Mardi 28 mai, devant les ambassadeurs étrangers à Yaoundé, le ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella a tenté de rassurer sur la volonté du gouvernement de mettre un terme à la crise sociopolitique en zone anglophone, tout en rejetant toute intervention extérieure.
La ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, face aux membres du corps diplomatique accrédité à Yaoundé lors d'une réunion organisée en collaboration avec le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, s’est à donner à un exercice d’explication du mode de gestion de la crise anglophone qui sévit depuis plus de deux ans.
Le ministre a informé les amis camerounais de la situation socio-politique du pays, en particulier de celle observée dans les deux régions anglophones et des incursions de Boko Haram dans la région de l'Extrême-Nord. Lejeune Mbella Mbella, a d'abord tenu à assurer que l'option militaire est à exclure. Mais qu’il s’agissait bien de dialoguer. Selon le ministre des Relations extérieures, ce dialogue est d'ailleurs en cours depuis le déclenchement du conflit en 2016.
Prenant la défense de l'armée, régulièrement montrée du doigt pour des violations des droits humains dans les deux régions, le ministre a tout d’abord félicité la grande muette pour le travail bien fait et a insisté sur le fait que les forces de défense et de sécurité sont mobilisées et déployées sur le terrain pour « la restauration de l'ordre, la préservation de l'intégrité territoriale et la protection des personnes et des biens », face à ce qu'il considère en revanche comme « les exactions des mouvements sécessionnistes et terroristes », porteurs d'un projet « pernicieux d'atteinte à l'intégrité territoriale du Cameroun et au renversement des institutions ». Et a par ailleurs déclaré que les groupes sécessionnistes commettent des actes criminels dans le but de déstabiliser le pays.
L’ancien ambassadeur du Cameroun en France a fait savoir que « la situation qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, bien que préoccupante, n'est pas de nature à menacer la paix et la sécurité internationale ».Une manière d'indiquer que face aux pressions internationales, Yaoundé n'entend pas se laisser dicter une conduite dans la résolution de ce conflit.
Il a affirmé que le gouvernement avait opté pour un dialogue autre qu'une solution militaire au problème, notant que le Premier ministre - chef du gouvernement était dans les régions pour discuter avec les acteurs impliqués. En outre, le président de la République a chargé le gouvernement d'accélérer le processus de décentralisation dans le cadre de la solution du problème.
Danielle Ngono Efondo