Leur procès s’est ouvert ce Mardi au tribunal militaire de Yaoundé et, la première partie était consacrée aux dispositions préliminaires avant les débats dans le fond.
D'après le compte rendu des avocats de la défense, trois (3) militaires, notamment le sergent Baba Guida, le gendarme Cyrille Sanding Sanding et le soldat de première classe Gilbert Haranga, et dix sept (17) membres des comités de vigilance dont Maxwell Tata Nfor encore appelé Bullet sont devant la barre. Ils sont jugés pour violations de consignes, assassinat en groupe et destruction des biens en coaction.
Retour sur les faits
Le rapport de la commission d’enquête exigée par le Président de la République deux mois après cette attaque a établit que :
Le Chef de Bataillon Nyiangono Ze Charles Eric, Commandant du 52ème Bataillon d'Infanterie Motorisée (BIM), connaissant la sensibilité de la zone de Ngarbuh, où existent de vives tensions intercommunautaires, n'a pas personnellement supervisé l'opération menée par ses hommes.
Le Sergent Baba Guida a associé des civils armés à une opération militaire, n'a pas maîtrisé ses hommes au cours de ladite opération, a ordonné l'incendie de maisons et volontairement travesti le compte rendu de l'opération et son bilan.
Le Gendarme Sanding Sanding Cyrille a participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons.
Le Soldat de 1ère classe Haranga a participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons.
Les dix membres du comité de vigilance engagés à Ngarbuh 3, non encore identifiés ont participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons.
Les mis en cause sont bel et bien vivants
Contrairement à ce que certains acteurs politiques ont véhiculé comme information, voulant jeter l’opprobre sur tous ceux qui ont pris part à l’enquête mais beaucoup plus sur l’Armée Camerounaise, les trois militaires étaient bel et bien présents au tribunal militaire de Yaoundé, afin de répondre des faits qui leurs sont reprochés.
Ce ne sont pas des soldats décédés depuis longtemps, sur le champ des batailles à qui on a voulu coller les faits, dans l’optique de « procéder à une parodie de jugement pour apparaître comme un Etat de Droit aux yeux du monde… ».
Le décès des civils, victimes collatérales tombées sous les balles des militaires dans ce département du Donga Mantung, avait suscité une forte émotion dans l'opinion nationale et internationale.
Cependant, bien que cela ne change rien à leur peine, les familles des victimes ont déjà reçu le soutien financier promis par le Chef de l’Etat et les personnes ayant causé la mort des leurs passent désormais devant les juridictions compétentes afin de répondre de leurs actes.
Nicole Ricci Minyem