller les faits, dans l’optique de « procéder à une parodie de jugement pour apparaître comme un Etat de Droit aux yeux du monde… ».
Le décès des civils, victimes collatérales tombées sous les balles des militaires dans ce département du Donga Mantung, avait suscité une forte émotion dans l'opinion nationale et internationale.
Cependant, bien que cela ne change rien à leur peine, les familles des victimes ont déjà reçu le soutien financier promis par le Chef de l’Etat et les personnes ayant causé la mort des leurs passent désormais devant les juridictions compétentes afin de répondre de leurs actes.
Nicole Ricci Minyem
Le sous-secrétaire américain aux affaires africaines vient une fois de plus de mettre les forces de défense de l’Etat du Cameroun sous les feux des projecteurs. Une sortie anachronique qui interroge sur les intentions réelles de certains leaders américains à l’endroit du gouvernement Camerounais.
Les évènements de Ngarbuh datent du 14 Février 2020. Entre temps, il y a eu les dénonciations de Human Rights Watch et de plusieurs autres organisations internationales. Dans la foulée, le gouvernement camerounais, conformément au soucis de transparence qui dirige ses actions depuis le début de ce conflit, a commandé une enquête sur les contours des exactions de Ngarbuh.
Le rapport d’enquête a été rendue public par le Chef d’Etat le 22 Avril dernier. Les coupables ont été interpellé et sont actuellement dans les couloirs de la justice. Comment comprendre que ce soit plus de trois mois plus tard, que Tibor Nagy choisisse de condamner des exactions déjà puni par le gouvernement en accusant ce dernier ?
Le sous-secrétaire américains aux affaires africaines, dans un tweet ce 18 Mai 2020 affirme « le meurtre de civils par le gouvernement est inexcusable ». Le diplomate qui sait très bien qu’il ne s’agit en aucun cas d’un évènement commandité par le gouvernement de Yaoundé, fait exprès de faire endosser les actes posés par des soldats indisciplinés au gouvernement en place.
Pourtant, les résultats des enquêtes montrent très bien que ces hommes de rang ont agi en violation des ordres prescrites par la hiérarchie militaire. A cette allure, on imputerait à un gouvernement attaqué, la responsabilité des actes putschistes de certains soldats. Le choix des mots est fondamental en diplomatie. Et ce n’est pas à Tibor Nagy qu’on apprendrait à faire des grimaces. A moins que de manière inavouée, il souhaite poursuivre son rêve de « s’occuper du Cameroun ».
Allusion faite à cette fameuse phrase prononcée par le diplomate américain en Avril 2019 « Après le Soudan, je vais m’occuper du Cameroun ». Si l’on s’inscrit dans cette logique, tous les moyens sont bons pour chercher le meilleur moyen de « s’occuper du Cameroun ».
Le meurtre de civils tout court, dans quelque situation que ce soit, est inexcusable. Et c’est de la responsabilité de l’Etat de protéger ces populations civiles. Et c’est bien l’exploit que s’exerce à réussir, les forces de défenses du Cameroun dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. N’en déplaise.
Stéphane NZESSEU
Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi l’a dit et répété ce Mardi, au cours du point de presse organisé dans l’enceinte du département ministériel dont il a la charge : « Il n’y a jamais eu aucune volonté de travestir les faits ».
L’intégralité de sa déclaration
« En exécution des Très Hautes Instructions du Président de la République, Son Excellence Paul Biya, le Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République a, par un Communiqué en date du 21 Avril 2020, rendu public le Rapport de la Commission d’Enquête Mixte mise sur pied le 17 février 2020, par le Ministre Délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense, d’Ordre du Chef de l’Etat, Chef des Armées, avec pour missions de faire la lumière sur les événements tragiques survenus dans la localité de Ngarbuh, dans la nuit du 13 au 14 Février 2020, et d’établir les responsabilités des différents acteurs.
A peine les principales conclusions de l’Enquête prescrite par le Président de la République consécutivement à ces événements malheureux ont-elles été rendues publiques, que des voix se sont élevées ici et là, par médias et réseaux sociaux interposés, pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme des mensonges proférés naguère par le Gouvernement au sujet desdits événements.
Pour ces pourfendeurs d’obédiences diverses et qui sont toujours les mêmes, les résultats de cette enquête viennent confondre le Gouvernement, dans une sorte de déni de vérité, eu-égard aux faits, tels qu’ils s’étaient déroulés.
