Réunis depuis mardi, des experts du Cameroun, du Tchad et de RCA réfléchissent sur les mesures appropriées pour combattre le phénomène.
L’extrémisme violent, ce n’est pas l’affaire des autres. Il vaut mieux le prévenir. C’est la position qu’adoptent le Centre africain d’études internationales diplomatiques, économiques et stratégiques (Ceides) et l’ambassade de Suisse au Cameroun, initiateurs de l’atelier régional de trois jours ouvert hier à Yaoundé.
Une rencontre réunissant des experts venus du Tchad, de République centrafricaine (RCA) et du Cameroun. Des membres du corps diplomatique et des représentations d’organisations de la société civile ont également pris part aux travaux.
Selon Cameroon Tribune, plusieurs facteurs poussent à l’extrémisme violent. Les conditions économiques défavorables dans des villages où les jeunes sont sans formation et sans perspective d’emploi ; les frustrations ressenties par certaines personnes déçues de la résolution de certains litiges et qui voient en la charia une espèce de justice alternative ; l’adhésion à la propagande des groupes extrémistes ; la fermeture des frontières vers d’autres pays pour faciliter les échanges et donc, les activités économiques.
Ce sont là quelques-unes des hypothèses formulées à Maroua en juillet 2018 lors du dernier atelier organisé par le Ceides, apprend-on. La rencontre de Yaoundé permet aux participants de réfléchir ensemble sur les stratégies idoines pour prévenir ce phénomène. Directeur du Centre des hautes études de défense et sécurité au Sénégal, le général Paul Ndiaye opte pour des réponses multidimensionnelles.
Etant donné que les forces de défense et de sécurité sont un maillon essentiel du processus, il propose de recréer le pont entre les forces de défense, les populations, les représentants politiques, et les acteurs de la violence. En plus de renforcer la paix, le dialogue interreligieux et la tolérance. Côté Cameroun Ernest Samuel Christian Ebelle, préfet du Diamaré, s’est fait le porte-voix des mesures économiques, symboliques et coercitives mises en œuvre. A terme, il souhaite aussi réduire la vulnérabilité de la jeunesse et renforcer la formation.
Côté RCA, on est favorable à la prise en compte de la parole des victimes. Les travaux courent jusqu'à demain et devraient aboutir à la formulation de quelques propositions pour prévenir ce phénomène. Hier après le mot de bienvenue du Dr Christian Pout, président du Ceides, les participants ont assisté à une table ronde sur la prévention de l’extrémisme, sous la coordination du Pr. Jean Emmanuel Pondi.
Otric N.
Les descentes qu’il a faites le mardi 26 mars 2019 dans les marchés de Mokolo, Acacias et Mvog Mbi, lui ont permis de noter que les prix de vente du poisson continuent d’être différents d’une étale à une autre, d’une poissonnerie à une autre. Certains commerçants pris en flagrant délit ont tenté bien que mal de se défendre. « Nous achetons au prix du détail, nous souhaitons qu’on fixe des prix pour des grossistes et des détaillants. Ainsi notre activité pourra vivre. Nous sommes asphyxiés. Ces prix que nous fixons ; c’est juste pour avoir de quoi nourrir nos familles. Nous ajoutons 25 F ou 50 F pour un petit bénéfice. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous le faisons », explique l’un des vendeurs dans les colonnes du quotidien Le Jour N°2900.
Du côté de la vente du riz le constat est le même. Les prix diffèrent d’un point de vente à un autre. Ils ne sont guère conformes aux prix arrêtés qui sont les suivants. 25% brisure en ce qui concerne la ville de Yaoundé devraient coûter 350 FCFA le kilogramme et 330 FCFA pour Douala. Pourtant, 05% brisure coûte 425 FCFA le kilogramme à Yaoundé. Le simple riz thaïlandais 5% doit être vendu à 390 FCFA le kilogramme. Les prix seront ajustés dans les autres localités et ils devront intégrés les frais de transport.
Luc Magloira Mbarga Atangana le ministre du Commerce a indiqué qu’au vu de ce qu’il a observé lors de ces différentes descentes, les commerçants et les opérateurs des filières poissons et riz disposent de cinq jours pour se conformer aux tarifs arrêtés. Il a par ailleurs ajouté que les clients ne sont pas tenus d’acheter ces produits de consommation si les prix de vente ne sont pas conformes à ce qui a été établi. Il a souligné que des équipes de contrôle seront envoyées sur le terrain pour se rassurer du respect de ce qui a été arrêté.
