Au-delà de la préservation de l’intégrité territoriale, de la protection militaire des populations, l’armée républicaine s’est lancée depuis quelques semaines, à la préservation de l’environnement
On les aperçoit de plus en plus dans les zones où les terroristes sont venus semer la terreur, les pleurs et la désolation. Dès les premières heures du jour, des militaires, affectés dans les bases de Bamenda, chef lieu de la région du Nord-Ouest, sont au travail. Munis de pelles, râteaux, brouettes et autres, ils sont occupés à faire le ramassage des ordures. Dans la plupart des cas, ce sont les restes des biens immobiliers, notamment du matériel de la société à qui incombe habituellement cette tâche, détruits pendant la folie meurtrière des terroristes encore appelés amba boys.
Cette entreprise, spécialisée dans la collecte des ordures ménagères, a suspendu ses activités à Bamenda depuis le 01er février, à la suite de la destruction de camions-bennes et d'autres installations par des hommes armés.
Depuis ce temps là, les ordures se sont accumulée dans la ville et, quelquefois, les habitants y mettent le feu, provoquant incendies et fumées toxiques, nocives pour leur santé. Une situation qui a amené l’armée à agir, selon locale le général Robinson Agha, commandant de la 5e région militaire basée à Bamenda : « On ne pouvait pas attendre davantage, nous ne pouvions pas continuer de voir les populations souffrir de la situation. Non seulement c'est une menace pour la santé, mais plus encore pour la sécurité ».
Une action saluée par les habitants, qui n’hésitent pas à saluer cet engagement des forces de défense et de sécurité, qui sont quelquefois accompagnées par les pompiers : « Nous qui faisons dans le commerce de la nourriture, on souffrait beaucoup à cause des odeurs qui dégageaient les ordures, nous savons que ce n’est pas hygiénique et, les clients pensent que ce que nous vendons n’est pas de bonne qualité. Je salue vraiment le travail que notre armée fait ici », s’exclame Selon Judith Yengou, commerçante dans la ville de Bamenda.
Des combats opposent régulièrement l'armée, déployée en nombre, à des groupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent gendarmeries, écoles et autres symboles de l'Etat, multiplient les kidnappings.
Plus de 200 membres des forces de défense et sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit, ainsi que plus de 500 civils, selon le centre d'analyse International Crisis Group (ICG). Selon l'Organisation des Nations unies, 437.000 personnes ont en outre été déplacées par le conflit dans les régions anglophones et, plus de 32.000 autres ont fui au Nigeria voisin.
Nicole Ricci Minyem