Face à un tel amalgame voulu par ceux-là mêmes qui pensent en tirer un quelconque bénéfice, le Gouvernement de la République entend apporter les précisions et les éclairages suivants.
Au préalable, si nous convenons tous que dans toutes les démocraties, le devoir d’informer correspond au droit des peuples à l’information, il convient de souligner qu’à chaque fois que survient un événement d’importance et de portée nationale et qui retient l’attention de tous les Camerounais, c’est au Gouvernement qu’il incombe, en premier, et le plus promptement possible, la responsabilité de s’adresser à l’opinion nationale et internationale, pour lui donner l’essentiel des informations qu’elle est en droit d’attendre.
Autrement dit, il s’agit d’une obligation régalienne à laquelle aucun Gouvernement de saurait se soustraire sans faillir à ses engagements vis-à-vis du peuple souverain.
Pour ce faire, au Cameroun comme ailleurs sans doute, les informations sont recueillies auprès de sources qui bénéficient de la meilleure présomption de fiabilité, elles sont ensuite recoupées, avant d’être rendues publiques, afin de limiter autant que possible les marges d’erreurs susceptibles de les altérer. Ceci explique d’ailleurs pourquoi il peut s’écouler un certain temps entre la survenance de l’événement et la réaction du Gouvernement.
Ce fut le cas, s’agissant des événements de Ngarbuh. Les faits, comme vous le savez, se sont déroulés dans la nuit du 13 au 14 février 2020. La réaction du Gouvernement est intervenue quatre jours après, le temps nécessaire à la conduite des investigations que commandait la gravité des faits.
C’est dire, Mesdames, Messieurs, que lorsque le Gouvernement s’exprime sur des sujets brulants d’actualité, il le fait toujours de bonne foi, jamais dans le but de désinformer ou de travestir les faits, mais, bien au contraire, dans le souci de livrer au public, et en toute transparence, la bonne information.
Quant au fond du sujet, s’agissant des incidents de Ngarbuh, le Gouvernement a d’entrée de jeu tenu à rappeler le contexte dans lequel l’opération militaire avait été engagée.
Sur ce point, au demeurant, comme vous avez pu le constater, les vues du Gouvernement et celles de la Commission d’Enquête Mixte sont convergentes, en ce sens que le village de Ngarbuh était devenu un repère, une véritable base logistique de ravitaillement en armes, en munitions et en combustibles, des bandes armées sécessionnistes.
L’enquête révèle de surcroît que ces terroristes s’y livraient à de nombreuses exactions dirigées contre les populations civiles, telles que des vols de bétail, des viols et autres agressions, ce que le Gouvernement a également dit en son temps.
Par ailleurs, il convient de rappeler que c’est en réponse à l’appel des populations de la localité de Ngarbuh, alors littéralement prises en otage par les bandes armées, que les Forces de Défense ont entrepris d’effectuer une descente sur le terrain, au cours de laquelle des combats ont eu lieu, engendrant des morts dont celle de cinq terroristes sécessionnistes.
Là encore, la Commission d’Enquête Mixte ne dit pas le contraire de ce qu’affirmait le Gouvernement le 18 février 2020, à savoir, pour l’essentiel, que «les bandes armées qui sévissaient dans cette zone semant la terreur et la désolation auprès des populations, ont trouvé refuge dans un hameau périphérique dénommé Ngarbuh, pour y installer leur base arrière, et réorganiser le racket des usagers, en perpétrant des exactions innommables sur l’axe menant à Ntumbaw.
De même, et à aucun moment, le Gouvernement n’a occulté le fait qu’il y ait eu des morts parmi les civils. Situation grave, affligeante et déplorable pour laquelle le Gouvernement, par ma voix, a transmis aux familles endeuillées les condoléances du Président de la République, Son Excellence Paul Biya.
Seuls leur nombre exact et la responsabilité des auteurs de ces pertes en vies humaines ont été dissimulés à dessein par les éléments de nos Forces de Défense et de Sécurité engagés dans l’opération, pris de panique.
Une autre vérité qui n’a pas été démentie par la Commission d’Enquête Mixte et qui doit aussi être dite, c’est celle selon laquelle le détachement des militaires et des gendarmes dépêchés à Ngarbuh, n’avait pas pour objet d’exterminer des civils ou d’incendier des habitations. En d’autres termes, il ne s’agissait point d’une opération de combat, mais bien d’une mission de reconnaissance dont l’essence hélas a été faussée.
