« A part l'indivisibilité du Cameroun, le président de la République est prêt à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise… Le président de la République m'a demandé de dire que hormis la séparation et la sécession, toute autre chose peut être discutée », a déclaré le Premier ministre, Joseph Dion Ngute à la Crtv. Cette déclaration du chef du gouvernement, a été faite ce jeudi 9 mai 2019 à Bamenda, à l'entame de sa visite de travail de quatre jours dans la région du Nord-Ouest, l’une des deux régions en proie depuis près de trois ans, à une crise sociopolitique. Cette sortie du Chef de gouvernement qui est en campagne de paix sur haute instruction du Président de la République, Paul Biya, intervient à un moment où le gouvernement s’était longtemps opposé à un dialogue national, proposé par les hommes de Dieu, la société civile, certains partis politiques et même la Communauté internationale.
Depuis sa nomination comme Premier ministre du Cameroun, c’est la première fois que Joseph Dion Ngute se rend dans ces régions en conflit. Après une escale à Bafoussam, chef-lieu de la Région de l’Ouest, le chef du gouvernement qui tenait dans la main droite un arbre de la paix a été accueilli à Bamenda par de femmes en pleure, qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Nous pleurons nos enfants" ou encore "les conflits sont inévitables mais la violence est un choix". Joseph Dion Ngute a également effectué au cours de cette première journée, avec le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, une série de concertation avec les autorités et les forces vives du Nord-Ouest. Après Bamenda, Joseph Dion Ngute est attendu dans le Sud-Ouest, sa région d’origine, pour la deuxième étape de sa tournée.
Dans un rapport publié le 02 mai dernier, l’ONG International Crisis Group (ICG) indique que la crise anglophone a fait en vingt mois, 1 850 morts, une majorité d’écoles fermées depuis deux ans, plus de 170 villages détruits, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. Un bilan qui risque de s’alourdir, avec l’intransigeance des belligérants qui ont pris ces deux zones camerounaises en otage.
Marie MGUE
Selon plusieurs médias locaux, Emmanuel Ngafeeson est libre depuis ce dimanche 31 mars 2019. L’ancien Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice en charge de l’Administration Pénitentiaire a regagné son domicile de Bamenda après une dizaine de jours en captivité. Pour l’heure, les circonstances de cette libération ne sont pas connues.
L’ancien haut-commis de l’Etat avait été enlevé le 19 mars 2019 par des hommes armés alors qu’il se trouvait à sa résidence de Ntabessi à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest. Les ravisseurs avaient débarqué chez Emmanuel Ngafeeson peu avant minuit, dix minutes à peine après que ce dernier ait regagné sa résidence.
L'ex-ministre n'avait opposé aucune résistance et avait juste obtenu que les autres membres de la famille présents ne soient pas inquiétés. Il a aussitôt été conduit vers une destination inconnue et à bord de son propre véhicule. Aucune revendication officielle ou demande de rançon n’avait été formulée.
Mini biographie
Fils de Ngafeeson Simon Nfor et de Rebecca Chocho, il est né le 27 décembre 1949 à Mbiyeh dans le département de Donga-Mantung, région du Nord-Ouest.
Ses études primaires se déroulent à la Presbyterian School Kumbo où il obtient le First school Leaving Certificate. Quant aux études secondaires, elles se déroulent au Joseph Merry Baptist College Ndu, où il obtient le G.C.E. ordinary Level Le 14 avril 1971, il est admis au Centre de formation des fonctionnaires de Buea.
Après sa formation, il est affecté aux services du Premier ministre du Cameroun Occidental comme Commis d’Administration .Vers la fin de 1971, il est affecté à la préfecture de Mbengwi au département de Momo dans la région du Nord-Ouest .En 19773, il est admis au Cycle préparatoire de l’ENAM. De 1975 à 1977, il étudie au Cycle de l’ENAM et obtient le diplôme d’inspecteur du trésor.
