Garga Haman Adji accuse Maurice Kamto d’avoir plagié le programme politique de son parti l’Alliance pour la Démocratie et le Développement.
Le 24 mai 2021, l’homme politique Garga Haman Adji est passé sur les antennes de la chaîne de télévision Bnews 1, dont le Directeur général est le journaliste Ernest Obama. Au cours de son entretien avec le journaliste, il a laissé entendre que Maurice Kamto le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a copié le programme de sa formation politique dénommée Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADD).
«Je m’excuse, Kamto va me suivre, mais il est venu ici prendre mon programme. Quand il créait son parti, cela veut dire qu’il est venu après moi, il m’a réclamé sous la conduite d’Haman Mana, votre confrère, pour dissimuler qu’il veut adhérer à l’ADD et qu’il lui faut les documents. Il disait: «vraiment votre parti m’intéresse, mais je manque la documentation. Et moi, statuts par ici, programme national par là…Et comme par hasard, tout professeur agrégé qu’il est, il a oublié de lire la dernière page de mes bouquins qui sont imprimés par les grandes éditions qui sont basées à Tsinga. Et il est parti amener son programme farfouillé chez le même éditeur qui est décédé. Celui-ci me dit: «mais j’ai un problème, est-ce qu’on peut se voir ?» Il vient et m’en parle je lui dis: «va imprime, il va s’emmêler les pédales» Et comme par hasard un jour je me suis filmé avec mon éditeur qui est devenu aussi l’éditeur de Kamto», a raconté Garga Haman Adji.
A la question de savoir s’il peut justifier cette accusation, Garga Haman Adji demande à ce qu’une comparaison des programmes politiques du MRC et de l’ADD soit faite. Il précise que celui de son programme politique est disponible depuis l’année 2004.
«Si vous êtes quelqu’un qui sait analyser, allez prendre le peu de programmes et de statuts qu’il a et vous le lisez. Le mien a été imprimé en 2004. Le sien c’est après. Demandez aux grandes éditions. Il est venu normalement avec une telle ouverture d’accueil et de visite. J’aurais pu le revoir une autre fois, je ne l’ai revu qu’à la veillée mortuaire de feu Yontcha Jacques. Je ne lui en ai jamais parlé. Chacun sait ce qu’il y a derrière», a-t-il déclaré.
Liliane N.
Ce sujet est l’un des axes majeurs abordé lors de l’interview que le président de l’Alliance pour la Démocratie et le Développement a accordé au quotidien « Mutations », dans sa parution de ce lundi. Au-delà de ce sujet, l’homme politique a répondu aux questions portant notamment sur la mise en œuvre effective de la Loi promulguée en 1996 portant déclaration des biens ; les qualités que doit avoir un candidat qui aspire à gouverner le Cameroun…
- Le Cameroun a fêté, le 18 janvier dernier, le 25e anniversaire de la Constitution en vigueur. Quelle évaluation faites-vous de la mise en œuvre de cette loi fondamentale promulguée en 1996 ?
Pour que vous ayez une idée d’une telle évaluation, il faudrait un élément de comparaison. Faudrait-il pour ce faire remonter aux Constitutions antérieures à celle de 1996 ? A celle du 4 mars 1960 ou du 20 mai 1972 par exemple ?
Entre celles-ci et la Constitution de 1996, ou depuis cette dernière à nos jours, quelles sont les réussites ou les carences qu’aurait enregistrées notre pays ? Je pourrais alors parcourir au moins trois filières constitutives de la souveraineté nationale. Au plan sécuritaire, en 1960 nous assistions à la fin du maquis, même si le dernier combattant n’avait été exécuté qu’en janvier 1971.
Depuis lors, bon an mal an, le Cameroun a traversé une période de paix et de développement jusqu’en 2016. C’est alors que s’est déclenchée une forme de terrorisme fondée sur des revendications à fond sécessionniste.
Alors que de 1955 à 1960 le maquis se justifiait pour l’accession à l’indépendance, depuis 2016 c’est plutôt une partie de Camerounais devenus « indépendants » qui cherchent à se séparer de l’autre partie de la fratrie.
Comment donc comprendre que ceux-là même qui avaient choisi de se réunir au prix du sang en soient arrivés à se battre entre frères et non plus contre les colons, pour que les uns se séparent des autres.
Voici ce qui me semble être un premier élément paradoxal de comparaison. Le second élément de comparaison tire sa source de la manière de structurer l’Etat dans la répartition des responsabilités entre ses composantes. Jusque-là, cela semble avoir marché.
Mais la Constitution de 1996 a semblé avoir inopportunément oublié les effets historiques de l’évolution politique du Cameroun, en y substituant tout simplement la décentralisation (administrative) qui n’est qu’un mode administratif de gestion alors que le fédéralisme consiste quant- à-lui en la responsabilisation autonome exclusive des citoyens de leur entité territoriale propre.
