Même si les bandes armées sévissant dans les régions anglophones n’ont pas été indexées dans le massacre des civils de Ngarbuh, les Nations unies ont tenu à leur envoyer un message.
Après la publication des résultats de l’enquête sur le massacre de civils dans le village de Ngarbuh au Nord-Ouest du Cameroun, les Nations unies tout comme l’Union Européenne, ont fait une sortie. Parlant au nom du Haut Commissaire de l’Organisation des Nations unies, Michelle Bachelet a indiqué aux bandes armées qui sont présentes dans les deux régions anglophones, qu’elles sont responsables devant le Droit international.
De façon générale, Michelle Bachelet a apprécié, les conclusions de cette enquête.
Tout d’abord, elle a salué le fait que des représentants de la société civile, des autorités religieuses et le président de la Commission nationale des Droits de l’homme aient été choisis pour composer l’équipe, qui a conduit l’enquête sur cette tuerie de civils à Ngarbuh. Les responsabilités ayant été dégagées, le Haut Commissaire de l’Onu, demandent que les auteurs de ladite tuerie bénéficient d'un processus judiciaire équitable et transparent.
Michelle Bachelet rappelle que des centaines de milliers de personnes sont aujourd’hui des déplacés, du fait des affrontements violents se faisant entre les Forces de Défense et de Sécurité et les séparatistes. Elle exhorte le gouvernement à veiller à ce que les Forces de sécurité se conforment aux normes et standards applicables en Droit international pendant la conduite de leurs opérations. Elle recommande qu’une enquête soit toujours et immédiatement ouverte, chaque fois qu’il y a des soupçons de violation des Droits de l’homme.
Appelant le gouvernement à renforcer sa coopération avec son service, Michelle Bachelet affirme que son département est prêt à supporter tout effort visant à protéger les droits de l’homme dans tout le territoire du Cameroun.
Evènements tragiques de Ngarbuh : Les coupables traduits devant la justice
Liliane N.
Dans son éditorial publié dans le quotidien « Cameroon tribune » du 06 mai 2019, la Directrice Générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (SOPECAM), éditrice du quotidien gouvernemental « Cameroon Tribune », demande aux camerounais de se serrer les coudes pour consolider l’unité et la cohésion nationale, le développement, la sécurité et la démocratie. Bref, il nous faut cultiver la résilience collective.
Selon Marie Claire NNANA, le Cameroun n’a rien à cacher malgré « l’image rocambolesque qu’ont donné du pays, le parlement européen et certains activistes de la toile ces derniers temps. » rappelle la patronne de la SOPECAM. Pour le Dg de la SOPECAM, l’accueil à Yaoundé la semaine dernière du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, dans un contexte de mises en accusation grotesques et répétées sur le thème des droits de l’homme était nécessaire et essentielle car, écrit-elle, « le choix délibéré de faire voir et de faire entendre à ses partenaire, du moins ceux de bonne fois l’écho des actions déjà entreprises ou à venir, des difficultés et des avancées dans l’effort courageux de résolution des crises sécuritaires et humanitaires, est un signe indéniable d’ouverture et un parti pris de transparence. »
Toutefois, pense Marie Claire NNANA « cette interaction étroite entre partenaires onusiens et camerounais est bien plus productive que la publication de résolutions hostiles, basées sur les allégations des ONG, et dont on se demande si l’objectif véritable n’est pas d’ajouter de l’huile sur le feu. » pour cette dernière, quoi qu’il en soit, le Cameroun, pays pacifique, richement doté par la nature, avec un taux de scolarisation au-dessus de la moyenne africaine et un leadership éclairé, qui déploie un plan de développement à moyen et à long terme, « devrait s’habituer à la récurrence et parfois à l’injustice des critiques et des attaques frontales de la part de ceux qui entendent influencer ou contrarier sa trajectoire vers l’émergence. »
Elle poursuit en soulignant qu’il devient donc urgent d’anticiper ces attaques pour ne pas les subir le moment venu. Bref, il faut « cultiver la résilience collective. » pour Marie Claire, notre pays aura besoin de cette résilience pour affronter le monde qui se dessine sous nos yeux. Car, écrit-elle : « si l’on devait tenter une explication à l’agression que subit le Cameroun de la part de certaines ONG et institutions, ce serait que le pays est pris en étau entre les puissances et les intérêts contradictoires (…). L’élite intellectuelle et dirigeante camerounaise ne devrait pécher ni par cécité, ni par angélisme à cet égard. »
La directrice générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (SOPECAM), invite donc les camerounais en général, et les dirigeants en particulier à rester soudés, unis et vigilent. « Il importe pour les camerounais de se serrer les coudes pour consolider l’unité et la cohésion sociale, le développement, la sécurité et la démocratie. Il importe de construire la résilience collective. » Mais comment ? « En refusant que le droit de manifester se transforme en droit de vandaliser, que les revendications professionnelles soient instrumentalisées au profit de certains agendas politiques. En donnant une chance au dialogue et à la paix », indique-t-elle. « Il nous faut surtout cultiver la fierté nationale, reconnaitre les efforts et les succès du pays, malgré le chantier immense qui reste. Faisons donc confiance à nos dirigeants et à celui à qui nous avons confié librement le gouvernail du pays. Il est au travail malgré les vents et les tempêtes. », Peut-on lire.
