La cérémonie de signature de cette convention a eu lieu le 23 mars 2019.
Pour rendre meilleure la visibilité des joueurs locaux des championnats jeune et féminin, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a entrepris de se mettre en partenariat avec la firme italienne Wyscout, spécialiste de l’analyse vidéo et statistique. Il est question pour la Fédération de mettre à la disposition des potentiels recruteurs de ses joueurs, un flux d’informations concernant ces derniers.
Désormais la Fecafoot va enregistrer les matches de ses deux championnats. Elle va devoir fournir les vidéos des rencontres aux experts de Wyscout, pour analyser le jeu de chacun des acteurs et produire des données fiables sur leur évolution dans les 24 ou 48 heures qui suivent la fin du match. Ces données vont faciliter le scouting de ces joueurs aussi bien sur le plan local qu’à l’échelle internationale.
Avant la signature la convention, la Fecafoot a organisé un séminaire à l’attention des dirigeants et entraîneurs de football des jeunes et du football féminin à son siège à Yaoundé. Durant ledit séminaire, les participants ont été édifiés par l’Italien Matteo Campodonico, le Directeur général (Dg) de Wyscout, sur l’usage de ce logiciel d’analyse dans la préparation des matchs. «Wyscout est une plateforme qui peut être utilisée par l’entraîneur pour préparer un match, pour étudier l’adversaire, pour trouver des joueurs à travers le monde. Nous allons commencer ce projet avec les jeunes joueurs du Cameroun. Les joueurs du Cameroun auront une plus grande visibilité dans le monde pour les prochaines années. C’est un projet qui va être un exemple pour toute l’Afrique», a-t-il expliqué.
Pour savoir plus sur Wyscout, la firme italienne sur son site internet indique qu’elle «est la technologie de scouting la plus utilisée dans le monde du football, à travers laquelle sont traités match analysis et performance analysis. Depuis notre naissance en 2014, nous promouvons le développement de notre sport préféré, parmi les clubs et les professionnels du football. Nous fournissons un éventail complet de produits rassemblant vidéos, données et informations concernant chaque joueur, chaque championnat et chaque match ».
Il convient de noter que la Fecafoot avait déjà implémenté avec succès le logiciel «Wyscout» entre 2016 et 2018. La Fédération a même quatre comptes sur la plateforme italienne: un pour les Lions indomptables, un autre pour son Département de la Communication, un à la disposition des entraineurs des différentes sélections nationales camerounaises, et enfin celui de la Direction technique nationale (DTN).
La convention signée le 23 mars dernier compte pour deux années.
Liliane N.
La signature de ladite convention a eu lieu le 26 mars 2019 au campus de l’Université de Yaoundé 2 Soa dirigé par le Pr Adolphe Minkoa le She le Recteur. Ladite cérémonie s’est déroulée alors que Yaoundé 2 recevait une délégation de l'Université de Paris Saclay. Ladite délégation était conduite par Sylvie Retailleau. Il faut savoir que côté camerounais, la signature de cette convention s’inscrit dans le cadre de la politique du développement stratégique de l’Université en technopole des sciences sociales qui a à sa tête le Pr Adolphe Minkoa She.
Pour parler spécifiquement des retombées ou disons des avantages de ce partenariat, il convient de souligner que Mol Nang le Vice-Recteur de Yaoundé 2, chargé de la coopération et des relations avec le monde des entreprises, a indiqué que désormais leurs étudiants peuvent s’inscrire simultanément ici au Cameroun et à l’Université parisienne. A cela s’ajoute le fait qu’il y a une possible mobilité d’enseignants et d’apprenants.
Au cours de la cérémonie de signature de ce partenariat, Sylvie Retailleau a laissé entendre qu’il va s’agir d’un travail de partage d’expertise et de collaboration concrète sur la formation, la recherche à tous les niveaux de diplômes en tenant compte de l’importance des enjeux du Cameroun. Elle a ajouté qu’on a aussi « l’employabilité de nos jeunes et des vôtres en délivrant des diplômes qui correspondent à vos besoins ».
