«C'est la première marque de champagne qui porte un nom africain», explique son créateur Dian Diallo, un Guinéen de 40 ans. «Ce n'est en aucun cas un champagne africain parce que ça n'existe pas, un champagne africain!», précise-t-il à nos confrères de l’AFP.
En effet, le Dian Diallo a été élaboré dans l'art et le savoir-faire de la méthode traditionnelle champenoise de A à Z, de la vigne jusqu'à l'embouteillage. Tout a été fait en Champagne dans le respect de l’appellation d'origine contrôlée (AOC), explique son créateur.
Dian Diallo, qui a étudié en France le management, les sciences économiques et le marketing, connait bien le secteur. Avant de se lancer en 2017, il a travaillé une dizaine d'années pour des grandes marques de champagne. «Je me suis aperçu que les Africains consommaient beaucoup plus de champagne doux et fruité (...), beaucoup plus de sec ou demi-sec. C'est parce que le brut a le côté acidulé qu'ils n'apprécient pas», explique-t-il.
«En apportant une petite dose de sucre de canne, on enlève complètement cette amertume dans le brut. Ce qui permet d'adoucir un peu le champagne afin que ça soit délicieux sans être trop sucré». L'ajout de sucre de canne est un classique en Champagne et Dian Diallo se met alors en quête d'un champagne qui lui convient. «J'ai eu un très bel accueil et je me suis associé avec un vigneron, Rémi Jacques, à Baye», dont la famille fait du champagne depuis 1932. Objectif: vendre de ce pétillant en Afrique, en rapport avec les attentes du public sur place.
Dian Diallo vend plus de 10.000 bouteilles par an en Afrique (Côte d'Ivoire, Nigeria, Liberia, Cameroun, Gabon, Guinée, Burkina Faso). Il dit profiter d'un «engouement très fort pour le champagne et pour les produits de luxe en Afrique», à la faveur d'une classe moyenne au pouvoir d'achat croissant. S'il entend séduire le public africain par la qualité de son produit, il joue aussi sur la fibre continentale: «Il y a une vraie fierté des Africains de voir un Africain évoluer dans ce milieu fermé», assure Dian Diallo.
Globalement, le champagne s'exporte partout à travers le monde, allant jusqu'à se faire une place en Afrique, où il semble promis à une forte croissance. En 2017, environ 4,9 millions de bouteilles de champagne ont été expédiées sur le continent, soit une progression de 7% en dix ans, selon le Comité Champagne. Mais seulement deux marchés dépassent le seuil des 500.000 bouteilles vendues: le Nigeria et l'Afrique du Sud. Une demande émerge également au Cameroun, au Gabon et au Sénégal.
Les marchés africains ne représentent cependant que 3,25% de l'export total de champagne... Quelques bulles, comparées au trio de tête des expéditions: Royaume-Uni (27,76%), Etats-Unis (23,10%) et Japon (12,87%).
Le marché du champagne en Afrique est encore confidentiel, cantonné à des milieux particuliers, des gens qui ont bien réussi, qui font des affaires et ont un réseau, selon Maxime Blin, vigneron à Trigny, en Champagne. Il s'est lui aussi lancé dans l'aventure africaine voici sept ans, via un importateur lui permettant d'expédier 2.500 bouteilles par an au Togo, soit 2% de sa production annuelle.
Mais ce marché pourrait à l'avenir amener de la clientèle et connaître une belle évolution, assure-t-il. «Je suis allé deux fois là-bas pour faire des dégustations, de la promotion, rencontrer les clients. Les Africains aiment beaucoup le champagne, pour eux c'est un marqueur social, parce que si on en achète, c'est qu'on a les moyens».
Otric N.
Le directeur général des Travaux d’infrastructures (DGTI) au ministère des Travaux publics, Guy Daniel Abouna Zoa, a procédé hier, jeudi 20 décembre 2018, à la réception provisoire des travaux du 2e pont sur le Wouri.
Après la présentation de l’ouvrage et des échanges en salle, le Dgti, les autres administrations impliquées, le représentant de l’Agence française de développement (AFD) et l’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) ont effectué une descente sur le terrain, question de s’assurer que les exigences du marché ont été respectées.
Ces responsables ont fait le tour de l’infrastructure du rond-point Deido à la sortie du côté de Bonassama. Pour M. Abouna Zoa, il ne s’agit plus de parler béton, juste d'admirer le bel ouvrage qui contribue à la mobilité de la population et sonne le glas des interminables embouteillages lors de la traversée du fleuve Wouri.
Youssef Ben Salah, chef de mission AMO, s’est dit soulagé par cette visite d’inspection: «Je pense que nous avons réalisé un grand ouvrage, digne de ce nom, et cela se ressent sur le terrain par la fluidité de la circulation. La traversée se fait en 10 minutes».
Il a ajouté: «Nous avons 15 jours pour lever toutes les réserves qu’on va prononcer lors de la réception et on a un mois pour faire le repli du matériel, du personnel, la mise en état des lieux et le nettoyage général».
Pour Benjamin Fovin de l’AFD, l’objectif de la France est d’accompagner le Cameroun dans son développement économique. Et de ce point de vue, ils sont satisfaits de la qualité des travaux et du rôle important que va jouer l’ouvrage pour les opérateurs économiques qui gagnent en temps et la population toute entière.
Du côté des autorités camerounaises, Gérard Marie Messina, conseiller technique N°2 au ministère des Transports, explique: «J’interviens dans le champ de l’exploitation. Lorsqu’on fait le bilan global, l’ouvrage permet de voir que les problèmes de mobilité urbaine et de fluidité sont substantiellement réglés. C’est un ouvrage qui a aussi le mérite d’établir une sorte de connexion dynamique entre les régions de l’Ouest, le Sud-ouest et le Littoral».
Pour Francine Nga Otabela, 2e adjoint préfectoral: «Après les indemnisations, nous sommes fiers de voir que les populations profitent de cette belle route qui dessert l’arrondissement de Douala 4e et le reste de la ville».
Au niveau du rond-point Deido, l’aménagement est du ressort de la Communauté urbaine de Douala (CUD). Des parkings pour l’amélioration du stationnement, la prise en compte de la valeur foncière, des grands équipements pour recevoir le public, des commerces haut de gamme à construire, etc. Autant de prévisions.
Les travaux de construction du deuxième pont sur le fleuve Wouri ont débuté en mars 2013. Après une phase d’études qui a duré huit mois au terme de laquelle, le président de la République Paul Biya a procédé, 14 novembre 2013, à la pose de la première pierre dudit ouvrage.
Evalué à 120 milliards de FCFA, le projet de construction du 2e pont sur la Wouri est co-financé par l’Agence française de développement (AFD) à hauteur de 65,6 milliards de FCFA, les fonds C2D, 21,6 milliards de FCFA et l’Etat du Cameroun pour 32 milliards de FCFA.
