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Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a lancé le 23 mars dernier dans le bassin de production du cacao du Mbam-et-Kim (région du Centre) la distribution de primes aux agriculteurs, en vue de les inciter à produire du cacao de grade 1, très prisé par les chocolatiers et les transformateurs.

 

Le ministre Luc Magloire Marga Atangana indique, « L’opération de paiement effectif de la prime de qualité lancée ce jour par le ministre du Commerce vise 5 239 agriculteurs répartis dans tous les bassins de production du pays pour le compte de la campagne cacaoyère 2017-2018, pour un montant global de 774 025 721 FCFA et un tonnage global de 10 301 766 kilogrammes, soit 70 francs par kilogramme de cacao de grade 1. Le montant des enveloppes des bénéficiaires quant à lui varie entre 11 000 et 1 800 000 FCFA ».

A travers cette prime, le gouvernement est engagé à soutenir les producteurs qui font face à la chute des prix. Selon le directeur général de l'Office national du cacao et du café (Oncc), Michael Ndoping, la prime qualité a été instaurée pour « améliorer les revenus des producteurs, en plus des ventes groupées pour combattre le coxage ». Dans le département du Mbam-et-Kim, ce sont 90 bénéficiaires qui ont reçu 13 millions FCFA, précise des sources dignes de foi.

Cette distribution de primes entre dans le cadre de la concrétisation d’une décision du Chef de l’Etat visant à limiter l’impact de la crise intervenue sur le marché international, au cours de la saison cacaoyère 2016-2017. Une série de mesures a dès lors été adoptée. Il entre autres, de l’instauration d’une prime de qualité aux agriculteurs, l’accélération et le renforcement du programme de construction des centres d’excellence et de traitement post-récolte du cacao, ainsi que la réduction de moitié de la redevance à l’exportation du cacao.

L'on apprend que la distribution de prime qualité s’achève le 27 avril prochain. Tous les bassins de production du cacao du pays sont concernés : le Centre, l’Ouest, le Sud, l’Est, le Littoral, et le Sud-Ouest. Il est donc question pour le Cameroun, quatrième producteur mondial du cacao, de renforcer la qualité de ses fèves très appréciée sur le marché international.

Innocent D H

 

Published in Agro-Industrie

En vue de repartir à la conquête du rang que le Cameroun occupait jadis au classement des leaders mondiaux en termes de production, et dans sa détermination à être un maillon essentiel de la relance, la Société de développement du cacao (Sodecao) a organisé du 20 au 22 mars derniers à Ebolowa, un atelier en vue de l’adoption d’un plan de relance de la cacaoculture.

 

Dans un entretien paru dans les colonnes du quotidien national Cameroon Tribune le mercredi 27 mars 2019, Jean-Claude Eko'o Akouafane, directeur général de cette entreprise, évoque les pistes de sortie de ce marasme et jette un regard optimiste sur l’avenir de la filière.

Au Cameroun le cacao contribue à hauteur de 15% aux recettes d’exportation, représente 2,1% du Pib et constitue la principale source de revenus pour 500 000 à 600 000 familles. Comment expliquez-vous la méforme actuelle de la filière ?

On peut soutenir que ce retournement a son origine dans la crise qui a frappé le pays dans les années 80-90 et qui a conduit aux plans d’ajustement. Lesquels plans ont prôné le désengagement de l’Etat du secteur de production et donc il y a eu un désinvestissement qui a frappé de plein fouet la filière cacao et la Sodecao qui est le bras séculier de l’Etat. Par la suite, des mesures n’ont pas été prises pour corriger cette situation. Nous souffrons d’un sous-investissement dans ce secteur. Ceci a concerné tous les segments de la filière.

Actuellement, nous décrions une absence criarde du matériel végétal de qualité. A l’époque par exemple, le champ semencier de Nkoemvone produisait dans les années 80  à lui seul 1 200 000 cabosses-semences. Aujourd'hui, ce champ qui est le principal champ semencier du Cameroun, produit à peine 60 000 cabosses-semences. L’insuffisance de l’offre en matériel végétal découle de cette situation parce que les autres champs ont subi la même tendance.