Avec la convention, on va dorénavant assister à des programmes d’échanges d’enseignants et d’étudiants, de double diplôme, de cotutelle, de délocalisation de programmes de formation et d’appui à la recherche.
A titre de rappel, l’Université de Yaoundé 2 Soa a été créée le 19 janvier 1993 par décret N°93/026, portant création des Universités d’État du Cameroun. Elle est issue de l’ancienne Université de Yaoundé. Sa tutelle n’a de cesse de contracter des partenariats comme celui sus présenté. On se rappelle que le 16 juillet 2018, l’Université s’est lié à la Cameroon postal service (Campost) avec une convention de partenariat. Ladite convention a pris effet cette année académique 2018-2019.
Son objet est de permettre aux étudiants de Yaoundé 2 de payer les droits universitaires ainsi que les frais de concours dans les guichets Campost, à travers le réseau Campost Money (CAMO). Par ailleurs, la Campost met à la disposition de l’Université, son DATA CENTER pour l’hébergement et la sécurisation des données de l’Université; la télé surveillance du Campus et des salles névralgiques ; la vidéo conférence reliant l’UY2 aux Universités qui y sont rattachées ; le CALL center et le courrier à domicile et au bureau…Et en contrepartie, Yaoundé 2 met à la disposition de la Campost un espace pour la construction d’un bureau de poste dans le Campus de Soa.
Liliane N.
Après le Social democratic front et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, l’Union démocratique du Cameroun se montre aussi réticent par rapport aux élections régionales.
Cyrille Sam Mbaka le vice-président de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) dénonce le projet de loi relatif aux élections régionales, récemment déposé au Parlement. Dans une interview accordée au journal Le Jour N°2900, il indique que la mise en place des conseils régionaux est calquée sur la même approche utilisée par le gouvernement à partir des provinces pour les régions.
« C’est-à-dire avec une coquille vide. Cette loi sur la décentralisation qui est déposée sur la table des Députés ne répond pas à l’esprit de la réunion tripartite qui a eu lieu en 1991 à Yaoundé. La décentralisation vise à booster le développement local. Et cela se base en principe sur une répartition du budget de l’Etat. Dans le cas actuel on n’a pas tenu compte de cette répartition. On a effectué une somme qui représente environ 0,3%de tout le Cameroun. Yaoundé tout seul a 4800 milliard FCFA. Nous ne voyons pas très bien à quoi serviront ces conseils régionaux.
Tous les délégués régionaux et autres restent là et on demande aux conseils municipaux et régionaux de bâtir leur personnel, alors qu’ils devaient recevoir le personnel de l’Etat décentralisé. Quand on voit tout ça, on se dit qu’on est allé trop vite en besogne. Etant entendu que les répartitions de cette loi ne sont pas justes parce que nous allons nous retrouver avec des régions qui n’ont pas beaucoup de communes. D’autres qui en ont exagérément. On demande que ce soit par département que cela se passe. C’est donc une précipitation», explique-t-il.
Cyrille Sam Mbaka indique qu’avec les textes actuels, tous les compétiteurs à ces élections régionales n’ont pas les mêmes chances. «Déjà que ce texte n’est pas fait sur une base consensuelle. On doit pouvoir dire que ça été fait unilatéralement et dans la précipitation. Ca ne peut être que source de conflits. Il n’y a aucun équilibre là-dedans. On devrait repousser les régionales et mettre en place un mécanisme qui puisse permettre aux Communes de vivre», ajoute-t-il.
Liliane N.
Selon une étude menée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco), « l’indice de parité et le décrochage scolaire des filles au secondaire sont préoccupants au Cameroun, tout comme dans certains autres pays africains à l’instar du Togo, du Sénégal et autres ; ce, dans un contexte marqué par différentes formes de violences de genre qui se recouvrent et se renforcent mutuellement, y compris en milieu scolaire ». Des violences qui, selon la même étude, dérivent de normes de genres néfastes ou de relations de pouvoir en défaveur des femmes et des filles, se traduisant par des brimades, insultes, abus physiques, châtiments corporels, harcèlements sexuels et autres formes d’agressions sexuelles de plus en plus omniprésentes au sein, autour et sur le chemin de l’école, à toutes les échelles.
