Komi Koutché, ancien ministre d’Etat du Bénin en charge des finances sous le président Boni Yayi, a été interpellé vendredi soir par la police espagnole, a-t-on appris dimanche auprès de ses proches.
«Il a été interpellé en exécution d’un mandat d'arrêt émis contre lui par la justice béninoise», a confirmé un de ses proches collaborateurs à la suite de l'annulation d'une réunion politique que l'ancien ministre devait avoir en France, rapporte l’AFP.
Komi Koutché, ancien ministre de la Communication puis ministre d’Etat chargé des Finances et de la Dénationalisation du Bénin, sous le régime de Thomas Boni Yayi, était en provenance de Dakar pour Paris où il devrait animer samedi matin un meeting de l’opposition béninoise. «Komi Koutché n’a pas pu nous rejoindre pour la manifestation», a indiqué un des organisateurs de la rencontre de Paris.
Aucune autorité béninoise n’a été en mesure de confirmer l’interpellation. Des sources judiciaires béninoises ont seulement confirmé l’émission d’un mandat d’arrêt contre Komi Koutché, un des fidèles lieutenants de l’ancien président (2006-2016). Il est poursuivi par la justice béninoise dans une affaire de mauvaise gestion du Fonds national de microfinance, une structure dont il a été le directeur général de 2008 à 2013.
Fraichement diplômé de la Faculté des Sciences Économiques de l'ex Université Nationale du Bénin (UNB), Komi Koutché fait son entrée en 2002 au Ministère béninois de l'Économie et des Finances en tant qu'Assistant du Ministre, chargé du secteur privé. À ce titre et ceci pendant deux années, il a constitué un point focal à la promotion du climat des affaires à travers notamment l'accueil et l'écoute des opérateurs économiques privés, le suivi des diligences visant la levée des obstacles dus à l'administration à la prospérité de leurs affaires puis des comptes rendus réguliers au Ministre de l'Économie et des Finances sur des situations particulières en rapport avec l'investissement privé en République du Bénin.
Précédemment Ministre d'État chargé de l'Économie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation, il fut également Ministre de l'Économie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation puis Ministre de la Communication et des Technologies de l'Information et de la Communication sous le règne de l'ancien Président de la République du Bénin, Boni Yayi, dont il a œuvré à l'avènement au pouvoir le 6 avril 2006 aux côtés de ses pairs de l'alliance politique Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) dont il est membre.
Économiste-Financier et expert en microfinance, Komi Koutché a été considéré par les observateurs de la vie publique béninoise comme le numéro trois du Gouvernement.
En février 2018, des poursuites judiciaires sont enclenchées à son encontre à la suite d'une affaire de vol d’argent survenu à son domicile alors qu’il était ministre. La justice s’interroge alors sur la provenance d'une si grosse somme d'argent (700 millions) à son domicile. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, il se rend à la justice en avril 2018
Ancien député de l’alliance politique FCBE de l’ancien président Boni Yayi, il s’était inscrit dans une université américaine où il suivait des cours depuis son départ du gouvernement début avril 2016.
Otric N.
Un décret du président de la République lu le vendredi 14 décembre 2018 sur les ondes de la radio d'Etat du Cameroun, nomme Bertrand Soumbou Angoula, nouveau directeur de l'Ecole nationale supérieure de magistrature (Enam).
Après cet acte du chef de l’Etat, les débats s’enflamment sur l’âge du nouveau directeur de cette prestigieuse école qui forme les élites du gouvernement. Si les uns estiment que Paul Biya par cette nomination a finalement compris qu’il faut impérativement inclure les jeunes dans les hautes sphères des décisions, les autres pointent du doigt l’âge du promu - plusieurs médias parlent tant tôt de 32 ans et de 36 ans - comme un signe d’inexpérience pour un poste aussi stratégique.
De toutes les façons, «le nouveau directeur général de l’Enam est un trentenaire», tanche le politologue et enseignant d’universités Éric Mathias Owona Nguini. Pour lui, «c’est un cadre qui a une certaine jeunesse, pour ne pas dire une jeunesse certaine. Maintenant, les réactions établissement bien l’ambiguïté de nombreux secteurs de l’opinion qui en réalité font de la critique opportuniste. Ces secteurs qui avaient demandé entre autre un rajeunissement dans les sphères décisionnelles de l’Etat maintenant se plaigne paradoxalement que celui-là a été nommé alors que de leur point de vue, son cursus ne lui permet pas d’occuper ces fonctions-là».
