C’est à 18h que le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale a lui aussi choisi de parler à ses concitoyens, en revenant sur des points qui selon lui, doivent interpeller tous ceux qui ont à cœur l’Unité Nationale avec tout ce que cela implique.
La crise sanitaire du Covid 19 ne doit pas annihiler toutes les autres crises. Notamment, celle du vivre ensemble, selon le député de la Nation : « C’est lorsque l'unité d'un pays est menacée qu'il faut la marteler avec force ! Depuis quelques années, l'unité et l'intégrité de notre pays sont ébranlées jusqu'aux tréfonds de leurs fondations. Cette situation est l’aboutissement d'un processus unitaire de cohésion sociale mal construite ou mal gérée... Très peu de choses unissent désormais au quotidien les camerounais. Le sentiment national s'est effrité et le repli identitaire a fortement progressé. Pourtant, La volonté des camerounais d’être unis, que dis-je ? Réunis, était au cœur du combat indépendantiste ».
Mais plus encore,
« La nouvelle menace à la cohésion sociale nous vient du numérique. La démocratisation de l'accès à internet s'est malheureusement accompagnée de la libération de la parole tribale. Les citoyens à visages découverts ou sous anonymat n'hésitent plus à proférer des paroles haineuses à longueur de journée sur les réseaux sociaux, visant la dévalorisation ou l'humiliation de l'autre ou de sa communauté. Presque personne n'y échappe. Citoyens ordinaires, hauts cadres de l'administration, journalistes et hommes de médias, hommes politiques, scientifiques et autres grands intellectuels se laissent aller facilement à des abaissements tribaux pour défendre des idées qui leur paraissent justes ».
Invite à un moment de réflexion à l’occasion de la 45ème édition de la Fête de l’Unité Nationale
« Je vous demande de vous arrêter un instant et de regarder vos enfants ou votre prochain dans les yeux. Imaginez le futur que vous voulez pour eux, un pays instable et sanglant? Contre qui voulez-vous vous battre ? Contre le pouvoir responsable de notre triste situation ou bien contre vos propres compatriotes victimes de cette mal -gouvernance endémique ? Votre propre concitoyen que vous détestez, que vous insultez, que vous méprisez ou que vous craignez n'est pas l'origine de vos malheurs… L'unité nationale commence par l'unité des cœurs ».
Renouer avec ces bonnes vielles habitudes
Pour le président du Pcrn, « Il est grand temps de panser définitivement les plaies de l’« accident historique » du 4 mars 1916. Date à laquelle, notre pays devenu une « marchandise » destinée à payer les dommages de guerre, fit l’objet d’une partition entre puissants qui sépara arbitrairement des familles appartenant depuis l’antiquité, à la même souche. La « greffe » référendaire du 20 mai 1972, après 45 ans de vie séparée de 1916-1961 et 11 années de cohabitation de1961-1972, n’y est visiblement pas parvenue. Nous devons aujourd’hui avoir le courage de rouvrir le débat au sujet de la date de célébration de notre fête nationale ».
Reconstruction de la Mémoire Nationale
Un vaste programme qui passe par :
L’Institution des journées du souvenir en mémoire à nos résistants à la colonisation et des pionniers de l'indépendance.
La Construction des monuments et des stèles commémoratives à la gloire des héros nationaux;
La Création d’un panthéon national, qui aura une appellation nationale consensuelle où reposeront les restes des grandes figures de notre pays tels que Douala Manga Bell, Um Nyobe, Ahmadou Ahidjo, Francis Bebey, Mongo Beti ou encore Manu Dibango.
La création d’Instituts des langues et cultures nationales correspondant aux grandes zones linguistiques, chargés d’encadrer la recherche à l’effet notamment d’ériger un guide d’inter culturalité, manuel encyclopédique récapitulant l’ensemble des pratiques culturelles de tous les peuples camerounais…
Pour la mise en œuvre de ces projets et de bien d’autres mentionnés dans son discours, Cabral Libii a décidé de créer un Institut du Patrimoine National.
Le président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale a conclu son propos en martelant sa volonté à œuvrer au quotidien pour un Cameroun qui Protège et qui Libère les Energies ».
Nicole Ricci Minyem