C’est fort de cet état de choses que l’Unesco, dans le cadre du Fonds de solidarité prioritaire (FSP), dénommé « Appui à la Lutte contre les violences de genre en milieu scolaire », exécuté en partenariat avec l’Unicef et Plan International, avec le soutien financier du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la France, accompagne la composante 1 qui porte sur «la réponse du secteur de l’éducation aux violences de genre en milieu scolaire (Vgms) », tant au niveau des curricula, de la formation des enseignants, que du cadre politique, stratégique et de la réglementation. C’est dans cette optique d’ailleurs, faut-il le rappeler, que des professionnels et pédagogues des ministères techniques en charge de l’Education et de la formation des formateurs ont, dans le cadre du forum y relatif, tenu à Mbalmayo, chef-lieu du département du Nyong et So’o, région du Centre, amendé et validé le module de formation des enseignants sur les violences de genre en milieu scolaire au Cameroun.
Après Ebolowa, le chef-lieu de la région du Sud, le tour est revenu à Garoua, la cité capitale du Nord, d’abriter l’atelier de renforcement des capacités des formateurs des formateurs à l’utilisation dudit module. 60 enseignants de la délégation départementale de l’Education de Base de la Bénoué et de l’Ecole normale d’Instituteurs de l’Enseignement général (Enieg) de Garoua ont eu à renforcer leurs capacités dans la prise en compte des violences de genre en milieu scolaire dans les pratiques de classe.
Formation axée sur des thèmes ayant porté, entre autres, sur l’imprégnation et l’appropriation des contenus de Vgms, l’appropriation des modalités d’insertion des contenus Vgms dans les pratiques de classe, l’appropriation de la mise en œuvre des pratiques disciplinaires positives.
Félix Swaboka
En vue de repartir à la conquête du rang que le Cameroun occupait jadis au classement des leaders mondiaux en termes de production, et dans sa détermination à être un maillon essentiel de la relance, la Société de développement du cacao (Sodecao) a organisé du 20 au 22 mars derniers à Ebolowa, un atelier en vue de l’adoption d’un plan de relance de la cacaoculture.
Dans un entretien paru dans les colonnes du quotidien national Cameroon Tribune le mercredi 27 mars 2019, Jean-Claude Eko'o Akouafane, directeur général de cette entreprise, évoque les pistes de sortie de ce marasme et jette un regard optimiste sur l’avenir de la filière.
Au Cameroun le cacao contribue à hauteur de 15% aux recettes d’exportation, représente 2,1% du Pib et constitue la principale source de revenus pour 500 000 à 600 000 familles. Comment expliquez-vous la méforme actuelle de la filière ?
On peut soutenir que ce retournement a son origine dans la crise qui a frappé le pays dans les années 80-90 et qui a conduit aux plans d’ajustement. Lesquels plans ont prôné le désengagement de l’Etat du secteur de production et donc il y a eu un désinvestissement qui a frappé de plein fouet la filière cacao et la Sodecao qui est le bras séculier de l’Etat. Par la suite, des mesures n’ont pas été prises pour corriger cette situation. Nous souffrons d’un sous-investissement dans ce secteur. Ceci a concerné tous les segments de la filière.
Actuellement, nous décrions une absence criarde du matériel végétal de qualité. A l’époque par exemple, le champ semencier de Nkoemvone produisait dans les années 80 à lui seul 1 200 000 cabosses-semences. Aujourd'hui, ce champ qui est le principal champ semencier du Cameroun, produit à peine 60 000 cabosses-semences. L’insuffisance de l’offre en matériel végétal découle de cette situation parce que les autres champs ont subi la même tendance.