Long de 800 mètres, le deuxième pont sur le Wouri cinq voies de circulation, deux trottoirs et un viaduc ferroviaire. Il connaît aujourd’hui un trafic de 60 000 véhicules par jour, d’après des statistiques compilées de la Communauté urbaine de Douala (CUD).
Jeudi, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a déclaré sur les antennes de la radio nationale que le projet de construction d’un troisième pont sur le Wouri «est à une étape avancée des préparatifs».
«Nous sommes dans un processus d’investissements. Nous n’allons pas nous arrêter au deuxième pont. Vous savez il y a eu un ancien pont qui est en cours de réhabilitation. Nous avons achevé les travaux de construction du deuxième pont. Nous sommes en structuration des travaux de construction d’un troisième pont sur la Sapé avec le concours de la coopération japonaise, la JICA (Agence japonaise de coopération internationale)», a-t-il fait savoir.
Le 3ème pont sur le Wouri devrait être long de 2 kilomètres. Il va être subdivisé en 3 compartiments de 600 mètres chacun. Il sera lancé à partir de Bonamatoumbé (arrondissement de Douala 4ème) et se terminera à Bonamoussadi, à Douala 5ème. Voilà qui améliorer la mobilité dans la ville de Douala et donner un coup de fouet aux échanges entre opérateurs économiques au sein du «poumon économique» du pays.
Otric N.
Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a présenté, le jeudi 20 décembre 2018, lors d’une conférence de presse à Yaoundé, les actions prises par le président de la République dans le cadre de l’apaisement de la crise qui dure depuis deux ans dans les régions anglophones.
Comme vous le savez déjà, a dit le ministre de la Communication, le Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA a, en date du 14 décembre 2018, ordonné l’arrêt des poursuites contre 289 personnes poursuivies devant les tribunaux militaires et détenues de ce fait pour des délits commis dans le cadre de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Cette décision, du reste conforme aux prérogatives du Chef de l’État, a été immédiatement suivie d’effet, et à ce jour toutes les personnes concernées par cette importante mesure de clémence ont recouvré leur liberté.
La décision prise par le Chef de l’État intervenait à la suite du décret présidentiel n°2018/719 du 30 novembre 2018 portant création du Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration – le CNDDR – destiné à permettre à ceux de nos jeunes compatriotes impliqués dans les violences armées contre les Forces de Défense et de Sécurité et les populations civiles de ces deux régions, à retrouver le droit chemin, de manière à se réinsérer dans l’ordre normal de notre société.
Ces deux dernières mesures constituent en fait les plus récentes, dans l’option d’apaisement et de dialogue prise par le Président de la République, pour la gestion de la situation qui prévaut depuis un peu plus de deux ans dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
En effet, dès l’expression des premières revendications jusque-là exprimées certaines organisations et groupes corporatistes d’expression anglaise au cours de l’année 2016, le Chef de l’État avait entrepris d’ouvrir un dialogue avec les différentes parties prenantes auxdites revendications.
C’est ainsi que le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, avait été instruit par le Président de la République, de mettre en place des cadres de dialogue intégré avec les différentes parties prenantes, à savoir, des syndicats d’Enseignants et un groupement d’Avocats au Barreau du Cameroun.
En ce qui concerne les problèmes soulevés par les Enseignants, deux comités avaient alors été mis en place.
Pour ce qui est des questions soulevées par les Avocats, un autre comité a été créé par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Au terme des pourparlers menés avec les syndicats des enseignants, le Président de la République a depuis lors apporté les réponses suivantes aux revendications exprimées :
- recrutement spécial pour les matières scientifiques de 1000 jeunes enseignants bilingues ;
- mise en place d’un fonds spécial d’un montant de deux milliards de francs CFA, pour servir de subvention en faveur des établissements d’enseignements privés laïcs et confessionnels ;
- création du comité ad hoc dédié spécifiquement aux problèmes des syndicats d’expression anglaise ;
- redéploiement des enseignants des deux sous-systèmes éducatifs selon leurs compétences linguistiques ;
- création et organisation de l’école normale supérieure polytechnique au sein de l’Université de Bamenda ;
- création de nouveaux établissements dans les Universités d’État, notamment les départements de English Law à Maroua, Ngaoundéré, Douala, Dschang et des départements de French Private Law au sein des Universités de Buea, Bamenda, ainsi qu’un département de lettres modernes françaises à l’École normale supérieure de l’Université de Bamenda ;
- réorganisation de l’ENAM par décret présidentiel pour y introduire la pratique obligatoire du bilinguisme.
S’agissant des revendications portées par les Avocats, le Chef de l’État a ordonné les mesures suivantes :
- la publication de la version anglaise du traité de l’OHADA et des autres textes de l’OHADA ;
- le renforcement des effectifs des magistrats et d’enseignants d’expression anglaise ;
- le redéploiement du personnel judiciaire en fonction des particularités entre le Civil Law et le Common Law ;
- la création d’une Division spéciale du Common Law au sein de la Cour Suprême, pour connaître des recours provenant des juridictions implantées dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ;
- la création d’une Division du Common Law à l’ENAM;
- la création d’une Faculté des sciences juridiques et politiques à l’Université de Buea ;
- le recrutement d’un plus grand nombre d’enseignants d’expression anglaise à la division de la magistrature et des greffes de l’ENAM.
À côté de ces mesures destinées à apporter des réponses aux revendications spécifiques des Enseignants et des Avocats, le Président de la République a pris d’autres initiatives plus globales, allant dans le sens du dialogue et du retour au calme dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Il en est ainsi :
- de la création de la Commission Nationale de Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (CNPBM), et de la nomination des membres de la CNPBM ;
- de l’arrêt des poursuites alors pendantes devant le tribunal militaire de Yaoundé, contre les nommés NKONGO Félix AGBOR, FONTEM AFORTEKA’A NEBA, Paul AYAH ABINE et d’autres personnes interpellés dans le cadre des violences survenues dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ;
- du lancement du plan d’assistance humanitaire d’urgence d’un montant de plus de 12 milliards de 716 millions 500 FCFA destiné à rétablir un cadre de vie propice à l’épanouissement et au développement des communautés affectées par les violences terroriste dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, d’apporter une assistance humanitaire d’urgence aux populations en détresse, d’assurer la réinsertion socio-économique des personnes et des communautés victimes des violences et forcées au déplacement, de réhabiliter des infrastructures détruites du fait de ces violences, et d’une manière générale de promouvoir la cohésion sociale et le vivre ensemble ;
- de la mise en place du centre de coordination de l’assistance humanitaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ;
- À ce plan d’urgence humanitaire, s’est ajouté un extraordinaire élan de solidarité spontanée de la Nation tout entière, qui s’est manifesté par des dons financiers d’une valeur de 3 milliards et demi de FCFA ;
- Un tel élan indique à quel point les 25 millions de camerounais que nous sommes, sont aujourd’hui solidaires des souffrances et des atrocités que leurs compatriotes subissent dans ces régions.