Danielle Ngono Efondo
GENÈVE (6 mai 2019) - Après une visite au Cameroun, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'est félicitée de la volonté du gouvernement de collaborer avec le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies et le reste des Nations Unies les principales crises humanitaires et des droits de l'homme causées par les graves troubles et violences qui se produisent dans l'ouest et le nord du pays.
« Je pense qu’il existe une possibilité, même si elle est courte, d’arrêter les crises qui ont entraîné des centaines de milliers de personnes déplacées, ainsi que les meurtres et les violations brutales des droits humains et les exactions qui affectent les régions septentrionale et occidentale. régions du pays », a déclaré Bachelet. «Mais il ne sera pas facile de remédier à ces situations. Il faudra des mesures importantes de la part du gouvernement et un soutien substantiel et soutenu de la communauté internationale - y compris de nous à l'ONU. "
« Les défis sont immenses et la situation impliquant une dizaine de mouvements séparatistes ou plus dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest risque de devenir complètement incontrôlable si des mesures sérieuses ne sont pas prises pour réduire les tensions et rétablir la confiance. De l’avis général, il faut aussi s’attaquer aux causes profondes et aux griefs sous-jacents si l’on veut rétablir la stabilité à long terme dans un pays qui était jusqu’il ya quelques années encore l’un des plus sédentaires et des plus pacifiques de la région. ”
Le chef des droits de l'homme des Nations Unies a noté que le gouvernement faisait également face à d'autres défis majeurs, notamment les incursions transfrontalières de groupes armés et d'organisations criminelles le long de sa frontière orientale avec la République centrafricaine. Parallèlement, dans le nord du pays, les forces armées luttent pour faire face aux déprédations et aux attentats-suicides perpétrés par Boko Haram et, dans l'extrême nord du lac Tchad, la population est terrorisée et attaquée par une autre organisation extrémiste. , le soi-disant État islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWA). En outre, le Cameroun accueille des centaines de milliers de réfugiés de la République centrafricaine et du Nigéria.
Dans plusieurs régions, des civils et des soldats ont été tués et mutilés et des villages entiers ont été incendiés. Des enfants ont été enlevés et forcés de rejoindre les groupes armés et ont même été utilisés par Boko Haram comme kamikazes sans le vouloir. Dans les deux régions occidentales, les écoles, les hôpitaux et d’autres infrastructures essentielles ont été ciblés et détruits par les différents groupes séparatistes; et des employés du gouvernement, y compris des enseignants qui ont osé continuer à enseigner, ont été pris pour cibles et assassinés ou enlevés.
Les forces de sécurité ont également été accusées d'avoir commis de graves violations, notamment des assassinats extrajudiciaires et des actes de torture, à l'encontre de civils et de combattants capturés dans le nord et dans l'ouest.
Au cours de trois jours de réunions et de consultations dans la capitale, Yaoundé, le Haut Commissaire a eu un entretien approfondi avec le Président Paul Biya sur les défis auxquels le pays est confronté en matière de droits de l'homme et sur les initiatives prises par le gouvernement pour y faire face. des liens plus larges avec la paix, la sécurité et le développement. Elle a également rencontré le Premier ministre et le ministre des Relations extérieures; le ministre de la Défense, aux côtés de hauts responsables de l'armée et de la police; le ministre de l'Administration territoriale (Intérieur), le ministre de la Justice, le ministre de la Femme, de l'autonomisation et de la famille et le ministre de l'enseignement secondaire.