Depuis un certain temps, on a cessé le traitement du verger qui a une conséquence mécanique sur la production. Le verger est malade. Le sol n’est plus fertilisé. Le Conseil agricole, faute de ressources humaines, n’existe plus. Voilà le tableau que présente la cacaoculture aujourd'hui. A cause de ce désinvestissement, les investissements n’ont pas suivi. Ce qui fait qu’à ce jour, la cacaoculture est loin d’être attractive. Les bassins de production sont complètement enclavés et la Sodecao elle-même ne dispose plus d’un parc d’engins de nature à résoudre cette situation.
La Sodecao vient de réunir près d’une centaine d’experts à Ebolowa pour adopter un plan de relance de la filière. Quelles sont les mesures qui ont été arrêtées ?
Nous avons identifié les piliers de ce plan de relance qui sont au nombre de trois. Au plan agronomique, il faut résoudre le problème de la faiblesse des rendements qui consiste à accroître l’offre de matériel végétal, mais il faut parallèlement et en même temps résoudre le problème de fertilisation des sols, du Conseil agricole et de protection du verger. En la matière, c’est une démarche holistique qu’il faut. Si vous négligez un seul élément de ce dispositif, tous les efforts sont anéantis.
Il faut également améliorer l’attractivité qui repose sur une remise à niveau de toutes les ressources (humaines, financières et matérielles). L’objectif de ce plan vise à accroître la contribution de la Sodecao dans la production cacaoyère du Cameroun et la vision qui nous anime est de nous orienter vers l’industrie cacaoyère. Il faut arriver à la transformation qui pourra permettre au pays de gagner de la valeur ajoutée, des revenus, des emplois, etc.
Ce plan de relance s’étale sur la période 2020-2027. Au regard de l’urgence de la situation et des enjeux, pensez-vous que le délai de sept ans soit raisonnable ?
Nous sommes dans un secteur particulier. Vous n’ignorez pas les lois de la nature. Une action d'aujourd'hui porte ses fruits dans trois ans. Alors, le délai de sept ans me semble tout à fait raisonnable pour enclencher une action à condition que des moyens suivent. Quant aux sources de financement, nous essayons déjà d’activer nos leviers tels que les partenariats. Nous voulons aller vers les exportateurs pour leur dire que vous pouvez acheter du cacao, vous pouvez produire vous-mêmes du cacao pour améliorer vos marges. Et nous aurons gagné dans le développement de la cacaoculture.
Nous ne louperons aucune occasion de ce genre pour œuvrer dans le sens du développement, mais nous comptons sur l’onction de l’Etat qui est en définitive l’acteur principal de tout ceci. Je crois que l’Etat a tout intérêt à aller vers cette démarche qui viserait à rompre avec une économie de rente, pour créer de la valeur ajoutée, des revenus et des emplois. Nous pensons que l’Etat ne restera pas insensible à cette approche.
Otric N.
En visite d’inspection ce 26 mars 2019 sur cette route en chantier, longue de 275 Km, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, annonce la fin des travaux pour la fin du mois de juin 2019.
Le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, a effectué une visite de travail dans la région du Nord-Cameroun le 26 Mars 2019. L’essentiel de cette descente aura permis au chef de département de lever les écueils et autres difficultés rencontrés par les parties prenantes dans le cadre de la réhabilitation de la route Garoua N’Gaoundéré. Il a exigé l'accélération des travaux de qualité pour répondre aux exigences de l'État.
L’axe Ngaoundéré-Garoua, un chemin de croix pour de nombreux usagers, à cause de son état de dégradation avancée. Dès juillet 2019, tout cela sera peut-être un lointain souvenir pour tous. En effet, le gouvernement a engagé les entreprises en charge à accélérer les travaux afin de faciliter les échanges sur cette nationale N°1 qui mène jusqu’au Tchad voisin. « Aucun délai supplémentaire ne sera accordé aux entrepreneurs », a martelé le ministre. Au moment où l’on s’approche du délai de livraison « ces manquements sont incompréhensibles », s’étonne Emmanuel Nganou Djoumessi.
