Dans la lettre ouverte qu’il a adressée au Député Cabral Libii, le prêtre jésuite Ludovic Lado indique que cette demande est aussi pour sa camarade de parti, l’Honorable Nourane Foster.
L’Assemblée nationale du Cameroun compte 180 Députés. De ces 180 Députés, le prêtre jésuite Ludovic Lado a décidé d’interpeller deux élus de la nation via une lettre ouverte. Ces élus sont Cabral Libii et Nourane Foster du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). Le prêtre leur demande de ne pas se servir de l’allocation qui leur sera faite pour s’acheter leur voiture de fonction. Il leur propose de s’en servir plutôt pour équiper nos hôpitaux en couveuse. Le choix porté sur eux n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit d’un choix pensé et qui s’explique par le fait qu’ils sont les nouveaux entrants à l’Assemblée nationale, la deuxième chambre du Parlement.
« Je vous cible particulièrement parce que vous êtes nouveaux à l’Assemblée nationale. J’ignore les raisons qui vous ont poussé à faire la politique mais j’ose espérer que vous ferez la politique autrement, une politique centrée non pas sur les élus mais sur le bien du peuple », a écrit le prêtre jésuite dans sa lettre ouverte.
Le père Ludovic Lado assigne aux Députés Cabral Libii et Nourane Foster la mission de porter à la chambre basse du Parlement le plaidoyer axé sur l’équipement des hôpitaux en couveuses. Il leur demande de plaider afin que le budget alloué pour l’achat des véhicules de fonction des Députés soit réorienté pour cette cause.
« L’occasion vous est donnée de faire la différence en menant une campagne au niveau de l’Assemblée nationale pour que les 4 milliards et plus initialement destinés à l’équipement des Députés soit réorientés vers l’équipement de nos hôpitaux en couveuses », a écrit le père Ludovic Lado.
L’Honorable Nourane Foster d’une certaine façon a suivi la demande du prêtre. Elle a pris une décision qui devrait réjouir ce dernier. Car elle a décidé de renoncer à sa voiture de fonction pour user des fonds dans la lutte contre le Coronavirus.
Liliane N.
La camarade de parti et de chambre du Parlement de Cabral Libii, Nourane Foster affirme qu’elle préfère user les fonds pour l’acquisition de sa voiture de fonction, dans la lutte contre le Coronavirus.
L’Honorable Nourane Foster du Parti Camerounais pour la Réconciliation nationale (Pcrn) ne compte pas user du budget qui lui sera alloué pour s’octroyer sa voiture de fonction, comme le prévoit la réglementation. L’une des "bleus" de l’Assemblée nationale a choisi de diriger ce budget dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus, qui a déjà fait de mi-mars 2020 à ce jour près de 200 décès. Elle compte l’orienter pour les actions posées sur le terrain à travers son initiative Solidarité Covid-19 237.
« Au moment où notre pays traverse la barre des 5000 cas de Covid-19 et environ 171 décès, permettez-moi de vous annoncer l’intensification de l’initiative Solidarité Covid19 237 sur l’étendue du territoire national...Qu’il me soit permis de vous annoncer également que la dotation véhicule que je recevrais sera réorientée dans cette initiative afin d’apporter plus de réconfort aux populations victimes de cette pandémie impitoyable », a-t-elle écrit.
Pour cette décision, l’Honorable Nourane Foster reçoit des messages de félicitations et d’encouragement. Pour certains internautes, elle représente un espoir en politique et un modèle pour la gente féminine. “Voilà le genre d’exemple et de leader dont a besoin pour inspirer la jeunesse camerounaise, on a pas besoin des filles qui font l’apologie du matérialisme et de l’adultère sur les réseaux sociaux”, a écrit Julien Kemajou sur son compte Twitter.
La Député Nourane Foster qui a fait une descente le 25 mai dernier au quartier Missokè à Douala, pour faire des dons aux populations pour la Covid-19, ne cesse de convier les camerounais à se joindre aux autorités, pour lutter contre la pandémie. “Environ 40 Morts supplémentaires en 24H dans notre pays! Soutenons le Ministre Dr Manaouda avec des idées, des propositions et surtout en respectant les mesures barrières. Que Dieu bénisse le Cameroun”, avait-elle tweeté le 07 mai dernier.
Liliane N.
C’est à 18h que le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale a lui aussi choisi de parler à ses concitoyens, en revenant sur des points qui selon lui, doivent interpeller tous ceux qui ont à cœur l’Unité Nationale avec tout ce que cela implique.
La crise sanitaire du Covid 19 ne doit pas annihiler toutes les autres crises. Notamment, celle du vivre ensemble, selon le député de la Nation : « C’est lorsque l'unité d'un pays est menacée qu'il faut la marteler avec force ! Depuis quelques années, l'unité et l'intégrité de notre pays sont ébranlées jusqu'aux tréfonds de leurs fondations. Cette situation est l’aboutissement d'un processus unitaire de cohésion sociale mal construite ou mal gérée... Très peu de choses unissent désormais au quotidien les camerounais. Le sentiment national s'est effrité et le repli identitaire a fortement progressé. Pourtant, La volonté des camerounais d’être unis, que dis-je ? Réunis, était au cœur du combat indépendantiste ».