«De toutes les manières, la nomination à ces fonctions est discrétionnaire bien entendu. On utilise un certain nombre de critères dont aussi ceux de la technicité et de la compétence pour pouvoir désigner le responsable à ce type de poste. Et puis, précisément, répondant à la demande, le président de la République a décidé effectivement de faire confiance à un jeune. C’est un pari pour dire bon voilà vous avez demandé qu’un certain nombre de jeunes occupent des positions de responsabilité importante, je fais donc le pari en nommant le directeur général et le directeur général adjoint, on va donc voir ce dont ils sont capables.
Maintenant, comme le disait l’un des heureux promus, c’est au pied du mur qu’on juge le maçon. On verra donc effectivement le directeur général et le directeur général adjoint à l’œuvre pour pouvoir apprécier. Mais c’est un bon signal qui devrait être poursuivi. Simplement dans le sens de montrer que l’Etat camerounais et ceux qui le dirigent se préparent aussi au moment important de la régénérescence. Pour qu’un système institutionnel et collectif vive, il effectivement préparer le passage des générations.
Mais, il est aussi important de dire que ce débat sur l’âge est un faux débat. Ce qui est important c’est la qualité des décideurs et des managers, ce n’est pas leur âge. C’est leur capacité technique, c’est leur profil intellectuel, c’est leur profil moral, c’est leur capacité à manager et ménager ceux qu’ils sont chargés de conduire. Donc, ne faisons pas de fétichisme sur l’âge. L’âge n’est important que dans la mesure où une société, pour avoir une certaine harmonie, doit pouvoir s’organiser sur la base d’une chaine de générations. Les anciens devant préparer les plus jeunes à exercer un certain type de responsabilités parce que la collectivité est une continuité».
Otric N.
Les dirigeants des pays de la région du lac Tchad se sont retrouvés ce weekend au Nigeria pour donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le groupe jihadiste ou encore terroriste boko haram, selon un communiqué de la présidence nigériane.
« La réunion d'aujourd'hui est la continuation de nos efforts conjoints pour faire face aux défis majeurs en matière de sécurité dans notre sous-région - Elle est la concrétisation de l'engagement résolu des pays participants dans la lutte contre notre ennemi commun, boko haram et, le rétablissement de la sécurité et d'une paix durable dans notre sous-région », a déclaré le président nigérian Muhammadu Buhari.
Ce sommet, qui réunit les dirigeants du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Bénin et de la République centrafricaine, fait suite à une rencontre consacrée à la lutte contre boko haram qui avait réuni les chefs d’État et de gouvernement de la région du lac Tchad fin novembre à N'Djamena.
Lors dudit sommet, les dirigeants de la zone du lac Tchad ont mis l'accent sur la nécessité de changer de stratégie dans la lutte contre cette secte terroriste dont les victimes, dans les différents pays présents à ces assises, se comptent par centaine. Le Président nigérian, lors de sa prise de parole, a déclaré : « Que des mesures plus drastiques doivent être envisagées, face à la recrudescence des attaques du groupe jihadiste ».
En ouvrant la réunion, Muhammadu Buhari a aussi affirmé que : « Cela était nécessaire, en raison de la résurgence des attaques, notamment contre les militaires et des enlèvements de civils contre rançon à travers nos frontières, perpétrés par boko haram avec le soutien de terroristes internationaux qui ont infiltré notre région ».
Depuis juillet, les attaques de boko haram contre les bases militaires de la région du lac Tchad se sont multipliées. En novembre, des jihadistes ont attaqué une base dans le village nigérian de Metele, près de la frontière avec le Niger, tuant au moins 44 soldats. Les soldats survivants ont cependant évalué à plus de 100 le nombre de tués.
Le sommet de samedi dernier a aussi permis à tous les pays membres, d’examiner le rapport d'une commission mise en place lors de la réunion de novembre, a précisé le président nigérian. Des précisions ont été données et des amendements afin que les populations soient désormais capables de vivre, tout en se sentant protégées par leurs États respectifs.
Et, le communiqué final a permis de mesurer l’engagement de tous. Les participants ont renouvelé leur engagement à lutter contre les terroristes de boko haram, avec l'objectif de mettre un terme définitif à l'insurrection.
Ils se sont engagés à fournir une aide aux populations touchées par la violence dans la limite des ressources disponibles et demandé à leurs partenaires internationaux, par exemple la Force multinationale mixte (MNJTF) qui regroupe des militaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun, de fournir une assistance supplémentaire à la Force régionale qui combat ces forces obscures.
