La mission actuelle de ce groupe de travail des femmes des régions du Nord et du Sud-ouest, est de rencontrer les autorités nationales et d’autres partenaires du Cameroun, afin de leurs proposer leur contribution et leur collaboration à toutes les initiatives visant à rétablir la paix dans ces régions nous rapporte Cameroon tribune.
Préoccupées par les conséquences désastreuses de la crise sociopolitique que traversent ces deux régions, ces femmes n’entendent ménager aucun effort pour y faire revenir le calme, la sécurité et la paix. Ladite rencontre s’est tenue le 15 mars dernier.
Après plus de 3 heures d’échanges avec Faï Yengo Francis, Esther Omam, Coordinatrice générale de ce Groupe de travail a déclaré à la presse : « Nous avons vu beaucoup de nos proches mourir, des enfants, des sœurs, nous avons vu tant de sang couler dans nos communautés. En tant que femmes, facteurs de paix et agents de développement, nous avons pensé qu'il était important de commencer à faire du lobbying et du plaidoyer à tous les niveaux, en rencontrant les principales parties prenantes, en essayant de tracer la voie à suivre, de déterminer les problèmes et de trouver des moyens de les atténuer. »
Avant de se rendre au CNDDR indique Cameroun Tribune, les femmes avaient au préalable lu le document relatif aux missions de l’institution et avaient des préoccupations à soulever.
« Tous ces efforts ne visent qu’à voir les différentes parties s’unir afin que nous puissions comme par le passé jouir de la paix dans nos communautés. Nous avons fait part de nos observations, et après avoir écouté, nous avons obtenu des éclaircissements », a renchéri Esther Omam. Après la réunion, « Nous repartons dans notre groupe, nous rencontrerons les membres, leur présenterons le compte rendu de la réunion, analyserons et verrons ce qui doit être fait. » Parmi les propositions faites, le groupe de travail appelle à des entretiens en face à face et au dialogue.
« Nous croyons en l'écoute, au dialogue, en la discussion et l'action », a-t-elle ajouté. Nicoline Wazeh, l’une des membres du groupe de travail des femmes du Nord et du Sud-ouest, point focal à Yaoundé a dit avoir proposé à Fai Yengo Francis, dans le cadre de la mise en place des actions du CNDDR, d’inclure le Ministère de la promotion de la femme et de la famille.
À l’occasion de la 10ème journée CEMAC, célébrée le 16 mars 2019, le président de la république tchadienne, Idriss Déby s’est exprimé sur la crise qui sévit dans les deux régions anglophones du Cameroun.
La 10eme journée CEMAC tenue le 16 mars dernier était placée sous le thème « Libre circulation intégrale dans l’espace CEMAC, pour la Promotion des Échanges intracommunautaires ». À cette occasion, le Chef d’État tchadien, a prononcé un discours, dans lequel, il a appelé les Camerounais, à résorber la crise dans les deux régions dites anglophones du Cameroun.
De ce fait, le président Idriss Déby a exhorté les camerounais a surpasser leurs divergences et à cultiver la paix. « J’invite mes frères camerounais à la sagesse et au dépassement en vue de ramener la quiétude dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du sud-ouest en proie à des violences sur des bases de revendication sectaire et identitaire » a-t-il déclaré.
Par la suite, il a poursuivit en ces mots : « Nous ne pouvons tirer le meilleur parti de la libre circulation intégrale sans la paix dans nos pays et la sécurité à nos frontières. Il est évident que la mise en œuvre optimale de nos multiples projets et programmes de développement ne peut s’opérer dans un espace miné par l’insécurité, les atrocités, les destructions et les conflits. La restauration de la paix et de la sécurité sur l’ensemble de notre espace dit-elle, être pour nous, un impératif de premier ordre. Nous devons davantage mutualiser nos forces, dans un fort élan de solidarité, en vue d’éradiquer les terroristes de Boko Haram qui nous causent tant de préjudices. »
Pour le président tchadien, la restauration de la paix et de la sécurité sur l’ensemble de l’espace doit être pour chacun de nous un impératif catégorique de premier ordre. Ainsi donc, nous devons unir nos forces, être solidaire en vue d'éradiquer les terroristes de Boko Haram qui causent tant de préjudices. Par ailleurs, pour concrétiser davantage la libre circulation, Idriss Déby a invité toutes les parties à privilégier l'intérêt supérieur du pays qui doit être au-dessus de toute autre considération.
