Sur les réseaux sociaux, il est noté depuis la survenue de l’attaque de Ngarbuh ayant tué des civils y compris des enfants, une sorte d’expression manifeste de la mauvaise foi des sécessionnistes. Ceux-ci n’ont eu de cesse de s’indigner prenant les populations pour bouclier sur le terrain, alors que le ministre de la défense (Mindef) vient de démentir formellement les allégations faites aux forces de défense sur la toile en corrélation avec l’origine les faits.
Rien ne saurait expliquer un tel acharnement des combattants séparatistes amazoniens sur la toile, si ce n’est une mauvaise foi qui tend ouvertement à discréditer l’armée camerounaise à la suite de ce que les médias sociaux qualifient déjà des évènements de Ngarbuh. En effet, les sécessionnistes saisissant le prétexte de l’attaque, s’activent à exprimer leur semblant de colère considérant au passage les populations comme étant leurs protecteurs sur le terrain.
Selon certains observateurs avertis, les sécessionnistes veulent simplement semer la confusion au sein de l’opinion publique pour contester à l’avance leur éventuelle implication dans le massacre de Ngarbuh. Cette lecture des faits paraît logique pour eux dans la mesure où côté armée Camerounaise, le Mindef à travers un communiqué officiel vient de démentir les accusations à l’endroit de l’armée tout apportant des éclairages sur les circonstances d’une approche de reconnaissance nocturne menée à pieds par « un groupe de 06 éléments des forces de défense dont 04 militaires et 02 gendarmes vers un camp fortifié, véritable base logistique de marchandises illicites de réception des armements et munitions de tous calibres, de stockage et de revente des stupéfiants ».
Sur les lieux, les combats entre les forces de défense et les terroristes ont abouti à l’explosion des contenants de carburants suivi d’un violent incendie qui va affecter quelques habitations voisines. « Un incendie qui a fait 05 victimes dont une femme et 04 enfants », relève fort bien le Mindef dans son communiqué.
Propagande communicationnelle
En découvrant la version des faits présentés par le Mindef, il n’existe aucun rapprochement avec la version des réseaux sociaux. Plusieurs sources estiment que les sécessionnistes s’inscrivent tout simplement dans une logique de propagande communicationnelle dont le seul fondement reste un projet terroriste.
Il faut indiquer que le massacre de Ngarbuh survient après la tenue du double scrutin législatif et municipal au Cameroun le 09 février dernier. Des élections qui se sont déroulées dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sur fond de menace de boycott brandie par les combattants ambazoniens à travers leurs traditionnels lockdown.
Innocent D H
C’est par l’entremise de son porte parole qu’Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies s’est dit préoccupé par le drame survenu au Cameroun le 14 Février dernier et a instamment demandé au Gouvernement Camerounais d’ouvrir une enquête
Le Contenu de son message
« Le Secrétaire général est vivement préoccupé par des informations selon lesquelles des civils, y compris des enfants, auraient été tués lors d’une attaque dans le village de Ngarbuh dans la région du Nord-Ouest du Cameroun le 14 février. Il présente ses condoléances les plus sincères aux familles des victimes, et appelle le Gouvernement du Cameroun à ouvrir une enquête et à prendre les dispositions nécessaires pour que les coupables répondent de leurs actes.
Le Secrétaire général appelle les parties armées à s’abstenir de toute attaque contre les civils et à respecter le droit humanitaire international et des droits de l’homme. Il réitère la disponibilité des Nations Unies à travailler avec toutes les parties prenantes en vue d’une solution politique à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun par le dialogue… ».
La vérité doit être dite
L’attente du Sg des Nations Unies est la même que celle de tous les Camerounais depuis que les images de ces enfants font le tour des réseaux sociaux. Des vidéos et photos insoutenables d’autant plus que les principales victimes sont des femmes et des enfants.
Et, la promesse faite trois jours après le drame par le ministre de la Défense à travers un communiqué peut laisser croire que tout est déjà dit. Les causes du drame semblent déjà connues et seuls les détails pourraient être donnés plus tard, après les résultats de l’enquête.
Une fois de plus, il s’agit d’un problème Camerouno – Camerounais
Certes, le Cameroun lorsque cela s’impose ne rejette pas les conseils et autres apports de ses partenaires parmi lesquels, les Nations Unies et bien d’autres. Toutefois, l’implication de ces derniers, à l’instar de Human Right Watch, Amnesty International ou alors le congrès américain dans la crise qui sévit dans les régions du Nord et du Sud Ouest n’est pas de nature à améliorer les choses. Les rapports fournis jusqu’à lors sont erronés et le congrès américain a donné la parole aux groupuscules d’individus qui n’ont jamais tenu compte des mesures prises par le Gouvernement Camerounais pour un cessé le feu définitif.