Nicole Ricci Minyem
Une assemblée générale extraordinaire s’est tenue le 13 décembre dernier, dans les locaux du Groupement Inter Patronal du Cameroun. Quelques décisions fortes ont été prises à l’issue des travaux comme le mandat du président qui passe de cinq à trois ans.
La nouvelle application prend effet sur l’actuelle mandature, avec un élargissement des responsabilités du Comité des sages, l’extension du statut de membres associés à des institutions associant le secteur privé, les activités relevant des actions traditionnelles des collectivités décentralisées qui ont un impact sur la vie des entreprises, le changement de statut du Conseil exécutif qui devient conseil d’administration.
En prenant la parole à l’issue des travaux, le président du Gicam Célestin Tawamba, a précisé que : « Ces modifications ont pour ambition de faire du Groupement Inter Patronal du Cameroun, un patronat moderne, rayonnant et puissant, porté sur l’action concrète et soucieux de l‘impact positif de celle – ci sur les activités et les performances de ses membres. C’est dans cette optique que la vision du Gicam, de même que sa mission, son organisation, son mode opératoire, ses stratégies de développement, son modèle financier et son offre de produits et services ont été revisités ».
Quelques autres points à retenir de ces assises, la relecture du contexte économique qui est resté morose et peu stimulant. Par ailleurs, malgré une hausse du taux de croissance prévu par le fond monétaire international à 3.8% en 2018, contre 3.5 en 2017. Ce chiffre reste en deçà de la prévision de 5.5% en moyenne annuelle sur la période 2010 – 2020, fixé dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi.
Concernant les performances des entreprises, les participants ont relevé un moral en « berne », des chefs d’entreprise au cours du premier semestre 2018 dû entre autres à une pression fiscale toujours aussi pesante et répressive, à l’insuffisance de l’offre d’énergie, aux difficultés de recouvrement des créances de l’État …
Malgré ce tableau assez sombre, ils ont noté comme points positifs, la reprise du dialogue avec le gouvernement, notamment le ministère des finances, qui a favorablement accueilli les propositions de réformes fiscales transmises par le groupement inter patronal, le 28 mai 2018. A cet effet, deux décisions ministérielles ont été promulguées
- La première modifie et complète la décision portant création d’un comité permanent de concertation sur les questions fiscales et douanières
- La deuxième modifie et complète la décision portant d’un comité d’appui à l’instruction des recours préalables du ministre des finances en matière de contentieux fiscal et douanier.
Par ailleurs, la loi des finances 2019, présente à la fois des raisons de satisfaction et d’inquiétude, notamment une fausse de pression fiscale, l’instauration de multiples taxes sans concertation ou encore, des mesures qui ne garantissent pas les droits des contribuables.
Célestin Tawamba, ne s’est pas privé de revenir sur les impacts économiques du retrait de l’organisation de la coupe d’Afrique des Nations 2019 au Cameroun, dans les secteurs tels que les BTP, le tourisme et les secteurs connexes à l’industrie touristique.
Les assises du 13 Décembre dernier ont pris fin, avec la présentation des perspectives de 2019
La mise en œuvre des recommandations et enseignements tirés de l’audit organisationnel et institutionnel du Gicam – Le lancement du Livre blanc de l’économie au cours du premier trimestre - La première édition du rapport annuel du Gicam – La digitalisation des services de cette institution ainsi que son plan stratégique pour les trois prochaines années.
Nicole Ricci Minyem
En visite en Chine du 22 au 24 mars 2018, le Chef de l’Etat camerounais a encore reçu un don de 400 milliards de FCFA (610 millions d’euros), repartis sur trois ans. La première tranche, d’après Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire 334 milliards (509 millions d’euros), arrive à expiration cette année. Le reste sera utilisé entre 2019 et 2020.
C’est au cours de cette même visite d’État que cinq conventions avaient été signées, entre les deux pays :
- Une convention de coopération économique et technique entre les gouvernements camerounais et chinois
- Un mémorandum d’accord sur le développement des ressources humaines
- Un protocole d’accord sur le renforcement de la coopération en matière d’infrastructures
- Un accord – cadre entre a Commission nationale du développement et de la réforme de la Chine et le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire du Cameroun
- Un prêt concessionnel pour la phase 2 du Projet d’alimentation en eau potable dans neuf villes camerounaises, pour laquelle l’Exim – Bank of China s’est positionnée.
Ceux-ci viennent s’ajouter au protocole d’accord portant annulation des dettes du Cameroun vis-à-vis de la Chine, estimée à un peu plus de 15.360 milliards de FCFA, signé il y’a plusieurs années.