Rappelons que la crise qui sévit dans les régions anglophones du Cameroun depuis plus de deux ans et qui voit des violences récurrentes entre les sécessionnistes armés et les forces de défenses ne faiblit pas. Elle a déjà fait plusieurs centaines de victimes et environ 500 000 déplacés.
Ces trois nouveaux cadres recrutés par Camtel, ne sont pas à proprement parler, des transfuges de Mtn Cameroon car installés à leurs propres comptes depuis quelques années. Ils sont : Ngono Onguene Christian Gilbert, ancien directeur technique de MTN Cameroon, qui devient directeur des infrastructures chez Camtel ; Ottou Bounougou Léon Jean Blaise, ancien responsable au service commercial de MTN dans la région du Sud-Ouest qui devient le nouveau directeur commercial de l’opérateur public des télécoms ; et Mpoudi Ngollé Georges, ancien directeur des systèmes d’information chez MTN, qui rejoint Camtel en qualité de directeur des réseaux IP, du multimédia et des services.
C’est un secret de polichinelle, Camtel sur le marché camerounais des télécommunications est largué par ses concurrents qui sont MTN, Orange et Nextell. Par ces recrutements dont la qualité est appréciée par nombre d’experts dans le domaine, la Camtel entend sans doute se repositionner favorablement sur un marché local où elle est malmenée. Une situation des plus ubuesque lorsqu’on sait que la Camtel est le gérant exclusif de la fibre optique qu’elle loue aux autres opérateurs. Un avantage certain dont la sous-capitalisation n’a pas toujours manquée d’étonner plus d’un.
Souvent en proie à des difficultés financières, la gestion de cette entreprise parapublique a à maintes reprises été décriée. Mise sous la sellette, des recrutements pléthoriques dont la qualité, selon certaines indiscrétions, n’obéissait à aucun critère visant la performance, l’efficacité. Etat de chose qui aurait régulièrement conduit l’opérateur public des télécommunications à solliciter des perfusions financières de l’Etat pour payer les salaires de ses employés. Selon toute vraisemblance, par ces recrutements, cette époque semble révolue. La pertinence de ces recrutements sera jugée à l’aune des résultats de l’entreprise en fin d’année. Vivement que les fruits tiennent la promesse des fleurs.
Pour rappel, ces recrutements d’anciens cadres de MTN Cameroon surviennent quelques mois seulement après la nomination d’un nouveau top management à la Camtel. A la faveur du décret présidentiel du 14 décembre 2018, madame Judith Yah Sunday épouse Achidi Achu remplaçait David Nkotto Emane qui totalisait 14 ans de direction de cette structure et dont la gestion de l’entreprise a plusieurs fois été questionnée.
Ce lundi 18 mars 2019, à Douala, s’ouvre la 10ème édition du Cameroon Business Forum sous le thème « Émergence et développement de l’investissement privé au Cameroun ». La cérémonie sera présidée par le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute.
Plateforme d’échanges entre le secteur public-privé, le Cameroon Business Forum regroupe le Gouvernement, les acteurs des milieux d’affaires ainsi que les partenaires techniques financiers du Cameroun. Placée sous le thème « Émergence et développement de l’investissement privé au Cameroun », cette 10ème édition qui s’ouvre ce lundi 18 mars, dans la capitale économique Douala, se veut un catalyseur du développement du Cameroun.
Les groupements patronaux Gicam et Ecam informent qu’il y aura quatre ateliers. Le premier atelier sera axé sur le thème « Émergence et défi de l’industrialisation ». Il aura comme intervenant principal le ministre en charge de l’Industrie. Et parmi les panélistes, seront présents, Les ministres de l’agriculture, de la Forêt et de la faune ainsi que celui en charge de l’élevage des Pêches et industries animales, qui vont décliner leur vision stratégique.
Le deuxième atelier, quant à lui, portera sur l’amélioration de la politique fiscale pour l’émergence du Cameroun. Le président d’Entreprises du Cameroun (Ecam), Protais Ayangma, et le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, exposeront sur le sujet. Le ministre en charge de l’Economie, Alamine Ousmane Mey, et Minette Libom Li Likeng, en charge des Postes et télécommunications, constitueront le panel.