Mais plus encore,
« La nouvelle menace à la cohésion sociale nous vient du numérique. La démocratisation de l'accès à internet s'est malheureusement accompagnée de la libération de la parole tribale. Les citoyens à visages découverts ou sous anonymat n'hésitent plus à proférer des paroles haineuses à longueur de journée sur les réseaux sociaux, visant la dévalorisation ou l'humiliation de l'autre ou de sa communauté. Presque personne n'y échappe. Citoyens ordinaires, hauts cadres de l'administration, journalistes et hommes de médias, hommes politiques, scientifiques et autres grands intellectuels se laissent aller facilement à des abaissements tribaux pour défendre des idées qui leur paraissent justes ».
Invite à un moment de réflexion à l’occasion de la 45ème édition de la Fête de l’Unité Nationale
« Je vous demande de vous arrêter un instant et de regarder vos enfants ou votre prochain dans les yeux. Imaginez le futur que vous voulez pour eux, un pays instable et sanglant? Contre qui voulez-vous vous battre ? Contre le pouvoir responsable de notre triste situation ou bien contre vos propres compatriotes victimes de cette mal -gouvernance endémique ? Votre propre concitoyen que vous détestez, que vous insultez, que vous méprisez ou que vous craignez n'est pas l'origine de vos malheurs… L'unité nationale commence par l'unité des cœurs ».
Renouer avec ces bonnes vielles habitudes
Pour le président du Pcrn, « Il est grand temps de panser définitivement les plaies de l’« accident historique » du 4 mars 1916. Date à laquelle, notre pays devenu une « marchandise » destinée à payer les dommages de guerre, fit l’objet d’une partition entre puissants qui sépara arbitrairement des familles appartenant depuis l’antiquité, à la même souche. La « greffe » référendaire du 20 mai 1972, après 45 ans de vie séparée de 1916-1961 et 11 années de cohabitation de1961-1972, n’y est visiblement pas parvenue. Nous devons aujourd’hui avoir le courage de rouvrir le débat au sujet de la date de célébration de notre fête nationale ».
Reconstruction de la Mémoire Nationale
Un vaste programme qui passe par :
L’Institution des journées du souvenir en mémoire à nos résistants à la colonisation et des pionniers de l'indépendance.
La Construction des monuments et des stèles commémoratives à la gloire des héros nationaux;
La Création d’un panthéon national, qui aura une appellation nationale consensuelle où reposeront les restes des grandes figures de notre pays tels que Douala Manga Bell, Um Nyobe, Ahmadou Ahidjo, Francis Bebey, Mongo Beti ou encore Manu Dibango.
La création d’Instituts des langues et cultures nationales correspondant aux grandes zones linguistiques, chargés d’encadrer la recherche à l’effet notamment d’ériger un guide d’inter culturalité, manuel encyclopédique récapitulant l’ensemble des pratiques culturelles de tous les peuples camerounais…
Pour la mise en œuvre de ces projets et de bien d’autres mentionnés dans son discours, Cabral Libii a décidé de créer un Institut du Patrimoine National.
Le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale a conclu son propos en martelant sa volonté à œuvrer au quotidien pour un Cameroun qui Protège et qui Libère les Energies ».
Nicole Ricci Minyem
C’est le point de vue de Cabral Libii, président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) qui considère que l'Humilité et la Modestie sont les grandes leçons à tirer de la crise du coronavirus
« La science ultra-avancée n'arrive toujours pas à décoder toutes les caractéristiques de ce virus. Son origine est-elle naturelle ou artificielle ? Provient-il des chauves-souris ou des pangolins? Y-a-t-il ou pas des fragments d'ARN de VIH dans son génome ou pas? Est-ce une arme biologique ou issue d'un croisement inter-espèce ?
La médecine archi-sophistiquée n'arrive toujours pas à trouver le bon médicament ou vaccin pour traiter les malades qui meurent par milliers chaque jour. Chloroquine, Remdesevir, Tocilizumab, la nicotine et même le cannabis ont déjà été essayés avec des succès plus où moins mitigés à travers le monde. Aujourd'hui les malades sont mis sous respirateurs et quelques semaines après on les déconseille! L'hypothèse de la mise au point d'un vaccin efficace et consensuel, n'est pas pour demain...
Les politiques publiques en matière de santé sont hétérogènes et inefficaces. Aux premiers jours de l'épidémie, le confinement semblait une grande évidence. On critiquait même les pays qui n'avaient pas encore adopté cette stratégie. Certains y voyaient même « la main » qui allait détrôner des régimes perpétuels. Mais au fil du temps, son impact peu perceptible sur le fort taux de mortalité, est l'objet d'une remise en cause dans certains Etats.
D'autres pays essayent de faire le grand saut vers l'inconnu en pariant sur l'immunité collective, sujette à toutes les craintes à cause de son coup humain "probable". Par ailleurs, dans les pays les plus préparés et apparemment les plus rationnels en matière de gestion publique, comme en occident, la mortalité est catastrophique.
Dans les pays fragiles africains, promis à l'apocalypse, la mortalité du coronavirus reste relativement faible et en dessous des fléaux habituels (paludisme, tuberculose, maladies diarrhéiques, accidents de la voie publique, etc...).