Le rappel de tout ce que je viens de dire indique à suffisance qu’il n’a jamais été dans l’intention du Gouvernement de travestir les faits, en même temps qu’il en atteste la bonne foi : le Communiqué du Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République est d’ailleurs sans équivoque à ce sujet, lorsqu’il affirme que, Revenu à Ntumbaw, le Sergent Baba Guida, qui a conduit l’opération, a adressé à sa hiérarchie, un compte rendu volontairement biaisé. Compte rendu sur lequel le Gouvernement a initialement fondé sa Communication.
La bonne foi du Gouvernement, un Gouvernement qui est et demeure, il faut le dire, une seule et même entité, est d’autant plus incontestable que, nonobstant les premières informations rendues publiques sur l’incident de Ngarbuh, le CHEF DE L’ETAT a prescrit une enquête approfondie, dont à priori les résultats étaient susceptibles d’infirmer ou de confirmer les faits en notre possession.
Et par-delà les différences ou convergences que peut révéler l’analyse des diverses communications, l’important est sans doute que les conclusions de l’Enquête établissent plus clairement la responsabilité de certains éléments de l’armée dans l’incident de Ngarbuh et précisent les circonstances dans lesquelles cet incident s’est produit.
Qui plus est, par-dessus tout, le plus important est incontestablement la décision du Président de la République d’ajouter foi aux conclusions de l’enquête indépendante qu’il a prescrite, d’en prendre acte et d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent.
Nous sommes donc tout à fait fondés à nous féliciter de ce que la communauté internationale et la communauté nationale à l’unanimité, aient salué chaleureusement cet acte éminemment louable qui honore le Président de la République, ignorant au passage les petits commentaires tendancieux, incongrus et inopportuns de certains concitoyens, qui n’ont à l’évidence qu’une connaissance très limitée du fonctionnement de nos institutions, et qui, d’ores et déjà, sans scrupule et sans vergogne, exultent, jubilent à l’idée de voir plusieurs têtes tomber.
Oui, le plus important disons-nous, c’est de louer, d’exalter, de magnifier l’acte du Président de la République, qui est sans conteste, un exemple de courage politique, celui d’un Président de la République conséquent, fidèle à ses principes et à ses engagements, soucieux de construire et de préserver l’image d’une Armée camerounaise forte, responsable et exemplaire.
L’acte présidentiel, administre également, une fois de plus, la preuve que le Cameroun est un Etat de droit, où tous les citoyens sont égaux devant la loi. A cet égard, les personnes mises en cause seront traduites devant les juridictions compétentes.
De même, elles bénéficient de la présomption d’innocence comme c’est le cas pour tout justiciable jusqu’à la preuve de leurs culpabilités respectives.
Quant à nos Forces de Défense et de Sécurité, elles méritent les encouragements de la Nation tout entière, pour la mission de retour à la vie normale qu’elles mènent, dans des conditions particulièrement difficiles, face aux bandes armées terroristes et sécessionnistes, dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Le peuple camerounais doit demeurer conscient de la délicatesse de cette mission, qui vise à préserver l’intégrité territoriale de notre pays et à permettre à nos populations de vivre en toute sécurité, de vaquer sereinement à leurs occupations et de jouir pleinement de leurs biens.
C’est du reste le lieu de redire que l’Armée camerounaise n’est ni celle d’une Région, d’une tribu ou d’un parti politique.
Elle a vocation à assurer la défense de la Nation tout entière et de tous les Camerounais respectueux des institutions, sans discrimination.
Aussi, les bavures que peuvent commettre, par moments et selon les circonstances, quelques éléments de cette Armée, ne sauraient en aucun cas déteindre sur l’image de nos Forces de Défense et de Sécurité, qui ont su se distinguer tant au Cameroun qu’en Afrique et dans le monde, par leur professionnalisme, leur discipline et leur attachement constant aux valeurs et institutions républicaines.
C’est pourquoi le Gouvernement ne cessera de dénoncer l’acharnement et la stigmatisation dont font montre certains, notamment des ONG, contre les Forces Armées Camerounaises dont la qualité le sérieux et le sens de l’honneur sont reconnus et exaltés sur nombre de théâtres d’opérations à travers le monde.