Pour ce qui est du troisième atelier chargé d’examiner la stratégie d’Import-Export pour l’émergence du pays, les intervenants principaux annoncés sont : le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana et le président de la Chambre de commerce, Christophe Eken. Les ministres en charge des Transports, des PME et des représentants du secteur privé participeront aux échanges.
Enfin, le quatrième atelier va s’atteler à définir la feuille de route du Doing Business 2019. Et verra intervenir une plateforme de réflexion conjointe entre acteurs du secteur public et du secteur privé.
Rappelons que, cet événement qui sera désormais à l’image des rendez-vous internationaux tels que le CEO Forum, Rebranding Africa ou encore AG FANAF, s’organise sous la régie de l’entreprise Business Facilities Corporation, et bien évidement l’agence de marketing événementiel EasyGroup, partenaire stratégique et technique du comité d’organisation.
Cet événement, qui mobilise une dizaine d’acteurs événementiels, démontre une réelle volonté du gouvernement de renforcer et d’encourager le partenariat public-privé pour une nation encore plus émergente. Au cours de cette journée, les participants au Cameroun Business – Forum qui auparavant, avaient plaidé pour la mise en place des réformes fortes, efficaces et pragmatiques, vont s’atteler à raffermir et à assainir l’environnement des affaires. L’un des objectifs majeurs de cette plate forme, qui vise par ailleurs à soutenir la croissance économique, tout en contribuant à l’essor économique du pays, grâce à l’amélioration du climat des affaires ainsi qu’à la dynamisation du secteur privé.
Ze Essié Guy Régis, sous-préfet de Guidiguis, département du Mayo Kani dan la région de l'Extrême-Nord au Cameroun, est accusé de rançonnement des populations, d'abus de pouvoirs et surtout d'incitation à la révolte. Ça se murmure désormais partout, mais nulle part on n'ose en parler. Surtout à visage découvert, par peur de représailles. L'autorité administrative portée à la tête de cette unité le 22 mai 2017 le sait d'ailleurs. Par une lettre anonyme datée du 18 juillet 2018 adressée au ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, les auteurs ont chargé le chef de terre, que l'on surnomme '' le président de la République de Guidiguis''.
Entre autres, cette correspondance, véritable pamphlet contre le fils de l'Est déroule des faits de détournement de 7 000 000 Fcfa pour la réfection de sa résidence, alors que les travaux ont été faits aux frais des populations. Les auteurs de la lettre l'accusent d'être à la fois "bénéficiaire, maître d'ouvrage, et entrepreneur''. Pourtant, les travaux financés par les populations, à sa demande, ont été bâclés : la toiture coule, pas de carreaux aux toilettes, couloirs et chambres. Pourtant, il a décaissé les fonds y afférents en utilisant l'entête d'une entreprise dénommée KELLE, spécialisée dans la vente de bétails.
L'autre charge et non des moindres, concerne les rackets organisés auprès de 302 chefs traditionnels à hauteur de 20 000 Fcfa chacun. Motif, faciliter leur prise en charge salariale à la direction de l'organisation du territoire. De même, on lui impute le détournement de 450 000 Fcfa, qui représentait l'appui des sénateurs aux comités de vigilance. Au total, « le sous-préfet nous a remis 40 machettes et 40 lampes torches. À l'occasion de la récente fête de la jeunesse, 1 126 000 mobilisés. Curieusement rien n'a été fait de significatif. Même le cocktail prévu par le programme officiel a été annulé sans explication. Pire, un arrêté préfectoral interdisait formellement la collecte de fonds dans le cadre desdites manifestations. À l'initiative du sous-préfet, une collecte de fonds a été organisée pour la construction par la communauté des locaux pour le commissariat local. Là aussi, c'est dans une opacité totale que tout se gère, dénoncent certaines personnes rencontrées. Comment un sous-préfet peut-il faire le porte-à-porte pour exiger aux gens de contribuer pour le commissariat ? Le 23 décembre il s'est rendu lui-même au domicile de Alhadji Yaya Bano pour demander sa contribution. Pourtant, la contribution libre et volontaire. Or, jusqu'ici personne ne peut vous dire avec exactitude ce qui a été mobilisé, qui a donné quoi, où se trouve cet argent ? Tantôt on parle de 4 000 000 fcfa, tantôt c'est plus. Bref, c'est l'opacité totale. Et personne n'a le droit de demander quoi que ce soit », a indiqué un commerçant au marché de Guidiguis. « Et même au deuil, il demande de l'argent pour son carburant. On dirait qu'il n'a même pas une once d'humanité'', a-t-il déploré.