Aucun scientifique, aucun grand médecin, ni aucun gouvernement ne détient pour l'instant, la solution ultime à la plus grave crise mondiale de la décennie qui débute. Il faut avoir l'humilité et la modestie de le reconnaître.
Le Cameroun, à l'instar de tous les pays du monde est donc dans l'impasse. Nous scrutons tous le ciel, à la recherche d'un signe du ciel bleu.
En réalité, on n'exige pas a notre gouvernement de trouver la solution miracle contre pandémie. Elle n'est pas à portée de main. En revanche, ce qu'on lui demande c est d'avoir la Confiance du Peuple dans la gestion de la crise sanitaire et économique du Covid 19.
Le peuple, conscient des enjeux, veut être sûr que les personnes qu'il a "mandatées" pour le diriger travaillent effectivement pour son intérêt et qu’ils font de leur mieux, malgré les moyens limités et les incertitudes.
Les cinq piliers sur lesquels repose la confiance du peuple en ses dirigeants sont: le pragmatisme, l'efficience, la transparence, la concertation et le sens du bien commun. Comment ces 5 piliers auraient-ils ou se manifester dans la gestion de cette crise?
Le Pragmatisme
Comment comprendre qu'un gouvernement aux ressources limitées puisse s'enfermer dans une tour d'ivoire et installer une bureaucratie étouffante, teintée de calculs pernicieux, dans la réception des contributions matérielles et logistiques venant des députés, des associations, des organisations internationales et même des partis politiques? Pourquoi paralyser des écoles, des lieux de culte, dans des zones rurales et zones d'éducation prioritaire quand on peut ouvrir en premier les bars en ville? Quelle rationalité permet de comprendre ces décisions ?
L'Efficience
Selon les estimations du Minsante, la gestion de la crise du Covid 19 va coûter 58 milliards. A quoi sert cet argent? Pourra-t-on en profiter pour démocratiser les tests de dépistage qui sont pour l'instant concentrés dans les grands centres urbains et réservés à quelques chanceux? Pourra-t-on en profiter pour renforcer les capacités des districts de santé, qui sont les unités opérationnelles de notre système de santé, en équipements et logistiques ?
Pour l'instant, les dépenses en matière de factures des hôtels de confinement, d'achats de mobiliers de sites de confinement dans les logements sociaux et les faits divers de mauvaise gestion des personnels du Centre des Opérations des urgences de santé publique (Cousp), nous font douter.
La Transparence
Le Président de la République a récemment créé un fonds de lutte contre le Covid 19. En dehors de la contribution étatique, des citoyens et toutes autres organisations volontaires sont appelées à y contribuer.
La gestion de ces fonds aurait dû également être consensuelle avec un comité paritaire incluant L'Etat, la société civile, les partis politiques et des citoyens reconnus pour leur probité morale.
En outre, on observe également une cacophonie sur les bilans statistiques de l'épidémie qui varie d'une source à l'autre. Certes, la compilation des informations est fastidieuse en raison de notre système d'information sanitaire désuet, mais la publication des chiffres doit faire l'objet d'un consensus après vérifications rigoureuses.
La Concertation
Une crise n'est pas gérée comme un événement ordinaire. Il faut mettre en place des actions urgentes, transversales et acceptées de tous.
Pour le Covid 19, un comité de crise aurait dû être mis en place, piloté par le Président de la République lui-même et comprenant des acteurs étatiques concernés, mais aussi, des scientifiques et experts, des acteurs de la société civile, les élus locaux et les partis politiques.
Les décisions issues de ce comité auraient été consensuelles et acceptées par tous. Même en dehors des crises aiguës, la concertation doit demeurer permanente dans la gestion des affaires publiques.
Le Sens du Bien Commun
Les deniers publics proviennent de la sueur et du sang des contribuables. La gestion devrait donc être très rigoureuse. Surtout dans des pays à faibles ressources comme le nôtre. Une crise n'est pas l'occasion pour s'enrichir de façon éhontée.
Les dirigeants devraient donc faire attention à la qualité de la dépense publique, surtout en ce qui concerne la passation des marchés publics du matériel et équipements médicaux et logistiques.
L'appel à la concurrence, la sélection des meilleures offres qualité-coût et la transparence dans la sélection des concurrents même en situation d'urgence devrait hanter tous les dirigeants en charge de la gestion de la crise du Covid 19 actuelle.
Les camerounais ne sont pas encore remis du choc des marchés scandaleux et foireux de la Can 2019. Pendant que les auteurs se pâment allègrement de leurs forfaitures, le Président ajuste patiemment comme a son habitude, les Scènes du prochain Acte d'humiliation...
Rien ne les oblige à ajouter les traumatismes financiers dans la gestion de cette crise sanitaire.
Au demeurant, il semble tard ou difficile pour les dirigeants actuels d'intégrer du pragmatisme, de l'efficience, de la transparence, de la concertation et le sens du bien commun pour (re)gagner la confiance du peuple.
Mais la bonne nouvelle que j'ai à vous annoncer chers compatriotes, est que ces 5 piliers sont bien intégrés dans notre projet de société du Cameroun qui Protège et qui Libère les Energies.