Le chef des droits de l'homme des Nations unies a remercié le président de l'avoir invitée et lui a exprimé sa gratitude, ainsi que les membres de son gouvernement, ainsi que ses autres interlocuteurs, y compris des organisations de la société civile et des médias, la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés, le président de la Commission.
L’Assemblée nationale et vice-président du Sénat, des politiciens de l'opposition et du parti au pouvoir et sept hauts responsables de diverses communautés religieuses, ainsi que du corps diplomatique.
Elle a également pris note avec satisfaction des exposés des dirigeants de deux nouveaux organes créés par le président pour traiter de questions spécifiques liées aux problèmes de l’ouest et du nord, à savoir la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme et de la Commission.
Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
"Le travail de ces deux organismes en est encore à ses débuts", a déclaré Bachelet. « Mais je pense qu'ils peuvent potentiellement apporter d'importantes contributions au fil du temps pour mieux comprendre et gérer la crise dans les deux régions occidentales, et pour encourager un nombre croissant de combattants à déposer les armes et à se réinsérer dans la société, tant au nord qu'à l'ouest. Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer les énormes défis auxquels les deux organismes sont confrontés, et j’ai proposé de partager des conseils et des enseignements importants que nous avons tirés d’efforts similaires menés dans d’autres régions du monde.
Bachelet a également proposé de fournir conseil et assistance au gouvernement, comme ce fut le cas pour les forces du G5 au Sahel, afin de veiller à ce que les opérations militaires soient conformes aux normes internationales en matière de droits humains et à ce que les violations ne soient pas empêchées lorsque les forces militaires sont engagées. opérations antiterroristes et de lutte contre les groupes armés.
« En tant qu'ancien ministre de la Défense, je reconnais les difficultés et les dilemmes auxquels sont confrontés les soldats confrontés à des groupes armés extrêmement violents entrant et sortant de zones civiles, commettant des atrocités en cours de route», a déclaré le chef des droits de l'homme des Nations unies. «Néanmoins, chaque violation commise par les forces gouvernementales est non seulement illégale, mais également contre-productive dans la mesure où elle fait le jeu des groupes extrémistes, en alimentant le ressentiment de la population locale et en facilitant le recrutement. Les forces armées doivent gagner et conserver la confiance des populations locales. Pour ce faire, elles doivent respecter scrupuleusement le cadre du droit et des normes internationaux. S'ils ne le font pas, ils ne vaincront pas un ennemi nourri par la méfiance des civils envers les autorités. Dans l'intervalle, les civils pris au piège entre ces deux puissantes forces opposées, bien qu'asymétriques, sont de plus en plus vulnérables aux abus meurtriers et aux violations perpétrées de part et d'autre. ”
La Haut-Commissaire a souligné qu'il était essentiel que les membres des forces de sécurité auteurs d'infractions graves soient tenus pour responsables.
"Le gouvernement m'a informé des mesures qu'il avait prises en réponse aux allégations de violations", a déclaré Bachelet. « Et je les ai invités à faire preuve de la plus grande transparence possible dans de tels cas. Il est essentiel que les crimes soient punis et qu’ils soient perçus comme tels. En cas d’impunité, l’immunité est présumée, ce qui entraînera la multiplication des crimes et un déclin de la confiance dans les forces armées, ce qui ne fera qu’aggraver les problèmes auxquels elles sont confrontées. Le maintien du moral est important, mais il est impératif de dissuader les membres des forces de sécurité de prendre des mesures illégales. Cette question particulière porte atteinte à la réputation internationale du Cameroun et au soutien de la communauté internationale dans la lutte contre les groupes armés opérant sur son territoire. "
La Haut-Commissaire a déclaré qu'elle condamnait catégoriquement tous les groupes armés qui visaient des civils, ainsi que l'incendie des écoles et des installations médicales par les groupes séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. "Il n'y a aucune logique dans leur comportement", a-t-elle déclaré. «S'ils militent pour plus d'autonomie, pourquoi chercher à priver leurs propres enfants de l'éducation, pourquoi tuer les enseignants et détruire les installations de santé? Ce n'est pas idéaliste, c'est nihiliste. La seule façon de résoudre les problèmes dans les deux régions occidentales consiste à engager un dialogue, y compris une analyse approfondie des causes profondes des troubles, et j'exhorte toutes les parties, y compris le gouvernement, à faire un effort acharné pour mettre fin aux combats et commencer les pourparlers de paix. "