Sur le plan professionnel , il a été , tour à tour : Chef Service de l’Enregistrement et Timbres à la Trésorerie de Douala (10 janvier 1978-27 aout 1980) , Fondé des pouvoirs à la Trésorerie d’ Ebolowa (27 août 1980-11 septembre 1982), Fondé des pouvoirs à la Trésorerie de Bamenda (11 septembre 1982-16 septembre 1987), Sous-directeur de la Comptabilité MINFI (16 septembre 1987-26 septembre 1988), Trésorier Payeur Général à Bamenda ( 23 mai 1994-05 juin 1995), sous-directeur du personnel au MINFI (05 juillet 1995- 24 juillet 1997), inspecteur des Services au MINFI (24 juillet 1997-15 juin 2000) et Contrôleur Provincial des Finances à Bamenda ( 15 juin 2000-24 août 2002).
Du 24 aout 2002 au 8 décembre 2004, il est secrétaire d’état no.1 à l’ Éducation Nationale .depuis le 8 décembre 2004 il, il est Secrétaire d’état auprès du Ministre de la justice , chargé de l’ Administration pénitentiaire.
Otric N.
Depuis le début de la crise sociopolitique dans les régions du sud-ouest et du nord ouest, contrairement à ce que pensent certains opposants et détracteurs du régime, il est indéniable que le Président de la République du Cameroun n'est pas resté insensible face aux revendications corporatistes et sociales, des populations dites anglophones. Plusieurs d'entre ces détracteurs affirment que seul le dialogue inclusif, pourrait trouver une solution définitive face à cette crise sociopolitique. Pourtant à y regarder de plus près et en scrutant profondément tout ce qui a déjà été entrepris par le Gouvernement, sous haute instruction du Président de la République, nous pouvons constater, si nous sommes un temps soit peu honnête, que la main tendue à l'endroit de ceux qui ont initié des revendications corporatistes, a été effective avec des débuts de solution.
Comment peut-on justifier que l'on parte des revendications corporatistes à des velléités de partition du pays ? N'a t'on pas vu deux fois de suite le Premier ministre se rendre à Bamenda, pour discuter avec les enseignants et les avocats, pendant que la grève était naissante ? Le Chef de l'État, l'a mandaté pour essayer d'apporter des solutions positives à leurs griefs. Par ailleurs, un comité ad hoc a été créé, sur haute instruction du Président de la République, afin d'examiner des solutions aux préoccupations des avocats des zones dites anglophones. Dans ce même élan de résolution de la crise sociopolitique le chef de l'État a aussi créé au sein de la cour suprême, une section chargée des recours contre les décisions rédigées en anglais. Aussi, toujours dans le domaine de la justice, le Président de la République a nommé des magistrats de parquet dans plusieurs tribunaux de la République d'obédience anglophone. N'est ce pas là une manière de dialoguer et de résoudre les problèmes de nos frères et sœurs de cette zone dite anglophone ?
S'agissant des enseignants des universités de Buea et Bamenda, il y a eu le renforcement des programmes de capacitation de la langue anglaise. En outre, le comité ad hoc a exigé le respect de l'équilibre régional et le caractère bilingue de la République du Cameroun.
Parlant toujours des éléments de dialogue, suite aux revendications des enseignants et avocats desdites régions, le chef de l'État a aussi créé la commission du bilinguisme et du multiculturalisme dont l'objectif est la promotion de la paix et la vulgarisation des deux langues officielles du Cameroun, que sont : l'anglais et le français.
D'autres parts, des missions d'explications ont été envoyées auprès de la diaspora pour réaffirmer que tous les camerounais ont leur place au pays et ont une obligation morale de construire la Nation.
Ce bref rappel de toutes les actions entreprises par le chef de l'État et son Gouvernement, a pour but, de démontrer que nous sommes en voie d'un parfait esprit de dialogue, et que l'importance de faire asseoir les partis politiques, la société civile et bien d'autres forces vives de la Nation, aurait pu être sincère, si des personnes tapies dans l'ombre n'avaient pas des idées sécessionnistes, contraires à l'unité nationale.
Nous tenons à rappeler que le Cameroun est un pays indépendant et souverain, qui a élu un Président de la République, ayant pour mission essentielle, d'assurer le maintien de la paix et de l''intégrité territoriale, dans le but d’amener les camerounais vers le développement socioéconomique. Pour cela, il dispose des stratégies et des mécanismes, ainsi que des instruments qui lui permettent d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixé.