Et ce Cameroun là, arrive bientôt. Tenez bon »!
N.R.M
L’ancien Président du MP était ce matin l’invité de Luc Ngatcha sur ABK Radio à Douala. Au cours de l’échange, la nouvelle recrue du RDPC affirme qu’il n’a en aucun cas trahi l’opposition camerounaise.
Jean Jacques Ekindi est formel. Il ne s’est jamais considéré comme étant de l’opposition camerounaise. Sa vision politique s’est toujours inspirée de la logique d’accompagner son pays dans son développement. Le Diplômé de X-Mine a très clair, il est hors de question qu’une frange de la population estime qu’il a trahi qui que ce soit. Ceci pour une simple raison. « Pour poser un acte de trahison, il faut bien que cela se fasse à l’égard d’une personne avec qui il est établi un climat de confiance ». Or dans le cadre d’une activité politique, c’est soit un membre de sa formation politique, soit une personne qui a adhérer à ses idées politiques.
Or, « vous ne pouvez pas dire que le M.P. compte uniquement deux candidats, et par la suite dire que j’ai trahi quiconque. C’est de la schizophrénie que de dire une chose et son contraire. » De plus, il est évident de se rendre compte qu’ils ne sont pas nombreux à avoir adhéré aux idées politiques du MP compte tenu des chiffres récoltés au cours des dernières échéances électorales. Il devient donc difficile de dire que le Président du M.P. a trahi qui que ce soit.
A la question de savoir pourquoi il n’a pas choisi un parti comme le MRC ou le PCRN pour mener la suite de sa lutte politique, Jean Jacques Ekindi répond en faisant savoir que ni le MRC et encore moins le PCRN ne sont au centre des prises de décisions pour le développement du Cameroun. Pour lui, le RDPC reste le seul appareil politique à même de lui permettre de contribuer efficacement au développement du pays. Mais ce qui étonne c’est qu’il a dû mettre 28 ans pour s’en rendre compte.
Il est difficile de savoir avec exactitude l’objet des calculs de l’ancien député à l’Assemblée Nationale. Jean Jacques Ekindi a fait savoir qu’il n’a pas choisi d’aller au RDPC avec l’arrière-pensée de visée d’un poste ministériel. Pour le justifier, il a fait savoir que lorsqu’il entre au sein de ce parti en 1986, il n’était qu’un camerounais ordinaire. Et il a pris le temps de faire ses preuves avant tout. Sans oublier qu’une fois dans ce parti, il a plusieurs fois solliciter des postes électifs. Et c’est après de nombreuses frustrations au sein du parti du flambeau qu’il avait claqué la porte. Aujourd’hui, on pourrait se dire que Jean Jacques Ekindi souhaiterait bien être Président de la Région du Littoral. Pourquoi pas ?
Stéphane NZESSEU
Cabral Libii le Député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale pense qu’à l’heure actuelle, le gouvernement doit revoir son train de vie.
L’Honorable Cabral Libii plaide pour un réajustement de la Loi des finances de cette année, au vu de la pandémie du Coronavirus qui sévit aussi au Cameroun. «Au regard de la crise sanitaire qui frappe le monde, qui frappe le Cameroun, au regard des exigences que cela comporte en termes de financements, nous avons dit que le préalable des préalables, c’était une loi de finances rectificative», a-t-il déclaré.
Réagissant sur les antennes de la chaîne de télévision Equinoxe, le Député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), a donné quelques pistes à explorer, pour un financement du Fonds de solidarité nationale, créée par Paul Biya le Président de la République, dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus.
Il suggère par exemple, la baisse des salaires des Ministres et même ceux de certains parlementaires. «Il faut revoir l’ordre de priorité de la dépense publique; qu’on revoit à la baisse le train de vie de l’Etat, la rémunération des ministres, des hauts responsables et même des parlementaires pour trouver l’argent nécessaire pour faire face à la crise», a déclaré le Député Pcrn du Nyong-et-Kellé.
Dans le même ordre d’idées, l’Honorable Cabral Libii suggère «des ajustements fiscaux et douaniers» qui doivent être envisagés. Seulement le Député fait remarquer qu’aucun texte sur la révision de la loi des finances de l’année 2020, n’a été adressée par le gouvernement au parlement.
Liliane N.
C’est l’idée principale qui ressort de l’entretien accordé à l’Agence Cameroun Presse par cette élue de la Nation qui pour la première fois siège au sein de la Chambre Basse du parlement Camerounais
- Merci Honorable d’avoir accepté de répondre à nos questions. Quels ont été vos sentiments lorsque vous avez arboré les attributs d’Elue de la Nation ?
Bonjour, c’est moi qui vous remercie de m’avoir permis de m’exprimer sur votre canal de communication. Comme je l’ai dit à vos confrères ce jour, c’est un sentiment mitigé qui ne saurait être exprimés au-delà de notre volonté pour deux raisons : la première étant liée aux questions sécuritaires que traverse notre pays en ce moment avec la guerre au NOSO et à l’Extrême Nord – La deuxième
Etant l’actualité sur la pandémie du Covid 19
En revanche il m’est encore donné l’occasion de remercier les populations qui à travers leurs suffrages ont bien voulu que nous les représentions à l’Assemblée Nationale et de dire merci au bon DIEU qui a permis la réalisation de tout ce qui s’est passé de puis la naissance du Mouvement Onze Millions jusqu’à l’élection des élus locaux, en passant par la place qui nous a été donné au sortie de la présidentielle de 2018.