Bachelet a également soulevé la question du manque d'accès des défenseurs des droits de l'homme internationaux et nationaux - y compris de la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés - et des agences humanitaires aux régions touchées. « J'ai entendu cela de tant de gens », a-t-elle déclaré. «L’absence d’accès alimente la méfiance internationale et locale: notamment la méfiance à l’égard des victimes; les soupçons et les discours contradictoires sur qui est responsable de quelles violations et abus; et la réticence à appuyer pleinement les efforts du Gouvernement pour faire face à ces crises, de crainte que le manque d’accès et le manque de clarté masquent quelque chose d’inconfort. L'accès limité entrave également les efforts des agences humanitaires pour atteindre les victimes, ce qui pourrait à son tour alimenter de nouveaux mouvements de population. Ainsi, le plus grand nombre possible d'accès - dans les limites de ce qui est sûr - constituerait un important pas en avant en termes de renforcement de la confiance, et j'apprécie l'attention que le gouvernement a accordée à cette demande particulière. "
Elle a également exprimé sa préoccupation auprès du gouvernement concernant la réduction de l'espace civique au Cameroun, notant que certaines des organisations de la société civile, des chefs religieux, des hommes politiques de l'opposition et des diplomates rencontrés avaient décrit comment certains droits et libertés, notamment ceux d'association et de réunion pacifiques, avait été érodé ces derniers mois. Les défenseurs des droits de l’homme ont expliqué avoir été victimes de harcèlement de la part de la police. De nombreux interlocuteurs du Haut Commissaire ont soulevé la question de l’arrestation du principal homme d’opposition Maurice Kamto et de plus de 150 de ses partisans.
« J'ai soulevé toutes ces questions auprès du gouvernement», a déclaré le Haut Commissaire. «Et je les ai exhortés à mettre fin à la pratique des civils devant les tribunaux militaires. Je crois qu’il est urgent de changer d’approche à l’égard des politiciens dissidents et des membres critiques de la société civile, ainsi que de faire des gestes importants pour rétablir la confiance. »
« Tout le monde - gouvernement, opposition, société civile - convient que le pays fait face à la série de crises la plus grave qu’il ait connue depuis de nombreuses années. Tout le monde veut mettre fin à ces crises le plus rapidement possible. Le gouvernement, la société civile, l’opposition politique, les chefs religieux et la communauté internationale peuvent tous apporter une contribution importante à la recherche de la paix, s’ils peuvent discuter des options ouvertement et librement (rlk). ”
Tout en notant qu'il ne s'agissait que d'une première étape, Mme Bachelet a déclaré que son accueil et la volonté de coopérer manifestée par le gouvernement lors de sa visite pourraient contribuer à ouvrir la voie à une action commune efficace pour aider le Cameroun à traverser cette période très difficile.
« Pour ma part, je promets que mon bureau, y compris le personnel de notre bureau régional au Cameroun, ferai tout ce qui est en notre pouvoir pour aider le gouvernement à trouver des solutions viables, de sorte que, avec la participation accrue d'autres entités des Nations Unies et l'appui d'autres gouvernements - nous pouvons travailler ensemble pour contribuer au rétablissement de la paix et de la sécurité, à la protection des droits de l'homme et à la création d'un espace pour le développement effectif de la population partout au Cameroun. Les enjeux sont importants, pas seulement pour le Cameroun, mais pour toute la région. "
Voici ce que le CPP a dit à Michelle Bachelet sur le conflit armé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et sur l’atmosphère politique actuelle au Cameroun.
Madame le haut-commissaire,
Nous voulons vous accueillir dans notre beau pays le Cameroun. Ce pays extraordinaire se désintègre sous les yeux du monde en raison d'une gouvernance caractérisée par:
Madame la Haut-commissaire, vous ne connaissez que trop bien les faits et les chiffres.
o 170 000 dans l'extrême nord
o environ 5 000 personnes dans l'Adamaoua
o 530 000 dans le nord-ouest et le sud-ouest
Ces crises se sont aggravées fin 2018 avec une élection simulée qui a permis au président Paul Biya à l'âge de 85 ans et après 36 ans de règne, de recommencer un mandat de 7 ans. Tous les observateurs ont considéré l'élection imparfaite avec de nombreuses irrégularités et fraude. Maurice Kamto, président et candidat du MRC lors de cette élection présidentielle a contesté les résultats officiels et s'est déclaré gagnant. Lui et les membres de son parti ont organisé des manifestations non violentes à cet égard.
