Si l’Assemblée nationale et le Sénat adoptent puis promulguent le projet de loi portant création, organisation et fonctionnement de la nouvelle instance camerounaise qui s’occupera des Droits de l’homme, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) ne sera plus la seule. La Cndhl a été créée par la loi du 22 juillet 2004, modifiée par celle du 13 avril 2010. Il se trouve donc que depuis le 25 juin 2019, les Députés ont reçu un nouveau projet de loi parlant de ladite instance, nommée Commission nationale des droits de l’homme du Cameroun (Cndhc). Ce projet de loi qui porte création, organisation et fonctionnement de la nouvelle commission est sur la table des sénateurs depuis mercredi 26 juin 2019. Il a été reçu au cours d’une séance plénière présidée par Marcel Niat Njifenji, au palais des Congrès de Yaoundé. Le texte nouveau de 69 articles sera examiné devant la commission des Lois constitutionnelles.
La Cndhl créée en 2004 est confrontée à quelques blocages, d'où la volonté de passer à une autre institution. Entre autres, la portée limitée de son mandat, une composition pléthorique avec une surreprésentation de l’administration, la précarité du statut de ses membres et le caractère non contraignant de ses recommandations. La nouvelle commission apporte ainsi une dizaine d’innovations. A savoir : l’élargissement et une meilleure déclinaison des missions de la Commission en matière de protection et de promotion des droits de l’Homme ; la réduction du nombre de membres de l’institution de 30 à 15 ; la suppression de la représentation politique en son sein ; le renforcement des moyens d’actions, entre autres.
La Cndhc est composée de 15 membres choisis parmi les personnalités de nationalité camerounaise résidant sur le territoire, jouissant de leurs droits civiques et politiques, reconnues pour leur intégrité morale, leur honnêteté intellectuelle et ayant des connaissances avérées en matière de droits de l’Homme. Parmi ceux-ci, on retrouve un président et un vice-président. Dans la composition de la nouvelle instance, le quotidien gouvernemental Cameroon tribune rapporte qu’il y a diminution des représentants des administrations publiques. Et lesdits membres répondront sous l’appellation des « commissaires ». Pour notre confrère dans l’organisation de la Cndhc, on note une volonté de l’exécutif de « dépolitiser » cette nouvelle instance qui traitera des questions relatives aux Droits de l’homme. Cela se traduit par l’absence des représentants des deux chambres du parlement. Les médias auront désormais deux représentants au lieu d’un seul. Aussi 30% des « commissaires » seront des femmes.
Il y a également l’autonomisation de la Commission en matière d’organisation interne de son travail, le renforcement de l’indépendance des membres à travers une meilleure gestion des conflits d’intérêts éventuels, une meilleure prise en compte de la représentativité des femmes au sein de la commission, l’inscription spécifique du budget de la Commission dans la loi de finances.
Il faut savoir que la Commission sera dotée d’une personnalité juridique et financière. Elle se veut être une institution indépendante de consultation, d’observation, d’évaluation, de dialogue de conciliation et de concertation en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.
En ce qui concerne son fonctionnement, la Cndhc peut se saisir d’office, apprend-on des colonnes du quotidien gouvernemental, elle peut aussi l’être par toute personne physique ou morale « soit au moyen d’une requête écrite ou verbale ». Elle sera donc dans un cas pareil tenu de faire recours à toutes les dispositions pour la protection de l’identité des personnes qui la sollicitent ou qui travaillent avec elle. La Cndhc est tenue également de dresser un rapport annuel entre autres pour le Président de la République, les présidents de l’Assemblée nationale et le Sénat, le président du Conseil constitutionnel, le premier président de la Cour suprême.
Liliane N.
La Suisse « s'emploie à trouver une solution pacifique et durable à la crise dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun », en collaboration avec le Centre pour le dialogue humanitaire de Genève, a indiqué jeudi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.
Dans le même document, il est noté qu’ « une deuxième réunion préparatoire avec divers groupes d'opposition camerounais est actuellement en cours en Suisse et les résolutions sont attendues ce jour… ».
