Ces dernières ont été condamnées à douze mois de prison ferme, pour attroupement, réunions et manifestations. Le verdict est tombé aux alentours de 19h30 au tribunal de première instance, centre administratif, ce lundi 11 mars.
Comme lors des précédentes audiences, la cour était pleine à craquer, des militants de cette formation politique, des membres de la famille et de quelques curieux qui ont, depuis l’arrestation des militants et sympathisant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun depuis le mois de janvier, ont apporté des soutiens multiformes aux personnes incarcérées.
Après l’énoncé du verdict, ceux qui ont été déclarées « non coupables » sont heureux de respirer à nouveau l’air de la liberté, mais, l’on sentait comme une réticence, un blocus qui leur interdisait de se laisser complètement aller au bonheur. On ressentait beaucoup plus, la peine de laisser derrière eux, leurs camarades de misère, ceux qui, depuis le début de l’année, partagent les mêmes cellules, dans la maison d’arrêt de Kodengui.
C’est la même ambiance, au sein du collectif des avocats, pour qui, les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun n’ont commis aucun crime. Pour Me Sylvain Souop : « Des gens ont marché. Les voilà qui sont condamnées, 60 ans après les indépendances, on est poursuivi pour avoir marché. Il arrivera un jour dans ce pays où le simple fait de respirer sera considéré comme une infraction ».
Le rapport de la défense présenté par le collectif des avocats du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun
C’était en fin de semaine dernière, dans la capitale politique camerounaise. Long de sept pages, les avocats de Maurice Kamto et Cie, il est entre autres, ressorti que 37 personnes font l’objet d’une procédure en flagrant délit au Tribunal de première instance (Tpi) de Yaoundé-centre administratif.
Parmi elles, 15 sont plus ou moins liées au Mrc et 22 à l’affaire de la Migration pour le développement en Afrique (Mida), inculpées sans distinction les 30 janvier 2019, 1er et 2 février 2019.
Sur les 203 personnes arrêtées, 152 étaient poursuivies devant le Tribunal militaire dont 130 détenues dans les prisons de Yaoundé : 8 personnes détenues à la prison principale et 122 à la prison centrale.
Pendant cette séance d’échange, le conseil des avocats a tenu à attirer l’attention sur certaines situations jugées préoccupantes. 104 demandes de mise en liberté ont été déposées selon le rapport, à partir du 19 février auprès du juge d’instruction militaire. La suite est toujours attendue sans qu’on ne sache si elles ont été rejetées ou accordées. Face à ce qui précède, le collectif dénonce le « non respect des droits fondamentaux » des détenus et « l’ingérence inacceptable suivie d’obstruction des autorités administratives dans la conduite des procédures judiciaires ».