Rencontré, le sous-préfet Guy Régis Essié Ze réfute en bloc toutes ces accusations. Il dit plutôt être victime d'une cabale « pour avoir innové et décidé de restaurer l'autorité de l'état ». Sans se faire prier, l'administrateur y voit les manœuvres du Lamido de Guidiguis, Aliou Ahmadou et du maire de la Commune, David Banmou. ''Je n'ai pas de problèmes avec les populations qui m'apprécient d'ailleurs. Les instigateurs de toute cette cabale contre moi sont le Lamido et le maire. Mais en grande partie, c'est le Lamido parce que mon prédécesseur le lassait faire au point où il était devenu Lamido, maire et sous-préfet à la fois. Je suis venu le recadrer. Et ça ne pouvait pas lui plaire naturellement. Tout est parti de là. Et il a entraîné dans cette manœuvre le maire qui est une victime facile. Pourquoi n'ai-je pas de problèmes avec le canton de Doubané, l'un de deux cantons que compte l'arrondissement'', a réagi le sous-préfet.
Et de justifier que toutes ces accusations sont infondées. ''Pour le commissariat tout ce que nous avons reçu c'est 325 000 Fcfa que nous avons d’ailleurs utilisé pour fabriquer 18 000 parpaings en utilisant les élèves de notre Cetic pour la main d'œuvre. Au sujet des fonds de chefs de quartiers, effectivement ils m'ont approché pour résoudre leur problème de salaire. J'ai dit que j'allais les aider et c'est ainsi qu'ils se sont mobilisés pour me mettre en mission en payant mon hébergement, restauration, billets d'avion'', s'est-il défendu.
Pour la fête de la jeunesse, ''c'est après concertation avec les chefs d'établissements qu'ils ont plutôt suggéré en lieu et place de cocktail, on ferait mieux de renforcer les prix des élèves avec des fournitures scolaires. Une innovation très appréciée. C'est cette façon de rompre avec les vieilles habitudes qui me valent toute cette agitation et ce sabotage dans un relent tribaliste. Comment peut-on dire que j'ai mal réfectionné ma propre résidence pour enfin encaisser les fonds ? C'est un marché passé dans les règles de l'art et je défie quiconque de me prouver mon implication de près ou de loin dans ce marché. À ce sujet justement, je risque traîner pas mal de gens au tribunal derrière vous'', a t-il conclu.
Le propriétaire de l'établissement Kelle, adjudicataire du marché dit l'avoir gagné à la loyale et confirme que son entreprise existe bel et bien. « J'ai gagné ce marché que j'ai exécuté dans les normes. Et au-delà de ce qui était prévu dans les cahiers de charge, le sous-préfet a demandé que j'équipe son salon. J'ai acheté des meubles pour le satisfaire. Mon établissement fait dans le commerce général, et la vente des matériaux de construction », a-t-il indiqué.
Le Lamido de Guidiguis, Sa Majesté Aliou Ahmadou reconnaît l'existence des problèmes entre lui et l'autorité administrative. Mais se refuse à tout commentaire pour ne pas mettre de l'huile sur le feu. « Nous avons des problèmes avec l'actuel sous-préfet. Ce n'est pas un secret. Mais je n'en dirai pas plus. Un chef traditionnel ne parle pas », a-t-il indiqué.
Même son de cloche du côté du magistrat municipal qui '' reproche '' au sous-préfet ses méthodes. « n ne gère pas les hommes comme on gère les animaux. Si on peut leur renier l'intelligence, il faut néanmoins leur accorder un peu de bon sens. Trouvez-vous normal qu'un chef s'adresse à vous dans une réunion comme on le fait à un enfant : en insultant, humiliant devant vos collaborateurs, vos populations ? Les budgets que nous gérons ont des lignes. Ce n'est pas une boutique où on peut dépenser à notre goût. Ce sont de deniers publics. Et c'est là, la source de nos problèmes. Le 14 avril 2018, à Kourbi il m'a fait des remontrances publiquement, pire qu'un maître à son esclave. Est-ce que c'est normal ? J'ai travaillé avec quatre sous-préfets, je n'ai jamais autant été ridiculisé, je n'ai jamais eu autant de problèmes », a indiqué le maire visiblement dépassé.