Cependant, lors d’une visite au Cameroun de Yu Jianhu, vice ministre chinois du commerce en novembre 2017, le ministère camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire avait révélé que la relation avec la Chine faisait face à de nombreuses difficultés. Un constat partagé par les dirigeants des deux pays.
Les reproches du partenaire camerounais portent par exemple, sur le non respect des clauses contractuelles par l’Etat, dans le cadre des mécanismes de remboursement des prêts dédiés à la construction du port en eau profonde de Kribi ( 243, 17 milliards et, 301,57 milliards de FCFA) ainsi qu’à l’acquisition des avions MA 60 (36,43) milliards en juillet 2012. Ils parlent également des lenteurs dans le payement du service de la dette de la part de la Chine.
Toutes ces difficultés n’empêchent pas à la Chine d’être le premier pourvoyeur de fonds au Cameroun. Ses interventions directes sont estimées à un peu plus de 3000 milliards de FCFA, via des prêts dons octroyés, à partir des différents bailleurs de fonds tels que le gouvernement chinois, export – import bank of China, Industrial and Commercial bank of China et bien d’autres.
De plus, d’après certaines sources de la direction ministère du commerce extérieur camerounais, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 1510 milliards de FCFA.
La Chine est présente dans plusieurs domaines dans le pays, notamment dans les infrastructures routières et portuaires, l‘hydroélectrique, les logements sociaux, les télécommunications ainsi que l’aéronautique civile.
Nicole Ricci Minyem
Marie Evelyne Petrus Barry, directrice régionale de Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale a soutenu que : « La décision du Chef de l’Etat camerounais d’accorder le pardon et de libérer près de trois cent (300) arrêtées et emprisonnées dans le cadre des troubles dans les régions anglophones du pays est un pas positif qui doit amorcer un changement en matière de droits humain ».
Dans l’un des paragraphes de sa correspondance, elle fait mention de l’activiste Michel Biem Tong qui a pu bénéficier de la magnanimité du Président de la République : « Parmi ceux qui sont libérés, figure le journaliste et « défenseur des droits humains » Michel Biem Tong qui pourra finalement retrouver sa famille et ses proches, après deux mois derrière les barreaux ».
Les responsables de cet organisme international font par ailleurs allusion à Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et à Azah Levis Gob, tous les trois condamnés à dix ans (10) de prison sur la base du texte d’une blague sur boko haram.
Dans un autre paragraphe, Marie Evelyne Petrus Barry demande que d’autres libérations doivent suivre cette première vague : « Ces libérations ne doivent cependant pas constituer les dernières dans un pays où de nombreuses personnes sont encore incarcérées pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression – Nous demandons aux autorités de les libérer, y compris les étudiants Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et à Azah Levis Gob, condamnés à 10ans de prison pour avoir partagé un texte d’une blague sur le groupe armé boko haram. Les autorités doivent aller plus loin, en prenant des mesures claires qui visent à protéger et à respecter les droits humains et à faire en sorte que les détentions injustifiées ne continuent plus ».
Les personnes sus citées avaient été déclarées coupables de non dénonciation d’une information relative au terrorisme, par la Haute cour de Yaoundé. Ils sont maintenus en détention alors que plus de 400 000 personnes dans le monde écrivent au quotidien des lettres demandant au Président de la République de les libérer.
La mesure de clémence du Président de la République a été accordée aux personnes dont les poursuites étaient pendantes devant les tribunaux militaires et pour lesquelles les autorités avaient déjà pris en compte la relative gravité des accusations.
La position de Amnesty international sur la crise sécuritaire dans les régions du Nord Ouest et Sud Ouest a légèrement changé ces derniers mois. Dans un rapport rendu public au courant de septembre 2018, la directrice régionale adjointe de Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale Samira Daoud avait attesté que : « Les violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest échappent à tout contrôle et aucun camerounais n’est épargné par les dégâts ainsi causés. Puisque des étudiants et des enseignants ont été attaqués et kidnappés, nous avons des raisons de croire que la vie de nombreux autres citoyens est en péril, du fait des violences perpétrées par certains membres des groupes armés séparatistes. Cela doit cesser immédiatement… ».
Une déclaration qui est en déphasage total avec les accusations que cet organisme portait contre les autorités camerounaises. Pour une fois, la responsabilité des agresseurs du Cameroun avait reconnu, une volte face salué par quelques acteurs de la scène politique nationale.
Nicole Ricci Minyem
Moins d’interpellations, pas de heurts et une mobilisation en net recul. Ce samedi, l’acte 5 de la mobilisation des gilets jaunes a réuni quelque 33.500 manifestants dans toute la France, contre 77.000 comptabilisés samedi dernier, selon des chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur.