- Comment trouvez – vous l’ambiance au sein de l’hémicycle de Ngoa Ekelle avec les représentants des autres partis politiques ?
L’ambiance au sein de la chambre basse du parlement est bon enfant, avec les autres membres collègues, c’est des échanges allant dans le sens des présentations pour mieux se connaitre en partageant quelques fois nos expériences et nos convictions dans le respect et la convivialité ; Car il faut que je relève ici que c’est la toute première fois de ma vie de siéger à l’Assemblée Nationale, du coup de me rendre compte de l’immensité de la tâche qui m’attend et dont je suis parfaitement consciente.
Donc nous sommes là pour travailler pour le bien de nos populations avec le concours de tous les autres collègues.
- Pensez – vous que le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale pourra apporter une plus value à ce qu’on a connu jusqu’à ce jour au sein de la Chambre basse du Parlement Camerounais ?
Pour rappel de mémoire, le Parti Camerounais Pour la Réconciliation Nationale n’a justement que cinq (5) députés sur 180. Vu sous cet angle, le commun du mortel et précisément l’homme de la rue vous dira que le PCRN y va pour une ballade de santé. Oh que non. Grave erreur. Nous avons l’avantage d’être inspiré par l’AUDACE, et si vous interrogez l’essence du mot AUDACE, vous comprendriez aisément qu’il s’agit de briser les barrières, de surmonter les préjugés et les habitudes en s’imposant avec des idées novatrices et pertinentes. Et permettez-moi d’insister sur le caractère cognitif et constructif qui sous-tend notre mandature entre autre et vous précisez que nous sommes là pour le bien des camerounais.
J’ai encore dans mon esprit, le discours de la doyenne d’âge lors de l’ouverture de la session de plein droit après la validation des mandats dans lequel elle appelait tous les députés à travailler pour la cause commune.
- Honorable, à peine arrivée, vous avez été confrontée à une crise sanitaire. Quelles sont les mesures que vous avez individuellement eu à prendre aujourd’hui, afin de limiter la propagation de cette pandémie ? Et au sein du Pcrn ?
Cette pandémie, il faut le dire s’est imposée à nous. Même si j’ai fait cas du fait que la pro activité de notre gouvernent n’a pas été faite pour limiter la propagation ; mais il faut tout de même féliciter ses efforts pour la riposte. Cependant dans ma posture de députée, j’ai interpellé le Premier Ministre en lui proposant des méthodes de riposte à mettre sur pieds avec ses ministères sectoriels à savoir le MINSANTE – MINCOMMERCE et MINDEVEL notamment sur l’implication des collectivités territoriales décentralisées dans la lutte, le recrutement de 1000 jeunes pour la sensibilisation du porte à porte, la désinfection des lieux publics après leur fermeture, le contrôle systématique des voyageurs à l’entrée des villes, et la fermeture des frontières, le temps de la maîtrise de la pandémie.
A côté de cela, pour joindre la parole à l’acte, j’ai distribuée une trentaine de quid de lavage de mains et du savon dans les lieux publics et les administrations publiques des arrondissements de DIBANG, NGOG MAPUBI, BOTMAKAK et NGUIBASSAL. Il faut avouer que les responsables du parti de NGUIBASSAL ne sont pas encore entrés en possession de ces quid. J’ai personnellement fait des descentes de sensibilisation pendant les week - ends pour échanger avec ces populations et leur dire le bien fondé de la protection pour barrer la route au virus qui est dangereux et j’avoue que le message passe bien.
- La lutte contre le Covid – 19 a t – elle fait passer en second plan, les chantiers qui devaient être les vôtres en tant que Députée de la Nation ?
Le PCRN a fait des propositions aux gouvernements pour une sortie de crise et surtout pour atténuer les conséquences pendant et après la crise sanitaire. Ces 17 propositions qui sont axées sur le plan sanitaire, économique et sécuritaire. Je me réjouis que certaines, mieux la plupart de ces propositions ont un écho favorable et le gouvernement en a fait son livre de chevet.
En plus nous avons organisé une quête en interne pour soutenir les actions de riposte et nos députés ont fait la proposition aux autres élus pour un élan de cœur général, preuve que nous avons une relation de convivialité et de travail commun pour l’intérêt général.
Il faut avouer que la lutte contre le Covid 19 est une urgence sanitaire, mais elle ne saurait faire passer notre planning, nos objectifs au second plan avant de penser à l’Assemblée Nationale, nous avons élaborés un projet de société et un plan d’action quinquennal et nous allons nous battre pour que cette pandémie passe pour laisser place à l’implémentation de notre plan d’action.
- Sur les réseaux sociaux, certains affirment que le torchon brûle entre le Président Cabral Libii et l’honorable Nourane Fotsing. Qu’en est –il exactement ?