« Ce que je voudrais dire à l’adresse des consommateurs, c’est la détermination des pouvoirs publics à faire respecter le prix sur les marchés. Le gouvernement n’a pas imposé les prix, il a négocié avec les opérateurs des filières. Et quand on prend un engagement, on le respecte. Nos concertations ont pris en compte les intérêts des consommateurs sans étouffer les opérateurs économiques qui, par ailleurs, ont des charges. A partir du moment où nous sommes arrivés à cet équilibre, il n’y a aucune raison pour que, après cela, les gens pensent qu’ils peuvent se permettre de ne pas appliquer ce qui a été arrêté. Ces prix s’imposent à tout le monde », a-t-il déclaré au terme de ses descentes.
Liliane N.
C’est à cette conclusion que sont parvenus les experts installés dans certains centres hospitaliers de Yaoundé, à l’instar de l’hôpital central, l’hôpital militaire et l’hôpital de district de la Cité Verte qui ont rendu leur copie il y’a quelques jours, dans la ville aux sept collines.
A cette occasion, le directeur adjoint de Unitaid, Dr Philippe Duneton a précisé que : « cette étude est la toute première du genre à apporter des données comparatives sur l’utilisation du dolutégravir par des personnes vivant avec le VIH dans les pays à faibles ressources, tel le Cameroun. Uintaid attache beaucoup d’importance à ce partenariat avec l’ANRS et l’OMS qui contribuera à accélérer l’accès aux meilleurs traitements ».
L’étude New Antiretroviral and Monitoring Strategies in HIV-infected Adults in Lowincome countries est menée sur près de six cent patients, infectés par le VIH Sida. Ces derniers n’ont jamais été soumis au traitement sous anti rétroviraux. L’objectif poursuivi est de comparer l’efficacité, la tolérance et le coût de deux traitements d’antirétroviraux de première intention à base d’efavirenz 400 mg ou de dolutégravir. Conduite par l’ANRS et coordonnée par le Dr Charles Koanfack de la Faculté de médecine de l’Université de Dschang et le Pr Eric Delaporte de TransVIHM, Université Montpellier, IRD, Inserm, Montpellier I. Elle bénéficie d’un cofinancement de l’ANRS et Unitaid
Deux ans après son lancement, les résultats de l’étude Antiretroviral and Monitoring Strategies in HIV-infected Adults in Lowincome countries qui va s’achever en 2021, montrent la non- infériorité du traitement à base de Dolutegravir par rapport au traitement à base d’Efavirenz 400.
Le suivi des patients dans les pays du Sud, amènent les chercheurs à penser que le traitement de première ligne à base de Dolutégravir est une bonne alternative à l’Efavirenz. Les dernières recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, publiées en 2018, préconisent d’ailleurs, un traitement de première ligne, pour l’infection par le VIH à base de Dolutegravir (DLG) à l’exception des femmes prévoyant une grossesse, et d’un traitement alternatif à base d’Efavirenz (EFV) 400.
Cependant, il n’existait jusqu’alors aucune donnée comparant ces deux molécules, dans le contexte particulier des pays à ressources limités. L’étude ANRS NAMSAL menée à Yaoundé, au Cameroun, a prouvé leur efficacité, auprès patients qui ont accepté de se soumettre au test.
Coordonnée par Charles Kouanfack et Éric Delaporte et est Co -financée par UNITAID et l’ANRS, l’étude dont il est question ici soumet le malade à quarante huit semaines de traitement. On parle de 74.5% pour ceux qui bénéficient du bras DLG et de 69% des patients du bras EFV, qui présentent moins de 50 copies virales par ml de sang. Ainsi, le traitement à base de DLG est non inférieur au traitement à base d’EFV400. La différence observée entre les deux traitements n’est pas suffisamment significative pour établir une supériorité de l’un par rapport à l’autre.
Contrairement aux pays du Nord, où un contrôle de la charge virale des patients suivis est effectué plusieurs fois par an, au Cameroun, les capacités limitées des laboratoires ne permettent ce contrôle qu’une fois par an. Ce suivi sous-optimal complique la détection des échecs thérapeutiques. Il est de ce fait, primordial d‘avoir un traitement conséquent, apte à présenter un faible taux d’échecs et qui par ailleurs, est peu sensible à l’émergence des mutations de résistance. C’est ce qui justifie le choix du DLG qui est une alternative de choix, tel que l’explique le Dr Éric Delaporte : « Dans le cas des patients présentant un fort taux de virus dans le sang à l’initiation du traitement on observe quel que soit le traitement prescrit (DTG ou EFV), la persistance d’une faible réplication virale. De ce fait, il est important de pouvoir suivre à long terme les patients initiant un traitement à base de Dolutegravir afin de vérifier la non-survenue de mutations de résistance à cette molécule».
