Dans une vidéo publiée lundi sur internet en français et en anglais en guise de déclaration à la proclamation de victoire de Paul Biya, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) continue de réclamer sa victoire à la présidentielle 2018.
«Nous rejetons solennellement et catégoriquement ces résultats fabriqués et refusons de reconnaître la légitimité du chef de l'Etat», a réagi Maurice Kamto, officiellement deuxième avec 14,23% des voix. L'opposant, qui revendique la victoire depuis le lendemain du scrutin, annonce des scores différents: 39,74% contre 38,47% pour Paul Biya selon ses chiffres «consolidés» contenus dans un «document que nous mettrons à la disposition du public».
Rappelons que les avocats de Maurice Kamto avaient dénoncé des «fraudes massives» et des cas présumés d'irrégularités, preuves à l'appui, la semaine dernière devant le Conseil constitutionnel.
Maurice Kamto dénonçait: la répartition tardive et inégale des sommes prévues pour la campagne électorale (15 millions de Francs CFA); l’accaparement par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais de tous les espaces d’affichages réservés à la campagne; la publication tardive de la liste des bureaux de vote.
Mais aussi le refus d’Elecam de retirer les bulletins de vote d’Akere Muna des bureaux de vote après son ralliement avec Maurice Kamto ; le votes multiples des militaires dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest n fronde contre le régime de Paul Biya depuis deux ans; l’expulsion des représentants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun dans certains bureaux de vote. Le Conseil constitutionnel a jugé que ces griefs n’ont pas été suffisamment justifiés.
«Nous utiliserons tous les moyens de droit pour faire rétablir la vérité des urnes», a fait savoir Maurice Kamto dans une interview à France 24, ajoutant: «Je ne peux pas reconnaître les résultats qui proclament vainqueur celui qui n’a pas gagné».
Le professeur Joseph Owona, enseignant chevronné en droit, est remonté contre son ancien étudiant Maurice Kamto qui s’est autoproclamé vainqueur de la présidentielle au lendemain du scrutin.
«Je suis atterré. C’est mon brillant étudiant, également un brillant collègue. Alors, j’ai une chose à dire qui de mon avis est très simple. Le politicien a déshabillé l’agrégé. Pourquoi ? Parce que Maurice Kamto n’aurait pas dû faire cela. Je le connais bien et je vous dirais que j’ai des liens assez spéciaux avec lui», a-t-il déclaré la semaine dernière dans une interview à Canal 2 International.
Le professeur Joseph Owona s’appuie sur les arguments de la Constitution suivants: «Convoquons la constitution, article 48: la cour constitutionnelle est juge de la régularité des élections parlementaires, présidentielles et les consultations référendaires. Elle proclame seule les résultats. Convoquons un autre article de la constitution, article 2: le peuple camerounais exerce la souveraineté nationale. Il l’exerce par l’intermédiaire des élections, de ses représentants, du président de la République élu, par l’intermédiaire des consultations référendaires, par l’intermédiaire des élections et on dit aucun individu ni aucune fraction du peuple ne peut s’en attribuer l’expression».
Otric N.