Selon les sources policières, les victimes sont pour la plupart originaires des villages de l'Etat de Sokoto, dans le nord du Nigeria. Elles parlent d’une première vague d'attaques contre quatre villages à une cinquantaine de kilomètres de Sokoto, capitale de l'Etat du même nom, dans la nuit de samedi à dimanche, ayant fait des dizaines de morts. Ibrahim Kaoje, le représentant de la police locale dresse le bilan : « Vingt - cinq personnes ont été tuées et beaucoup d'animaux du cheptel ont été dérobés par les assaillants. Nous avons interpellé quatre assaillants… ».
Encouragés peut être par leur premier raid, ces individus se rendent quelques heures plus tard au Nord et s’en prennent aux populations. Un deuxième assaut qui fait 18 morts, relate Umeh Na–Ta’ala, un témoin interrogé par nos confrères de l’AFP : « Nous avons perdu 18 personnes ».
Abdullahi Dantani autre malheureux témoin de la scène macabre renchérit : « Ils ont ouvert le feu au hasard ».
Dès les premières heures de la matinée, Le président Muhammadu Buhari a condamné ces attaques, se disant « choqué et attristé par la mort massive de gens dans les attaques de banditisme qui ont eu lieu samedi dans l'Etat de Sokoto ».
Un communiqué a d’ailleurs été rédigé et publié par la présidence de la République Nigériane : Le président Buhari condamne tout acte de violence et de terrorisme contre les Nigérians innocents.
Dans la même logique, l’Organisation non Gouvernementale a lui aussi commis un document dans lequel les responsables indiquent qu’ « au moins 262 personnes avaient été tuées par des bandits depuis le début de l'année, rien que dans l'Etat du Zamfara. Le gouvernement a déployé 1.000 soldats dans l'Etat en réponse, mais peu de responsables des violences ont été arrêtés ».
Ces gangs criminels, qui ne se revendiquent d'aucune idéologie, mènent régulièrement des raids dans les villages, volant du bétail, brûlant des maisons, pillant de la nourriture et procédant à des enlèvements contre des rançons.
Les Etats de Zamfara, Sokoto, Katsina et Kaduna, au nord d'Abuja, la capitale fédérale, sont le théâtre d'attaques similaires depuis quelques mois.
Les communautés rurales ont formé des milices d'autodéfense pour pallier le manque de policiers ou de militaires dans ces zones difficiles d'accès. Toutefois, ces forces d'autodéfense sont elles-mêmes accusées d'exécutions extrajudiciaires de bandits présumés, ce qui exacerbe les violences.
Le vaste Nigeria est confronté à de multiples défis en matière de sécurité, notamment les attaques du groupe jihadiste Boko Haram et les affrontements inter communautaires entre éleveurs et agriculteurs qui se disputent les terres dans un pays à la démographie galopante.
Nicole Ricci Minyem