Le sujet était au centre de l’audience accordée jeudi par le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, au représentant spécial du secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas.
C’était une ambiance de retrouvailles à l’Immeuble Étoile entre Joseph Dion Ngute et Mohamed Ibn Chambas. Car, indique Cameroon Tribune, le Premier ministre, chef du gouvernement, et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, ont en commun d’avoir travaillé dans ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler le « dossier Bakassi ».
Le premier, alors qu’il était ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé de la Coopération avec le Commonwealth, était également membre de la Commission mixte Nigeria-Cameroun au sein de laquelle a également contribué le Dr Mohamed Ibn Chambas pour le compte des Nations unies. Or, depuis le 4 janvier 2019, Joseph Dion Ngute est devenu Premier ministre, chef du gouvernement au Cameroun. Ce qui ne pouvait que réjouir son hôte d’hier.
«Il s’agit d’abord d’une visite de courtoisie, mais je suis également venu saluer le Premier ministre et le féliciter pour sa nomination à cette fonction par le président Paul Biya», a déclaré le diplomate onusien. Occasion aussi, pour les deux personnalités, de faire le point de la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, un processus supervisé par les Nations Unies. Mohamed Ibn Chambas a souligné que sur le terrain, «le travail avance bien malgré quelques difficultés géographiques et sécuritaires. Mais tout va pour le mieux et nous espérons boucler ce dossier bientôt».
Il s’est en outre félicité de la bonne disposition des présidents nigérian Muhammadu Buhari et camerounais Paul Biya à œuvrer dans le sens d’une évolution rapide pour la fin desdits travaux. La frontière à démarquer entre les deux pays est longue d’environ 2 100 km.
Longue de 2100 km, la frontière entre les deux pays fait l’objet d’une démarcation après les Accords de Green three (Etats-Unis) de 2006 signés entre le Cameroun et le Nigeria mettant fin au différend frontalier entre les deux voisins sur la péninsule de Bakassi, dans la région du Sud-Ouest.
Un accord paraphé par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya et son homologue nigérian d’alors Olusegun Obasanjo, en présence du secrétaire général de l’ONU d’alors le Ghanéen Koffi Ata Annan, et devant les pays amis, notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France alors que les armées nigériane et camerounaise ont eu plusieurs accrochages pendant une quinzaine d’années.
Territoire riche en hydrocarbures, le Nigeria disputait Bakassi au Cameroun depuis les années 1990, avant de reconnaître officiellement qu’il s’agit bel et bien d’un territoire camerounais nonobstant le fait que la majorité des habitants sont des Nigérians.