L’attention du ministre était focalisée sur la carrière de production des agrégats qui permet d’effectuer les travaux de chaussée. Au cours de cette visite des projets d’entretien routier en cours sur la Nationale N°1, section Ngaoundéré-Garoua, Emmanuel Nganou Djoumessi a également apprécié les travaux du lot 1, rond point central-Dang, intersection Touboro, sur une longueur de 12 Km. Aux différents arrêts, le même message aux entrepreneurs : « il faut accélérer les travaux ».
Assurance du ministre des Travaux publics
Emmanuel Nganou Djoumessi rassure quant à la disponibilité de l’expertise technique et des engins. « Aujourd’hui les contraintes techniques sont réglées. Il restera la contrainte de financements. Nous allons travailler à la régler car il faut absolument accélérer l’exécution des travaux. Nous avons le chronogramme d’achèvement pour le premier lot en mai 2019 et fin du mois de juin 2019 pour les autres lots. Nous sommes confiants », a indiqué Emmanuel Nganou Djoumessi, visiblement optimiste.
Le projet d’entretien confortatif de cette route d’un coût de 18 milliards de Fcfa, devra améliorer la circulation sur le corridor Douala-N’Djamena au Tchad. De plus, il permettra l’accessibilité des villes qui abriteront la prochaine CAN prévue au Cameroun.
Félix Swaboka
Tibor Nagy vient de rendre une visite au Cameroun. Or, à peine a-t-il tourné le dos qu’on parle déjà de sanctions en préparation contre certaines personnalités camerounaises. Comment comprendre cela ?
Beaucoup de Camerounais semblent oublier que lorsque le Cameroun combattait Boko Haram dans le nord du pays, les États-Unis étaient l'un de nos plus puissants alliés. Les États-Unis ont envoyé du matériel militaire à l'armée camerounaise et ont même envoyé environ 300 soldats américains au Cameroun pour aider l'armée à se battre contre Boko Haram. Cependant, la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a prouvé que le gouvernement du Cameroun, y compris l’armée et systèmes judiciaire, avaient violé les droits de l'homme et que le problème des anglophones était une crise politique pouvant être résolue par un dialogue avoir recours à l'armée. Position est partagée non seulement par la société civile camerounaise et de plusieurs organisations internationales, mais aussi celle de la diaspora camerounaise qui a beaucoup manifesté sa colère contre le régime Biya au niveau international. Dans ce genre de situation, les États-Unis qui se considéraient comme le leader du monde libre ne pouvaient rester indifférents à ce qui se passe au Cameroun.
Par conséquent, lorsque Tibor Nagy a déclaré après son audience à la présidence qu'il avait eu une "discussion franche, honnête et directes" avec Paul Biya, il y avait aucun doute que les violations récurrentes des droits de l’homme par le gouvernement était un aspect clé de ces échanges. Étant donné que le régime de Biya semble faire la sourde oreille aux avertissements des États-Unis, plusieurs organisations influentes des droits de l'homme dans le monde telles Amnesty International et Human Rights Watch qui ont aussi condamné fermement les arrestations de leaders politiques tels que Maurice Kamto, Christian Penda Ekoka, Albert Dzongang, Valsero et d'autres membres du MRC en tant que prisonniers politiques, soulignant que leur arrestation était illégale et arbitraire.
C’est dans ce contexte que les États-Unis, dans le respect de leur constitution et de la loi Leahy (Leahy Law) de 1997, interdisent essentiellement aux départements d’État et de la Défense de fournir une assistance militaire aux forces de sécurité étrangères accusées de violations crédibles des droits de l’homme. Par conséquent, Tibor Nagy espérait qu'en exprimant à Paul Biya la position des États-Unis, il serait suffisamment sage pour modifier ses méthodes et mettre un terme aux violations des droits humains, faute de quoi des sanctions plus sévères seraient infligées.
