Le Président de l’UFP a donné une conférence de presse bilan de sa participation aux dernières élections municipales et législatives. Pour lui et son parti, ces élections ont démontré à quel point le système du parti Etat tue la démocratie au Cameroun. Il fait des dénonciations graves.
Olivier BILE dénonce la corruption électorale, l’achat des électeurs dont les conséquences politiques ont été néfastes pour les partis de l’opposition.
« Nous, partis politiques dits d’opposition, avons vécu une réédition plus violente des réalités électorales profondément déséquilibrées, orchestrées depuis 1992 par le parti-Etat. La corruption électorale et l’achat de l’électeur ont été mis en œuvre, de manière systématique, comme stratégie de conquête. Cela a eu pour effet la récupération des principaux bastions d’opposition à Douala et dans le NOSO. Dans les localités déjà quasiment promises à l’opposition et dans bien d’autres, des colonnes de fonctionnaires, des gouverneurs de région, ministres, anciens ministres et PCA sont entrés en scène, mallettes d’argent en main pour effectuer de massives opérations nocturnes d’achat et de corruption de familles entières. Dans les localités où les populations ne font valoir ni culture ni éveil politiques, cette technique a marché comme du papier à musique. Là où nous faisions valoir le projet et le marketing politique selon la norme démocratique, ceux d’en face mobilisaient les billets de banque. Voilà la raison unique et essentielle de la débâcle de l’opposition. »
Elections municipales et législatives du 09 février 2020 : La déception d’Abel Elimbi Lobe
Le Président de l’UFP va plus loin. Il préconise le démantèlement du système parti Etat qui caporalise et paralyse le rêve de démocratie des camerounais. « Ainsi, telles que les choses fonctionnent depuis au moins 30 ans, des avantages abusivement exorbitants profitent toujours au parti au pouvoir lors de toutes les élections. Tout cela occasionne une injustice, une inéquité et un déséquilibre sans pareil dans le jeu politique. Toutes choses qui, conjuguées à la fragmentation de notre univers politique, deviennent une garantie de règne perpétuel du parti-Etat Rdpc quel qu’en soit le leader. Chaque citoyen doit pouvoir se rendre compte qu’après 60 ans de règne sans partage du système-Etat UNC-RDPC, il ne lui reste qu’une petite quarantaine d’années pour se prévaloir d’un siècle de domination politique sur notre pays. Une domination dont l’unique fondement est ce dispositif inéquitable du parti-Etat, que ce dernier semble manifestement déterminer à perpétuer. Cela est-il acceptable ? Cela est-il productif et positif pour notre pays ? »
Stéphane NZESSEU