Depuis un certain temps, on a cessé le traitement du verger qui a une conséquence mécanique sur la production. Le verger est malade. Le sol n’est plus fertilisé. Le Conseil agricole, faute de ressources humaines, n’existe plus. Voilà le tableau que présente la cacaoculture aujourd'hui. A cause de ce désinvestissement, les investissements n’ont pas suivi. Ce qui fait qu’à ce jour, la cacaoculture est loin d’être attractive. Les bassins de production sont complètement enclavés et la Sodecao elle-même ne dispose plus d’un parc d’engins de nature à résoudre cette situation.

La Sodecao vient de réunir près d’une centaine d’experts à Ebolowa pour adopter un plan de relance de la filière. Quelles sont les mesures qui ont été arrêtées ?

Nous avons identifié les piliers de ce plan de relance qui sont au nombre de trois. Au plan agronomique, il faut résoudre le problème de la faiblesse des rendements qui consiste à accroître l’offre de matériel végétal, mais il faut parallèlement et en même temps résoudre le problème de fertilisation des sols, du Conseil agricole et de protection du verger. En la matière, c’est une démarche holistique qu’il faut. Si vous négligez un seul élément de ce dispositif, tous les efforts sont anéantis.

Il faut également améliorer l’attractivité qui repose sur une remise à niveau de toutes les ressources (humaines, financières et matérielles). L’objectif de ce plan vise à accroître la contribution de la Sodecao dans la production cacaoyère du Cameroun et la vision qui nous anime est de nous orienter vers l’industrie cacaoyère. Il faut arriver à la transformation qui pourra permettre au pays de gagner de la valeur ajoutée, des revenus, des emplois, etc.

Ce plan de relance s’étale sur la période 2020-2027. Au regard de l’urgence de la situation et des enjeux, pensez-vous que le délai de sept ans soit raisonnable ?

Nous sommes dans un secteur particulier. Vous n’ignorez pas les lois de la nature. Une action d'aujourd'hui porte ses fruits dans trois ans. Alors, le délai de sept ans me semble tout à fait raisonnable pour enclencher une action à condition que des moyens suivent. Quant aux sources de financement, nous essayons déjà d’activer nos leviers tels que les partenariats. Nous voulons aller vers les exportateurs pour leur dire que vous pouvez acheter du cacao, vous pouvez produire vous-mêmes du cacao pour améliorer vos marges. Et nous aurons gagné dans le développement de la cacaoculture.

Nous ne louperons aucune occasion de ce genre pour œuvrer dans le sens du développement, mais nous comptons sur l’onction de l’Etat qui est en définitive l’acteur principal de tout ceci. Je crois que l’Etat a tout intérêt à aller vers cette démarche qui viserait à rompre avec une économie de rente, pour créer de la valeur ajoutée, des revenus et des emplois. Nous pensons que l’Etat ne restera pas insensible à cette approche.

Otric N.

Published in Economie

L’atelier se rapportant à la finalisation et à la validation du plan stratégique de la sodecao pour la période 2020-2027, ayant pour visée la redynamisation de la filière Cacao au Cameroun, se tient dans le chef-lieu de la région du Sud depuis ce mercredi.

 

La relance de la production cacaoyère au Cameroun repose, de l’avis des experts, sur plusieurs leviers. Ils sont pour les plus importants,  l’amélioration de l’attractivité de la cacao culture, l’encadrement des producteurs, le désenclavement des bassins de production, le développement des capacités opérationnelles de la sodecao…

Plutôt que l’un ou l’autre ou de favoriser l’un plutôt que l’autre, il s’agit de mettre en musique les éléments précédents en vue d’enrichir le futur document stratégique qui devra permettre à la Sodecao de retrouver ses lettres de noblesse et partant, de favoriser à terme, l’amélioration de la production cacaoyère camerounaise.

Jean-Claude Eko’o Akouafane Directeur Général de la Sodecao envisage en plus la piste de la transformation. « C’est véritablement là la vision de la Sodecao aujourd’hui parce-que nous pensons qu’il faut en finir avec une certaine économie qui consistait à produire pour exporter. Il faut renverser cette tendance commencer à consommer ce que nous produisons mais pour transformer il y’a deux préalables : travailler sur la disponibilisation du matériel végétale et travailler sur la qualité ».