Cette question devrait être adressée soit à l’honorable Nourane, soit à l’honorable Cabral. Je n’en sais rien mais nous sommes tous à l’Assemblée, nous sommes tous des députés PCRN, nous travaillons tous les jours ensembles à travers nos canaux de communication et je n’ai jusqu’ici vu aucun torchon brûlé.
- Après le Corona Virus, que peuvent attendre les Camerounais à plus ou moins long terme ?
Après le coronavirus, les camerounais doivent commencer par aller, pour ceux qui ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales, se faire enrôler car les prochaines élections auront lieu en 2025 et c’est maintenant qu’on se prépare pour ces élections.
Je peux aussi les assurer que nous serons les élus de l’AUDACE et qu’ils nous verrons auprès d’eux pour défendre leur intérêt, en apportant tout ce que nous aurons pour le changement des conditions de vie mais il faut rappeler ici que cela ne peut se faire sans eux donc il est question d’un Développement Participatif. Le Cameroun a besoin de Tous pour son décollage.
- Sortons de cet entretien Honorable si vous le permettez en évoquant votre jardin secret. Qui est Rolande Ngo Issi au-delà de sa casquette de Députée de la Nation ?
Rolande Ngo Issi épse Simgwa est une mère au foyer, Enseignante de profession et Psychologue de formation. Âgée de 39 ans, j’ai travaillé à la fonction publique pendant 11 ans avant mon mandat et je n’ai jamais exercé en zone urbaine. Je suis par ailleurs depuis 2016, Présidente du Mouvement National des Consommateurs – un organisme actif dans les domaines de la promotion de la protection et de la défense des droits et des intérêts économiques des consommateurs au Cameroun et ailleurs.
- Merci pour votre disponibilité.
Je vous remercie.
Nicole Ricci Minyem
Les deux leaders politiques ne s’entendent plus. La jeune député 2.0 pose chaque jour des actes solitaires en parallèle avec les initiatives du parti dont elle est députée.
Visiblement ça ne va plus entre Nourane Foster et Cabral Libii, le patron politique du PCRN. La députée 2.0 évolue de plus en plus en marge des activités du parti. Le dernier terrain d’expression de ces dissensions est le champs des collectes pour les camerounais qui subissent le confinement.
Il faut le savoir, alors que le parti par la voix de Cabral Libii a annoncé que le parti met sur pied une organisation pour récolter les contributions de ses militants en vue de la participation au fonds de solidarité institué par le gouvernement de Yaoundé, de son côté la jeune représentante du Wouri au sein de la chambre basse du parlement et membre du PCRN semble ne pas s’encombrer des préoccupations liées à la discipline du parti.
Nourane Hassana Fotsing a choisi de mettre sur pied sa propre initiative. Et contrairement à celle du parti, elle ne compte pas reverser sa contribution dans les caisses du fonds de solidarité du gouvernement, au contraire. Elle a déjà prévu tout un programme de gestion de cet argent à collecter. Son budget de collecte est de 50 millions au minimum.
Ce n’est pas la première fois que les deux affichent en public leurs dissensions. On se souvient de ces publications de l’honorable Nourane au lendemain du retour de Cavaye Yeguié Djibril de la France, alors que ce dernier refusait de se mettre en quarantaine.
A cette époque le parti PCRN fît une sortie par l’entremise de Anne Féconde Noah, porte-parole du parti, qui annonçait la désapprobation du parti quant au comportement irresponsable du Président de l’Assemblée Nationale. Prescrivant des mesures de distanciation avec la chambre basse tant que le PAN n’était pas mis en quarantaine.
Une disposition sur laquelle s’est alignée sur cette position, et est même allée plus loin. Elle a décidé de boycotter les assises au parlement si le PAN ne prenait pas conscience et revenait à de meilleures dispositions : sa mise en quarantaine. Or, au même moment, le Président du PCRN est filmé allant rendre visite au PAN à son domicile.
Une série d’actes qui ont amenés à Nourane Foster d’interroger la sincérité de Cabral Libii quant à sa sincérité dans le respect des positions du parti sur certains aspects de la vie politique.
Et dire qu’il y aurait d’autres discussions et autres mésententes profondes entre les deux qui couve de depuis les phases des élections législatives… Espérons qu’il n’y aura pas de déchirures public d’ici là. Car on n’en est pas loin.
Stéphane NZESSEU
Sur sa page Facebook officiel, le membre du comité central du RDPC a entre autres interpellé Nourane Fotsing sur « l’illégalité républicaine » dont elle s’est rendue coupable en invitant les Camerounais à contribuer en marge de l’action initiée par le Président de la République
Une interpellation qui n’a pas été du goût des camarades de parti de la députée du Wouri Est. D’où cette lettre ouverte
« Bonsoir Mr le ministre, ayant pris acte de votre courroux quant à l'initiative de l'honorable Nourane Epse. Fotsing, nous restons quelque peu sans voix.
Vu les dispositions de Loi 2019/024 du 24 décembre 2019 portant code général des collectivités territoriales décentralisées en ses
Article 2(2)
Article 5(1)(2)
Article 6(1)(2)
Ne pensez-vous pas qu'une riposte locale puisse être un facteur pertinent pouvant conduire au ralentissement de cette pandémie voire à son éradication ?