Compte tenu du fait qu'il y'a autant de factions, qu’autant de divisions, qui continuent à vandaliser et tuer des paisibles citoyens et du fait de l'ampleur des tensions qui minent notre pays, il est inopportun et peu probable à l'heure actuelle que le chef de l'État puisse s'asseoir, nous dirons même inadmissible, avec des personnes qui veulent la partition du Cameroun.
Ce serait une proposition incongrue que de penser un seul instant que le chef de l'État s'asseye sur la même table que les terroristes pour discuter. Ces terroristes doivent plutôt profiter du cadre qu'il a mis à leur disposition, le DDR, où ils doivent déposer leurs armes, afin qu'on leur trouve la possibilité de réinsertion dans la société camerounaise. L'ouverture faite par le Président de la République, en créant cette commission, permet aux égarés de bien vouloir se remettre en cause et s'amender afin de redevenir les fils d'un Cameroun un et indivisible. Mais s'ils s'entêtent à vouloir continuer dans l'esprit sécessionniste, ils seront combattus jusqu'à la dernière énergie, pour retrouver la paix et la sérénité d'antan de notre cher et beau pays. Les derniers soubresauts seront détruits. Rien ne pourrait faire fléchir le chef suprême des armées, dans sa détermination à faire régner l'ordre par tous les moyens que la constitution lui confère.
Tout ce que nous espérons et sommes confiants, est que le Président de la République va avancer sur les deux tableaux primordiaux que sont, le développement socioéconomique dans la paix et la réconciliation de certains de nos frères qui se trompés de chemin, avec le reste de camerounais républicains. À cet effet, au lieu de s'arc-bouter sur le dialogue inclusif, aidons celui que nous avons élu à la magistrature suprême, par notre changement de comportement, à mener à bien le bateau Cameroun.
En visite de travail dans cette région anglophone le weekend dernier, le ministre de l’Administration territoriale a écouté ces autorités sur la crise socio-politique qui paralyse leur zone d’habitation.
C’est tour à tour que Paul Atanga Nji a accordé des audiences aux autorités religieuses et traditionnelles du Nord-Ouest. L’objectif des deux rencontres était le même: donner la possibilité auxdites de s’exprimer et de faire leurs propositions sur la gestion de la crise qui a débuté depuis la fin de l’année 2016 au Nord-Ouest et au Sud-Ouest. Mgr Cornelius Esua Fontem au terme de l’audience avec le patron de l’Administration territoriale au Cameroun a déclaré face à la presse «nous avons exprimé au Ministre ce que nous vivons ici et notre souhait est que des mesures soient prises pour que la situation actuelle soit maîtrisée et que la paix revienne».
Il convient de préciser que les autorités religieuses qui ont échangé avec le Ministre étaient des représentants de l’église catholique. Ils ont été conduits par Mgr Cornelius Esua Fontem l’archevêque de Bamenda. Il y avait aussi le Révérend GodWill Ncham le président exécutif de la Cameroon Baptist Church et les dignitaires musulmans qui avaient à leur tête Sarki Usman le chef de la communauté. «La seule partie qui sera victorieuse de cette situation c’est la partie qui défendra la paix. Nous prions pour cela et nous espérons que tout ira mieux», a déclaré Hamaseribe Mallam le grand imam de la grande mosquée de Bamenda.
Paul Atanga Nji pour sa part a salué la bravoure de la trentaine de chefs traditionnels venus à sa rencontre. Il a interpellé les autorités traditionnelles sur la tenue des élections prévues cette année. Il les a demandé en tant que gardiens de la tradition de servir de relais dans la sensibilisation pour que les groupes armés déposent leur arme. Les Fons ont plaidé auprès du Ministre pour plus d’efficacité dans la synergie d’actions entre les Forces de maintien de l’ordre, les chefs traditionnels et la population.
« Nous avons des défis à relever en ce qui concerne la paix. Chacun doit prêcher à son niveau la paix et la tranquillité parce que le désordre ne profite à personne. Nous avons aussi expliqué tout ce que le Président de la République a fait pour que la paix revienne dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest », a déclaré le Ministre de l’Administration territoriale.
Liliane N.