Cette nouvelle journée de manifestation nationale avait valeur de test pour l’exécutif après les annonces de Emmanuel Macron, visant à mettre fin à une crise sociale inédite.
«Sit-in» devant l’Opéra Garnier
A Paris, 2.200 participants étaient recensés contre 10.000 voici une semaine, a précisé la place Beauvau. «Nous sommes remplis de colère. Nous sommes épuisés par une pression fiscale colossale», a lancé Priscillia Ludosky, figure à l’origine du mouvement, devant un millier de gilets jaunes réunis pour un sit-in devant l’Opéra Garnier, à la mi-journée.
Une minute de silence a été observée devant l’Opéra pour les victimes parmi les gilets jaunes depuis le début de leur mouvement le 17 novembre. On parle de sept morts ainsi que des centaines de blessés et, pour les victimes de l’attentat de Strasbourg qui a fait mardi quatre morts et 12 blessés.
Auparavant, encadrés par un dispositif sécuritaire d’ampleur similaire à samedi dernier, quelques centaines de gilets jaunes avaient descendu les Champs-Elysées sans heurt. Vers 15h30, il y avait eu à Paris 120 interpellations et 86 gardes à vue, bien loin des 581 interpellés et 423 gardés à vue de samedi dernier.
Magasins et musées ouverts dans la capitale
Ailleurs dans Paris, comme sur les places de la Bastille ou de la République, si des banques et magasins ont recouvert leurs façades de contreplaqué de crainte de nouvelles dégradations, ils ont malgré tout ouvert leurs portes.
A Saint-Lazare, où des organisations de gauche avaient appelé à se rassembler avant de rejoindre un rassemblement à partir de 14 heures à place de la République, une petite centaine de militants de la CGT en chasuble étaient rassemblés, sans slogan.
Les accès aux institutions (Palais de l’Elysée, Hôtel Matignon, Assemblée nationale, ministère de l’Intérieur, etc.) sont restés protégés. Mais signe que la tension est retombée, la Tour Eiffel et plusieurs musées fermés samedi dernier sont désormais ouverts, tout comme les grands magasins à l’approche de Noël.
Jusqu’à dix fois moins de participants en province
En région, la participation était en retrait, notamment à Rennes, Caen ou Lyon, avec les classiques barrages filtrants, péages gratuits et opérations escargot comme à Lorient. Dans certaines grandes villes de province, on a aussi compté moins de participants que lors du précédent.
A Lyon, une manifestation des gilets jaunes a rassemblé une centaine de personnes devant le palais de justice, aux cris de : «Macron démission», contre 7 à 10.000 personnes samedi dernier : «J’ai honte d’être Lyonnaise, quand on voit concrètement combien de personnes il y a dans la rue, je vous le dis honnêtement, je n’ai qu’une envie, c’est de poser le gilet. On est moitié moins de ce qu’on était la semaine dernière. On ne peut pas continuer avec si peu de monde mobilisé», a déploré une manifestante lyonnaise.
Nicole Ricci Minyem
Après avoir rompu avec Alassane Ouattara, le président du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie (PDCI) n'exclut pas une alliance avec le FPI de Laurent Gbagbo, dans une interview à France 24.
On le dit taiseux et mystérieux, alors quand Henri Konan Bédié s’exprime, toute la classe politique ivoirienne est suspendue à ses lèvres. Costume bleu roi sur les épaules et imposantes défenses d’éléphants en arrière-plan, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a confirmé la rupture avec le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, dans une interview accordée depuis son fief de Daoukro, dans le centre du pays, à la chaine de télévision française France 24.
« L’alliance Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix n’existe plus. Nous nous sommes séparés après beaucoup de divergences », a déclaré l’ancien président. C’est en 2005 que Henri Konan Bédié avait appelé ses militants et ses sympathisants à voter pour Alassane Dramane Ouattara lors du second tour de la présidentielle contestée de 2010-2011.
Bédié dit regretter l’alliance avec Alassane Dramane Ouattara
En 2014, le « Sphinx », comme il est surnommé, avait même appelé dans son fief, à soutenir la candidature à un second mandat d’Alassane Ouattara, dès le premier tour, renonçant à lancer un prétendant dans la course à la présidentielle de 2015. Des sacrifices, que Henri Konan Bédié dit regretter aujourd’hui.
« Il y a eu des manquements au bon déroulement de notre alliance. L’alternance au profit du PDCI est un de ces problèmes mais il y en a d’autres. Il y a surtout une volonté de créer un nouveau parti, le parti unifié RHDP, qui s’est fait sans désirer véritablement la participation du PDCI-RDA », déclare Henri Konan Bédié, qui a dénoncé, en août dernier, l’accord politique qui le liait au parti présidentiel.
