Par amour pour leur pays, ils se sont engagés dans cette guerre contre des terroristes et, la nation reconnaissante veut leur rendre un vibrant hommage.
Ils s’appelaient
Maître principal Major Baleng David Bertin
Maître Principal Ajang Fidelis Aduck
Maître Principal Bawe Maurice Nfoa
Maître Kanaga Benjamin
Maître Kiambeh Felix Biambeh
Second Maitre Namoudou Gambo
Quartier Maitre de 2ème Classe Mawoui Jean
Matelot de 1ère Classe Eloundou Arnaud Claude
Matelot 1ère Classe Ngwafor Mohamed
Matelot 2ème Classe Ambeh Abraham Foruwa
Matelot de 2ème Classe Kwamo Jefferson Clinthon
Matelot de 2ème Classe Mathon Ngaman Parfait
Matelot de 2ème Classe Minled Nyobe
Matelot 2ème Classe Minsoko Giresse Armand
Matelot de 2ème Classe Ndiwe Lawrence James
Matelot de 2ème Classe Ngolle Solomon
Tous tombés sous les balles des terroristes de Boko Haram, dans la nuit du 9 Juin au 10 Juin dernier, dans la localité de Darak, Logone et Chari, ils seront décorés à titre posthume de la médaille de vaillance de l’ordre de l’armée.
Un deuil national
Décision prise par le Président de la République, Chef des Forces Armées, qui salue ainsi la vaillance, le courage, l’abnégation, le sacrifice de ces jeunes compatriotes qui, bien que conscients des dangers encourus, ont résolu de défendre l‘intégrité du pays, de protéger leurs concitoyens en intégrant l’armée. C’est pour eux que les drapeaux seront mis en berne ce vendredi, sur l’ensemble du triangle national et au sein des représentations diplomatique à l’extérieur du pays.
Des familles éplorées
« Mes parents, surtout ma mère, n’ont pas vraiment fermé les yeux depuis que cette nouvelle nous est tombée dessus comme une bombe. Alors qu’il était ici en permission, j’ai vu Minlend très très en forme, toujours taquin et, il nous a dit que ses camarades et lui restent vigilants, même si les gens de boko haram semblent avoir abandonné les attaques contre le Cameroun. Mais, leurs chefs leur a demandé de rester sur le pied de guerre, parce que ces individus pouvaient surgir à n’importe quel moment. Je ne savais pas que c’est la dernière fois que je verrais mon frère… », témoigne Annette, l’une des sœurs cadettes du soldat Minlend Nyobe.
Son frère aîné, Gaspard, lui aussi, très abattu dit toute la fierté qu’il éprouve d’avoir eu ce petit frère : « Lorsqu’il arrête ses études et décide d’intégrer l’armée, j’avoue que je n’étais pas content. J’ai essayé de le décourager mais, sa décision semblait déjà irrévocable. Il ne m’a pas laissé un instant de paix, jusqu’à ce que le dossier soit constitué. En l’accompagnant, j’ai vu tous ces jeunes, qui, peut être pas tous par conviction, peut être simplement en quête d’un emploi stable, d’un matricule alignés pour déposer leur dossier. J’avoue que j’ai eu honte d’avoir voulu décourager mon petit frère. Ils étaient tous là, sans ethnie, sans parti politique, sans éprouver la moindre haine envers leurs frères ou sœurs, j’ai simplement vu de jeunes camerounais qui voulaient défendre leur pays. J’espère que la mort de mon frère et celle de ses compagnons va permettre aux uns et aux autres de redéfinir leur priorité, parce que sur le champ de bataille, les balles ne choisissent pas l’ethnie. Je suis fier de Nyobe, je suis fier de ses compagnons… ».
A Yaoundé, la cérémonie prévue au quartier général sera présidée par le ministre délégué à présidence chargé de la défense Joseph Béti Assomo.
Nicole Ricci Minyem