Au Cameroun depuis samedi dernier, l'agenda du « Monsieur Afrique » de l'administration américaine avec les officiels du gouvernement ne prend effet que ce lundi 18 mars 2019. Son premier arrêt, en milieu de matinée, aura lieu au ministère des Relations extérieures pour une audience avec le patron des lieux. Le clou de la visite interviendra quelques heures plus tard en début d’après-midi au palais présidentiel, avec la rencontre très attendue avec le président Paul Biya.
En parcourant les rues de Yaoundé, Tibor Nagy a dû être saisi de la présence des forces anti-émeutes à plusieurs endroits stratégiques de la capitale, signe d'un contexte particulièrement tendu depuis la fin de l’élection présidentielle du 7 octobre.
Tibor Nagy, qui a déjà fait part dans divers médias de la préoccupation de Washington de la persistance de ces tensions, aura le loisir d'en discuter avec le président Paul Biya ; notamment des inculpations de plusieurs leaders politiques, dont Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ( MRC ), considéré par une partie de l'opinion publique camerounaise et internationale comme un prisonnier politique.
Au cœur des préoccupations aussi, la crise dite « anglophone » qui s'enlise, et dont Washington estime que les solutions jusqu’ici engagées par le pouvoir camerounais sont insuffisantes. Et sûrement des échanges commerciaux entre les États-Unis et le Cameroun.
Yaoundé, pour sa part, s'est régulièrement ému ces dernières semaines des sorties du sous-secrétaire américain chargé des Affaires africaines qui sont considérées comme une ingérence flagrante dans les affaires internes du pays et d'une méconnaissance des réalités locales. La rencontre avec Paul Biya permettra-t-elle de concilier les points de vue ? Rien n'est moins sûr.
Rappelons que « Monsieur Afrique » est arrivé au Cameroun par l’aéroport international de Douala en début de soirée de samedi 16 mars 2019. Il a été chaleureusement accueilli par le gouverneur de la Région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et l’Ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Peter Henry Barlerin. Il a passé une nuit dans la capitale économique avant de prendre la route de Yaoundé dimanche en fin de matinée.
Principale porte d’entrée de la ville de Garoua, la cité capitale du Nord, en provenance de la partie méridionale du pays, le pont sur la Bénoué revêt une importance stratégique indéniable. Selon les données statistiques glanées par CT auprès du service régional des Transports routiers du Nord, bon, mal an, c’est en moyenne près de 10.000 véhicules qui traversent le pont sur la Bénoué par an. Ouvrage de taille sur le corridor Douala-Ndjamena via Yaoundé-Bertoua-Ngaoundéré-Garoua et Maroua, le pont sur la Bénoué enregistre un flux important de marchandises et biens transportés sur ce tronçon.
Des tonnes de produits viviers à l’instar de l’oignon, l’ail, de l’arachide ou de rente, tels que le coton produit dans le septentrion ou en provenance de la république du Tchad passent par le pont de la Bénoué. Une étude menée en 1985 par le cabinet privé Louis Berger estime à environ 18.000 tonnes les flux de marchandises et biens entre les régions de l’Extrême-Nord et du Nord et vice versa. En incluant les différents produits (oignon, coton, arachide, bétails) en provenance du Tchad ou de la république centrafricaine, la même étude aboutit à une estimation des flux interrégionaux de l’ordre de 500.000 tonnes environ.
Et d’ajouter que 45% de produits importés à partir du port de Douala à destination du septentrion ou en transit pour le Tchad passe par le pont sur la Bénoué. Pour ce qui est de l’arachide par exemple, des données récentes émanant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural indiquent 214.000 tonnes sont produites en moyenne chaque année dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord et acheminées vers le Sud du pays et les pays voisins que sont le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale, la république centrafricaine via le pont de Garoua.
En ce qui concerne l’oignon par exemple, une étude menée par l’Institut de Recherches agronomiques pour le Développement (IRAD) estime que 24.000 tonnes en moyenne sont acheminées chaque année des bassins de production des régions de l’Extrême-Nord et du Nord vers les autres régions du pays et les pays voisins via ce pont.
Considérées comme une occasion unique pour les élèves des établissements d’enseignement techniques de montrer leur génie créateur, les journées portes ouvertes sous le thème : « Creuset de la professionnalisation des enseignements et de l’école propre », ont été lancées ce jeudi 14 mars 2019 au lycée technique de Djamboutou.
