Dans un communiqué publié ce mardi 10 novembre 2020, le Ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi annonce que le Match-Cameroun Mozambique prévu le 12 novembre 2020 au stade de la réunification de Douala « se jouera à huit clos ». Le document signé par le Minsep indique que cette mesure rentre dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus prescrite par la Fédération internationale de de football association (Fifa).
Il s’agit ainsi d’une décision fait suite aux échanges entre le Minsep et la Confédération africaine de football (CAF). Ce qui implique que, « l’entrée au stade sera exclusivement et strictement réservée aux officiels munis d’un titre d’accès (accréditation, badge) et d’un laissez-passer, l’entrée au stade sera exclusivement et strictement réservée aux officiels munis d’un titre d’accès (accréditation, badge) et d’un laissez-passer ».
Relevons que dans la liste des 24 joueurs présélectionnés par le Portugais, Antonio Conceiçao pour cette rencontre, certains joueurs manquent à l’appel. Ce sont notamment, des défenseurs Michael Ngadeu, Faï Collins et Jean Onana, tous positifs à la Covid-19. L’on apprend également que Eric Maxim Choupo-Moting n’a pas encore rejoint le groupe. Le capitaine des lions indomptables souffrirait de douleurs lombaires. Selon les déclarations du Pr William Ngatchou, médecin de l’équipe nationale à la fin d’une séance d’entrainement à l’annexe du stade de la Réunification au quartier Bepanda en prélude à cette rencontre : « Nous attendons le rapport médical d’ici la soirée pour savoir s’il peut regagner la tanière ou pas ».
Toutefois, ces absences vont être palliées par les joueurs de la liste, assure Antonio Conceiçao. La rencontre prévue pour le 12 novembre 2020, s’inscrit dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) que le pays organise en 2022.
Innocent D H
Avocat au barreau du Cameroun, membre du collectif des avocats de Maurice Kamto et Cie et troisième vice-président du MRC, Me Emmanuel Simh fustige la procédure adoptée pour les audiences des leaderes du parti.
"Pourquoi des audiences à huis clos ? Seul le juge peut répondre à cette question. Ce que je peux dire c’est que ces juges sont aux ordres. Ils n’ont aucun esprit d’indépendance. Ils dépendent des ordres qui leur sont donnés par l’exécutif. Et, dans cette affaire Kamto et Cie, ils ont peur du procès public parce que la gravité des faits qui se sont déroulés à Douala est telle qu’ils ne voudraient pas que vous les journalistes, témoins de l’histoire, puissiez entendre ces atrocités, ces traitements inhumains et dégradants qui ont été imposés à Kamto et à ses codétenus. Ils ne veulent pas entendre les témoignages de nos camarades qui venaient de l’Ouest Cameroun qui racontent les conditions de transfert entre Bafoussam et Yaoundé.
Ils ont été transférés comme des bestiaux dans des camions militaires où des femmes ont fait leurs besoins sur elles-mêmes, menottées comme des Boko Haram. Il y a là des témoignages tellement poignants que, les ayant vu dans les dépositions, ils n’aimeraient pas que le peuple entende ce qui s’est passé. Des gens ont été gardés pendant plusieurs jours au secret. Pour ces personnes qui font référence à l’habeas corpus, nous étions déterminés à ce qu’ils racontent leurs souffrances devant le public. Ces gens ont peur d’être victimes de leurs propres turpitudes ; de faire face aux atrocités dont ils ont été les auteurs. La justice sait seule pourquoi aujourd'hui, elle sépare Kamto des autres. En réalité, la dernière fois, le président Kamto avait été amené à la cour d’appel seul.
Et, les six autres sont venus plus tard. Avant-hier (le 02 avril ndlr), on les amenait un à un. Pour moi, ce fait n’est pas important. Les coaccusés sont dans la même prison, ils se voient tous les jours. Ils ont entièrement confiance les uns aux autres. C’est une vraie union sacrée. Le fait qu’on ait mis ces gens en prison, les rend plus forts. Ils sont sereins et déterminés. Ils disent n’avoir commis aucun crime, se considèrent comme des otages de M. Biya et de son régime et, dans ces conditions, ils n’ont rien à craindre. Nous avons la ferme conviction que nous sommes du bon côté de l’histoire.
Le président de la cour d’appel a dit que le 09 avril prochain, il lira la décision publiquement. Pourquoi tenir une audience à huis-clos pour rendre une décision publique ? C’est paradoxal. L’affaire est en délibéré. On attend la décision qui sera rendue. Il n’y a d’ailleurs pas de surprise à attendre. La décision de rejet de libération immédiate sera confirmée. Le juge n’a pas d’autre choix que de faire cela, même s’il sait que ce qu’il fait est illégal. Mais dans un système où le président nomme les magistrats, assure leur promotion, c’est lui leur patron."
Propos transcrits par Félix Swaboka