- Les Forces de Défense et de Sécurité ont par ailleurs mené des actions civilo-militaires au bénéfice des populations affectées à travers notamment la construction des points d’eau, l’administration des soins de santé de base, la fourniture des matériels scolaires et la distribution de denrée alimentaires.
Au plan politique, le Président de la République, prenant en compte la nécessité d’assurer une meilleure implication des populations locales dans la gestion des affaires les concernant, a décidé d’accélérer le processus de décentralisation inscrit dans la Constitution.
C’est ainsi qu’à la faveur du réaménagement du Gouvernement du 2 mars 2018, un département ministériel a été créé à cet effet, sous la dénomination de Ministère de la Décentralisation et du Développement Local.
La loi n°2018/022 du 11 décembre 2018 portant loi des finances du Cameroun pour l’exercice 2019 est venue donner corps à cette dynamique, en allouant un budget de plus de 45 milliards de francs CFA à ce département ministériel ; l’objectif impérieux étant d’accroître les compétences des collectivités territoriales décentralisées, d’élargir le spectre de leurs moyens financiers et de résoudre les problèmes des populations à la base, en particulier dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Il est donc loisible de constater l’étendu de l’engagement du Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA dans cette option d’apaisement et de dialogue qui l’a toujours caractérisé, notamment, chaque fois qu’il s’est agi de la gestion des situations de crise à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays.
Plus qu’une simple option, il s’agit pour le Président de la République d’une véritable idéologie, au cœur de laquelle la concertation, la tolérance et le pardon occupent une place centrale.
S’agissant en particulier de la situation qui prévaut dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le Chef de l’État reste convaincu de ce que les vertus de cette idéologie sont à même de, je le cite : « Régler nombre de problèmes qui sont à l’origine des frustrations et des insatisfactions qui se sont manifestées ces derniers temps. Nous espérons que cela permettra de rétablir le calme indispensable au retour à des activités économiques et sociales normales. J’ai l’intime conviction que l’écrasante majorité de nos compatriotes des deux régions concernées aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale », fin de citation.
Quant à ceux de nos jeunes compatriotes qui à un moment donné auraient pu se laisser berner par les chimères de certains vendeurs d’illusions, et qui de ce fait ont cédé aux tentations de la barbarie et de la violence aveugles, il est plus que jamais temps de saisir la main-tendue du Président de la République lors de son discours d’investiture à l’Assemblée Nationale le 6 novembre 2018, je le cite : « Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le destin de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République. Fort du soutien du peuple camerounais tout entier et persuadé qu’il existe une issue honorable, dans l’intérêt de tous, je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant », fin de citation.
La mise en place du Comité de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion créé le 30 novembre 2018 vise à donner corps à cette main-tendue du Chef de l’État, qui ouvre non seulement la voie au processus de résolution des crises qui affectent certaines régions de notre pays, en particulier celles du Nord-ouest et du Sud-ouest, mais également à poser les bases d’une réconciliation et d’une reconstruction post-conflit.
Il s’agit alors, à travers cette ouverture offerte par le Chef de l’État, de permettre à quelques-uns de nos compatriotes qui se sont égarés, de retrouver leur place au sein de la communauté nationale.
Faut-il le rappeler, le Gouvernement de la République du Cameroun et au-dessus de lui le Président de la République ont toujours reçu le soutien de la communauté internationale, tant au plan bilatéral que multilatéral pour les options prises dans la détermination à préserver l’intégrité territoriale du Cameroun et à respecter les acquis de fondamentaux légués par nos pères fondateurs.
Au plan multilatéral et pour ne citer que ces cas, l’Organisation des Nations Unies sous les auspices de laquelle la France et la Grande Bretagne organisèrent le plébiscite de 1961 ayant consacré la Réunification des deux parties du Cameroun a opposé une fin de non-recevoir à cette mouvance sécessionniste.
Ensuite, l’Union Africaine à laquelle les sécessionnistes se sont adressés pour avoir gain de cause les a renvoyés à leurs lubies, leur demandant de transformer leur mouvement en un parti politique, tout en leur rappelant le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
Au plan bilatéral, la décision prise le 5 novembre 2018 par la Haute Cour de Justice de Queen’s Bench Division en Grande Bretagne, sur le plébiscite de 1961 ayant consacré le rattachement du Southern Cameroon à la République du Cameroun, et qui le 1er octobre 1961 culminera avec la Réunification de notre pays, a une fois de plus débouté les sécessionnistes de leur acharnement à remettre en cause la réalité historique du Cameroun.
Face à une telle unanimité et de la nation camerounaise et de la communauté internationale sur l’irrecevabilité du dessein inique entretenu par les leaders sécessionnistes, on peut à juste titre s’interroger sur un tel obscurantisme et une telle cupidité qui, sans aucun recul de conscience de leur part, plongent nos populations dans la désolation et la souffrance extrêmes.
Le moment est donc venu de mettre un terme à cet épisode d’égarement, pour retrouver ce qui n’aurait jamais dû cesser de nous fédérer autour des valeurs fondamentales de notre cher et beau pays à savoir, la paix, l’unité, la tolérance, la solidarité et le désir de vivre ensemble.
À nos Forces de Défense et de Sécurité qui continuent d’affronter les poches de résistances des sécessionnistes armés, la Nation tout entière adresse sa reconnaissance et ses encouragements, a conclu Issa Tchiroma Bakary.
Otric N.
Le ministère des Arts et de la Culture a décidé de se réapproprier, au nom du gouvernement, le concept "Miss Cameroun" et subséquemment, l'organisation du concours de beauté y relatif.
Cette option, objet d'une prescription de la haute hiérarchie, est la consécutive aux incidents récurrents ayant impacté négativement ces dernières années ledit concours, apprend-on dans un communiqué rendu public jeudi après-midi par Narcisse Mouele Kombi, le ministre des Arts et de la Culture.
L’on pourrait citer à titre illustratif la destitution de Julie Cheugueu Nguimfack, Miss Cameroun élue de 2016 ; la polémique ayant opposé la plus belle femme du pays en 2017 au comité d’organisation devant la justice. «Il s'agit essentiellement de préserver l'image de cet évènement, vitrine de la culture camerounaise, placé sous le haut patronage et la Présidence de Madame la Première Dame et ayant souvent bénéficié du soutien financier et matériel de l'Etat», poursuit le communiqué dont Agence Cameroun Presse a obtenu une copie.