Prière de nous indiquer le gain d'un refus catégorique d'une initiative comme celle-là. Alors que l'administration centrale peine aujourd'hui à se faire entendre.
Et si vous misiez plutôt sur des initiatives locales à travers des élus locaux en synergie avec l'administration centrale pour une action coordonnée?
Nous pensons qu'une gestion de cette pandémie planifiée sur l'initiative locale n'aura que de meilleurs résultats
Nous avons besoin d'élus locaux dynamiques, aptes sur le terrain et faisant valoir leur mandat
Vous conviendrez avec nous qu'il devient plus que nécessaire d'éviter pour une fois de centraliser les prises de décisions Vous(administration centrale ) risquez être débordée et peinée, le Ministre de La Santé est un Soldat à La Blouse Blanche très Persévérant au combat face à cette pandémie
Mais chaque jour un peu plus on sent le poids de cette tâche sur ses épaules. Alors soufflez un peu, décentralisez les efforts, permettez que ces élus soient également le rempart du peuple camerounais sous le pilotage de l'administration
Les élus locaux ont de la ressource et vous pouvez le constater avec la dynamique engrangée par cette dame certes du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale mais avant tout un député de la nation.
N'empêchez pas à ces élus d'agir vous risquez condamner tout un peuple qui se bat sans connaissance réelle du danger qui prévaut ».
Un appel qui trouve un écho favorable au sein d’une certaine tranche de la population qui avance comme prétexte, le flou qui a régné quant à la gestion des fonds précédents alors que tous, ou presque avaient souscrits aux appels de cœur lancé par le Président de la République.
N.R.M
L’honorable Cabral Libii lors de la séance plénière de ce Mardi portant discussion générale du projet de loi concernant le renouveau postal a relevé devant le ministre des Postes et Télécommunications, ce qui apparaît comme des incongruités
« Madame la Ministre, Séduit par l’exposé des motifs de cette loi, je me suis lancé dans une lecture passionnée des 101 articles, dans l’ardente expectative de déceler les bases juridiques du renouveau postal. Mais rendu à la moitié du texte, j’ai dû, Mme la Ministre, réviser mes prétentions pour m’épargner une brutale désillusion.
Je dois vous concéder néanmoins qu’en comparaison avec la loi du 26 décembre 2006 du même nom, la littérature qui a permis de passer de 63 à 101 articles est plus affinée. Les définitions sont plus denses.
Bref on en sort forcément bien enrichi du jargon postal. Mais une bien maigre consolation pour un lecteur qui rêvait de la poste en couleur.
Venons-en au fait.
Madame la Ministre,
Le nostalgique de l’époque où nous collions les timbres avec la salive a lu dans cette loi, (Article 33) que l’enclavement n’est pas un motif valable d’exonération de l’obligation d’assurer l’égal accès au service postal universel. Qu’est-ce qui est fait pour effacer les innombrables déserts postaux qui essaiment le Cameroun ?
L’Etat accorde à l’opérateur postal, un monopole résiduel appelé services réservés, notamment les courriers n’excédant pas un demi kilogramme et autres services. Comment être sûr qu’à la promulgation de cette loi, nous ne rentrerons pas à l’âge de la pierre taillée où le courrier qui, par une agence de voyage arrive le même jour, arrivera une semaine après ? Pourquoi prendre le risque de préjudicier autant les camerounais alors que le fameux plan de relance de Campost n’en n’est encore qu’aux grandes annonces ?
Vous avez reconduit une formulation inquiétante de la loi de 2006.
Vous mettez sous l’égide des pouvoirs publics à l’aveugle : « toutes les activités industrielles, commerciales, financières, mobilières ou immobilières au Cameroun ou à l’étranger, sous quelque forme que ce soit, dès lors que ces activités ou opérations peuvent se rattacher à l’une des prestations énumérées ci-dessus ou à tout autre objet similaire, connexe ou complémentaire ».
Difficile de comprendre la figuration d’une telle disposition au moment où on parle de modernisation. Elle opère une préemption ambigüe sur le génie créateur des camerounais. Habitué à être battu de vitesse sur l’innovation, le Gouvernement tend-il une embuscade à la créativité en s’octroyant par la même occasion une prime douillette à la médiocrité et à l’inertie ?
Madame la Ministre, l’une des innovations de la loi est l’institution des droits d’entrée et des droits de renouvellement. Mais latitude est laissée au seul gouvernement d’en définir les montants à sa guise. Ne pensez-vous qu’il appartienne aux législateurs tout au moins de fixer les plafonds et les planchers ?
Madame la Ministre, l’institution d’une redevance postale (article 19) en soi, pose 2 problèmes. Celui de la surcharge contributive et celui de la valeur. En plus des droits d’entrée et de sortie, que dis-je ? De renouvellement, il faut signaler que nulle part il n’est dit que les entreprises du secteur sont exonérées des autres charges fiscales.
Lorsqu’en plus, elles sont astreintes à une redevance de pas moins de 4% hors taxes, c’est-à-dire sur la base des encaissements bruts, cela s’assimile, dans un contexte où le patronat dénonce depuis longtemps la pression fiscale excessive, à une asphyxie programmée et à une évasion préméditée. Pour preuve, l’article 22 fixe un
délai de 60 jours pour l’acquittement de ces charges.