Au contraire, avec ces lobbies qui hantent les couloirs du Walter E. Washington Convention Center sis à Washington D.C, ils entendent tout remettre en cause en organisant par exemple dans les prochaines semaines, une rencontre baptisée «Conférence internationale sur le conflit armé au Sud-Cameroun…».
Sur son site, la Coalition pour le dialogue et les négociations instigatrice de cette « farce » la justifie en déclarant que : « Depuis l’éclatement du conflit au Cameroun, des dirigeants éminents tels que Son Éminence le cardinal Christian Tumi et le juge Ayah Paul Abine ont appelé à une conférence réunissant tous les Camerounais du Sud pour échanger des vues et établir une position dominante. Le gouvernement du Cameroun a malheureusement empêché la tenue de la Conférence générale anglophone. Alors que le conflit s’intensifie, il est clair qu’une telle conférence unissant les Camerounais du Sud ne peut pas avoir lieu au Cameroun d’où la nécessité d’avoir une conférence à l’étranger dans un pays partenaire…Les Camerounais du Sud sont citoyens des anciens Cameroun du Sud britannique, actuellement les régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest de la République du Cameroun, parfois appelés « anglophones » ou « ambazoniens ». La Coalition a décidé d’utiliser l’appellation reconnue des Nations Unies: Southern Cameroons ou Southern Cameroonians…».
Le gouvernement camerounais dément formellement les chiffres répandus sur la toile
Après un week-end de tergiversations, le chef de la division de Communication du ministère de la Défense a publié un communiqué hier lundi, évoquant un "malheureux accident". Le ministre de la Défense a lui-même renchérit ce mardi dans un autre communiqué.
"Les Forces de Défense en opération de reconnaissance dans ladite localité ont été prises à partie par des terroristes sécessionnistes ayant transformé une des habitations de la localité en place forte, véritable base logistique de marchandises illicites, d’armements et de munitions de divers calibres, de stupéfiants et amulettes", peut-on lire.
Il apporte également des précisions sur le nombre de victimes de cette opération : "La riposte s’est soldée par la neutralisation de 07 (sept) terroristes et bandits. Au cours des accrochages, un incendie s’est déclaré dans la fortification des terroristes installée dans la même habitation, provoquant des explosions avant de se propager aux habitations voisines. Cet incendie aurait fait 05 (cinq) victimes, dont une femme et 04 enfants, bien loin du prétendu massacre relayé dans les réseaux sociaux".
La crise dans les régions du Nord et du Sud Ouest a déjà des amorces de solutions, posées avant et pendant le Grand Dialogue National initié par le Président de la République du Cameroun. C’est l’assurance donnée aux uns et aux autres qui a permis le retour des populations qui s’étaient réfugiées au Nigéria voisin, ou encore le dépôt des armes par ceux qu’on peut considérer aujourd’hui comme des ex terroristes qui intègrent les programmes de réhabilitation mis en place par les autorités, afin de faciliter leur réinsertion…
La doléance des Nations Unies a bien évidemment été prise en compte cependant, aucune possibilité ne sera accordée à qui que ce soit pour diviser le Cameroun et instaurer un no man lands dans cette partie du pays.
Que les uns et les autres se le tiennent pour dit.
Nicole Ricci Minyem
Suite au communiqué publié par le chef de la division de la communication du ministère de la Défense, Joseph Beti Assomo apporte des précisions sur les circonstances du drame survenu à Ngarbuh-Ntumbo le week-end dernier.
Le Ministre Délégué à la Présidence Chargé de la Défense communique :
Plusieurs photographies faisant état d’un prétendu de plusieurs personnes dont des femmes et des enfants, perpétré par les Forces de Défense et de sécurité le Vendredi 14 Février 2020, dans la localité de Ngarbuh, Département du Donga-Mantung, Région du Nord-Ouest, circulent sur les réseaux sociaux.
Le Ministre Délégué à la Présidence Chargé de la Défense dément formellement ces grotesques allégations et précise, à la lumière des informations méthodiquement et professionnellement recoupées, qu’il s’agit tout simplement d’un malheureux montage sur des opérations de sécurisation en cours dans la Région.
En effet, les Forces de Défense en opération de reconnaissance dans ladite localité ont été prises à partie par des terroristes sécessionnistes ayant transformé une des habitations de la localité en place forte, véritable base logistique de marchandises illicites, d’armements et de munitions de divers calibres, de stupéfiants et amulettes.