Nicole Ricci Minyem
C’est connu, rien n’arrête l’eau sur son passage. Une parfaite illustration de cette lapalissade est le nombre de tombes qui devront lui céder passage pour que soit convenablement approvisionnée en eau potable, la ville de Yaoundé. Dans un pays où la sépulture est plus que sacrée…
Bien que ce ne soit une première et qu’ici, l’on subodore un souci de réduction des coûts, de toute évidence, l’amélioration de la desserte en eau potable de la cité capitale aura prévalu sur le respect dû aux morts. C’est tout de même 1595 tombes dans l’emprise du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé (Paepys) qui seront déplacées.
Bien entendu, ceci ne sera pas sans rapporter aux ayant-droits, quelques liasses de billets de banque en guise de mouchoirs, pour essuyer les larmes qui couleront certainement à flot lors des ré-enterrements de leurs chers disparus. Snif !
La calculette sortie, ce n’est pas moins de 300.000 francs CFA que recevront par sépulture, les familles dont les tombes sont situées le long du tracée de ce projet qui part du fleuve Sanaga, plus précisément de la station de prise d’eau à Nachtigal pour le réservoir d’eau potable de Ndindan, à Yaoundé.
L’appel d’offre national relatif à ces travaux a été lancé le 18 mars dernier par Dieudonné Ombala, Directeur général du projet. Sont concernés par le lot 1 de ce marché, les arrondissements de Batchenga et d’Obala, dans le département de la Lekié. Ici, ce sont 1176 tombes dont 439 aménagées et 737 non aménagées qui seront déplacées. Le coût de l’opération est de 352,8 millions FCFA. Le lot 2 concerne les arrondissements de Soa et Yaoundé I. Dans ces deux circonscriptions, 419 tombes seront déplacées, dont 219 aménagées et 200 non aménagées. Le coût prévisionnel de l’opération est de 125,7 millions FCFA. Ceci fait un total de 478,5 millions FCFA pour 1595 tombes.
La participation à cet appel d’offres est ouverte aux entreprises de droit camerounais installées au Cameroun et expérimentées dans la réalisation de déplacement de tombes. La remise des offres est fixée au 25 avril 2019.
Pour rappel, le Paepys qui est financé par Eximbank China à hauteur de 399 milliards de francs CFA et exécuté par l’entreprise chinoise Sinomach, en était, à fin septembre 2018, selon le Ministre de l’eau et de l’énergie (Minee), à un taux d’avancement global des travaux de 30%.
Selon les prévisions, ce projet apportera dans sa phase initiale un complément de 300 000 m3/j, puis 400 000 m3/j dans la phase d’extension. Toute chose qui permettra sans aucun doute de résorber le déficit en eau de la ville de Yaoundé et ses environs.
L’échange a été particulièrement long jeudi dernier entre le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute et le Dr Ivor Richard Fung, le directeur adjoint du bureau chargé du désarmement auprès des Nations unies. Environ une heure. Ce qui traduit sans doute l’intérêt des sujets abordés.
« Nous avons échangé sur la présidence du Cameroun qui a été élu à l’issue de la première Conférence des Etats-parties à la Convention de Kinshasa sur le contrôle des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale », a indiqué l’hôte du chef du gouvernement.
Sujet sensible, s’il en est, car les travaux tenus à Yaoundé du 11 au 13 juin 2018 à l’issue desquels notre pays a été désigné pour mener la bataille contre la circulation de ces engins qui sèment la mort ont été formels: ce sont 10 millions d’armes légères qui circulent dans la sous-région.
Une arme légère, par opposition à une arme lourde, est une arme qui peut être transportée et utilisée par un seul individu, sans que l'utilisation d'un support, tel un trépied, soit indispensable. Appartiennent à cette catégorie notamment les armes individuelles comme les pistolets, les pistolets-mitrailleurs, les fusils (fusils à pompe, d'assaut, de précision…) et les mitrailleuses légères.
Celles-ci sont des instruments de violence, d’instabilité et de déstabilisation socio-politique. « Nous avons échangé sur les différents mécanismes et activités qui doivent être mis en place pour soutenir la présidence du Cameroun qui doit durer deux ans », a poursuivi le Dr Fung. La rencontre, qui s’est tenue dans la capitale camerounaise l’année dernière, a abouti sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler la « Déclaration de Yaoundé » sur le flux illicite des armes légères et de petit calibre.
Sur la base de celle-ci, le Cameroun est appelé à gérer, diriger et organiser toutes les conférences qui ont trait aux armes illicites. Pour le haut responsable onusien reçu hier par le Premier ministre, il était question, au cours de cet échange, de « voir comment le Cameroun peut continuer à montrer l’exemple dans la sous-région, surtout au moment où il assure la présidence de la mise en œuvre de la Convention de Kinshasa ».
La Convention, adoptée en avril 2010, a été ratifiée par le Cameroun en 2015. A cela, notre pays a ajouté de nombreux autres instruments internes pour lutter contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre.
Otric N.