Selon une source policière à Bamenda, les ravisseurs ont débarqué chez Emmanuel Ngafeeson peu avant minuit, dix minutes à peine après que ce dernier ait regagné sa résidence de Ntabessi à Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-ouest. L'ancien ministre n'a opposé aucune résistance et a juste obtenu que les autres membres de la famille présents ne soient pas inquiétés.
Il a aussitôt été conduit vers une destination inconnue et à bord de son propre véhicule, a précisé la même source. La nouvelle de son enlèvement ne s'est répandue que mercredi matin, suscitant un flot d'interrogations sur la facilité avec laquelle ce rapt a été réalisé.
Mais pour les sources sécuritaires, aucun doute, cet autre enlèvement est l'œuvre des combattants séparatistes qui opèrent dans les régions anglophones. Si les enlèvements sont devenus fréquents autant au Sud-ouest qu'au Nord-ouest, c'est néanmoins la première fois qu'une personnalité de ce rang fait les frais de ce contexte sécuritaire trouble.
Son enlèvement intervient 24 heures après celui de l’entraîneur de Yong Sport Academy de Bamenda, Emmanuel Ndoumbe Bosso, kidnappé mardi matin et libéré dans la soirée. Et quelques heures après celui des joueurs de l’équipe de football de l’université de Buea dans le Sud-ouest.
Membre titulaire du Comité central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, Emmanuel Ngafeeson entre au gouvernement en décembre 2004 au poste de secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Justice et garde des Sceaux. Il est alors spécialement chargé de l'administration pénitentiaire, ou il a été pendant 7 ans secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice chargé de l'administration pénitentiaire.
Depuis qu'il en a été sorti du gouvernement en 2011, il cultive un art de la discrétion qui l'a complètement fait sortir des radars. Il vient brutalement et à son corps défendant, de retrouver une bien pénible exposition.
Danielle Ngono Efondo
Mardi matin, c'est via les réseaux sociaux que la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre. Alors qu'il s’apprêtait à rejoindre ses joueurs dans son véhicule, pour la première séance d'entrainement de la journée, Emmanuel Ndoumbé Bosso est intercepté par des hommes armés qui vont le conduire vers une destination inconnue. Des heures passent, l'angoisse augmente et le kidnapping est confirmé peu de temps après par un communiqué du club.
À la mi-journée, des rumeurs de demande de rançon en échange de sa libération commencent à circuler dans la ville et surtout sur les réseaux sociaux. Son épouse qui réside à Douala, contactée par RFI, dément alors tout contact avec les ravisseurs. « Je ne sais rien de ce qui se passe », a-t-elle confié.
En début de soirée, aussi mystérieusement qu'il a été enlevé, le coach est annoncé de retour. Un communiqué laconique du club employeur d'Emmanuel Ndoumbé Bosso est envoyé aux médias : « Notre entraîneur est libre et de retour à la maison », puis les remerciements d'usage aux hommes et femmes de médias et aux amateurs de football qui se sont mobilisés pour sa libération au grand bonheur et soulagement de sa famille, de son club et de fans de foot. Rien en revanche sur les circonstances de cette issue heureuse, au bout d'une journée où tout le Cameroun a craint le pire pour cet entraîneur de football.
Notons que, Bamenda est la capitale régionale du Nord-Ouest et qui est l'un des épicentres du conflit armé entre séparatistes anglophones et les forces gouvernementales. Cette ville est en proie aux enlèvements et demande de rançon depuis quelques temps. Et certains se terminent souvent dramatiquement. Le coach pour sa part s'en est sorti saint et sauf grâce surement à Dieu et à l’intervention des camerounais.
Entraîneur depuis 08 ans du Yong Sport Academy de Bamenda, Emmanuel Ndoumbé Bosso a remporté la coupe du Cameroun en 2013 avec ce club.
Danielle Ngono Efondo
En faisant le point des différentes actions déjà menées dans le cadre des activités relatives au Plan d’assistance humanitaire d’urgence, Paul Atanga Nji le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) a indiqué que 9 mois après la mise en place, de cette opération de solidarité, pas moins de 75 000 familles ont déjà bénéficié des appuis divers. En présence des partenaires internationaux conduits par S.E Allegria Maria Del Pilar Baiocchi Coordonnateur résident du Système des Nations unies au Cameroun, le Minat a indiqué qu’à l’heure actuelle, il est question après la forte adhésion populaire rencontrée par cette initiative du Chef de l’Etat, de mettre en place un chronogramme de travail avec les collaborateurs de notre pays.