La riposte s’est soldée par la neutralisation de 07 (sept) terroristes et bandits.
Au cours des accrochages, un incendie s’est déclaré dans la fortification des terroristes installée dans la même habitation, provoquant des explosions avant de se propager aux habitations voisines. Cet incendie aurait fait 05 (cinq) victimes, dont une femme et 04 enfants, bien loin du prétendu massacre relayé dans les réseaux sociaux.
La propagande terroriste sécessionniste a tôt fait de joindre à la mise en scène macabre sur les médias sociaux des images présumées des morts de la Mezam courant 2019, et qui avaient malheureusement à leurs côtés une femme.
Une enquête approfondie a immédiatement été ouverte autour de ce regrettable incident par la Gendarmerie Nationale et la Sécurité Militaire. La quintessence des conditions de cette enquête pourrait être publiée en temps opportun.
Il est à observer que depuis un certain temps, des publications malintentionnées tentent de dépeindre nos Forces de Défense et de Sécurité sous les pires traits négatifs et aux antipodes de leur professionnalisme internationalement reconnu. Elles tentent également de détériorer le solide lien Armée-Nation bâti au fil du temps. En vain.
En tout état de cause, le Ministère de la Défense se réserve désormais le droit de poursuivre devant les juridictions compétentes les auteurs de fausses nouvelles à son endroit, conformément à la loi. /-
Lire aussi : Massacre de femmes et d’enfants au Cameroun : Civils et activistes demandent l’ouverture d’une enquête
Beti Assomo Joseph
Délégué à la Présidence Chargé de la Défense
C’est ainsi que Dieudonné Essomba a intitulé sa tribune publiée ce lundi sur sa page Facebook.
« Les massacres des populations dans un village du Nord-Ouest m’amènent à rappeler ce que j’ai demandé bien avant le déclenchement des événements, à savoir qu’il fallait immédiatement rentrer à la Fédération de 1961 ou toute autre formule renouvelée et ceci pour plusieurs raisons :
Malheureusement, nos positions ont été combattues sur des bases affectives et idéologiques. Bien plus, on nous a accusés de tous les noms d’oiseaux : antipatriotes, pro-ambazoniens, traitres, etc.
Car ce que ceux-là voulaient, c’est de nous départir de notre posture d’analyste froid et de grand patriote pour encourager le Gouvernement à aller sombrer dans le marécage puant où il se débat maintenant désespérément, sans qu’on voit exactement l’issue.
Et les faits sont là, durs et implacables : les Sécessionnistes Anglophones ne déposeront jamais les armes, à moins d’être battus, ce qui est improbable avec l’Etat unitaire ! Il ne faut jamais croire qu’il y aura un moment où les Sécessionnistes, écoutant la voix de la sagesse, viendront déposer tranquillement leurs armes pour rentrer humblement dans l’Etat unitaire. Bien entendu, on aura quelques défections, mais sans grand impact sur le cours des événements.
Car, qu’est-ce que la Sécession anglophone ?
Il faut le dire de manière claire, dans cette histoire, c’est la cause séparatiste qui avance, qui gagne des points sur le plan militaire, diplomatique et médiatique. La cause du Cameroun qu’on croyait acquise perd de plus en plus du terrain.
Et moi, de faire un TERRIBLE RAPPEL : L’Afrique Noire est née avec quatre Etats fédéraux qui ont eu la maladresse de supprimer la Fédération : l’Ethiopie, le Soudan, la Somalie et le Cameroun. Les 3 premiers ont connu des sécessions victorieuses, les seules d’ailleurs en Afrique.
Il se peut aussi que le Cameroun, dernier sur la liste, empreinte la même voie… ».
N.R.M
Dans un message publié sur sa page Facebook ce Lundi, le président du Pari Camerounais pour la Réconciliation Nationale présente ses condoléances aux familles éprouvées et demande que lumière soit faite sur ces atrocités.
« J'ai appris avec effroi, consternation et stupeur, le massacre par des personnes armées, de 22 civils, dont 14 enfants et des femmes, à Ngarbuh, un village du Département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest du Cameroun.
Je m'incline devant la mémoire de ces victimes innocentes de cette guerre inutile et au nom du Parti Camerounais pour la Réconciliation nationale-PCRN, j'adresse mes sincères condoléances aux familles endeuillées.
Je demande avec insistance au Gouvernement et aux organisations des droits de l'homme nationales et internationales, de faire toute la lumière sur ce massacre. Que les coupables soient rapidement identifiés, interpellés et présentés à la justice pour y subir la rigueur de la loi.