Miss Cameroun existe depuis 1960, année au cours de laquelle a eu lieu la toute première édition dudit concours. Il était aussi connu sous le nom de Miss indépendance et était organisé par le ministère de la Culture. La formule de Miss Cameroun telle qu’elle est connue aujourd’hui a lieu depuis 2002, sous l’organisation du Comica (Comité d’organisation de Miss Cameroun). Lequel comité, est dirigé par Madame Ingrid Solange Amougou. Le ministre Mouelle Kombi lui retire le label.
La présidente de l'association «Comité d'organisation Miss Cameroun» (Comica), a été informée de la décision concernant la réappropriation, par l'Etat du consept «Miss Cameroun». En tout état de cause, indque le ministre des Arts et de la Cultures, «alors même que la marque Comica serait enregistrée à l'OAPI (au nom d'une certaine association ORPHEE), le concept Miss Cameroun stricto sensu, sur lequel l'Etat a un droit de préemption, ne saurait faire l'objet d'une appropriation privative».
Dans ce cntexte, le ministre des Arts et de la Cultures informe le public qu'il désavoue toute initiative relative à l'organisation par une quelconque association privée de l'élection «Miss Cameroun» sous tel ou tel habillage dénominatif. Les nouvelles modalités d'organisation de cet important évènement culturel par l'Etat, actuellement en étude, seront communiquées en temps opportun au public.
Cette décision survient alors que vient d’être lancé dans le pays une nouvelle saison de Miss Cameroun. Le Comica a officiellement ouvert le concours en novembre sur le thème : « La beauté au service du sport et de la paix ». De grandes innovations étaient prévues dans le cadre de ce rendez-vous, notamment, un lot de 5 millions de FCFA, une voiture 4 X 4, un salaire mensuel et un appartement de fonction pour la nouvelle reine de beauté.
Au cours de la conférence de presse organisée le 18 décembre 2018 à Yaoundé, les organisateurs avaient décidé de baptiser cette 14ème édition «Miss Cameroun new-look 2019». La voiture de la prochaine Miss a été présentée à cette occasion.
Le but de la présidente du COMICA, Ingrid Solange Amougou, était de redorer le blason terni de ce concours de beauté. Madame Amougou disait compter sur le soutien de la première dame qui, disait-elle, parraine et aide le concours Miss Cameroun à s’améliorer pour donner une autre image à son événement.
Otric N.
La présidente du Comité d’organisation du concours de la plus belle femme du pays, Solange Ingrid Amougou a tenu une conférence de presse, le mardi 18 décembre 2018.
Le but de sa rencontre avec l’ensemble de la presse était pour annoncer le lancement de la 14ème édition du concours qu’elle pilote depuis 18 années. A en croire Ingrid Solange Amougou, c’est depuis le 15 décembre 2018 qu’ont débuté les phases de sélection qui vont s’achever le 30 mars 2019. Celle qui se serait entourée cette fois-ci d’une équipe «jeune et dynamique» a laissé comprendre que le calendrier des activités est déjà connu. La grande finale aura lieu soit en fin juin soit en fin juillet de l’année prochaine.
Au titre des innovations de l’édition 2019 qui a comme thème «la beauté au service du sport et de la paix», la présidente du Comica parle d’une cagnotte de 5 millions de FCFA et un salaire mensuel de 150 000 FCFA durant un an que dure son mandat. La Miss aura aussi une voiture de fonction de style 4X4. Pour ce qui est des dauphines, les 1ère et 4ème vont gagner de façon respective les sommes de 3, 2, 1 millions de FCFA et 500 000 FCFA. Il faudra ajouter les lots des partenaires. «La 1ère dauphine aura droit à un appartement pendant son mandat», a ajouté Solange Ingrid Amougou au cours de la conférence de presse qui s’est tenue à la Fondation Muna, à Yaoundé. Les gagnantes de chaque région qui composeront le trio vont gagner respectivement 100 000, 50 000 et 25 000 FCFA.
Interpellée par les hommes des médias sur les critères de sélection des Miss, le Comica s’est voulu rassurant. Il convient de rappeler que l’actuelle reine de la beauté camerounaise Aimée Nseke Caroline avait suscité beaucoup de polémique après la diffusion sur la toile d’une vidéo dans laquelle, elle ne parvenait pas à chanter normalement l’hymne national. Le Comica affirme qu’il sera exigeant sur les critères relatifs à la moralité, au respect de maîtrise des us et coutumes du Cameroun.
Le concours Miss Cameroun a ces dernières années été émaillé par de nombreux scandales qui ont terni l’image du pays. Il y a le cas de Julie Chegue de l’édition 2016 qui avait été destituée. Sa couronne et son écharpe de Miss ont été données à Minkata Akomo Michèle Ange Sandra, initialement sortie quatrième dauphine lors de la phase finale dudit concours tenue le 30 juillet 2016 à Yaoundé. L’information avait été rendue publique le 26 janvier 2017 par le Comité, durant un point de presse organisé pour le lancement de l’édition 2017 de Miss Cameroun qui se tiendra sous le thème «L’unité nationale au service de la paix et du développement». Sur sa page Facebook le Comica a écrit «Minkata Akomo Michèle Ange Sandra, Miss Sud-Ouest 2016 et 4e dauphine Miss Cameroun arbore désormais l'écharpe et la couronne 2016, suite à la destitution de Julie Cheugueu Nguimfack».
Liliane N.
Des manifestations ont eu lieu ce 19 Décembre, dans les rues de la ville de Atbra. Des centaines de Soudanais ont manifesté dans trois villes du pays, contre la hausse du prix du pain. Les protestataires ont même mis le feu au siège du parti au pouvoir, selon les informations données au micro de nos confrères de RFI, par quelques témoins.
« C'est à Atbra que des protestataires en colère, ont mis le feu au siège du Parti du congrès national du président Omar el-Béchir. Je ne suis malheureusement pas en mesure de dire avec certitude si oui ou non, l’on compte des personnes blessées… », a indiqué un habitant, Ahmad Mohammed Hussein.
« La protestation a commencé avec l'arrivée des étudiants et des écoliers, dans le centre-ville. Ils ont été rejoints par des habitants », a indiqué un autre habitant Moubarak Abdelrahim. Il affirme également que « la police a tenté de les disperser à coups de matraque mais ils ont continué à manifester en mettant le feu à des pneus ».
« A Port-Soudan, quelque 500 personnes, la plupart des étudiants, ont défilé en criant - Non à la cherté de vie - Les commerces ont fermé leurs portes après la décision des autorités d'augmenter le prix du pain, selon Hussein Idriss.