Le Département fédéral des affaires étrangères DFAE n'a toutefois pas indiqué le lieu de cette réunion, encore moins la date de la 1ère rencontre. Pour ne pas compromettre le processus, les diplomates refusent également de se prononcer sur le contenu des efforts de facilitation en cours.
Diverses préoccupations apparaissent cependant
Le DFAE ajoute toutefois suivre « avec préoccupation les violences persistantes dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, qui touchent particulièrement la population civile ».
Le 12 juin dernier, le Cameroun a connu à Darak (Région du Nord) l’une des attaques les plus meurtrières de ces derniers mois menées par le groupe terroriste nigérian boko haram. Celle-ci a fait au total 37 morts, 21 militaires et 16 civils, selon des sources sécuritaires.
Bien qu'affaibli, boko haram reste très actif dans la région de l'Extrême-nord du Cameroun, frontalière du Nigeria. Dans le Nord Ouest et le Sud ouest, le pays est également confronté à un violent conflit armé opposant forces armées et séparatistes anglophones.
Incident à Genève
Les tensions au Cameroun se ressentent jusqu'en Suisse. Une quarantaine d'individus, appartenant à la brigade anti sardinards (BAS) a voulu forcé l'entrée de l'hôtel Intercontinental à Genève où séjourne actuellement le président Paul Biya et son épouse. La Tribune de Genève a fait état d'un « affrontement » entre les manifestants et les membres de la sécurité présidentielle.
Malgré la mise en garde de l’ambassadeur du Cameroun en Suisse, ceux qui ont été neutralisé par la sécurité présidentielle prévoient une autre manifestation samedi 29 Juin à Genève. Des Camerounais exilés dans différents pays européens sont appelés à protester contre la présence du Chef de l'Etat, dont ils ignorent pourtant le calendrier. Certaines sources au Cameroun affirment qu’il est attendu pour présider à la finale de la coupe du Cameroun le 30 Juin prochain. Toutefois, de nombreuses voix s’élèvent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ce pays de l’Afrique Centrale pour protester contre les actes d’incivisme et de barbarie de ceux qui, au début de l’année, n’ont pas hésité à prendre d’assaut quelques représentations diplomatiques de leur pays.
Nicole Ricci Minyem
Il est évident que depuis quelques mois maintenant, le ministre secrétaire général à la présidence de la république fait l’objet de nombreuses attaques de la part d’un certain nombre de titres publiés au Cameroun. Un acharnement qui se traduit par ces titres très souvent pompeux visant directement ou indirectement le SGPR. Ces journalistes d’un autre genre ont réussi à créer et alimenter au sein de l’opinion publique une série de faits imaginaires au sujet du ministre Ferdinand NGOH NGOH.
Au début et à la fin de la chaîne de leurs actions une seule ambition, combler les attentes de la panse. Ne soyez donc pas surpris que sur deux parutions successives, vous lisiez deux titres contradictoires au sujet de la seule personne du SGPR, sans qu’il y ait eu de droit de réponse exercée ou toute autre action en provenance du plus proche collaborateur du Chef de l’Etat. En effet, ceux–ci sont très souvent à la solde de certains administrateurs et hommes politiques qui ont délibérément décidé de se constituer adversaire du ministre NGOH NGOH. Alors, il arrive très souvent que ces bailleurs de la diffamation n’honorent pas leurs engagements financiers. Pour les desservir et exciter l’attention qui met en mouvement « le geste qui sauve », ces journalistes de la dernière heure acceptent de sacrifier le soupçon de crédibilité qu’on pourrait accorder à leurs « feuilles de choux ».
Comme son patron, fidèle à la logique du Chef de l’Etat, le ministre secrétaire général à la présidence de la république reste imperturbable. Plusieurs fois, ces journalistes sont venus toquer à sa porte pour répandre le venin de la calomnie. Chaque fois, ils ont du faire face au désintérêt du SGPR. Dans sa démarche cognitive, le ministre NGOH NGOH a toujours eu du mépris pour tout ce qui va dans le sens de la destruction de l’image et de la notoriété d’autrui. Car le fervent catholique qu’il est tient en estime la maxime biblique « fait à autrui ce que tu aimerais qu’on te fasse en retour ».