Ainsi, a-t-on détruit un idéal par ici sans en créer un espoir par-là. Toutes ces divergences ont mis sous l’éteignoir les fondements basiques négociés de la réunification du « Cameroun Oriental et du Cameroon Occidental », lesquels étaient à même d’empêcher que l’un ne phagocyte l’autre, ni sur le plan culturel, ou traditionnel, ni sur le plan politique et du vivre ensemble.
- La corruption et les détournements de fonds demeurent des fléaux préoccupants au Cameroun. Comment comprendre la non application de l’article 66 de la Constitution qui consacre la déclaration des biens pour tout gestionnaire au début et à la fin de son mandat, 25 ans après la codification de cette disposition ?
L’initiation de l’article 66 n’est pas partie de néant ; c’est parce que l’on a constaté que la corruption régnait en maître dans ce pays. Il suffit d’aller à Kondengui et de compter les prédateurs présumés qui y sont.
Aussi longtemps que nous n’aurons pas une autre conception du pouvoir que le vol, nous n’irons nulle part. On ne peut pas avoir prévu l’article 66 pour ne pas l’appliquer. Il y a certainement des hics qui empêchent son application.
Comment un fonctionnaire ou un opérateur « économique » peut-il quant à lui, partir de rien pour subitement devenir milliardaire sinon par le vol ou le détournement de biens publics ?
Et si l’application de l’article 66 de la Constitution de 1996 tarde à être effective, c’est qu’il existe dans le système des "Personnalités" bien placées pour en bloquer la réalisation. Rien ne devrait empêcher de créer et de mettre en place des commissions chargées de finaliser cette volonté supposée être politique.
En vérité, la non-application de l’article 66 de la Constitution est une preuve par neuf que notre pays est pourri. C’est une honte, assimilable à un crime contre l’humanité.
- Dans une interview accordée à la BBC avant la présidentielle 2018, vous déclariez : personne n’est plus compétent que moi pour diriger le Cameroun. Votre conviction reste-t-elle intacte ?
Je l’ai bien dit et je le maintiens. Car pour ce qui est de la maîtrise des rouages de l’Etat et de la gestion des affaires aussi bien publiques que privées, personne au Cameroun ne réunit plus d’expériences heureuses que moi. J’ai tenu avec succès de hautes fonctions de direction et d’audit, de secrétaire général de ministère, d’administrateur Directeur général de Banque, de ministre d’un département de souveraineté.
Mes stages à Electricité de France, à la Caisse centrale de coopération économique, etc., à la Banque de Boston en disent long. Je crois avoir convaincu tous mes patrons par ma compétence, mon dévouement et mon intégrité à toute épreuve.
N.R.M
Leur expérience ne les a pas servis.
Ils étaient tous les deux des habitués de l’élection présidentielle. Cependant aux côtés des nouveaux candidats comme Serge Espoir Matomba du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS), Cabral Libii d’Univers, Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et Franklin Afanwi Ndifor du Mouvement citoyen national du Cameroun (MCNC), ils ont fait des scores classés parmi les plus mauvais de cette élection présidentielle. Garga Haman Adji président national de l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADD) est sixième avec 1,55% de suffrages exprimés. Et Adamou Ndam Njoya président-fondateur de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) est cinquième avec 1,73% de voix récoltées.
GARGA HAMAN ADJI
Dans presque tous les plateaux télévisés où il est passé, Garga Haman Adji candidat à la Présidentielle pour la troisième fois, a indiqué qu’il était le plus intelligent des neuf personnes en course pour Etoudi. Interviewé le 26 septembre 2016 par notre confrère BBC Afrique, Garga a déclaré «je ne vois pas qui est mieux formé, plus compétent ou qui a plus d’expérience que moi. Il n’y en aura pas pendant ma vie». L’homme politique âgé de 74 ans a toujours vanté son économie humaniste, durant les périodes d’avant et durant la campagne électorale. Pour mettre sur pied ce concept, Garga s’est inspiré de Karl Marx et du général De Gaulle. Avec ledit concept les employés peuvent entrer dans le capital des entreprises pour lesquelles ils travaillent. Et celui-ci leur garantira une «juste rétribution des profits». Le président de l’ADD a indiqué pouvoir éradiquer le chômage par l’agriculture, en reproduisant des modèles tels que ceux observés dans l’ancienne URSS.