Je saisis une fois de plus cette occasion pour appeler toutes les parties en conflit à un cessez-le-feu immédiat et sans conditions, notamment à ceux qui ne devaient jamais porter les armes de les déposer, pour donner une chance à la paix… ».
S’agit–il réellement des soldats Camerounais ?
Les avis sont partagés. En commentaires sous le post du Président du PCRN, certains semblent en douter et affirment que ce sont les ambazoniens qui arborent les tenues des Forces de Défense et de Sécurité tués par eux.
« Ces amba boys s’habillent comme nos militaires avant de commettre les atrocités comme le meurtre d’enfants de Ntumbaw, Donga Mantung. Puis les mêmes terroristes d’amba se tournent prennent des photos des enfants qu’ils ont tués, publient sur les médias sociaux, pleurent génocide et font tout pour attirer la sympathie internationale.
Ces amba fools croient vraiment qu’en tuant leurs propres parents, incitant le génocide à leur propre peuple, qui leur donnera l’indépendance. Le nouveau plan qu’ils planifient est d’attaquer les communautés « Bamiléké » déguisés en soldats du Cameroun. Ils pensent que ça va causer un soulèvement dans la région de l’Ouest… ».
D'autres se souviennent de l’exécution des mamans et de leurs enfants au Nord, du refus de la quasi majorité des Camerounais de croire que l’armée Camerounaise pouvait commettre de tels actes. Malheureusement, la suite a démontré le contraire. Il apparaît dès lors évident que face à tout ce qui est dit depuis le 14 Février dernier, il convient de prendre des précautions et ne pas se fendre en déclarations, et espérer qu’une enquête va permettre de faire la lumière sur ces meurtres barbares.
Il est toutefois important de relever qu’un Camerounais tué, quelque soit le camp auquel il appartient, est un mort de trop. Et, dans une guerre les enfants doivent au delà de toute « conviction » être protégés et rien, aucune raison ne saurait justifier leur assassinat.
Nicole Ricci Minyem
Le ministre de la défense dément toute implication de l’armée dans les attaques de Ngarbuh dans la région du Nord–Ouest.
C’est l’émoi général au sein de l’opinion publique national et international depuis l’apparition sur les réseaux sociaux de ces images de femmes et enfants décédés à la suite de ce que la toile appelle le massacre de Ngarbuh. Dans les médias sociaux, et selon des chiffres qui circulent sur les médias sociaux, on compterait près de 22 à 24 camerounais assassinés. Et pour ces autres sources, le coupable est tout désigné. Il s’agit de l’armée. D'où la réaction du chef de la division de la communication du ministère de la défense, le Capitaine de Frégate ATONFACK GUEMO.
Dans sa mise au point, le Chef DIVCOM de l’armée dément formellement les accusations portées à l’endroit des hommes de l’armée. Et il précise les circonstances des événements de Ngarbuh. « En effet, le 14 février 2020, un groupe de 06 éléments des Forces de Défense dont 04 militaires et 02 gendarmes renseigné par des repentis a effectué une approche de reconnaissance nocturne à pieds vers une habitation de Ngarbuh transformée en camp fortifié, véritable base logistique de marchandises illicites, de réception des armements et munitions de tous calibres, et de stockage et revente de stupéfiants.
Pris à partie par des tirs nourris depuis le refuge fortifié, la riposte des éléments des Forces de l’ordre permettra de mettre hors d’état de nuire 07 des terroristes présents sur les lieux. Les combats vont se poursuivre jusqu’à l’explosion de plusieurs contenants de carburant, suivi d’un violent incendie qui va affecter quelques habitations voisines. Cet incendie a fait 05 victimes, dont une femme et 04 enfants, bien loin de ce qui est relayé dans les réseaux sociaux. »
Première leçon, le nombre de victimes. On est loin des chiffres donnés jusqu’ici. Ce qui ne veut pas dire que cette situation perd son caractère tragique. Aussi, l’armée donne de savoir qu’il s’agit d’une situation consécutive à une opération militaire qui pourrait être considéré comme un succès. A côté de tout cela, le DIVCOM fait savoir que la manipulation de la communication autour de cette affaire à fait ressortir d’anciennes photos de la neutralisation de 04 terroristes dans le Département de la MEZAM courant 2019. Des terroristes qui, malheureusement, avaient avec eux une femme.
Toujours est-il qu’une enquête bien plus approfondie est en cours, et l’armée dit qu’elle communiquera sur les résultats de cette enquête.
Lire aussi : Massacre de femmes et d’enfants au Cameroun : Civils et activistes demandent l’ouverture d’une enquête
Stéphane NZESSEU