Mêmes manifestations dans la ville de Nhoud, où des étudiants ont défilé en criant « Non à la faim » après avoir tenté en vain de trouver du pain dans les échoppes, ont encore raconté d’autres témoins.
Les forces de l’ordre sont intervenues à chaque fois et, la réaction des autorités de la place n’a pas tardé. Dans un communiqué, ils disent avoir décrété un couvre – feu qui va de 18 h à 6 h le lendemain.
Depuis trois semaines, une pénurie de pain touche les villes du Soudan, dont Khartoum. Avec une inflation de près de 70%, la plongée de la livre soudanaise face au dollar américain, le coût de certaines denrées a plus que doublé au cours de l'année écoulée.
Des manifestations sporadiques contre la hausse du coût des denrées alimentaires avaient déjà eu lieu en début d’année mais, les autorités les avaient rapidement matées en arrêtant des leaders de l'opposition et des activistes.
Dans un contexte de difficultés économiques croissantes, les manifestations de ce mercredi sont les habitants, l’expression de leur lassitude, leur raz le bol, de vivre cette hausse de prix permanente sur les produits de première nécessité, alors que des mesures d’accompagnement ne sont pas prises. Cette fois, le prix du pain est passé de 1 à 3 livres soudanaises, (environ deux à 6 centimes d'euros).
Devant les micros, ces jeunes hommes et femmes disent qu’ils refusent que les décisions du gouvernement les obligent à prendre l’exil. Ils entendent vivre de manière décente dans leur pays, car, selon eux, celui-ci regorge des richesses qu’il suffit de bien exploiter afin que les retombées contribue au bien être de chaque sud – soudanais.
Jusqu'à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, le Soudan disposait d'importantes réserves d'or noir. Mais avec la scission, le pays a été amputé des trois quarts de ces ressources.
Nicole Ricci Minyem
Malgré la période des fêtes et un peu partout en France le démantèlement par les forces de l’ordre, les gilets jaunes refusent de quitter le rond-point des Près d’Arènes à Montpellier, occupé depuis le 17 novembre…
Le rond – point des Près d’Arènes est e symbole de la lutte des gilets jaunes à Montpellier. Moins nombreux physiquement, quelques dizaines de gilets jaunes se relaient néanmoins encore au rond-point des Près d’Arènes symboles de leur lutte pour plus d’égalité sociale. Ils sont fatigués, mais toujours mobilisés, tellement de revendications n’ont pas été satisfaites, disent – ils, dans la septième ville de France...
Ils sont présents, moins nombreux qu’au plus fort du mouvement et, l’occupation est pacifique depuis plus d’un mois. Dans un geste symbolique, pour nourrir ceux qui ont faim, les gilets jaunes y avaient planté des arbres fruitiers, offerts par des pépiniéristes solidaires de leur mouvement. Malheureusement, les services municipaux les ont arrachés, et, ceux qui pensaient en jouir le regrettent. Toutefois, ils disent : « Personne ne nous enlèvera les moments incroyables d’échanges et de solidarité que nous avons vécu… » Explique l’un des manifestants.
Comme Patrick, ils sont nombreux, qui estiment qu’il y’a des façons de s’exprimer, en faisant par exemple référence à l’incendie du péage de Bessan. Ici, les forces de l’ordre, à l’inverse de ce qui s’est passé, de nombreux ronds points du Languedoc n’ont pas encore utilisé la force pour les en déloger. Et, c’est également à cause de ce nettoyage que la présence physique a diminué.
Aux Près d’Arènes, rebaptisé place du 17 novembre, les gilets jaunes refusent d’être présentés comme des jusqu’au – boutistes. Il faut juste voir le nombre de merci d’être là pour nous, de pouce levés en signe de victoire. « Ils sont encore peut être plus nombreux que nous, qui s’arrêtent chaque jour et, nous montrent leur soutien. Et pourtant, nous sommes quelques milliers par jour, au Près d’Arènes. Lorsque toute la journée, vous voyez comme nous ces scènes, vous ne pouvez pas abandonner. Je ne quitterais les gilets jaunes que lorsque l’ensemble de la population aura le même poids dans la société… » explique Patrick, un manifestant.
Il continue en ces termes : « Oui, c’est dur, nous sommes certainement tous fatigués, les enfants se sentent un peu délaissés en cette période des fêtes. Je vais prendre quelques jours mais, je serais là samedi… ».
La suppression de la CSG pour les retraités, les référendums populaires, la suppression des taxes sur les produits de première nécessité et, l’augmentation de celles sur les produits de luxe, sont entre autres, les revendications faites par les gilets jaunes.
Montpellier qui est leur base, leur point symbolique aujourd’hui, est par sa population, la septième commune de France et, la troisième ville française de l'axe méditerranéen. Elle est l'une des rares villes de plus de 100 000 habitants dont la popuation a augmenté de façon ininterrompue depuis plusieurs décennies. Ce qui en faitn la commune la plus peuplée du département de l'Hérault et, la deuxième plus de la région Occitanie, après Toulouse.
Nicole Ricci Minyem
Louisa Vesterager Jespersen et Maren Uelan ont été tuées le 17 décembre 2018 au Maroc. Le suspect arrêté et trois de ses présumés complices ont de très forts liens avec le milieu islamiste radical
La police marocaine envisage sérieusement la piste terroriste, après le meurtre de deux jeunes femmes scandinaves, dans le Sud du Maroc. Une thèse avancée à cause du profil du suspect arrêté et de ses trois complices présumés, actuellement en cavale, a-t-on appris de sources concordantes.
« La piste terroriste n’est pas à écarter. Les investigations se poursuivent » après la découverte des corps des deux randonneuses danoise et norvégienne en début de semaine, dans une vallée du Haut-Atlas, a déclaré Boubker Sabik, le porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale : « La piste radicale islamiste n’est pas écartée, du fait du profil du suspect arrêté et des trois hommes recherchés (…) qui ont des liens avec le milieu islamiste radical », a par ailleurs déclaré une source proche du dossier.
Le suspect arrêté lundi dans un quartier populaire de Marrakech appartient à un groupe extrémiste, selon un communiqué du procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat. Les trois autres hommes recherchés « ont été identifiés et sont activement recherchés par tous les services sécuritaires », a précisé M. Sabik. L’un des trois a un « passé judiciaire lié à des actes terroristes », a précisé la source proche du dossier.
Mortes décapitées
Les deux victimes sont des amies, Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans et Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans. Elles étaient parties ensemble pour un mois de vacances au Maroc. Leurs corps ont été découverts lundi dans un site isolé où elles avaient planté la tente pour la nuit, sur la route du Mont Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du Nord. L’une des deux a été décapitée, a indiqué aux médias, la source proche du dossier. « Par ailleurs, les investigations se poursuivent pour authentifier une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, présentée comme montrant le meurtre d’une des deux touristes », selon le communiqué du procureur.