Des prétendus « Directeurs de Publication ». Détenteurs de journaux dont la parution se fait au gré des missions de diffamations. Ils n’ont pour unique objectif, perturber le SGPR, en espérant collecter assez de bons de carburants ou quelques autres subsides. Ces derniers sont désormais démasqués et dans les jours à venir la justice pourrait se saisir de ces maîtres chanteurs.
Stéphane NZESSEU
« A Ceux qui croient profiter de la déstabilisation de l‘Etat
Certains croient qu’en déstabilisant l’Etat, ils peuvent tirer leur épingle du jeu et s’emparer du pouvoir qui est devenu pour eux une obsession. Que ce soit ceux qui le font ouvertement à travers une opposition insurrectionnelle, ou ceux qui le font sournoisement en espérant capturer secrètement le pouvoir autour de Biya, ils doivent comprendre une chose : le chaos n’est pas contrôlable.
Entre les plans qu’on fait dans sa tête et les événements tels qu‘ils se déroulent, il y a souvent un abîme et les expectatives se résolvent souvent en cauchemar. S’il arrive quelquefois que des pyromanes réussissent leur projet, la règle générale est qu’ils y succombent. Par la prison, la mort violente ou l’exil.
Certains naïvement, espèrent qu’en déstabilisant l’Etat, ils vont créer un système qui va leur ménager les avantages qu’ils avaient avant, auxquels s‘ajouteront les avantages qu’ils auront acquis. Or, la déstabilisation de l’Etat débouche toujours sur un nouvel équilibre qui remodèle le paysage institutionnel, avec des nouvelles règles qui peuvent présenter un avantage par ici ou un inconvénient par là. Mais il n’est pas toujours possible d’anticiper sur ce qui va arriver, et ce d’autant plus que cette relaxation du système vers un nouvel équilibre se réalise après d’interminables et sanglantes guerres civiles.
La situation peut se compliquer quand une Nation est aussi hétérogène et clivée comme l’est le Cameroun, et prendre un caractère explosif lorsqu’un régime aura mis trop de temps et aura accumulé trop rigidités structurelles.
De ce point de vue, le cas du Cameroun est très inquiétant. Le régime de Biya qui relaie celui d’Ahidjo a mis trop de temps et a accumulé trop de contraintes, pour n’avoir jamais su ou voulu s’ajuster avec le temps. Son modèle d’un Cameroun unitaire, où le Gouvernement a décrété une unité nationale administrative qu’il a plaquée sur des populations, sans tenir compte des comportements réels, a débouché sur des tensions intercommunautaires qui prennent une tournure de plus en plus ouverte.
En réalité, c’est l’Etat lui-même qui, à travers ses emplois publics, ses positions de pouvoir, ses infrastructures et ses rentes est devenu un lieu de compétition intercommunautaire violente et croissante qui, loin de favoriser l’unité nationale, exaspère plutôt les clivages et les haines.
Sur le plan économique, le système productif a été étouffé par une bureaucratie tentaculaire, incontrôlable et corrompue qui parasite la Nation et la ponctionne à mort. Nonobstant les programmes économiques, le système productif est totalement paralysé, écrasé par une bureaucratie soviétomorphe.
Pourtant, ce Biya reste le dernier pilier de ce système tiraillé par de puissantes forces centripètes que lui seul, en l’état actuel des choses, peut contrôler. S’il partait brusquement sans avoir mis de l’ordre dans ce système que lui et son prédécesseur ont bâti pendant 60 ans, il sera très difficile de le maintenir dans un état de stabilité.
Il lui revient donc d’apporter les réformes requises pour réduire les graves tensions accumulées par le système, en entreprenant des réformes fondamentales, la plus importantes étant la forme de l’Etat.