Ils ont été arrêtés illégalement et plus de 100 d'entre eux sont en détention depuis plus de trois mois aujourd'hui.
Nous pourrions continuer encore et encore. Le Cameroun est sans aucun doute dans une crise nationale aiguë sans moyens viables en dehors.
Le gouvernement du Cameroun est pleinement responsable de ces crises et de la catastrophe leur gestion, ce qui a entraîné de nouvelles violations des droits de l'homme et une aggravation du conflit.
Aujourd'hui, les Camerounais ne font pas confiance à :
Madame le haut-commissaire,
Les tensions au Cameroun aujourd'hui sont sociales, politiques et économiques. Ces tensions sont si puissantes que le chaos général et / ou une guerre généralisée est aujourd'hui une probabilité élevée. Nous non plus, en tant que Camerounais, ni vous en tant que monde ne pourrez vous cacher derrière l'excuse "nous ne l'avons pas vu venir". Nous l'avons vu venir. Nous savons exactement ce qui se passera si ces crises ne trouvent pas de solution à l’avenir.
Alors, que pouvons-nous faire en tant que Camerounais et vous, en tant que communauté internationale ?
Dans l'immédiat, il est essentiel que la communauté internationale :
Ou nous, Camerounais, il est clair que le régime de Biya ne peut plus gouverner le Cameroun. Par conséquent, nous exigeons une transition politique. Cela implique :
Nous le ferons par le biais de manifestations de grande envergure et sans violence. Nous nous attendons à ce que le monde nous soutenir comme nous le faisons.
Madame le haut-commissaire,
Nous avons l'intention de mettre un terme à ces crises et d'y mettre fin, d'éviter une guerre de grande ampleur et de reconquérir notre pays. C'est le nôtre. J'espère sincèrement que le monde sera à nos côtés.
Pour le Cameroon People’s Party,
Edith Kahbang Walla.
Le 04 mai 2019, Cabral LIBII, Coordonnateur du Mouvement 11 millions de Citoyens, a répondu à l'invitation de Michelle BACHELET, ancienne Présidente du Chili, en qualité de Haut Commissaire des Nations-unies aux droits de l'Homme. L'objet de cette rencontre avec les partis et autres acteurs politiques portait sur la situation des droits de l’homme droits politiques, et des libertés au Cameroun. Lors de son intervention, Cabral LIBII a abordé avec forte démonstration 5 questions :
L'absence des pouvoirs d'ELECAM sur le processus électoral
L'absence d'un contentieux sur le résultat des élections
La paralysie du droit de vote et des droits politiques au Cameroun
La question anglophone
Les persécutions contre le mouvement onze millions et de son leader.
- L'absence de pouvoir d’Elecam sur le processus électoral
Cabral LIBII a rappelé que, Elecam ne dispose d'aucun pouvoir dans le suivi du scrutin au Cameroun.
Cet organe présenté à tort comme un organe indépendant chargé de garantir la transparence des élections, est en réalité une simple commission de la logistique.
Elecam est juste chargé de créer les bureaux de vote, mettre à la disposition des bureaux de vote les urnes, les transporter, affecter les scrutateurs, recruter des prestataires pour imprimer les bulletins des différents candidats, acheter les enveloppes, les registres, l'encre pour les empreintes.
L’essentiel du scrutin, c’est-à-dire, la computation des votes, est de la compétence des commissions mixtes électorales dirigées par des magistrats fonctionnaires entourés d' un grand nombre de fonctionnaires du Ministère de l'administration territoriale dont la carrière administrative dépend de la signature du Président de la République, par ailleurs, candidat à l'élection présidentielle ou dont les membres du parti qu'il dirige, sont candidats aux autres élections.
Article 49 du code électoral : « Il est créé des commissions électorales mixtes chargées respectivement des opérations préparatoires aux élections, de l’organisation et de la supervision des opérations électorales, des opérations de vote et du recensement général des votes. »
Sur ce point et pour une réelle transparence électorale, Cabral LIBII demande la dissolution pure et simple des commissions électorales mixtes afin de laisser Elecam jouer son rôle comme le prévoit pourtant le code électoral.
Article 4.- (1) « Elections Cameroon » est un organisme indépendant chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral et référendaire.