Le double assassinat a semé la consternation à Imlil, une localité de montagne où vivent plus de 10.000 âmes sans histoire. Ses auberges et ses modestes gites servent de camp de base aux randonneurs étrangers. Ce qui constitue un apport économique aux habitants. Le double de cette semaine inquiète les uns et les autres, sur une possible désaffection des touristes.
A Imlil, qui vit essentiellement du tourisme vert et de l’agriculture, beaucoup préfèrent se taire pour ne pas nuire à l’image de la région. Certains disent avoir été sommés par les autorités de ne pas parler aux journalistes : « Notre région est sûre, ceux qui ont fait ça ne sont pas d’ici », a ainsi déclaré Mohamed, le patron sexagénaire d’une auberge familiale au bout de la route goudronnée qui conduit à Imlil, avant les pistes caillouteuses menant vers les cimes enneigées du Toubkal.
Nicole Ricci Minyem
Les deux hommes ont affiché la bonne entente qui semble régner entre eux et, ont laissé apparaître que la signature d’une alliance entre leurs formations politique ne fait l’ombre d’aucun doute, à moins de deux ans de la présidentielle de 2020.
Les autres apparitions de Guillaume Soro et Henri Konan Bédié, montrent deux hommes, marchant côte à côte mais, désormais ils avancent main dans la main. Mieux, à Daoukro, le 17 décembre dernier, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro dansaient ensemble sur le même tempo, sous les applaudissements de la foule. Ces deux fins politiques le savent : parfois, quelques images valent plus que des mots.
La rencontre de cette semaine intervient plus d’un an après leur dernier tête – à – tête. La mise en scène de leurs chaleureuses retrouvailles a été finement préparée. Tambours et trompettes, larges sourires, haie d’honneur : le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été accueilli en grand pompe à Daoukro, le fief de son aîné. Comme un prince, mieux encore, comme un ami, un allié… ont estimé plusieurs médias ivoiriens et un membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Alors que les images de cette rencontre ont été largement diffusées, rien n’a filtré sur son contenu. Depuis un an et demi, les deux hommes s’emploient à souligner leur proximité. En juillet 2017, au lendemain des mutineries dans le pays, alors que la relation entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro s’était largement dégradée, l’ancien chef de la rébellion est allé à Paris, dans l’appartement du président du PDCI. Depuis, des émissaires, notamment Affoussiata Bamba-Lamine, ancienne ministre de la Communication et proche de Soro, n’ont cessé de faire le lien entre ces deux hommes qui partagent le goût des cigares et de la provocation.
Le rendez- vous du 17 Décembre dernier, avait tout d’un pied de nez à l’égard d’Alassane Ouattara. Longtemps allié du président ivoirien, il a rompu avec la coalition présidentielle au mois d’août et le parti unifié voulu par le chef de l’État. Un projet vertement critiqué par Guillaume Soro, qui continue à entretenir la confusion et le flou sur ses intentions.
S’il est en marge du parti, Guillaume Soro est en effet toujours officiellement vice-président du Rassemblement des républicains (RDR). Il a néanmoins refusé de se rendre à l’assemblée constitutive du parti unifié RHDP, au mois de juillet 2018 et, il n’a pas encore dit s’il se rendrait au congrès, prévu le 26 juillet 2019.
L’heure de la clarification
Déjà, au sein du parti présidentiel, on prévient et menace : l’heure de la clarification est arrivée : « Si Guillaume Soro n’adhère pas au RHDP, il va devoir quitter la présidence de l’Assemblée nationale » estime Adama Bictogo. Et, au sein de l’hémicycle, les grandes manœuvres ont débuté : « Il serait plus raisonnable qu’il démissionne, sinon, nous avons les moyens de le faire partir », assure un des responsables du parti présidentiel, agitant la possibilité d’une destitution.
Alors qu’il n’a jamais caché ses ambitions présidentielles, Guillaume Soro n’a encore rien révélé de ses intentions pour 2020. Pourrait-il renoncer à briguer la magistrature suprême pour former un ticket avec Henri Konan Bédié ? Les deux hommes se gardent bien de répondre. Mais en s’affichant, comme s’ils étaient en campagne électorale, c’est bien ce qu’ils voulaient suggérer.
Nicole Ricci Minyem
L’affaire passe depuis le début de la semaine à Porto – Novo et, certains le qualifie de procès hors norme parce qu’il met au devant de la scène, certains barons de la politique au Bénin.
Il a fallu attendre huit années, et vivre de nombreux reports pour connaître enfin ce dénouement. Finalement, le procès ICC - Services, encore appelée affaire Madoff béninoise, s’est ouvert devant la cour de répression des infractions économiques et du tourisme (CRIET).
On parle de 150 000 victimes et de plus de 150 milliards de francs CFA spoliés dans cette affaire qui met en cause, dix personnes poursuivies pour association de malfaiteurs, escroquerie, exercice illégal d’activités bancaires et corruption. Parmi les accusés, Guy Aplogan, président directeur général de ICC-Services (Investment Consultancy and Computering Services), soupçonné d’avoir chapeauté un système de fonctionnement de la structure de 2006 à 2010.
De quoi s’agit –il ?
C’est un véritable système de Ponzi qui a permis de rémunérer des investissements des clients, à travers les fonds obtenus auprès des nouveaux entrants dans lequel les épargnants béninois étaient attirés avec la promesse alléchante de taux d’intérêts mirobolants estimés entre 100 et 300%. La thèse qui se dessine est celle de la distribution régulière des pots-de-vin, qui a permis au système ICC-Services de perdurer dans le temps et à ses promoteurs d’exercer en toute illégalité et en toute impunité de 2006 à 2010.
Le pays entier ne parle plus que de ce procès. Et les premières audiences ont été riches, déjà, en révélations toutes plus fracassantes les unes que les autres. Les accusés et témoins qui se succèdent à la barre ne cessent d’évoquer la grande collusion qui aurait existé entre les responsables de IIC - Services et, le régime de l’ancien président Thomas Boni Yayi.
Devant les juges, Guy Aplogan, directeur général d’ICC-Services, s’est montré calme et serein : « Nous n’avons jamais eu de problème pour payer nos clients avant la crise », a-t-il assuré. Et lorsqu’il a été interrogé sur les raisons de la cessation de paiement de ses clients, Guy Aplogan a lancé que la question devait être posée à l’ancien président, Thomas Boni Yayi, car lui-même n’était pas en mesure de répondre.