Ce qu’il est en fait difficile de comprendre et d’accepter, c’est cette condamnation sélective des exactions perpétrées sur les différentes zones de conflits, en ce sens que celles attribuées aux Forces Nationales sont dramatisées et amplifiées, cependant que celles commises par les bandes armées terroristes et sécessionnistes sont minorées voire occultées purement et simplement, dans un mutisme étonnant des organisations dites des droits de l’Homme.
Une telle attitude est à tout le moins porteuse de suspicion.
Les ONG, de notre point de vue, peuvent ambitionner d’être une force morale, mais elles n’ont pas, pour cela, vocation à jeter de l’huile sur le feu.
Aussi, le Gouvernement camerounais exhorte-t-il les partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que les ONG en particulier, à se garder de toute instrumentalisation par la propagande trompeuse des véritables promoteurs de la violence au Cameroun qui, tapis à l’étranger, œuvrent pernicieusement et obstinément à la déstabilisation de notre pays.
En tout état de cause, le Gouvernement s’attachera à continuer d’informer l’opinion nationale et internationale sur les faits majeurs d’actualité, avec la même constance et la même exigence de rigueur et de transparence chaque fois que cela s’avèrera nécessaire.
Quant à la situation dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest dont le Chef de l’Etat vient de lancer le programme de reconstruction, le Gouvernement par ma voix, exhorte les populations de ces deux Régions, à continuer d’apporter leur soutien aux autorités locales, ainsi qu’à nos Forces de Défense et de Sécurité, dans le combat qu’elles mènent pour le retour à la paix dans cette partie de notre pays ».
N.R.M
Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie indique que le massacre des civils de Ngarbuh est, une bavure d’une poignée de soldats au cours d'une mission.
A la suite de la publication du rapport qui révèle les conclusions de l’enquête du massacre de Ngarbuh, le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) a produit un communiqué, dans lequel le parti politique d’Anicet Ekane apporte un certain nombre de précisions. La première selon le parti est que ce massacre n’a pas été prémédité par l’armée camerounaise. La deuxième est que ce n’est qu’une poignée de soldats qui ont fait une bavure.
« Il ne s'agit pas d'un massacre prémédité et orchestré par l'armée Kamerunaise, mais plutôt d'une bavure perpétrée par une poignée de soldats au cours d'une mission...Ces bavures, malheureusement, toutes les armées du monde les commettent dans les zones de conflit, où elles sont soumises à une tension extrême, car risquant leur vie à chaque instant. Les morts de Ngarbuh, que nous déplorons tous, ne devraient pas être mis sur le compte de l'ensemble de l'armée ou du gouvernement kamerunais », peut-on lire dans le communiqué signé par Jojo Bedimo le Secrétaire national à la communication du Manidem.
Ngarbuh : Ilaria Allegrozzi remet en cause quelques points du rapport d’enquête
Le rapport de l’enquête indiquant que le Président de la République a instruit des sanctions contre les soldats mis en cause, le Manidem dit approuver cela. Toutefois, il appelle les camerounais à soutenir leur armée.
« Le Manidem exhorte le peuple kamerunais à continuer d'apporter un soutien total à notre armée nationale. Nos forces de défense sont confrontées depuis quelques années déjà à une guerre injuste et meurtrière. Malgré cela, elles remplissent leur mission pour la défense et l'intégrité du territoire national et la protection des biens et des personnes avec loyauté et dévouement », peut-on lire dans le communiqué du Manidem.
Massacre de Ngarbuh : Me Alice Nkom félicite le chef de l’Etat Camerounais
Liliane N.
L’homme politique demande par ailleurs, que le Président de la République mette sur pied une Commission d’enquête indépendant et pluri-acteurs.
Pour Hilaire Kamga, le Chef de l’Etat a encore poser une action pour le massacre des civils de Ngarbuh. Les conclusions rendues publiques par Ferdinand Ngoh Ngoh le Secrétaire général à la Présidence de la République (Sg/Pr), ne sont visiblement pas suffisantes pour l’homme politique, qui a réagi ce 24 avril 2020, via son compte Twitter. Il formule des demandes qu’il adresse au Président de la République. Il veut que les Ministres sans toutefois préciser lesquels, démissionnent. Il veut que soit mis sur pied une Commission d’enquête indépendant et pluri-acteurs.