Consacrée en grande partie aux expositions et des réalisations des objets d’arts conçus par les élèves, ces journées portes ouvertes ont un double objectif tant pour les élèves et les enseignants que pour les visiteurs : témoigner en quoi l’enseignement technique est aujourd’hui un secteur dont la finalité est de permettre aux jeunes en quête d’emploi de s’intégrer dans le monde professionnel et se procurer une des multiples réalisations des élèves dans plusieurs domaines de la vie.
« C’était une grande découverte pour moi de venir voir ce que les élèves sont capables de faire. Et je suis satisfaite de tout ce que j’ai découvert. Profane que je suis dans les domaines dont j’ai vu les réalisations, je crois qu’un élève peut gagner sa vie même s’il lui arrive de laisser les études à ce niveau », estime Mme Asta, qui s’est rendue au lycée technique de Garoua Bibemiré. Cette année, en termes d’exposants, la nouvelle école normale d’instituteurs de l’enseignement technique s’est ajoutée aux effectifs.
Du département de la comptabilité et des sciences de la gestion du ôte qui a présenté le business plan d’un projet jusqu'à celui de l’industrie d’habillement du lycée technique de Garoua Marouaré, les journées portes ouvertes édition 2019 semblent tenir la promesse des fleurs. « En visitant les différents stands nous nous sommes rendu compte de la bonne qualité des produits exposés. Je tiens à saluer les efforts des uns et des autres pour obtenir ces réalisations aussi bonnes que variées, s’il ya un conseil, c’est celui d’encourager les jeunes à travailler sur la finition ; le tout n’est pas de produire mais bien le faire », a soutenu Julien Domba représentant du gouverneur de la région du Nord. Installation d’un système d’électrification d’une ville ou montrer la technicité à mettre en œuvre pour des très bons plats africains, un constat est fait. La maturité des élèves est réelle.
Les défis de l’enseignement technique, faire une adéquation avec ce qui est observé dans la pratique au sein des entreprises, semble t-il est ce qui a conduit à une organisation des JPO tel que observées à Garoua pendant ces deux jours. « Si le fait que les gens disent que l’enseignement technique est une affaire des élèves paresseux qui ont échoués dans l’enseignement général est un préjugé, je crois que c’est prouvé quand nous regardons ces produits faits par nos élèves », a lancé Fika Dang proviseur du lycée technique de Garoua Djamboutou.
Ce qu’il faut comprendre à la base c’est que la république fédérale des USA (il faut bien comprendre fédérale), qui est la première puissance militaire et diplomatique sur le plan mondial est dans une logique de mise en garde avant des représailles. Le régime du président Biya s’est visiblement retrouvé dans un engrainage à l’issu incertaine. C’est un régime qui vit ses dernières années, sinon ses derniers temps. Tous les analystes et observateurs honnêtes et crédibles sont d’accord sur ce constat. Des puissances militaires comme la France, les USA sont en phase de donner le coup de grâce pour y mettre fin. En langage moins diplomatique c’est une manière de dire à Paul Biya « nous ne sommes plus avec toi ». Quand l’Amérique de Donald Trump et l’Union Européenne de Merkel et Macron exigent la libération sans condition de Maurice Kamto, il faut comprendre par là qu’ils ont clairement pris position. Le « Monsieur Afrique » de Trump, Tibor Nagy, est presque dans la même posture que le diplomate qui était de passage à Kinshasa pour faire comprendre à Mobutu que c’était la fin. Naturellement personne ne veut l’admettre, mais cette déclaration incendiaire, voulu comme telle, a toutes les composantes d’un avertissement de dernière minute.
Il a voulu faire passer un message à Paul Biya. Un message clair : « Les USA ne te laisseront pas faire comme d’habitude », il n’est pas passé par quatre chemins pour le dire. Cette posture, ce n’est un secret pour personne, est celle d’un Donald Trump qui ne veut plus de Biya à Etoudi. Les humiliations répétitives, les attaques contre les représentations diplomatiques traduisent clairement le fait que l’occident n’est plus en odeur de sainteté avec le régime de Yaoundé et fait tout pour le discréditer sur le plan international. Observez le Cameroun aujourd’hui, observez le d’assez prêt et vous constaterez que Paul Biya s’est foutu dans le même bourbier que Mobutu. Le syndrome du Zaïre est entré au Cameroun à plus d’un égard. A l’Extrême-nord du Cameroun, il y’a Boko haram qui curieusement résiste face aux assauts de quatre à cinq pays confédérés pour l’éradiquer. Où croyez-vous que Boko Haram trouve sa logistique ? Pensez-vous que ce sont toujours les armes de Kadhafi qui ont agi au Nord Mali, qui se retrouvent en Centrafrique, entre les mains de Boko Haram ?