La main tendue à Gbagbo et Soro
Le PDCI doit lancer un nouveau groupement politique, qui va rassembler des organisations de la société civile et de nombreux autres partis politiques.
Henri Konan Bédié tend la main notamment au Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo et à Guillaume Soro, le président de l’Assemblée national, avec lequel il s’affiche régulièrement ces derniers mois. « C’est leur souhait de nous rejoindre», affirme-t-il, assurant que l’ancien président ivoirien avait donné son accord pour que des contacts soient établis.
Depuis plusieurs mois en effet, des rencontres ont lieu entre les représentants de chacun des deux partis. Selon nos sources, jusqu’ici, le FPI excluait néanmoins toute alliance formelle avec le parti Houphouëtistes.
Quant au nom du candidat du PDCI pour la présidentielle de 2020, Henri Konan Bédié refuse toujours de le dévoiler. Mais alors que jusque là le Sphinx excluait de se présenter, il laisse désormais planer le doute : « Il se pourrait que je ne le sois pas. Il le pourrait que je le sois », dit-il avec malice à France 24. Une convention du parti doit en décider courant 2019.
Nicole Ricci Minyem
« Gbagbo libéré » - « Laurent Gbagbo président » - « On aime Gbagbo»: des milliers de personnes ont pris les rues de Yopougon, grand quartier populaire d'Abidjan, favorable à l'ex-président ivoirien actuellement jugé par la Cour pénale internationale (CPI), après l'annonce erronée de sa libération provisoire.
Récemment libérée, son épouse Simone Gbagbo, induite en erreur par des proches, a annoncé sa libération vendredi midi à des journalistes et, dans une vidéo sur son compte Facebook, avant de supprimer la vidéo un peu plus tard, aucune décision, n'ayant été prise, selon un porte-parole de la CPI.
Une audience s'est tenue jeudi, sur une demande de libération provisoire de M. Gbagbo, jugé pour crimes contre l'humanité lors de la crise post - électorale de 2010-2011 en Côte d'Ivoire, qui avait fait 3.000 morts.
Malgré le retrait de l'annonce par Mme Gbagbo, la fausse nouvelle s'est propagée partout dans Yopougon où des milliers de partisans, dont beaucoup grimés avec du kaolin, symbole de réjouissance, formaient des cortèges joyeux, salués par les coups de klaxon des automobilistes.
Des centaines de jeunes lycéens ou collégiens, dont beaucoup dans leurs uniformes, défilaient aussi.
« Après sept ans en prison, on a besoin de voir Gbagbo. Ses petites sœurs, ses grandes sœurs, ses enfants, son papa, sa maman veulent le voir! Il a besoin de son pays! Gbagbo! Ble Goudé! On a besoin d'eux », crie Estelle Sahe, 28 ans, une coiffeuse entourée d'une foule qui grandit.
Après plusieurs années de procès, la CPI doit en principe rendre sa décision sur le fond en mars 2019. Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à l'ancien président, est emprisonné et jugé avec lui par la CPI.
Un peu plus loin, Blandine Drogba, commerçante, a les yeux mouillés : « Je pleure parce qu'il m'a manqué. Il a été entre quatre murs pendant longtemps. Mon cœur est libéré ».
« Je me sens libre. La Côte d'Ivoire est libérée. Une injustice est réparée. Beaucoup sont morts. Il y a de l'espoir - Regardez la foule, personne ne les a appelés, c'est de la joie pure… ». Souligne quant à lui Casimir Apea, professeur retraité.
Une pluie diluvienne s'abat soudain sur le quartier, calmant quelque peu les ardeurs. Au quartier Kouté, au parlement un lieu de réunion, où sont notamment accrochés un poster Gbagbo Forever, ainsi qu'une affiche de Aboudramane Sangaré, un dirigeant historique du parti de Gbagbo décédé début novembre, on veut croire que même si l'annonce est erronée la libération de Gbagbo va arriver.
« De toute façon, c'est imminent. Laurent Gbagbo va nous revenir, Gbagbo va être réélu président. Par le vote. Il n'est pas trop âgé. On a besoin de lui ». assure Bernard Kingba, 42 ans enseignant, vêtu d'une casquette et d'un T-shirt Gbagbo.