Hilaire Kamga réfute aussi certains points que révèlent l’enquête prescrite par Paul Biya, notamment le nombre de civils tués dans la nuit du 13 au 14 février 2020. Si l’enquête conduite par des représentants de la société civile, des autorités religieuses et le président de la Commission nationale des Droits de l’homme parle de 13 civils tués, Hilaire Kamga évoque près de 30 victimes.
L’homme politique Hilaire Kamga souligne aussi au passage que le communiqué de du Sg/Pr n’est pas un rapport. Il n’est donc pas le seul politicien à s’opposer aux résultats de l’enquête prescrite par le Président de la République. Il faut dire qu’il rejoint le fervent et farouche opposant Maurice Kamto, qui pour sa part, a demandé qu’une enquête internationale soit ouverte. La raison étant qu’il reste des zones d’ombre du massacre de Ngarbuh et qui méritent d’être éclaircis.
Liliane N.
Maurice Kamto le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun trouve que les résultats de cette enquête sont truffés de zones d’ombre.
La position de Maurice Kamto ne surprend pas l’opinion. Fervent opposant du régime Biya, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) affirme qu’il rejette les résultats de l’enquête sur le massacre des civils de Ngarbuh. Un communiqué rendu public hier 23 avril 2020, fait savoir que les conclusions de ladite enquête ont été rendues telles qu’elles, pour calmer la communauté internationale.
Pour Maurice Kamto, les résultats de cette enquête auraient pu être correctes si et seulement si, ils apportent des réponses aux questions ci-dessous, qu’il a rapporté dans son communiqué.
« Combien de personnes au total ont-elles été massacrées le 14 février 2020 ? Combien de maisons ont-elles été brûlées ? Qui sont ceux, dans l’armée, au sein des institutions de l’Etat, dans l’administration, au sein de la société civile, ont ordonné, supervisé, couvert et/ou tenté de manipuler l’opinion nationale et internationale ? Que sont devenues toutes les personnes arrêtées arbitrairement et torturées par les services au motif fallacieux qu’elles auraient collaboré avec les organisations de défense des droits de l’homme ayant dévoilé les crimes et l’implication de l’armée ? Qui finance et entretient les miliciens supplétifs enrôlés par le commando de Ngarbuh ? Qui a instrumentalisé la communauté Fulani et à quelles fins ? Qu’en est-il des autres cas de tuerie ou de massacres de civils dans les régions anglophones ? », a écrit le président du Mrc.
Pour Kamto, il y a donc besoin d’une ouverture d’une enquête internationale, qui doit porter sur les massacres des civils pas seulement de Ngarbuh, mais aussi dans la région de l’Extrême-Nord.
Liliane N.
Elle a été interviewée par nos confrères de Canal II International et la chercheuse de Human Rights Watch affirme que bien qu’il existe des points de convergence, le nombre de morts est inférieur à celui rendu public
Il en est de même pour des causes réelles de ces décès : « Nous continuons à souligner que ces tueries étaient délibérées et pas les résultats d’un incident malheureux. La dynamique de l’attaque est différente de celle présentée dans le rapport. Nous avons interviewé des dizaines de personnes et à aucun moment, nous n’avons entendu parler d’une mission de reconnaissance et les images satellites prises avant et après le massacre démontrent que quatre maisons ont été incendiées…».
Elle a profité de cette tribune pour insister sur le fait que les menaces n’auront aucun effet sur ses collaborateurs et elle : « Lorsque nous avons dénoncé les meurtres de Ngarbuh, le gouvernement et les militaires nous ont attaqués, ils nous ont rabaissés, ils nous ont provoqués parfois même avec les insultes, parfois personnelles contre moi. Le gouvernement devrait comprendre que nous ne seront pas intimidés par cette tactique… Nous voulons faire comprendre aux uns et aux autres que notre objectif n’est pas de déstabiliser le pays mais de travailler en parfaite synergie avec le Gouvernement, les membres de la Société Civile et tous ceux qui peuvent nous permettre de faire respecter les Droits de l’Homme».
La chercheuse senior chez Human Rights Watch a tout de même relevé que le compte rendu de la Commission d’enquête mise en place par le Président de la République est une avancée, bien que beaucoup reste à faire : « Ce rapport de la commission d’enquête représente une avancée très importante, un pas positif dans la bonne voie. Ça montre que le gouvernement est disposé à sanctionner les responsables des crimes commis par ses propres forces de sécurité… « Lorsque nous avons dénoncé le meurtre de Ngarbuh, le gouvernement et les militaires nous ont attaqués, ils nous ont rabaissés, ils nous ont provoqués parfois même avec les insultes, parfois personnelles contre moi. Le gouvernement devrait comprendre que nous ne seront pas intimidés par cette tactique ».