Il est clair que la présence de Boko haram visait à déstabiliser le Cameroun à ses frontières pour affaiblir le régime de Yaoundé. Ensuite la crise anglophone. Il est aujourd’hui clair que cette crise a pour objectif d’ouvrir les portes du Cameroun aux forces d’interposition entre les factions sécessionnistes et l’armée gouvernementale. On s’est ce que ça a donné en Côte d’ivoire lorsqu’il fallait faire partir Gbagbo par la crise du Nord, au Libéria quand il y’avait la guerre des quatre chefs. Les mesures gouvernementales n’apportent aucunes accalmies ont un agenda qui n’a rien à voir avec celui du gouvernement. Ensuite il y’a la situation sécuritaire à l’Est et dans l’Adamaoua. Tous ces ingrédients montrent à suffisance que le Cameroun est en plein dans le syndrome du Zaïre. Les discours de terreur du gouvernement (déstabilisation et atteinte à la sureté de l’Etat, forces occultes, ennemis de la république, antipatriotisme), les agissements des forces de défenses, le climat social au Cameroun montrent clairement qu’il y’a une crise au Cameroun.
Et c’est connu de tous, les USA aiment les zones de crise, elle les créée, les alimente et même les pérennise parfois. A votre avis pour quelle raisons ? Ça n’a rien à voir avec l’ingérence, c’est un rapport de force pour le contrôle des ressources. Paul Biya a donné des motifs, beaucoup trop de motifs à la communauté internationale pour qu’elle entre au Cameroun. On ne peut plus parler d’ingérence dans un pays où le climat politique est en putréfaction, où il y’a une crise humanitaire, où des il y’a combat ouvert pour la succession de Paul Biya. Au fond c’est de ça qu’il s’agit.
Tout ce qui se passe au Cameroun actuellement est alimenté par le démon de la succession de Paul Biya. Que ce soit la situation avec Maurice Kamto, la situation de sécession anglophone, les guerres tribales en devenirs entre tontinards et sardinards, entre Bulu et Nnanga, les prisonniers politiques comme Marafa Hamidou Yaya, Atangana Mebara et autres, et aujourd’hui la neutralisation crue de Mebe Ngo’o par Ngo’o Ngo’o, il faut comprendre que tout ce qui se passe au Cameroun c’est la guerre de succession et rien d’autre que cela. Maintenant, est-ce-que l’interventionnisme américain pourra changer la donne ? Pourra faire libérer Kamto, Agbor et Marafa ? Le problème est plus complexe qu’on ne le croit. Kamto n’est pas le premier prisonnier « politique » au Cameroun, il ne sera pas le dernier non plus.
La question n’est pas à sa libération, il peut être libéré et exilé. Mais est-ce qu’au fond c’est l’objectif poursuivis ? Pas du tout. Si les USA veulent vraiment gâter les choses ils s’y engageront. La CIA a des équipes spécialisées pour ça, la CIA est capable de neutraliser le président Biya si c’est l’objectif. Mais ce n’est pas là le but des USA. Les USA sont dans une logique de pressions pour être présent sur la scène diplomatique en Afrique centrale. C’est de ça qu’il s’agit. Les déclarations de l’émissaire de Trump sont loin de faire peur à Paul Biya, en 36 ans de règne il a connu pire. Il est passé par une tentative de coup d’Etat sur laquelle l’histoire n’a pas encore rendu ses copies.