D’après nos sources, les Américains comptent cibler les hauts-gradés de l’armée et des ministres. Est-ce un choix hasardeux ?
Il est évident que les personnes susceptibles d'être sanctionnées sont des personnes directement impliquées dans la guerre dans les régions anglophones et qui ont une influence directe sur les soldats qui commettent ces violations des droits de l'homme. Permettez-moi tout d’abord de dire que les instruments de sanctions imposés par un État, un groupe d’États ou le Conseil de sécurité des Nations Unies s’efforce à persuader un pays ou certaines personnes ciblées de modifier son comportement, de l’empêcher de se livrer à des activités interdites, et/ou d'envoyer un signal fort concernant les violations des normes internationales.
Les sanctions peuvent être soit ciblées sur certaines personnes, soit des sanctions globales, c'est-à-dire qu'elles ont une portée large et ne font pas de distinction entre les responsables des activités interdites et la population générale d'un pays. En outre, les États-Unis, en tant que superpuissance, ont toujours utilisé les sanctions comme un outil essentiel de leur politique étrangère. En faisant référence à l'article de courrier confidentiel, les États-Unis sembleraient opter pour des sanctions ciblées car ils ne veulent pas punir la population, mais plutôt les dirigeants, les décideurs et leurs principaux partisans. Ce n’est pas surprenant, car si nous restons fidèles à la déclaration de Tibor Nagy où il exprime que les États-Unis souhaitent nouer des relations étroites avec les deux pays, notamment en créant des emplois pour la jeunesse camerounaise.
Qu’est-ce des sanctions américaines contre des personnalités camerounaises peuvent changer ?
Le but des sanctions est d'envoyer un message fort aux dirigeants et aux décideurs afin d'influencer leur comportement et leurs inciter à respecter le droit international et les conventions que le pays a ratifiées, ainsi qu'à rétablir la paix et la sécurité dans leurs pays. N'oublions pas que le Cameroun a ratifié la résolution 21/16 de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies en 2012 et la résolution 25/20 de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies en 2014. En tant qu'État souverain, le Cameroun est tenu de respecter ces conventions non par pour faire plaire à la communauté internationale, mais avant tout pour ses citoyens. Cela signifie que l’État a la responsabilité de protéger ses populations contre quatre crimes d’atrocité massive : génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, nettoyage ethnique et quand l’Etat est incapable à s’acquitter de ces responsabilités, la communauté internationale peut intervenir pour encourager et aider l’État à s’acquitter de ses responsabilités. Cette Responsabilité de protéger connu en anglais comme R2P a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2005. Par conséquent, des superpuissances telles que les États-Unis et d’autres organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales doivent veiller à ce que ces normes internationales ne soient pas violées par ceux qui ont ratifié les conventions internationales.
Si ces sanctions ciblées se confirmaient, cela mettrait le régime de Biya dans une position très difficile. Comme les États-Unis sont une superpuissance, leurs sanctions sont le plus souvent suivies de sanctions d'autres pays occidentaux et de l'ONU. À l'heure actuelle, des sanctions ciblées américaines ont été appliquées dans des pays comme la Libye, la République centrafricaine, le Burundi, la Somalie, le Soudan du Sud, le Zimbabwe et la République démocratique du Congo, où la semaine dernière, les États-Unis ont sanctionné trois responsables de la Commission électorale (CENI), y compris son président, pour avoir sapé les processus ou les institutions démocratiques.
Il convient de noter que le plus souvent des régimes dictatoriaux qui ne se soucie guère des besoins de leurs citoyens deviennent souvent radicaux et ne cèdent pas à ce type de sanctions comme ce fut le cas avec Robert Mugabe, Pierre Nkurunziza et d'autres dirigeants africains. Mais ceci pourrait simplement être un signe que le régime de Biya est progressivement isolé par la communauté internationale, ce qui pourrait être préjudiciable au développement socio-économique du Cameroun.