« Les partenaires sont venus. Nous avons discuté. Nous allons nous déployer sur le terrain. Il y a des centres qui vont être créés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et nous avons expliqué leur fonctionnement. Nous avons le Plan d’assistance humanitaire avec un centre de coordination, mais nous travaillons également en synergie avec le Comité de désarmement, de démobilisation et de réintégration. La rencontre de ce jour a regroupé de nombreux chefs de missions diplomatiques autour de la coordination du Système des Nations unies au Cameroun. Il s’agit là d’une façon d’encourager cette initiative du Président de la République. Dans les jours à venir, nous allons nous déployer sur le terrain avec les partenaires et nous allons définir un cadre de travail », a déclaré Paul Atanga Nji.
S.E Allegria Maria Del Pilar Baiocchi a pour sa part reconnu que la responsabilité de de la protection de la population revient au gouvernement. Et que l’action humanitaire internationale ne vient qu’accompagner les initiatives des autorités nationales.
« La rencontre visait à mettre sur pied un système de coordination que nous voulons établir avec le gouvernement. La responsabilité de la protection de la population revient au gouvernement, tandis que l’action humanitaire vient en appui à ce que font les pouvoirs publics camerounais. Il faut mieux se coordonner. Nous avons parlé des actions à mener sur le terrain, non seulement dans la région de l’Extrême-Nord, mais particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Nous avons discuté de la coordination tant au niveau central que sur le terrain à Buea et Bamenda où nous avons des équipes. Il s’agit donc de réfléchir à la façon d’aider ces populations qui souffrent. L’efficacité de notre action est notre objectif commun », a-t-elle déclaré.
C’était l’une des victimes de la crise sociopolitique, dite « anglophone » qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Henry Awah, le délégué régional de l'environnement, de la protection de la nature et du développement durable du Nord-Ouest et son épouse ont été relâchés le 9 mars dernier, selon une source familiale, après une semaine de captivité. Les conditions de sa libération n’ont pas été dévoilées.
Henry Awah avait été kidnappé par des hommes armés non identifiés à Bamenda en compagnie de son épouse dans la nuit du 02 au 03 mars dernier à Bamenda. Si le délégué régional et son épouse sont libres, ce n'est pas le cas de Suh Ernest Neba, chauffeur de l'épouse du préfet du département de la Mezam, toujours dans la même région. Ce dernier avait été enlevé le 1er mars dernier aux environs de 19 heures dans la localité de Bafut, une commune du département du Mezam. Selon une source, la victime était allée chercher sa mère à cause de l'enlisement de la crise sécuritaire dans cette région. Il a été pris au piège et kidnappé par des individus armés, encore non identifiés.
Dans la commune de Nkambe, chef-lieu du département du Donga-Mantung, le surveillant général du lycée de cette localité, Jean Ngala a été tué à Ndu au cours d'un affrontement entre les Forces de défense et de sécurité et les séparatistes le 9 mars dernier. Il aurait été confondu à un séparatiste. En attendant le retour au calme, la crise anglophone continue à faire des victimes, autant chez les Forces de défense camerounaise, les séparatistes, que chez les civils.
Les initiateurs de cet événement se sont réunis le 12 janvier 2019 dans la ville de Bamenda, région du Nord-Ouest. Le Cardinal Christian Tumi a indiqué que la nouvelle programmation de l’événement sera connue au terme des consultations menées.
Lors de cette réunion, les organisateurs de la Conférence générale anglophone (Cga) ont convenu de faire des consultations au Cameroun et à l’étranger, en attendant de trouver de nouvelles dates de tenue de cet événement. « Il est question d’avoir les impressions des acteurs politiques et de la société civile, pour avoir une gamme encore plus diversifiée de solutions de sortie de crise. Les anglophones de l’étranger sont également consultés. Même si on déjà ce qu’ils proposent comme solutions, il faut qu’on aille formellement vers eux, afin qu’ils nous le disent clairement », explique le dénommé Elie Smith l’un des membres du Comité de la Cga.
