C’est ainsi que Édouard Bokagné a intitulé l’analyse proposée ce matin pour illustrer l’attitude de l’homme qui, à l’issue de la présidentielle d’Octobre 2018 avait été classé 2ème mais qui a pourtant choisi le boycott des élections municipales et législatives quelques mois plus tard.
« Je vais encore déplaire et me valoir des torrents d'insultes. Mais contre ça, je suis vacciné. J'avais dit - et je le répète encore ici - Kamto est politiquement mort. J'ai parlé de Kamto et pas du MRC. L'un n'est pas l'autre. L'un n'a plus de futur. L'autre peut espérer en avoir un. Voici pourquoi et comment.
Vous me montrerez les méga foules qui ont fait jouir La Petite Plume du Peuple - c'est elle qui l'a écrit - et je vous dirai : calmos ! Les morts savent mouvoir des foules. Le Bouddha et Mahomet sont des squelettes quelque part, mais reconnaissez qu'ils n'ont jamais été aussi populaires qu'aujourd'hui.
D'ailleurs, populaire, Kamto l'était déjà bien avant. Pensez ce que vous voulez : son score de 15% aux présidentielles n'avait rien de ridicule. Il ne matérialisait pas l'électorat potentiel (qu'il n'a pas fait grand chose pour mobiliser) ni même l'électorat réel qui s'est caractérisé par un fort taux d'abstention.
Il y avait un travail à faire si la volonté était de gagner le vote. Le plan national de résistance ? C'était un truc foireux : à faire dans son froc. Il y a perdu 9 mois à tourner en rond alors qu'il fallait installer des unités pour conquérir les locales et les municipales. Sorti de là, il s'est mis à danser la danse Bafia avec le NOSO.
Quand il a alors voulu tenir ses meetings, il en a été empêché. En lutte, ça s'appelle la clé 14. Empêcher à l'adversaire de se mouvoir de façon utile. Il s'est remis à tourner en rond : à la Place de la République, à Montréal, etc. Vous avez noté que même le Pr Doom en a été agacé. Il voyait bien que ça ne menait à rien.
Et Magellan nous est revenu après son tour du monde. Qu'est-ce qui a changé ? Mais tout, mes amis. Le 09 février est passé. Maires et députés entrent en fonction. El Génius ? Il tient des giga-téra-oméga meetings. N'avez-vous pas noté la différence ? Ils sont maintenant bien encadrés. Parce qu'ils sont inoffensifs.
Prochain rendez-vous : dans cinq ans. Si ses forces le lui permettent, notre génie peut tenir deux hyper-meetings par jour. Il a cinq ans pour le faire. Mais qu'il regarde un peu au Gabon et en RDC : Ping et Fayulu sont déjà exténués. 5 ans, c'est long. Et toujours le même rituel des adorateurs extatiques d'un messie mort.
Les fameuses foules, désormais encadrées, ne peuvent plus aller n'importe où - si tant est qu'elles y avaient pensé - et surtout pas vers Étoudi. Encore que, si semblable mouvement venait à être esquissé, il serait interprété comme une provocation qui nécessitera encore ces pressions maximales de 9 mois.
Voilà ce qui me semble être un zonage parfait. Notre type est dans un cercueil taillé sur mesure et en route pour le cimetière des politiciens ratés. Ceux qui en doutent, rendez-vous dans 5 ans. Lui, c'est cuit. Quid de son parti ? Le MRC a su ratisser large. Du tout-venant, des vauriens, des amuseurs publics,
Des ploucs, des faiseurs de bruit ; mais là-dedans, il y a aussi des valeurs. Un Me Sihm, une Michelle Ndoki, un Célestin Djamen et bien d'autres sont la face apparente d'un iceberg qui peut jouer un rôle dans l'univers politique national. Encore faudrait-il qu'ils sortent de la reptation dévote et assument leur destin.
Le petit Ékanga et ses leçons pédantes peut toujours chanter. Depuis qu'il fréquente des colibris sénégalais, il est devenu un rossignol européen. Il n'a pas 30 ans. Le Cameroun indépendant en a 60. Des impertinents ? Dieu seul sait que ce pays en a eus ; chaque génération en amenant son lot.
Ce Cameroun n'a pas la prétention d'être la France ni l'Europe tant il est pétri de son histoire avec eux. Il ne s'émeut guère de propos inconsidérés d'un chef d'État hautain. Ces gens-là passent. Jupiter, le Macron ? C'est rien du tout. Y en avait un qu'on appelait Dieu. Carrément. Il est passé lui aussi.
Oh, ne faites pas attention à ces badauds qui ont crié aux fenêtres de l'ambassadeur. Tout le monde a entendu parler de l'excès de zèle. On crie un peu et puis, plus rien. Des pressions maximales de 9 mois pour libérer Kamto ? Je n'en crois trop rien. La France se soucie bien plus de Bolloré ou de Castel ».
N.R.M