Nulle part dans la loi, il n’est envisagé un moratoire. Encore plus inquiétant est de constater qu’à l’article 68 alinéa 4, même en cas de contestation d’une redevance issue des états financiers litigieux, l’opérateur privé est tenu de payer d’abord. On se croirait dans le droit commun de recouvrement des impôts. D’ailleurs ces derniers, subissent la même préemption.
L’article 75 donne pouvoir au Régulateur de l’activité postale (qui ne s’appelle plus ARP comme en 2006) d’agir en leurs lieux et places. Cela ressemble étrangement à l’article 34 de la loi du 20 avril 2015 sur l’activité audiovisuelle qui impose une redevance 4,5% aux opérateurs privés du secteur.
Cette pression est d’autant plus curieuse que, la loi du 18 avril 2013, révisée le 12 juillet 2017 qui fixe les incitations à l’investissement privé, promeut plutôt l’allègement des charges.
Pourquoi l’activité postale doit-elle ramer à contre-courant ? Les transferts de fonds (article 20) sont désormais assujettis à une taxe de 1% du montant à transférer. N’est-ce pas le consommateur qui va payer la facture ?
Mme la Ministre, en évoquant les ressources de CAMPOST (article 43), il est fait mention (au 4ème tiret), de la redevance. On reconduit un système tellement inique inspiré de la CRTV qui veut qu’on prélève chez les concurrents privés pour financer le concurrent public qui reçoit déjà la subvention et autres financements notamment celui
lié à la compensation du service postal universel… Cela vous parait-il équitable ?
Mme la Ministre, cette loi (Articles 62, 63 et 74) reconduit de la loi de 2006, un véritable scandale. La loi met sur pied un corps nouveau : les officiers de police postale.
Qui, parce qu’ils ont prêté serment, peuvent qualifier des infractions, verbaliser, procéder aux saisies et autres choses. Bonjour les abus ! Avez-vous entendu parler des incidents perpétrés par la « milice » municipale à Yaoundé ? Pourquoi cette frénésie de caporalisation sur les entreprises privées du secteur postal ? Pourquoi cette envie
irrépressible de réprimer sans autre forme de procès ?
Suffit-il de prêter serment pour exercer une compétence aussi délicate ? Pourquoi la loi est muette sur leur profil ? Quid de la CAMPOST ? Son plan de restructuration annoncé pour 2018-2021
avec un financement de 22,87 milliards en est où ?
Le 17 septembre 2019 Camair-co a lancé le service Camair-co Express Courrier, cette entreprise a capital public comme Campost est régi par quel régime ? Public ou privé ? Dans un cas comme dans l’autre, ne se posera-t-il pas un problème de concurrence déloyale vis-à-vis des entreprises privées ?
La « Postal Development Report 2019 » qui est le classement mondial annuel des meilleures entreprises postales, fait par l’UPU (Universel Postal Union), l’organisme postal international régit par le traité de Berne de 1874 et auquel le Cameroun est partie depuis le 27 juillet 1960, a attribué à la Poste Tunisienne, le prix du meilleur opérateur postal à l’échelle africaine et arabe, notamment grâce à l’innovation numérique.
Dans l’exposé des motifs, il est dit que l’un des mobiles de la nouvelle loi est l’insuffisance d’appropriation des TIC. J’ai désespérément cherché le saut numérique dans cette loi… aidez-moi à le localiser. En rappel dans le classement évoqué, la Tunisie est 47ème mondial sur 175 pays classés. Le Cameroun est 103ème mondial. Donc l’exemple peut nous venir d’un pays proche sur le continent : la Tunisie.
Peut-on espérer un meilleur classement du Cameroun dans les années à venir ? Depuis le discours du Président Paul BIYA le 31 décembre 2015, faisant mention de l’économie numérique, Mme la Ministre des postes en a fait son sujet de prédilection.
D’ailleurs dès mars 2016, elle organisait ses premières journées du numérique.
Depuis lors elle a organisé moult fora. Pourquoi la loi sur l’activité postale ne porte pas une empreinte forte du numérique ? Serait-ce simplement un slogan pour Mme la Ministre ?
Des études comparatives datant de 2017 retiennent encore notre attention : Dans des pays comme le Kenya et le Nigeria, l’économie numérique contribue respectivement à hauteur de 8% (Mutegi 2016) et 11% (Adepetun 2016) du PIB, mais représente seulement 3,5% au Cameroun en 2016 (Tchofo 2016).
Quelle est la place pour les CTD dans cette loi, notamment les aspects liés au transfert de compétences ?
Mme la Ministre, chers collègues, cette loi, dessine les traits d’un Etat en vorace et oppresseur. L’objectif réel est d’essayer de capter par la force déguisée en loi, des ressources présumées logées dans une niche que constituent les transferts de fonds et les transports de colis et marchandises.
La niche existe en effet. Mais cette loi va essorer complètement. Un secteur aussi prometteur, mérite Mme la Ministre, une
meilleure attention ».
N.R.M