Propos transcrits par Félix Swaboka
Dr Donald Blaise Limona et Nfinyo T. Mabu sont deux camarades de classe qui ont décidé de secourir des déplacés internes venus des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, résidant à Douala. Le premier est pharmacien exerçant au Texas, aux Etats-Unis d’Amérique. Le second est consultant en Business Development Investment. A travers l’Ong Limona Foundation International, ils ont organisé une campagne de consultations gratuites à Bonabéri du 22 au 23 mars 2019.
Selon Cameroon Tribune qui rapporte cette information, l’activité, qui ciblait une large gamme de pathologies, a mobilisé 300 personnes. « Je remercie les organisateurs de cette campagne. J’ai beaucoup apprécié l’accueil réservé aux malades. C’est une aubaine pour la plupart d’entre nous qui n’avons pas les moyens nécessaires pour nous faire consulter par des médecins », a affirmé Delphine Geh, bénéficiaire.
Le même sentiment de gratitude est exprimé par Marie Zé : « Il y a beaucoup de gens qui souffrent, mais qui n’ont pas moyen d’aller à l’hôpital. Une campagne comme celle-ci est donc la bienvenue et nous sommes reconnaissants envers les organisateurs ».
Une satisfaction qui cadre avec les objectifs fixés par les deux compatriotes, déterminés à montrer l’exemple aux autres membres de la diaspora camerounaise. « Nous avons créé Limona Foundation International pour contribuer à l’amélioration de la santé des populations camerounaises. Cette campagne de consultations gratuites cible jeunes, enfants, vieux, déplacés internes et populations vulnérables. Mon camarade et moi voulons apporter une contribution positive », a affirmé Nfinyo T. Mabu.
L’équipe médicale mobilisée pour la circonstance est composée de 4 médecins et plusieurs infirmiers. Une équipe dans laquelle l’on compte des médecins et infirmiers déplacés internes. Les deux compatriotes ont procédé hier à l’ouverture d’un centre d’analyse et imagerie médicale à Bonabéri.
Rappelons que l’ONU a lancé mardi un appel aux bailleurs de fonds pour recueillir près de 163 millions d’euros pour venir en aide à quelque 437.000 Camerounais déplacés par le conflit dans les régions anglophones de leur pays. L’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a précisé avoir besoin urgemment de 31,1 millions d’euros afin de fournir une assistance humanitaire vitale à certains de ces déplacés.
Selon l’ONU, 437.000 personnes ont été déplacées au Cameroun à cause du conflit dans les deux régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, et plus de 35.000 autres ont fui au Nigeria voisin.
Otric N.
Pr Hideaki Shinoda, le directeur de Hiroshima Peacebuilders Center, s’est rendu sur le site du campus de l’établissement samedi dernier à Awae. C’est une première pour lui sur les lieux. Il est venu voir la matérialisation du partenariat qui existe entre le Japon et l’Ecole internationale des Forces de sécurité au Cameroun.
Le Pr. Hideaki Shinoda, directeur de Hiroshima Peacebuilders Center, a effectué samedi dernier, une visite sur le campus de l’établissement à Awae. Accueilli par le directeur général de l’Eiforces, le général de brigade André Patrice Bitote, accompagné de son staff, l’hôte de marque japonais a eu l’occasion d’en apprendre plus sur l’institution, son offre de formation et l’évolution des participants, rapporte Cameroon Tribune.
En effet, apprend-on, depuis 2011, l’Eiforces entretient avec le Japon un partenariat par l’entremise du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud). Depuis sa création en 2008, l’institution a formé à ce jour environ 717 officiers de police et des civils venus de treize pays, en matière de maintien de la paix. Un sujet dont le Pr Hideaki Shinoda est spécialiste depuis plusieurs années. Le centre dont il est le directeur, est en réalité un programme du ministère japonais des Affaires étrangères qui consiste à fournir des formations de paix aux civils.