Toutefois on a constaté à la grande surprise, qu’il a été moins présent sur le terrain durant la campagne électorale. Après la descente de ses militants dans la ville de Ngaoundéré le 23 septembre 2018 soit un jour après le lancement officiel de ladite campagne, Garga a été plutôt très discret par la suite. Au marché de Bamyanga les commerçants avaient indiqué que le fief était acquis à la cause de Garga Haman Adji. Et de ce fait il n’avait nul besoin de battre campagne dans le coin. Ils avaient affirmé qu’ils voteraient pour lui comme en 2011. Lors de la Présidentielle de 2004, il avait obtenu 140 372 voix soit 3,73% des suffrages exprimés. Et en 2011, son résultat était presque le même, soit 3,21% des suffrages exprimés et il était classé troisième.
ADAMOU NDAM NJOYA
Ses problèmes de santé ont été mis en avant pour justifier son absence sur le terrain de conquête des électeurs. Le président national de l’UDC n’a pas été vu à Elections cameroon pour le dépôt de son dossier de candidature. Il n’a non plus été vu en campagne, encore moins dans des meetings. C’est son épouse aux côtés des militants du parti qui se sont activés sur le terrain de façon silencieuse. Il a été dit que l’UDC préfère l’approche de la propagande de personne à personne. Les militants ont déclaré que leur candidat jouissant déjà d’une certaine expérience des élections présidentielles au Cameroun, n’avait plus besoin de faire des apparitions publiques filmées et retransmises par les médias. «Au-delà du candidat ce sont d’abord ses idées qu’on accepte. C’est le projet de société qui motive à choisir X plutôt que Y. Adamou Ndam Njoya est déjà connu, nous ne faisons que rappeler aux populations ses idéaux», a déclaré Jean Claude Soptieu membre du bureau politique de l’UDC.
A titre de rappel Adamou Ndam Njoya était à sa quatrième tentative. En 2011 il a fait un score de 1,73% avec 83 860 voix récoltées. En 2004 il a eu un pourcentage de 4,5 % et en 1992, il était quatrième.
Liliane N.
Le candidat de l’Alliance pour la démocratie et le progrès condamne fermement l’auto proclamation des résultats du scrutin du 7 octobre 2018.
Garga Haman Adji n’a pas tardé de réagir suite à la déclaration de Maurice Kamto, candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) qui s’est auto proclamé vainqueur de l’élection présidentielle 2018. «J’ai suivi à travers les réseaux sociaux, les gens qui sont tellement pressés de devenir Président de la République. Il constate qu’ils ne peuvent pas le devenir et ils prennent les devant en s’auto proclamant Président de la République. Et si c’était aussi facile, il y aurait autant de Président de la République que de camerounais. C’est-à-dire que nous aurions 22 millions de républicains. Quand même qu’on soit un peu plus sérieux. Quand on se permet même d’oser de devenir candidat à la Présidence, c’est qu’on est présumé être sérieux», a déclaré celui qui s’est présenté pour la troisième fois, à l’élection présidentielle.
Le président national de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADD) pense que tous les candidats de cette présidentielle y compris Paul Biya, doivent respecter la loi. La loi qui stipule que, le Conseil constitutionnel est la seule instance habileté à proclamer les résultats. Soit 15 jours après le vote. Pour lui les leaders politiques doivent donc respecter la loi et prêcher par le bon exemple. «Je m’adresse particulièrement aux deux d’entre eux qui sont en train de créer des troubles. Moi c’est la troisième fois que j’y vais et je reste toujours dans la légalité complète la plus complète. Il ne s’agit pas de montrer les gros bras, où l’intelligence artificielle dans les réseaux sociaux pour dire qu’on est le Président de la République mais des réseaux sociaux, c’est ridicule», a-t-il ajouté.
Prônant le respect de la paix, valeur qui régit et caractérise le Cameroun, Garga Haman Adji appelle à être sérieux. «Soyons sérieux mes amis, soyons sérieux mes frères. Notre pays a besoin de la tranquillité et c’est la seule chose que ce pays montre et montre encore davantage. Même le Président Biya je ne veux pas qu’il s’autoproclame Président avant les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. Même le Président Biya il est jusqu’à la proclamation des résultats de manière officielle par l’organe chargé de le faire. Nous devons être légaux, nous devons montrer des exemples et nous devons prêcher par l’exemple et non par les bagarres de rue», a-t-il déclaré Garga Haman Adji.
Pour rappel le 8 octobre 2018, Maurice Kamto a convoqué la presse nationale et internationale à prendre part à une conférence de presse. Au cours de cette conférence, il a déclaré qu’il est le vainqueur de la présidentielle 2018. Et il a invité Paul Biya à céder pacifiquement le pouvoir. Une déclaration qui a suscité les sorties des membres du gouvernement, des hauts cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir. Tous condamnent la sortie de Maurice Kamto et appelle le peuple camerounais à plus de vigilance.
Liliane N.