Lors de la rencontre tenue en janvier dernier, le Cardinal Christian Tumi figure emblématique de la Cga a pris du temps pour déplorer le fait que « les consultations n’aient pas été suffisamment menées. C’est la raison pour laquelle nous envoyons des missions en Amérique, en Europe et sur le territoire national (…) Dès que nous aurons les résultats de la vaste mission de consultation, une date et un lieu pour la Conférence seront immédiatement annoncés ». Il a donc été question lors de la réunion de janvier de donner de nouvelles orientations à la Cga. Par ailleurs il a été indiqué qu’après les consultations actuellement menées, un rapport sera dressé. Elie Smith affirme qu’après cela les nouvelles programmations seront rendues publiques.
A titre de la Cga a déjà connu deux reports. C’est ce qui justifie la précaution prise par l’équipe du Cardinal Tumi qui ne souhaite plus avancer de date pouvant conduire à une autre déconvenue. Les deux premières programmations ont été annulées faute d’autorisation de manifestation. La première date était prévue pour les 29 et 30 août 2018. Et la deuxième était prévue pour les 21 et 22 novembre 2018. Selon des observateurs, les raisons sécuritaires sont à l’origine de ces reports.
Certains observateurs estiment que l’objectif de la Cga est louable. Car la Conférence vise la rencontre qui devrait réunir les ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que toutes les personnes de bonne volonté désireuses d’apporter une solution définitive à la crise qui secoue les régions anglophones depuis la fin de l’année 2016. « Nous cherchons à répondre à une question : quelles sont les causes de la situation au Cameroun anglophone. Quelles sont les solutions possibles à ces problèmes », avait expliqué le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala, lors de la Conférence de presse du mercredi 14 novembre 2018.
Liliane N.
Au-delà de la préservation de l’intégrité territoriale, de la protection militaire des populations, l’armée républicaine s’est lancée depuis quelques semaines, à la préservation de l’environnement
On les aperçoit de plus en plus dans les zones où les terroristes sont venus semer la terreur, les pleurs et la désolation. Dès les premières heures du jour, des militaires, affectés dans les bases de Bamenda, chef lieu de la région du Nord-Ouest, sont au travail. Munis de pelles, râteaux, brouettes et autres, ils sont occupés à faire le ramassage des ordures. Dans la plupart des cas, ce sont les restes des biens immobiliers, notamment du matériel de la société à qui incombe habituellement cette tâche, détruits pendant la folie meurtrière des terroristes encore appelés amba boys.
Cette entreprise, spécialisée dans la collecte des ordures ménagères, a suspendu ses activités à Bamenda depuis le 01er février, à la suite de la destruction de camions-bennes et d'autres installations par des hommes armés.
Depuis ce temps là, les ordures se sont accumulée dans la ville et, quelquefois, les habitants y mettent le feu, provoquant incendies et fumées toxiques, nocives pour leur santé. Une situation qui a amené l’armée à agir, selon locale le général Robinson Agha, commandant de la 5e région militaire basée à Bamenda : « On ne pouvait pas attendre davantage, nous ne pouvions pas continuer de voir les populations souffrir de la situation. Non seulement c'est une menace pour la santé, mais plus encore pour la sécurité ».
Une action saluée par les habitants, qui n’hésitent pas à saluer cet engagement des forces de défense et de sécurité, qui sont quelquefois accompagnées par les pompiers : « Nous qui faisons dans le commerce de la nourriture, on souffrait beaucoup à cause des odeurs qui dégageaient les ordures, nous savons que ce n’est pas hygiénique et, les clients pensent que ce que nous vendons n’est pas de bonne qualité. Je salue vraiment le travail que notre armée fait ici », s’exclame Selon Judith Yengou, commerçante dans la ville de Bamenda.
Des combats opposent régulièrement l'armée, déployée en nombre, à des groupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent gendarmeries, écoles et autres symboles de l'Etat, multiplient les kidnappings.
Plus de 200 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit, ainsi que plus de 500 civils, selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG). Selon l'Organisation des Nations unies, 437.000 personnes ont en outre été déplacées par le conflit dans les régions anglophones et, plus de 32.000 autres ont fui au Nigeria voisin.
Nicole Ricci Minyem