Classé troisième producteur africain après la Côte d’Ivoire et le Ghana et cinquième mondial, le Cameroun dont le potentiel en la matière est loin d’être exploité peine pour diverses raisons à profiter de ses avantages comparatifs dont en particulier la jeunesse de sa population. Cette jeunesse, désintéressée de ces activités, le sort de ceux s’y adonnant n’étant des plus reluisants, il s’en suit un vieillissement inéluctable des plantations induisant une faible productivité des exploitations.

La Cacao culture étant un secteur clé de notre économie, le plan stratégique en cours de finalisation devra permettre à la Sodecao d’être à même de relever les nombreux défis qui plombent la bonne santé de cette filière. En plus de ceux cités au paragraphe précédent, s’ajoute la baisse du budget alloué aux producteurs.

Selon des données de l’ONCC, la production commercialisée de cacao pour la campagne 2017/2018 s’élève à 253 510 tonnes. Une baisse considérable par rapport à celles des campagnes 2015/2016 et 2014/2015 qui elles étaient respectivement de 269 497 et 271 791 tonnes.

La filière mobiliserait environ 600.000 emplois directs et indirects.

Published in Société

Le ministre du Commerce a débattu des problèmes spécifiques avec les acteurs le 14 mars 2019 à Douala, la capitale économique.

 

Les lenteurs dans les procédures portuaires, l’évacuation des produits à partir des bassins de production en saison pluvieuse à cause des pistes impraticables, les problèmes administratifs au niveau de la plateforme dématérialisée, sont autant de difficultés rencontrées par la filière cacao.

Ils ont été débattus jeudi 14 mars 2019 entre le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, et les intervenants dans la chaîne de valeurs cacao (transformateurs, exportateurs, Guichet unique, transitaires, sociétés de contrôle-qualité). Il était question, selon Cameroon Tribune, de voir comment résoudre ces préoccupations pour éviter que le cacao n’arrive en Europe dégradé.

Pour le ministre, ce sont des problèmes qui peuvent trouver des solutions s’il y a une synergie franche entre les différents intervenants. Quelques pistes de solutions ont été proposées. Notamment, la multiplication de rencontres comme celle d’hier pour faire des évaluations, améliorer la qualité des services, faire l’entretien des routes avant le début de la prochaine campagne cacaoyère, mettre sur pied au port, pour 2 ou 3 mois, un couloir spécifique destiné au cacao.

Michael Ndoping, directeur général de l’Office national du caco et du café (Oncc) dira que «le cacao est un bien périssable. Il faut le sortir rapidement. En dehors des solutions proposées, on peut voir avec les entreprises de téléphonie mobile comment améliorer [leur offre, Ndlr] pour que notre plateforme fonctionne de façon optimale».

L’autre temps fort de la visite du Ministre du Commerce à Douala a été la visite du laboratoire central de l’Oncc, encore appelé laboratoire central des filières situé à Akwa. Le Dg de l’Oncc a d’ailleurs fait savoir que sa structure est pleinement engagée dans la démarche qualité. En plus cette nouvelle donne, va permettre d’anticiper sur les défis de la chaîne de valeurs.

Rappelons que le prix du kilogramme de cacao a connu une hausse depuis quelques jours, se négociant à plus de 1000 FCFA, contre une moyenne de 900 FCFA en début mars, selon les données compilées obtenues dimanche auprès du Système d’information des filières (SIF). Sur la base de ces statistiques, le kilogramme de cacao dans certaines localités des grands bassins de production du Centre et du Littoral se négocie à 1050 FCFA, contre 900 FCFA il y a encore deux semaines, ce qui représente une augmentation de 150 FCFA.

Il s’agit de la plus importante hausse de prix depuis le début de l’année, et le deuxième la plus importante depuis l’ouverture de la saison cacaoyère en août 2018, qui a connu des pics en novembre et décembre avec le kilogramme de cacao à 1200 FCFA. Selon toute vraisemblance, en ce début de saison des pluies, des producteurs ont compris la nécessité de s’organiser en coopératives ont engrangé des bénéfices substantiels, étant donné que des « petits conceurs » n’ont pas des moyens pour sillonner des zones rurales pendant la saison des pluies.

Avec une production de près de 300 000 tonnes de cacao l’année dernière, le Cameroun pourrait dépasser cette production cette année, même si l’objectif d’une production de 600  000 tonnes par an pour les deux prochaines années semblent difficiles à atteindre.

Otric N.

Published in Economie






Sunday, 05 June 2022 11:01