L’unité nationale, telle que lui et son mentir Ahidjo l’avaient envisagée, sous la forme d’une Nation qui devait supplanter les Communautés primaires était clairement une erreur. On peut les comprendre, eu égard à l’enthousiasme des après-Indépendances et ce désir d’empêcher les irrédentismes tribaux, mais il est clair que les lois de l’Anthropologie condamnait ce projet.
On le voit aujourd’hui, les Communautés lèvent leur vilaine tête, pas pour rire, mais pour arracher leur autonomie, y compris par la force. Les Anglophones ont commencé et personne ne peut savoir ce que demain sera fait.
A la vérité, personne ne veut plus de cette unité nationale qui s’incarne désormais en une élite ratatinée au sommet de l’Etat, une élite parasitaire et impotente qui prétend développer le Cameroun à la place des Camerounais.
Ce qu’il faut maintenant, ce n’est pas de demander à Biya de quitter le pouvoir, mais c‘est de le pousser par la prière, le raisonnement, la pression à fédéraliser le pays.
Car ceux qui pensent qu’à son départ, ils viendront entrer au Palais d’Etoudi en récupérant comme par magie son autorité et son empreinte n’ont pas conscience de leur folie ! C’est une pure diversion dont la seule conséquence sera la déstabilisation de l’Etat.
Et un Etat déstabilisé signifie tout simplement la fin de la logique unitaire et de son principe du « Camerounais chez lui partout sur le territoire » se terminera brutalement. Car précisément, cette logique ne survit que parce l’Etat est là, fort et debout.
Ce ne sont pas nécessairement ceux qui soutiennent Biya aujourd’hui qui vont le regretter. Bien au contraire, tout indique que ce sont ceux qui le contestent violemment aujourd’hui qui le pleureront de toutes leurs larmes !
Que tout le monde se méfie de l’avenir !
Il n’est pas prudent de prendre des hypothèques sur l’avenir !
Dieudonné Essomba »
Le constat a été fait à l'issue de la réunion du Comité de coordination et de maintien de l'ordre au terme du 2ème trimestre couplé au Comité de coordination administrative au terme du premier semestre. Les assises régionales présidées par le Gouverneur de la région du Nord Jean Abate Edi'i viennent de se tenir à Guider dans le département du Mayo-Louti.
La région du Nord est l'une des preuves palpables des bénéficiaires de la politique des grandes opportunités du Président de la République Son Excellence Paul Biya qui se poursuit avec sérénité et dans la prospérité. Les efforts conjugués par les autorités administratives, les forces de défense et de sécurité dans une parfaite harmonie avec les populations, ont permis aussi de juguler le phénomène d'enlèvement avec demande de rançons, l'insécurité transfrontalière, mais également de contrecarrer la consommation et la vente illicites de drogues.
De belles prouesses qui ne doivent aucunement faire dormir les autorités de la région du Nord qui entendent mettre les bouchées doubles. Jean Abate Edi'i, le gouverneur de la région du Nord a saisi l'occasion pour indiquer que, la région vit un calme relatif, des efforts sont faits par les forces de sécurité et de défense, les comités de vigilance et d'autres partenaires que sont les autorités traditionnelles et autres leaders religieux.
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Ces assises régionales du Comité de coordination de maintien de l'ordre couplées au Comité de coordination administrative étaient aussi un moment opportun d'inviter les responsables régionaux, les ordonnateurs de crédits sur la nécessité de promouvoir la bonne exécution du budget d'investissement public (Bip) afin de restaurer la rigueur et la discipline dans les dépenses publiques, et qui constituent des principes fondamentaux des finances publiques du Cameroun.
Innocent D H
Manifestement, il y en a qui croient qu’en déstabilisant l’Etat, ils peuvent tirer leur épingle du jeu et s’emparer du pouvoir qui est devenu pour eux une obsession. Que ce soit ceux qui le font ouvertement à travers une opposition insurrectionnelle, ou ceux qui le font sournoisement en espérant capturer secrètement le pouvoir autour de Biya, ils doivent comprendre une chose : le chaos n’est pas contrôlable.