- L’absence d’un contentieux sur les résultats des élections au Cameroun
Le leader Cabral LIBII a souligné le fait qu'au Cameroun, il n'existe pas de contentieux sur les résultats des élections.
Contrairement aux autres pays africains comme la RDC et d'autres, disposant d'organes indépendants chargé des élections, le contentieux électoral camerounais ne porte pas sur la contestation des résultats.
Dans ces pays, l'organisme chargé des élections comptabilise les résultats, les proclame publiquement et dès cet instant, les contestations sont ouvertes aux candidats contestataires.
A partir de cet instant, la partie ou le candidat qui contestent les résultats provisoires saisit la juridiction constitutionnelle, qui statue en audience publique. Et c'est seulement à l'issue de ces audiences de contestation des résultats que les résultats définitifs sont proclamés en audience solennelle de la juridiction constitutionnelle.
L'avantage de l'audience de contestation des résultats est que les candidats ou les partis peuvent sur la base de leurs procès-verbaux confronter devant la juridiction constitutionnelle avec les résultats comptabilisés par l'organe en charge des élections.
Au Cameroun, les fonctionnaires réunis en commission mixte électorale et commission nationale de recensement des votes arrêtent les résultats devant les représentants des candidats qui n’ont pas eu le temps en 72 heures de réunir les preuves de leurs allégations et les font lire simplement par le conseil constitutionnel.
En réalité, les résultats des différents bureaux de votes sont comptabilisés par les commissions mixtes départementales dirigées par des fonctionnaires puis acheminés à la commission nationale des votes à la tête de laquelle se trouve un magistrat du conseil constitutionnel, assisté des fonctionnaires de l'administration territoriale ou désignés par elle.
Après comptabilisation générale des résultats en interne au sein de la commission nationale de recensement des votes, sans que leur travail soit rendu public, les résultats sont acheminés discrètement au conseil constitutionnel, qui, les lit en audience publique solennelle, sans aucune possibilité de les contester matériellement.
En l’absence d’une proclamation des résultats provisoires, les partis politiques n'ont aucune possibilité pour défendre leurs votes tels qu'ils en ressortent des Procès-verbaux en leur possession généralement ultérieure aux 72 heures impartis pour introduire le contentieux.
Le contentieux électoral actuel au Cameroun porte uniquement sur les abus et irrégularités observés lors de l'établissement des listes de candidatures et le déroulement des élections le jour du vote : absence des bulletins de vote, encre délébile, interdiction du vote.
Sur ce point, le Coordonnateur Général du Mouvement 11 millions de Citoyens a vivement recommandé qu'Elecam puisse comptabiliser les résultats, les proclamer provisoirement et que le contentieux au niveau du conseil constitutionnel puisse porter non seulement sur la régularité des opérations de vote allant de l’inscription sur les listes électorales au scrutin proprement dit, mais aussi, sur la contestation des résultats provisoires donnés par ELECAM.
- La paralysie du droit de vote et des droits politiques au Cameroun
Le second point majeur évoqué par Cabral LIBII portait sur les actions néfastes des pouvoirs publics visant à atténuer le fort engouement des populations camerounaises à participer au choix de ses dirigeants.
Madame Bachelet est d'ailleurs revenue sur ce point lors de son propos de clôture.
Fort de sa présence permanente sur le terrain depuis plus de 2 ans à travers la visitation de plusieurs dizaines d'arrondissements et des centaines de villages, ce qui fait de lui l'homme politique le plus proche des populations, Cabral LIBII a fait noter que le camerounais lambda veut absolument participer à la vie politique de son pays.
Mais de façon cynique , les tenants du pouvoirs veulent l'en décourager par la mise en place des mécanismes tels le verrouillage du système électoral comme sus décrit, les violations systématiques des libertés associatives et syndicales par l'interdiction des réunions et autres manifestations publiques quand elles ne sont pas celles du parti au pouvoir, la concentration de tous les pouvoirs entre les mains des gouvernants sourds à la volonté populaire , la menace de répression permanente lorsqu’un citoyen, désireux de participer à la construction de notre patrie, venait à émettre un avis contraire à celui du président de la République, ses soutiens ou de son parti politique, le musellement systématique des syndicats qui portent pourtant les aspirations profondes des membres qui les constituent. Cabral LIBII a insisté sur la protection du droit de participer, sur l’urgence de donner un contenu légal à la notion d’ « ordre public » et de limiter la garde à vue administrative au Cameroun.