Il est passé par les villes mortes, par les grèves de la faim, par les contestations électorales et aujourd’hui il faut comprendre que Paul Biya est complètement déconnecté des réalités du Cameroun. Il n’y comprend plus grand-chose parce que ce n’est plus son temps, ce n’est plus sa génération, ce n’est plus dans le contexte dans lequel il a gouverné. Les guerres de positionnement à l’intérieur du régime montrent même à qui refuse de voir que c’est déjà la fin. « L’ingérence inadmissible » comme cri Emmanuel René Sadi, « les tentatives accrues de déstabilisation » comme cri Issa Tchiroma Bakari, « les apprentis-sorciers » comme dit Paul Biya lui-même sont essentiellement les discours liés à l’incertitude et aux plaintes vers la communauté internationale. Moi je pense le glas sonne pour le régime de Yaoundé et que le Président Biya gagnerait à situer les grandes lignes de sa succession pour éviter que le Cameroun devienne une nouvelle Libye. Tels des loups prêts à attaquer, des puissances étrangères rodent autour du Cameroun pour tirer bénéfice de l’après-Biya donc personne ne veut parler. Si le président Biya est dans la logique d’Houphouët, alors là nous courrons droit vers l’irréparable. Cette rencontre Biya-Nagy en vue d’une médiation pour la libération de Kamto, pour l’arrêt des hostilités en zone anglophone est un peu comme le rendez-vous Mobutu – Kabila et Mandela sauf que là il manque un acteur, Maurice Kamto qui est toujours détenu dans la même prison que Mebara, que Mebe Ngo’o, que Marafa, qu’Olanguena, qu’Agbor. Tous des prétendants d’une manière ou d’une autre au fauteuil présidentiel.
A l’issu de cette rencontre de deux choses l’une. Soit Biya aura cédé, ce qui va le décrédibiliser aux yeux des camerounais parce qu’il apparaitra comme un petit président qui ne sait pas tenir tête à l’occident ou alors il aura dit NON, une option qui le mettra dans un conflit sérieux avec ses amis d’hier. De toute façon, Paul Biya est entre le marteau et l’enclume. Il lui reviendra donc de prendre une sage décision pour le sage donc on dit qu’il est, mais cette décision ne devra pas tarder parce que les temps sont assez troubles pour son régime. Comme un brasier, les choses peuvent se compliquer et tourner au vinaigre.
Le sujet était au centre de l’audience accordée jeudi par le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, au représentant spécial du secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas.
C’était une ambiance de retrouvailles à l’Immeuble Étoile entre Joseph Dion Ngute et Mohamed Ibn Chambas. Car, indique Cameroon Tribune, le Premier ministre, chef du gouvernement, et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, ont en commun d’avoir travaillé dans ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler le « dossier Bakassi ».
Le premier, alors qu’il était ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé de la Coopération avec le Commonwealth, était également membre de la Commission mixte Nigeria-Cameroun au sein de laquelle a également contribué le Dr Mohamed Ibn Chambas pour le compte des Nations unies. Or, depuis le 4 janvier 2019, Joseph Dion Ngute est devenu Premier ministre, chef du gouvernement au Cameroun. Ce qui ne pouvait que réjouir son hôte d’hier.
«Il s’agit d’abord d’une visite de courtoisie, mais je suis également venu saluer le Premier ministre et le féliciter pour sa nomination à cette fonction par le président Paul Biya», a déclaré le diplomate onusien. Occasion aussi, pour les deux personnalités, de faire le point de la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, un processus supervisé par les Nations Unies. Mohamed Ibn Chambas a souligné que sur le terrain, «le travail avance bien malgré quelques difficultés géographiques et sécuritaires. Mais tout va pour le mieux et nous espérons boucler ce dossier bientôt».
Il s’est en outre félicité de la bonne disposition des présidents nigérian Muhammadu Buhari et camerounais Paul Biya à œuvrer dans le sens d’une évolution rapide pour la fin desdits travaux. La frontière à démarquer entre les deux pays est longue d’environ 2 100 km.
Longue de 2100 km, la frontière entre les deux pays fait l’objet d’une démarcation après les Accords de Green three (Etats-Unis) de 2006 signés entre le Cameroun et le Nigeria mettant fin au différend frontalier entre les deux voisins sur la péninsule de Bakassi, dans la région du Sud-Ouest.
Un accord paraphé par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya et son homologue nigérian d’alors Olusegun Obasanjo, en présence du secrétaire général de l’ONU d’alors le Ghanéen Koffi Ata Annan, et devant les pays amis, notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France alors que les armées nigériane et camerounaise ont eu plusieurs accrochages pendant une quinzaine d’années.
Territoire riche en hydrocarbures, le Nigeria disputait Bakassi au Cameroun depuis les années 1990, avant de reconnaître officiellement qu’il s’agit bel et bien d’un territoire camerounais nonobstant le fait que la majorité des habitants sont des Nigérians.