Certains naïvement, espèrent qu’en déstabilisant l’Etat, ils vont créer un système qui va leur ménager les avantages qu’ils avaient avant, auxquels s‘ajouteront les avantages qu’ils auront acquis. Or, la déstabilisation de l’Etat débouche toujours sur un nouvel équilibre qui remodèle le paysage institutionnel, avec des nouvelles règles qui peuvent présenter un avantage par ici ou un inconvénient par là. Mais il n’est pas toujours possible d’anticiper sur ce qui va arriver, et ce d’autant plus que cette relaxation du système vers un nouvel équilibre se réalise après d’interminables et sanglantes guerres civiles.
Pour Dieudonné Essomba, « La situation peut se compliquer quand une Nation est aussi hétérogène et clivée comme l’est le Cameroun, et prendre un caractère explosif lorsqu’un régime aura mis trop de temps et aura accumulé trop rigidités structurelles. De ce point de vue, le cas du Cameroun est très inquiétant. Le régime de Biya qui relaie celui d’Ahidjo a mis trop de temps et a accumulé trop de contraintes, pour n’avoir jamais su ou voulu s’ajuster avec le temps. Son modèle d’un Cameroun unitaire, où le Gouvernement a décrété une unité nationale administrative qu’il a plaquée sur des populations, sans tenir compte des comportements réels, a débouché sur des tensions inter communautaires qui prennent une tournure de plus en plus ouverte ».
Le départ de Paul Biya ne résoudra aucun problème, au contraire.
En s’adressant aux militants de la brigade anti sardinards (BAS) et à tous ceux qui veulent à tous les prix faire partir Paul BIYA, l’économiste invite au bon sens.
Lire aussi : Crise sociopolitique : Intégralité du point de vue de Dieudonné Essomba sur la déstabilisation de l'Etat
« Ce qu’il faut maintenant, ce n’est pas de demander à Biya de quitter le pouvoir, mais c‘est de le pousser par la prière, le raisonnement, la pression à fédéraliser le pays.
Car ceux qui pensent qu’à son départ, ils viendront entrer au Palais d’Etoudi en récupérant comme par magie son autorité et son empreinte n’ont pas conscience de leur folie ! C’est une pure diversion dont la seule conséquence sera la déstabilisation de l’Etat.
Et un Etat déstabilisé signifie tout simplement la fin de la logique unitaire et de son principe du « Camerounais chez lui partout sur le territoire » se terminera brutalement. Car précisément, cette logique ne survit que parce l’Etat est là, fort et debout.
Ce ne sont pas nécessairement ceux qui soutiennent Biya aujourd’hui qui vont le regretter. Bien au contraire, tout indique que ce sont ceux qui le contestent violemment aujourd’hui qui le pleureront de toutes leurs larmes ! »
A bon entendeur, ... !
Stéphane NZESSEU
L'intégration nationale peut aussi passer par ce que nous consommons. Après le "eru" du peuple Bayangui du Sud-Ouest, le "achu" du Nord-Ouest précisément du peuple Ngemba, le "ndole" pour le peuple Duala et le "mbongo" du peuple Bassa, qui ont été érigés en plats nationaux, le "Chai" de la partie nord du Cameroun commence à s'établir comme boisson nationale.
Le Chai est un thé brassé localement à partir d'une herbe naturelle qui pousse dans le nord du pays. D'une boisson locale principalement consommée dans le nord du pays, le Chai a conquis le territoire national et est aujourd'hui consommée par des personnes d'origines diverses au Cameroun. Il est d'usage de voir des jeunes hommes dans des coins stratégiques de la ville ou défiler dans les rues avec des flacons pour colporter la boisson chérie à des clients qui ne cessent d'augmenter au fil des jours. Une tasse de thé coûte 100 FCFA et peut être mélangée avec du vrai thé, du gingembre ou du citron vert selon le goût du client et le but de la consommation du thé.
Bien qu'aucune étude scientifique n'ait été menée pour en vérifier la véracité, la consommation du chai aurait de nombreuses qualités thérapeutiques. Outre son arôme, on dit que le Chai possède des qualités thérapeutiques telles que la lutte contre les maladies cardiovasculaires, le contrôle du poids, les rhumatismes, le contrôle du poids, la faiblesse sexuelle et agit aussi comme vermifuge. Le Chai conduit également à la purification du sang et dégage l'œsophage des fumeurs.