Toutefois,
La sortie quelque peu ironique de l’italienne suscite un grand nombre de questions, surtout lorsqu’elle exige que « des facilités soient accordées aux Ong qui n’ont qu’un seul objectif : la recherche de la vérité ».
Depuis la mort regrettable des femmes et des enfants à Ngarbuh, elle n’a eu de cesse de parler des drones, des missions et autres enquêtes. Pourquoi cette recherche effrénée de la « vérité » n’a pas été remarquée lorsque Florence Ayafor a été sauvagement, impitoyablement, férocement assassinée ?
Quels sont les résultats de l’enquête que ses collaborateurs et elle ont menée sur le terrain ? Où sont les images des drones ?
L’assassinat de cette Camerounaise, mère d’enfants qui a choqué plus d’un n’est qu’un exemple parmi la centaine de crimes commis par les ambazoniens et leurs complices. Pourquoi on n’a jamais remarqué un tel tollé de la part de Human Rights Watch ?
Qu’est ce qui explique le silence de ce côté et qu’est ce qui fait de Ngarbuh, un cas particulier ?
Ou alors, la fin de la culture de l’impunité dont parle la chercheuse senior de cette Ong ne concerne que les éléments des Forces de Défense et de sécurité ?
Nicole Ricci Minyem
Dans une publication faite ce Jeudi, elle dit entre autres reconnaître que le Président de la République a su mettre en place une commission dont l’ « Impartialité » ne fait l’ombre d’aucun doute néanmoins, elle se montre très dure envers le ministre de l’Administration Territoriale
« Cette fois-ci je dois reconnaître que le Président de la République a un peu changé. C’est-à-dire qu’il a mis en place une commission impartiale, mixte, inclusive parce qu’il était tenu par des engagements internationaux
Cette fois-ci, à cause des éléments dont disposait la communauté internationale, il n’a pas eu le choix que de mettre en place une commission mixte, impartiale, dont les résultats se devaient d’être conformes à une réalité très triste et aux conséquences très graves.
Il l’a fait. Mais ça devrait être la façon de faire régulièrement ! Il devrait déjà interdire à ses ministres de parler avant de réfléchir, avant de vérifier. Voilà ce que j’attends de lui ! C’était l’acte de trop ! C’était l’horreur ! C’était l’impardonnable !
Le Président de la République a très bien compris ça ! Que le ministre de l’Administration Territoriale vienne nous insulter comme il l’a fait la dernière fois, vienne jeter l’opprobre sur notre organisation et sur les personnes qui la gèrent localement ça nous laisse à 37 degrés.
Aujourd’hui, il va encore venir à la télé parler. Vous voyez bien que ça ne va pas changer grand-chose à son modus opérandi. Il ne sait pas faire les choses autrement. C’est un multi-récidiviste. Aujourd’hui c’est le REDHAC, demain ce sera Radio Balafon ou Equinoxe. Cela veut dire que c’est comme cela qu’il fonctionne.
Apparemment jusque-là, il a été conforté dans cette façon d’agir, de mentir au Président, sur le dos des Camerounais, d’obtenir à chaque fois la confiance du Président qui prend des décisions sur des rapports erronés… ».
Une sortie dont certains doutent de la sincérité
Et c’est plausible, au regard du ton qu’elle a utilisé au cours des dernières années. Que ce soit sur le plan national qu’international, elle n’a jamais manqué la moindre occasion d’habiller le Président de la République Paul Biya et son gouvernement, des cornes du diable qui n’ont strictement aucun respect pour la vie humaine.
Ce changement de ton, même s’il est juste ponctuel, risque de susciter l’ire de ses « amis » qui ne semblent pas du tout apprécié qu’on reconnaisse une quelconque qualité à l’homme qui a la lourde charge de présider à la destinée du Cameroun.
Et si d’aucuns estiment qu’il est important de se méfier de ce changement subit de comportement, fait de « petites flatteries envers Brenda Biya et son papa », d’autres semblent penser que Me Alice Nkom mériterait qu’il lui soit accordé le bénéfice du doute.
