Selon une étude menée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco), « l’indice de parité et le décrochage scolaire des filles au secondaire sont préoccupants au Cameroun, tout comme dans certains autres pays africains à l’instar du Togo, du Sénégal et autres ; ce, dans un contexte marqué par différentes formes de violences de genre qui se recouvrent et se renforcent mutuellement, y compris en milieu scolaire ». Des violences qui, selon la même étude, dérivent de normes de genres néfastes ou de relations de pouvoir en défaveur des femmes et des filles, se traduisant par des brimades, insultes, abus physiques, châtiments corporels, harcèlements sexuels et autres formes d’agressions sexuelles de plus en plus omniprésentes au sein, autour et sur le chemin de l’école, à toutes les échelles.
C’est fort de cet état de choses que l’Unesco, dans le cadre du Fonds de solidarité prioritaire (FSP), dénommé « Appui à la Lutte contre les violences de genre en milieu scolaire », exécuté en partenariat avec l’Unicef et Plan International, avec le soutien financier du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la France, accompagne la composante 1 qui porte sur «la réponse du secteur de l’éducation aux violences de genre en milieu scolaire (Vgms) », tant au niveau des curricula, de la formation des enseignants, que du cadre politique, stratégique et de la réglementation. C’est dans cette optique d’ailleurs, faut-il le rappeler, que des professionnels et pédagogues des ministères techniques en charge de l’Education et de la formation des formateurs ont, dans le cadre du forum y relatif, tenu à Mbalmayo, chef-lieu du département du Nyong et So’o, région du Centre, amendé et validé le module de formation des enseignants sur les violences de genre en milieu scolaire au Cameroun.
Après Ebolowa, le chef-lieu de la région du Sud, le tour est revenu à Garoua, la cité capitale du Nord, d’abriter l’atelier de renforcement des capacités des formateurs des formateurs à l’utilisation dudit module. 60 enseignants de la délégation départementale de l’Education de Base de la Bénoué et de l’Ecole normale d’Instituteurs de l’Enseignement général (Enieg) de Garoua ont eu à renforcer leurs capacités dans la prise en compte des violences de genre en milieu scolaire dans les pratiques de classe.
Formation axée sur des thèmes ayant porté, entre autres, sur l’imprégnation et l’appropriation des contenus de Vgms, l’appropriation des modalités d’insertion des contenus Vgms dans les pratiques de classe, l’appropriation de la mise en œuvre des pratiques disciplinaires positives.
Félix Swaboka