Selon Habib Tale, un vendeur de chai dans le quartier Ngangue à Douala, il peut vendre de cinq à huit flacons de thé par jour et en tirer un revenu quotidien d'environ cinq mille. Il dit que le chai est meilleur que le thé conventionnel parce qu'il est exempt de toute contamination chimique puisqu'il est extrait d'une herbe naturelle, bouilli pendant environ quatre ou cinq minutes, puis tamisé et vendu aux clients. La plupart des clients sont des hommes d'origine nordique, mais de plus en plus de gens du sud du pays commencent à consommer, y compris des femmes.
"J'adore boire du chai tous les matins parce qu'il me donne du tonique pour le reste de la journée", dit Tata Gilbert, une menuisière. "J'aime bien parce que ça enlève l'alcool de vos yeux après une nuit de forte consommation d'alcool", a dit un autre client. "Je suis fumeur et j'aime boire du chai parce qu'il élimine les mucosités de ma gorge et purifie mon sang", a déclaré un autre consommateur.
Même les personnes qui n'ont pas l'habitude de boire du thé à la maison prennent l'habitude de consommer du chai, élargissant ainsi le marché pour ce thé infusé localement. Certains disent qu'il est bon marché et qu'il n'est pas nécessaire de passer par le processus ennuyeux de la préparation du thé car il est servi prêt à la consommation.
Otric N.
Les jeunes incarcérés à la prison centrale de New Bell ont eu droit à une double cérémonie le mardi 11 juin dernier, à l’initiative de l’association Charité sociale humanitaire (Chasoh). D’abord la célébration de l’édition 2019 de la journée de l’Enfant africain, sous le thème : « L’action humanitaire en Afrique : les droits de l’enfant avant tout ». Ensuite, la remise des bulletins de note marquant la clôture des activités 2018-2019.
Pour l’année scolaire achevée, rapporte Cameroon Tribune, l’effectif des apprenants de l’école spécialisée regroupant en son sein le primaire, le secondaire et l’enseignement professionnel, était de 48 élèves, de la maternelle en Première C, sous la coordination de trois enseignants. Cinq ont été présentés au Brevet d’études du Premier Cycle (Bepc) et un au Certificat d’Etudes primaires (Cep).
L’association Chasoh, que dirige Mme Tagne Tapia, apporte depuis une dizaine d’années son soutien aux mineurs de la prison de New Bell, à travers une prise en charge éducationnelle, un appui aux soins de santé et en besoins primaires, ainsi qu’à la réinsertion sociale et à l’insertion socioprofessionnelle après la prison.
Pour Mme Tagne Tapia, « le droit à l’éducation des mineurs en conflit avec la loi est le mot d’ordre de notre association au sein de la prison de New Bell ». Cependant, elle fait face à certaines difficultés : la difficulté à convaincre les parents des mineurs de toujours prendre soin de leur progéniture incarcérée, l’état d’esprit de certains détenus délinquants, l’insuffisance des moyens financiers pour l’encadrement de ces enfants...
Pour sa présidente, le Chasoh est un élan de cœur qu’une personne peut avoir envers les faibles, ceux qui souffrent. Cet organisme à but non lucratif a vu le jour en mars 2000. Mais, il exerce sous le régime d’autorisation N°084/RDDA/GIC/BAPP du 5 juin 2001. Composée d’une quinzaine de membres, cette association s’est fixée comme objectifs principaux de créer un climat de confiance en assurant le réconfort et la protection à chaque enfant victime d’exclusion, faciliter l’accès à la formation professionnelle ou à une reprise du cursus scolaire.
Mais aussi sensibiliser et impliquer les partenaires du développement dans la considération et l’exercice du respect des droits de l’enfant afin de mieux cerner les risques de dérapages, lutter contre les abus d’autorité sur les enfants, pouvoir au développement émotionnel et social des enfants victimes d’exclusion, redonner un sourire à chaque enfant de la prison ou qui en sort et enfin, aller vers ceux qui souffrent dans les hôpitaux et leur apporter un sourire.