- Sur la question anglophone
Le leader Cabral LIBII a indiqué que l’escalade de la crise anglophone est encouragée de manière ponctuelle par le refus des pouvoirs publics de laisser la société civile participer à la résolution de ce conflit, à travers un dialogue inclusif.
Cette crise anglophone trouve un champ fertile aussi du fait de la centralisation et la conservation excessives du pouvoir.
D'où son appel une fois de plus, à la libération des détenus et plus spécifiquement des leaders légitimes tels Ngalim Felix et Mancho Bibixy disposés à travailler pour la sortie de crise, à une véritable régionalisation donnant une vraie autonomie de gestion aux populations dans des domaines spécifiques. Néanmoins, il a rappelé que toute démarche de paix commandait que les groupes armés dans le bush, déposent également les armes.
- Les persécutions contre le mouvement Onze Millions de Citoyens
Ce point était une illustration des problématiques sus évoquées sur les atteintes aux libertés politiques et publiques de ceux qui ne partagent pas les avis du pouvoir.
Les membres du mouvement onze millions sont victimes régulièrement des agressions, intimidations, bannissements des villages, destructions des commerces, interpellations, séquestrations... .
Cabral LIBII, pour mieux illustrer les actes interdisant les activités du Mouvement 11 Millions de Citoyens dans certaines localités du pays, brandira plusieurs actes d’interdiction et évoquera sa suspension personnelle de toutes activités politiques qui étonnera madame Michelle BACHELET, les membres de la délégation qui l'accompagnaient et les autres participants à la rencontre.
Certains responsables des partis d'opposition ont même avoué n'avoir pas cru à cette information jusqu’au moment de la présentation du document physique. La question sur toutes les lèvres étaient celles de savoir quel texte juridique autorisait l'administration à suspendre un citoyen de ses activités politiques.
A la fin de son exposé reconnu comme clair, précis et concis, un mémo récapitulatif de toutes ces observations et recommandations citoyennes, a été remis à Madame la Haut Commissaire des Nations-unies aux droits de l'homme que le leader Cabral LIBII n'a pas manqué de remercier.
Anne Féconde NOAH BILOA
Porte-parole de Cabral LIBII
Lors de son toast, rapporte Cameroon Tribune, Joseph Dion Ngute a dit combien le gouvernement apprécie la présence de cette haute fonctionnaire onusienne. Michelle Bachelet qui arrive à Yaoundé, a rappelé le PM, alors que le pays qui anéantit progressivement la secte terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, fait face aux attaques sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
En outre, le Cameroun, évoque Joseph Dion Ngute, abrite et encadre plusieurs milliers de réfugiés et personnes vulnérables, promeut l’expression libre d’une presse florissante. Dans ces conditions, « Elections Cameroon a organisé avec satisfaction la dernière élection présidentielle, les forces de défense et de sécurité défendent la stabilité et l’intégrité du Cameroun avec professionnalisme, et le pays tient à son hospitalité légendaire », a rappelé le PM.
En clair, les pouvoirs publics sont engagés à promouvoir les droits de l’Homme, dans le respect des engagements internationaux que le pays a pris. Par ailleurs, tout est également mis en œuvre pour que les jeunes et toutes les autres couches défavorisées soient soutenus et encadrés. D'ailleurs, le visite officielle de Michelle Bachelet au Cameroun, a souhaité le PM, devra permettre d’apprécier tous ces efforts.
Michelle Bachelet a, quant à elle, clôturé son toast par deux expressions connues des Camerounais : « Bonne chance, on est ensemble ! ». Une bonne humeur partagée par l’illustre hôte et les personnalités conviées. Dans sa prise de parole, indique Cameroon Tribune, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme a exprimé toute sa gratitude au gouvernement camerounais pour l’accueil qui lui a été réservé.
Par ailleurs, elle a salué la disponibilité des membres du gouvernement pour leur ouverture aux échanges. Michelle Bachelet a en effet eu des audiences avec plusieurs ministres. Pour elle, ces rencontres lui ont permis d’apprécier l’engagement du Cameroun à respecter les normes internationales en matière de droits de l’Homme.
Les deux prochains jours - vendredi et samedi - de l’hôte du Cameroun s’annoncent aussi denses. Michelle Bachelet devra pour l’essentiel s’entretenir avec les leaders des partis politiques, les acteurs de la société civile et les autorités religieuses.
Otric N.