Cet organisme à but non lucratif mène des activités de développement des ressources humaines et de recherche dans le domaine de la consolidation de la paix. L’hôte de l’Eiforces a par ailleurs effectué le tour du propriétaire. Il s’est ainsi rendu dans la salle des machines, a assisté à une démonstration d’utilisation de drones offerts par le Japon et à des exercices d’escalade et de secourisme par des stagiaires de l’école.
Pour boucler cette tournée, le directeur général de l’Eiforces, en compagnie de l’émissaire japonais, a réceptionné du matériel de sport offert par le Japon à destination des stagiaires de l’établissement. Les responsables de l’institution d’accueil ont profité de cette visite pour présenter quelques-uns des projets à venir.
Créée en 2008 par décret présidentiel, l’Eiforces située à Yaoundé au Cameroun a pour mission de former, entraîner, et perfectionner les Policiers, Gendarmes et Civils du continent africain dans des domaines liés à la sécurité et les opérations de soutien à la paix.
Dans le cadre de son cursus, l’école propose des formations thématiques constituées de séminaires et d’ateliers, un enseignement fondamental et supérieur validés par l’obtention de brevets. 2 coopérants français y apportent leurs expertises, l’un en tant que conseiller du directeur général et responsable de cours tels que le renseignement et membres des différents jury d’examen au profit de l’enseignement et, l’autre comme conseiller technique dans le domaine du maintien de l’ordre.
A cela s’ajoute la venue ponctuelles d’experts policiers et gendarmes de France dans des domaines aussi variés que l’intelligence économique, les dérives sectaires et en matière judiciaire.
Otric N.
Réunis depuis mardi, des experts du Cameroun, du Tchad et de RCA réfléchissent sur les mesures appropriées pour combattre le phénomène.
L’extrémisme violent, ce n’est pas l’affaire des autres. Il vaut mieux le prévenir. C’est la position qu’adoptent le Centre africain d’études internationales diplomatiques, économiques et stratégiques (Ceides) et l’ambassade de Suisse au Cameroun, initiateurs de l’atelier régional de trois jours ouvert hier à Yaoundé.
Une rencontre réunissant des experts venus du Tchad, de République centrafricaine (RCA) et du Cameroun. Des membres du corps diplomatique et des représentations d’organisations de la société civile ont également pris part aux travaux.
Selon Cameroon Tribune, plusieurs facteurs poussent à l’extrémisme violent. Les conditions économiques défavorables dans des villages où les jeunes sont sans formation et sans perspective d’emploi ; les frustrations ressenties par certaines personnes déçues de la résolution de certains litiges et qui voient en la charia une espèce de justice alternative ; l’adhésion à la propagande des groupes extrémistes ; la fermeture des frontières vers d’autres pays pour faciliter les échanges et donc, les activités économiques.
Ce sont là quelques-unes des hypothèses formulées à Maroua en juillet 2018 lors du dernier atelier organisé par le Ceides, apprend-on. La rencontre de Yaoundé permet aux participants de réfléchir ensemble sur les stratégies idoines pour prévenir ce phénomène. Directeur du Centre des hautes études de défense et sécurité au Sénégal, le général Paul Ndiaye opte pour des réponses multidimensionnelles.
Etant donné que les forces de défense et de sécurité sont un maillon essentiel du processus, il propose de recréer le pont entre les forces de défense, les populations, les représentants politiques, et les acteurs de la violence. En plus de renforcer la paix, le dialogue interreligieux et la tolérance. Côté Cameroun Ernest Samuel Christian Ebelle, préfet du Diamaré, s’est fait le porte-voix des mesures économiques, symboliques et coercitives mises en œuvre. A terme, il souhaite aussi réduire la vulnérabilité de la jeunesse et renforcer la formation.
Côté RCA, on est favorable à la prise en compte de la parole des victimes. Les travaux courent jusqu'à demain et devraient aboutir à la formulation de quelques propositions pour prévenir ce phénomène. Hier après le mot de bienvenue du Dr Christian Pout, président du Ceides, les participants ont assisté à une table ronde sur la prévention de l’extrémisme, sous la coordination du Pr. Jean Emmanuel Pondi.
Otric N.