Le patron d’ICC-Services a poursuivi en affirmant qu’« au moment de la crise, des hommes sont venus en hélicoptère au domicile d’Emile Tégbénou, l’un des responsables de la société, pour récupérer des coffres contenants pas moins de 27 milliards de francs CFA… ».
Interrogé sur des dons de véhicules à plusieurs autorités administratives et politiques, Guy Aplogan a botté en touche, affirmant n’avoir jamais offert de véhicule et que, si don il y a eu, cela ne pouvait provenir que de l’un de ses collaborateurs.
Le deuxième à répondre aux questions des juges, c’est Emile Tégbénou, considéré par l’accusation comme l’un des cerveaux du système mis en place par ICC-Services. Il a été invité à donner sa version des faits, par rapport à l’origine des 27 milliards de francs CFA : « Je conservais cinq coffres chez moi, parce que j’ai une sainte horreur des tracasseries banquières. Ces 27 milliards provenaient d’investissements personnels dans le BTP, les forages et la location de véhicules… ».
Au détour de son audition, Emile Tégbénou a même affirmé que le ministère de l’Économie et des Finances lui devait encore 27 millions de F CFA pour un contrat de location de véhicules.
Lorsqu’il a abordé sa relation avec Thomas Boni Yayi, Emile Tégbénou a affirmé que : « Le Président de la République m’a demandé de trouver du travail à l’un de ses frères, Abou Salomon Yayi… ».
Des propos qui reflètent l’effectivité des faits, a assuré son avocat, Me Hervé Gbaguidi : « Le pouvoir en place est une puissance qui permet d’accorder des facilités aux hommes d’affaires et, en retour, les hommes d’affaires aussi accordent des facilités financières au pouvoir, ce qui fait que la balance est équilibrée ».
L’ancien procureur général auprès de la cour d’appel de Cotonou, Georges Constant Amoussou, a lui aussi été appelé à la barre, d’où il a affirmé que Thomas Boni Yayi et son Premier ministre d’alors, Pascal Irénée Koupaki, étaient les véritables têtes pensantes de la nébuleuse ICC-Services, évoquant même l’existence d’un pacte entre les deux hommes pour se maintenir au pouvoir.
Dans les jours qui viennent, d’anciens ministres, des hauts fonctionnaires et des responsables de la sécurité et des renseignements à l’époque des faits doivent témoigner devant la Criet. De quoi sustenter l’appétit pour les révélations et les rebondissements d’audience que les huit années de procédures avant le procès ont suscité.
Nicole Ricci Minyem
Les Togolais se rendaient aux urnes ce jeudi dans le calme et sous une forte présence militaire pour élire leurs députés, dans un scrutin boycotté par 14 partis d'opposition qui dénoncent un «hold-up électoral» du parti au pouvoir.
Selon l’AFP, à Lomé, la plupart des bureaux de vote ont ouvert à 7h00 (locales et GMT) comme prévu et dans le quartier de Doumassessé, fief d'UNIR, le parti au pouvoir, les électeurs faisaient déjà la queue. Boycotté par les principaux partis de l'opposition, le scrutin pourrait permettre au parti au pouvoir UNIR de remporter les 4/5 des sièges au Parlement où il pourrait alors faire passer une réforme constitutionnelle autorisant le président Faure Gnassingbé de se représenter en 2020 et 2025.
Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a succédé dans la violence à son père, le général Eyadema Gnassingbé, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 38 ans. «Je suis sorti pour exprimer mon vote, comme doit le faire un bon citoyen», confiait Adjé Messo-Hanam, un électeur. "Je n'ai pas peur car le Togo est un pays de paix".
La veille, le général Yark Damehame, le ministre de la Sécurité, avait prévenu les gens qui souhaitent empêcher les élections, lors d’une conférence de presse: «Nous avons pris les dispositions qui s’imposent pour accompagner nos compatriotes pour qu'ils puissent accomplir leur devoir civique».
Aux carrefours de la capitale, et aux stations-services, les forces de sécurité (gendarmes, policiers et militaires) étaient déployées pour prévenir toute violence lors de ce vote, sous haute tension. Dans les quartiers de l'opposition, l'affluence était très mitigée. A Agoé, fief du Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, un des leaders de l'opposition, les gens viennent au compte-gouttes depuis 7h00, explique le président du bureau de vote d'Alfourkane. Dans le courant de la journée, je suis sûr que les gens vont essayer de surmonter leur peur.
Pour nombre de partisans de l'opposition, ce n'est pas la peur qui les éloigne des bureaux de vote, mais bien l'appel au boycott de la coalition de l'opposition C-14. «Je ne vote pas parce que les réformes (constitutionnelles et électorales) n'ont pas été faites», justifie François Atandji, jeune résident du quartier de Bé, fief de l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC), le parti historique de l'opposition.
A Sokodé, dans le centre du pays, ville natale de Tikpi Atchadam, les rues étaient quasiment désertes. Après les violences de la semaine dernière, qui ont fait deux morts et de nombreux blessés dans ce bastion du PNP, beaucoup d'habitants ont regagné les villages par peur de débordements. «Les opérations de vote se passe normalement», affirmait néanmoins Tchagnao Kader, membre de la Commission électorale locale (Céni). «Il y a de l'engouement malgré les intimidations», insiste-t-il.
Les électeurs se plaignaient dans la matinée d'un mauvais affichage de leur nom, et de la lenteur des agents, mais il n'y a eu aucun empêchement de voter jusqu'à la mi-journée. Dans un communiqué largement partagé sur les réseaux sociaux, la C-14 a appelé à "la mobilisation générale" du peuple Togolais.
L'opposition reproche au pouvoir «d'organiser les élections législatives par un organe (la Céni) uniquement composé de représentants au pouvoir afin de conduire le processus électoral de manière unilatérale et de favoriser un énième hold-up électoral».
La France, ancien pays colonisateur, a annoncé via le Quai d'Orsay qu'elle n'avait pas envoyé de mission d'observation des élections, contrairement à ce qu’avaient annoncé des journaux locaux, et s'en remet à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. La Cédéao, qui a joué un rôle de médiateur dans la crise et a coordonné des négociations ratées, a été fortement critiquée par l'opposition, certains reprochant à l'organisation régionale de complaisance avec le pouvoir togolais.
Depuis plus d'un an, l'opoosition multiplie les marches de protestation pour demander la démission du président Faure Gnassingbé et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Les manifestations des 8 et 10 décembre ont fait au moins quatre morts - six selon l'opposition - tués par balles à Lomé et Sokodé.
Otric N.
La France vient de déclassifier une première partie des archives diplomatiques, portant la mention «Très secret» et relatives à la répression des nationalistes camerounais pour la période 1957-1969, a annoncé jeudi le Quai d'Orsay.