Otric N.
Des femmes des dix régions du Cameroun et précisément celles des zones en conflit se sont retrouvées mardi à Yaoundé pour le lancement de la plateforme « Mothers For Peace ». Il s’agit d’une campagne d’appel des femmes à la paix et à la non-violence, indique Cameroon Tribune.
La multitude de témoignages de femmes venues des zones touchées a marqué les participants de ladite cérémonie. C’est le cas d’Aïssatou Bouba. Cette jeune fille Bororo originaire de la région du Nord-Ouest relate le quotidien chamboulé de son peuple.
« Nous vivons d’activités pastorales, mais nos bergers ne peuvent plus parcourir les savanes de peur d’être kidnappés. Il en est de même pour nos jeunes filles, qui résident désormais dans des grottes et qui ont difficilement accès aux soins de santé et à l’éducation. Nous sommes fatigués de vivre ainsi. Je supplie les séparatistes de déposer les armes », a-t-elle imploré.
Dans la même veine, la présidente de l’Association des femmes « bayam-sellam », Marie Mballa Biloa a déploré le manque à gagner et le manque de vivres en provenance des régions touchées par les troubles. Elle a également déclaré que les femmes « bayam-sellam » ont besoin de la paix pour exercer aisément leurs activités. Même message pour le Pr. Justine Diffo Tchunkam, chef de file de cette campagne.
Sketchs, intermèdes musicaux prônant l’unité, la paix, l’importance du vivre ensemble ont été entendus. En chœur, toutes les femmes présentes ont condamné les actes de violence en agitant un mini drapeau du Cameroun et en scandant le slogan : « Femme camerounaise, artisane de la paix et actrice de développement ».
Cette campagne pour la paix au féminin est segmentée en plusieurs phases. La première concerne l’apport des religieux. A cet effet, ils ont organisé une messe œcuménique le 23 juin dernier dans le Sud-Ouest et ont profité pour sensibiliser les populations de cette localité sur la paix. La deuxième phase est dédiée à la jeunesse à travers la plateforme « Peace Crusaders ».
Elle regroupe des journalistes, des blogueurs, des humoristes qui s’activent à passer des messages de paix sur les réseaux sociaux. « Mothers For Peace », regroupement de plusieurs associations de femmes du Cameroun en collaboration avec le Système des Nations unies, en est la troisième étape. Dans cette entente, on retrouve More Women in Politics, l’Association des femmes et filles de l’Adamaoua, Femmes dynamiques de Maroua, entre autres.
Otric N.
L'homme de Dieu a été kidnappé alors qu'il était en compagnie de son chauffeur le mardi 25 juin 2019 dans la localité de Njinikom dans le département de Boyo, région du Nord-ouest. A en croire des sources crédibles, des séparatistes armés auraient bloqué la route.
Quelques temps après, toutes les tentatives du clergé et des autorités administratives pour le sortir des griffes du groupe armé des séparatistes ont connu des échecs, cependant il n'a été libéré que ce mercredi matin.
D’après des informations du site d’informations Gazeti237, durant la nuit i y aurait eu des discussions entre les différents membres de la milice séparatiste sur le sort à réserver au prélat. Alors qu’un camp plaidait pour sa relaxe pure et simple, le camp d’en face tenait à le garder afin de l’utiliser comme monnaie d’échange. On peut donc se dire que le camp de la remise en liberté a certainement pris le dessus au terme des échanges.
L'archidiocèse de Bamenda reste encore silencieuse, elle n'a donné aucune déclaration sur les récents événements.
La semaine dernière déjà, le convoi de l'évêque de Kumbo, Mgr Georges Nkouo, a été retenu pendant des heures le long de la route alors que le Prélat se rendait à Njinikom pour une ordination.
Les déclarations de l'archidiocèse de Bamenda reste toujours attendu pour avoir plus amples informations sur les circonstances de la captivité et la libération de ce religieux.
Innocent D H