« Gbagbo a été déporté à la CPI, loin de son pays. Il a fait sept ans de prison. Nelson Mandela en a fait 27. Sa libération va booster la réconciliation qui est bloquée. Aujourd'hui, il n'y a pas de liberté, l'insécurité, tout est cher, pas de gouvernement, la corruption... Avec Gbagbo ca va changer », estime Sylvestre Akabla secouriste, critiquant l'actuel président Alassane Ouattara, souvent qualifié Burkinabè ou d’usurpateur par les manifestants.
La pluie terminée, les cortèges reprennent sur les principaux axes de Yopougon. « On a gagné », crient des jeunes hilares. Des manifestants, des bières à la main pour fêter, proposent de partager leurs boissons.
A 18h, aucun incident n'avait été signalé alors que les forces de l'ordre se faisaient des plus discrètes. Des observateurs craignaient toutefois que cette joie ne se transforme en colère si Laurent Gbagbo n'était pas libéré.
Nicole Ricci Minyem
Certains médias dans ce pays, pense qu’en désespoir de cause, le président américain a choisi l'actuel directeur du budget à la Maison Blanche, Mick Mulvaney...
Il y’a quelques heures, il a nommé Mick Mulvaney, qui va remplacer John Kelly dans ce rôle stratégique de secrétaire général de la Maison Blanche. Mais alors qu’il peinait à trouver un candidat intéressé, la nomination de Mulvaney, qui occupait jusqu’à présent le rôle de directeur de budget, est à titre temporaire : il est « acting chief of staff », précise le Tweet de Donald Trump.
Celui qui est considéré par ses concitoyens comme « l’homme des décisions précipitées » n’a pas expliqué la raison de ce caractère intérimaire. D’habitude, c’est en attendant une confirmation par le Congrès, mais le Sénat n’a pas à se prononcer pour valider cette position. La Maison Blanche a assuré qu’il n’y avait pas de limite dans le temps à la mission de Mulvaney.
Un excellent gestionnaire
« Je suis heureux d’annoncer que Mick Mulvaney, le directeur du budget à la Maison Blanche, sera nommé chef de cabinet par intérim de la Maison Blanche, pour remplacer le général John Kelly qui a servi notre pays avec distinction. J’ai hâte de travailler avec lui lorsqu’il occupera son nouveau poste pendant que nous continuons à RENDRE A L’AMERIQUE SA GRANDEUR ! », a ajouté le président, rappelant que John Kelly ne quitterait son poste qu’à la fin de l’année. Le général Kelly « est un GRAND PATRIOTE et je veux le remercier personnellement pour son engagement ! », a-t-il dit.
Passé par la Chambre comme représentant de Caroline du Sud, Mulvaney a des liens forts avec le Congrès. Et après son expérience au budget, il a la réputation d’être un excellent gestionnaire. Comme chef de cabinet, il gérera l’emploi du temps de Donald Trump et pourra également influencer sa politique.
Pour remplacer John Kelly, les médias américains avaient évoqué avec insistance le nom de Nick Ayers, actuel chef de cabinet du vice-président Mike Pence, un jeune stratège politique républicain de 36 ans. Mais face aux nombreuses turbulences politico-légales entourant la Maison Blanche, il aurait finalement refusé.
Le Chef de Cabinet au Etats – Unis
Le Chef de cabinet de la Maison – Blanche est le membre de plus haut rang du Bureau exécutif du président des Etats Unis. Il est souvent considéré comme l'un des personnages les plus puissants de l’administration présidentielle américaine, quelquefois même surnommé « le second homme le plus puissant de Washington » même si son pouvoir réel varie beaucoup selon les présidences. La fonction la plus proche en France est celle de secrétaire général de la présidence de la République, mais certaines prérogatives rapprochent le Chief of Staff du Premier ministre et du secrétariat général du gouvernement.
Nicole Ricci Minyem
Réclamant une revalorisation de leur statut et de leurs avantages, les imams menacent d’organiser, dans les prochains jours, un rassemblement national sous le slogan « turbans blancs en mouvement ». Un appel à la mobilisation qui a fait réagir le ministre des Affaires religieuses, accusant les forces obscures de vouloir parasiter un dialogue constructif.
« La balle est dans le camp du ministre. Il doit assumer ses responsabilités », a déclaré Djelloul Hadjimi, Secrétaire général de la coordination nationale des imams.
Les points de discorde sont entre autres, la révision du statut particulier de l’imam, et une demande de revalorisation salariale.
« Le statut particulier de l’imam relève du régime de la fonction publique. Je ne peux pas promettre ce que je n’ai pas », a répondu Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, jeudi 13 décembre dans une déclaration publique.
