Le sujet était au menu d’une audience jeudi dernier aux services du Premier ministre. Le directeur adjoint du bureau chargé du désarmement, Ivor Richard Fung, a évalué avec Joseph Dion Ngute, la mise en œuvre de la Déclaration de Yaoundé sur le contrôle de l’utilisation des armes légères.
L’échange a été particulièrement long jeudi dernier entre le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute et le Dr Ivor Richard Fung, le directeur adjoint du bureau chargé du désarmement auprès des Nations unies. Environ une heure. Ce qui traduit sans doute l’intérêt des sujets abordés.
« Nous avons échangé sur la présidence du Cameroun qui a été élu à l’issue de la première Conférence des Etats-parties à la Convention de Kinshasa sur le contrôle des armes légères et de petit calibre en Afrique centrale », a indiqué l’hôte du chef du gouvernement.
Sujet sensible, s’il en est, car les travaux tenus à Yaoundé du 11 au 13 juin 2018 à l’issue desquels notre pays a été désigné pour mener la bataille contre la circulation de ces engins qui sèment la mort ont été formels: ce sont 10 millions d’armes légères qui circulent dans la sous-région.
Une arme légère, par opposition à une arme lourde, est une arme qui peut être transportée et utilisée par un seul individu, sans que l'utilisation d'un support, tel un trépied, soit indispensable. Appartiennent à cette catégorie notamment les armes individuelles comme les pistolets, les pistolets-mitrailleurs, les fusils (fusils à pompe, d'assaut, de précision…) et les mitrailleuses légères.
Celles-ci sont des instruments de violence, d’instabilité et de déstabilisation socio-politique. « Nous avons échangé sur les différents mécanismes et activités qui doivent être mis en place pour soutenir la présidence du Cameroun qui doit durer deux ans », a poursuivi le Dr Fung. La rencontre, qui s’est tenue dans la capitale camerounaise l’année dernière, a abouti sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler la « Déclaration de Yaoundé » sur le flux illicite des armes légères et de petit calibre.
Sur la base de celle-ci, le Cameroun est appelé à gérer, diriger et organiser toutes les conférences qui ont trait aux armes illicites. Pour le haut responsable onusien reçu hier par le Premier ministre, il était question, au cours de cet échange, de « voir comment le Cameroun peut continuer à montrer l’exemple dans la sous-région, surtout au moment où il assure la présidence de la mise en œuvre de la Convention de Kinshasa ».
La Convention, adoptée en avril 2010, a été ratifiée par le Cameroun en 2015. A cela, notre pays a ajouté de nombreux autres instruments internes pour lutter contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre.
Otric N.