«Comme elle s’y était engagée en 2015, la France contribue à faire toute la lumière sur les épisodes tragiques de la répression des maquis indépendantistes des années 1950 et 1960 au Cameroun», a indiqué le Quai d'Orsay dans une note d'information, reprise par l’AFP.
Il a indiqué qu'une première série de plusieurs fonds d’archives diplomatiques (une centaine) relatifs à ces événements pour la période 1957-1969 a été «classée, inventoriée et rendue consultable» à la salle de lecture du centre des Archives diplomatiques de La Courneuve. Tous les documents de ces fonds émis par le quai d’Orsay et portant une mention «très secret», soit une centaine, ont été déclassifiés.
Le ministère français a précisé que le travail d’inventaire, de classement et de déclassification des documents relatifs au Cameroun pour la période allant jusqu’à 1971 «se poursuit et devrait s’achever en 2019».
En juin 2015, rappelle-t-on, le président français à l'époque François Hollande avait promis, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président camerounais, Paul Biya, de déclassifier les archives camerounaises de la période 1950-1960.
La génération d’aujourd’hui pourrait bientôt connaitre les vérités cachées de la guerre pour l’indépendance du Cameroun qui a opposé entre les années 50 et 60, les nationalistes au pouvoir colonial français.
Selon plusieurs observateurs de la scène politique, il s’agit là, d’une suite favorable à une préoccupation du journaliste et parton de presse Severin Tchounke pendant une conférence de presse conjointe de François Hollande et son homologue camerounais Paul Biya, à Yaoundé le 03 juillet 2015.
«Monsieur le Président, 50 ans après les indépendances, il demeure un conflit latent, historique, sur la période d’administration du Cameroun par la France. Le moment n’est-il pas venu d’adresser cette question en déclassifiant les documents y relatifs ? Le Cameroun peut-il s’attendre à une démarche de votre part, similaire à celle que vous avez effectuée en Algérie». Telle était la question du journaliste.
Elle avait reçu la réponse suivante de la part du prédécesseur d’Emmanuel Macron: «C’est vrai qu’il y a eu des épisodes extrêmement tourmentés et tragiques même. Puisqu’après l’indépendance, il y a eu une répression en Sanaga-Maritime, au pays Bamiléké, et nous sommes, comme je l’ai fait partout, ouverts pour que les livres d’histoire puissent être ouverts, les archives aussi».
En 2015, le Pr Daniel Abwa, historien, vice-recteur chargé des enseignements, université de Yaoundé I, estimait qu’ «il y en a beaucoup de documents relatifs à la période dite de rébellion ou du maquis que le Cameroun n’a pas. Pendant la présence française ici, du temps de la guerre pour l’indépendance, l’administration sous son autorité a pris plusieurs documents appartenant à l’Union des populations du Cameroun (UPC). Ce parti avait sa manière d’écrire l’histoire politique du Cameroun, telle qu’il l’a voyait. Et nous ne pouvons retrouver ces documents que dans les archives qui ont été emportées et classifiées par les Français. S’ils sont déclassifiés, nous avons la possibilité de connaître l’histoire du Cameroun pendant cette période, telle qu’elle était vécue par les upécistes à l’époque».
«En ce qui me concerne, par exemple, j’ai obtenu l’autorisation de consulter certains messages dans la région bamiléké. Il s’agit des messages que ceux qu’on appelait « maquisards » élaboraient pour empêcher les Camerounais de collaborer avec les autorités françaises. Nous aurons donc là une aubaine, si la déclassification se fait. En fait, ce sont les Français seuls qui savent ce qu’il y a dans les archives concernées. Et ce sont eux seuls qui peuvent dire s’ils vont tout déclassifier, car personne n’ira le vérifier, ne sachant pas ce qu’il y a dans ces sources-là», concluait-il.
Otric N.
Installé dans ses fonctions de président de la fédération camerounaise de football lundi dernier, Seidou Mbombo Njoya entend tout faire pour redorer le blason du football camerounais.
«L’éthique est la base sur laquelle repose notre programme de refondation. La crise à la Fecafoot est une crise morale profonde. Aujourd’hui, reconstruire sans remettre de l’ordre est impossible. C’est pour cela que nous en faisons une priorité. C’est pour cela que nous allons être très regardants sur les comportements des uns et des autres. Qu’il s’agisse des footballeurs, des administrateurs, tout le monde sera sommé de respecter les règles. Il n’y a pas de beau match si les acteurs ne respectent pas les règles. C’est un de mes chevaux de bataille», affirme le nouveau président de la Fecafoot dans un journal de la place.
Plus précisément, il devra tout faire pour sortir le football camerounais dans la crise actuelle. Notamment le report des championnats locaux pour des raisons diverses. Pour y arriver, «nous avons prévu une réunion avec le président de la LFPC dans les prochains jours pour une prise de contact déjà et à la suite, nous nous pencherons sur le problème actuel pour trouver des solutions à cette situation qui doit être vite réglée pour que le championnat reprenne au plus vite, compte tenu des impératifs de calendrier», affirme Seidou Mbombo Njoya.
«Nous sommes la tutelle de cette Ligue et nous devons jouer notre rôle. Il est d’ailleurs question dans les prochains mois qu’une nouvelle plateforme de collaboration se mette en place avec toutes les ligues spécialisées, qui sont des démembrements de la fédération même si elles sont autonomes. Car il y va de l’image de la fédération. L’Elite One et Two sont la vitrine de notre football. La fédération ne peut pas se débiner face à ses responsabilités car ça concerne le football camerounais dans son ensemble», ajoute-t-il.
C’est Lions Indomptables, l’équipe fanion du Cameroun, ne sera pas en reste: «C’est sûr que les Lions occupent une place prépondérante dans notre vision. Mais pour moi, les Lions sont cet arbre qui a longtemps caché la forêt. Car derrière, qu’est-ce qu’il y a ? Un football qui va mal, un championnat qui est mal organisé, des clubs qui ne gagnent pas sur la scène continentale, des problèmes d’infrastructures, le football jeunes qui ne marche pas. Quand les Lions ramènent une CAN, tout le monde est content mais en réalité, ça cache beaucoup de choses. Et ça a été peut être le problème car à chaque fois, ça nous a un peu endormis».
«Nous voudrions faire en sorte que les Lions soient encore meilleurs à travers un travail cohérent à la base. Si vous développez le football jeunes, si vous avez un management moderne au niveau de l’administration, un championnat de haute qualité, vous êtes certain d’avoir dans quatre ans une meilleure équipe nationale et de grands joueurs. On va continuer à professionnaliser l’encadrement des équipes nationales, car elles sont toutes concernées, mais le vrai travail qui produira des résultats plus tard, c’est la réorganisation de la gestion du football», conclut le nouveau président de la Fecafoot.
Otric N.