Nicole Ricci Minyem
Même si les bandes armées sévissant dans les régions anglophones n’ont pas été indexées dans le massacre des civils de Ngarbuh, les Nations unies ont tenu à leur envoyer un message.
Après la publication des résultats de l’enquête sur le massacre de civils dans le village de Ngarbuh au Nord-Ouest du Cameroun, les Nations unies tout comme l’Union Européenne, ont fait une sortie. Parlant au nom du Haut Commissaire de l’Organisation des Nations unies, Michelle Bachelet a indiqué aux bandes armées qui sont présentes dans les deux régions anglophones, qu’elles sont responsables devant le Droit international.
De façon générale, Michelle Bachelet a apprécié, les conclusions de cette enquête.
Tout d’abord, elle a salué le fait que des représentants de la société civile, des autorités religieuses et le président de la Commission nationale des Droits de l’homme aient été choisis pour composer l’équipe, qui a conduit l’enquête sur cette tuerie de civils à Ngarbuh. Les responsabilités ayant été dégagées, le Haut Commissaire de l’Onu, demandent que les auteurs de ladite tuerie bénéficient d'un processus judiciaire équitable et transparent.
Michelle Bachelet rappelle que des centaines de milliers de personnes sont aujourd’hui des déplacés, du fait des affrontements violents se faisant entre les Forces de Défense et de Sécurité et les séparatistes. Elle exhorte le gouvernement à veiller à ce que les Forces de sécurité se conforment aux normes et standards applicables en Droit international pendant la conduite de leurs opérations. Elle recommande qu’une enquête soit toujours et immédiatement ouverte, chaque fois qu’il y a des soupçons de violation des Droits de l’homme.
Appelant le gouvernement à renforcer sa coopération avec son service, Michelle Bachelet affirme que son département est prêt à supporter tout effort visant à protéger les droits de l’homme dans tout le territoire du Cameroun.
Evènements tragiques de Ngarbuh : Les coupables traduits devant la justice
Liliane N.
L’économiste Dieudonné Essomba se refuse de faire des commentaires sur les résultats de l’enquête, qui indexent l’armée comme étant responsable du meurtre des civils. Pour lui, il ne sert à rien de le faire, parce que le sang va continuer de couler, étant donné que les camps opposés dans cette crise anglophone sont déterminés.
Alors que le Pr Eric Mathias Owona Nguini a produit une analyse du communiqué dévoilant les résultats de l’enquête du massacre de Ngarbuh, l’économiste Dieudonné Essomba se refuse de tout commentaire. S’étant confié au journal lebledparle, l’économiste habitué du plateau du débat dominical “Club d’élites” de Vision 4, affirme qu’il est approché par des personnes qui attendent de lui, une réaction sur la responsabilité dégagée des Forces de défense et de sécurité. Il n’est donc pas prêt à dire mot dessus. Etant donné que lors de ses premières sorties concernant ce malheureux évènement, il avait été traité d'anti patriote.
“Tout le monde peut témoigner de ma posture de départ : il fallait fédéraliser le pays pour éviter ce flot de sang. J’ai été traité d'anti patriote ! Ayant condamné la logique de la guerre en proposant des négociations pour instaurer le fédéralisme, je ne vois pas très bien comment je me mettrais à commenter les péripéties d’une guerre folle, inutile et sanglante que j’ai condamnée ! Vous ne trouverez jamais un commentaire de moi visant à approuver, ni à condamner le Gouvernement et son armée, ou la Sécession et ses groupes armés”, a-t-il déclaré.
En fin de compte, l’économiste trouve que autant les sécessionnistes font la sourde oreille, autant le gouvernement le fait aussi. Et tant que les deux camps resteront sur leur respective position, il n’y aura pas d‘avancée positive dans la crise.
“De toute façon, ce sont deux camps extrémistes et forcenés qui n’écoutent personne d’autres que leur haine et leur détermination. Dans ces conditions, le sang coule et va continuer à couler, encore et encore ! Ce n’est que le début : le sang va couler, car aucun de ces 2 frères siamois, le Gouvernement unitaire et la Sécession armée ne peut gagner l’autre et aucun ne cédera à l’autre. Il faut abandonner toute espérance de traiter ce problème par la voie militaire. Je n’ai plus grand chose à dire !”, a-t-il confié au journal.
Liliane N.