« Le ministre s’est engagé en 2015 à revoir le statut particulier de l’imam. Nous disposons d’un procès-verbal dans ce sens -Pourquoi ce recul maintenant ? réplique Djelloul Hadjimi,
Dialogue de sourds
Le syndicat des imams réclame aussi diverses primes, un logement de fonction, un véhicule de service, des promotions aux grades supérieurs, plus de sécurité dans l’exercice de ce métier et la dépénalisation des actes et prêches des imams. Djelloul Hadjimi certifie que le département des Affaires religieuses a convié à plusieurs reprises le syndicat des imams à des séances de dialogue, sans apporter de réponses concrètes à leurs revendications.
Avant même de donner notre réponse, nous avons été surpris d’être accusés par le ministère de fermer la porte à la concertation : « Nous ne voulons pas d’un dialogue sans résultats. Hier encore [mercredi 12 décembre], nous avons reçu une autre invitation à discuter. Avant même de donner notre réponse, nous avons été surpris d’être accusés par le ministère de fermer la porte à la concertation », ajoute Djelloul Hadjimi.
Un salaire plus important qu’un enseignant
« Le salaire moyen d’un imam est de 40 000 dinars, environ 300 euros. Il dispose ainsi d’un revenu plus important qu’un enseignant de l’Éducation nationale, s’il l’on comptabilise les primes pouvant atteindre jusqu’à 60 % de sa rémunération mensuelle, « La situation financière du pays ne permet pas d’augmenter les salaires», confie aux médias, un inspecteur central au niveau du département des Affaires religieuses, sous couvert d’anonymat.
Le 10 décembre dernier, la coordination nationale des imams, qui revendique 200 000 membres, a révélé avoir sollicité, par écrit, l’arbitrage de la présidence de la République et du Premier ministère, sans succès.
Le bras de fer qui dure depuis des mois ne semble pas prêt de connaître son épilogue : « C’est ce qui nous pousse à sortir dans la rue pour manifester pacifiquement », peste le SG de la coordination nationale des imams.
«Contre les actions de rue et la logique de confrontation, j’oppose ma responsabilité de commis de l’État. Les lois de la République seront appliquées», a opposé jeudi le ministre.
Nicole Ricci Minyem
Il sera reçu à l’Elysée par son homologue Emmanuel Macron et, au menu des échanges entre les deux hommes d’Etat, la coopération sécuritaire entre leur deux pays. Et, le programme prévoit également une rencontre avec ses compatriotes installés en France
Un peu plus d’un an après la visite et le discours du président fançais Emmanuel Macron à l’Université de Ouagadougou le 28 novembre 2017, c’est au tour de Roch Marc Christian Kaboré de se rendre à Paris en visite officielle.
Il va recevoir les honneurs militaires dans la cour des Invalides, puis va s’entretenir avec des chefs d’entreprises français à son hôtel, le Plaza Athénée notamment, les dirigeants du consortium formé par l’aéroport de Marseille-Provence et le fond d’investissement Meridiam. Ce dernier a signé début décembre un protocole de négociations exclusives avec les autorités burkinabè en vue de la réalisation du futur aéroport de Donsin, à Ouagadougou.
Situation sécuritaire dégradée
Roch Marc Christian Kaboré est ensuite attendu pour un déjeuner à l’hôtel de Brienne avec Florence Parly, la ministre française des Armées, puis au palais de l’Élysée pour un entretien avec Emmanuel Macron. Lors de ces deux séquences, il sera avant tout question de sécurité. Les deux présidents vont évoquer les moyens de renforcer les capacités armées et les capacités de renseignement des autorités burkinabè.
Il convient ici de souligner que ces derniers mois, la situation sécuritaire s’est dégradée au Burkina Faso, notamment dans l’Est, où des groupes jihadistes mènent des attaques régulières contre l’armée et les civils. À Paris, les dirigeants français se montrent préoccupés par la spirale négative dans laquelle s’enfonce ce pays stratégique au Sahel. Début octobre, ils ont donc répondu favorablement à la demande d’appui de Ouaga et ont engagé des moyens aériens et terrestres de la force Barkhane dans le Nord et l’Est.
« Leur appareil sécuritaire est sous-dimensionné pour contrer la menace à laquelle ils font face. Les deux présidents vont donc évoquer les moyens de renforcer les capacités armées et les capacités de renseignement des autorités burkinabè», glisse une source à l’Élysée.
Coopération opérationnelle
Malgré la réticence de certains hauts gradés au sein de son état-major, Roch Marc Christian Kaboré souhaiterait accroître sa coopération opérationnelle avec la France et poursuivre des opérations conjointes avec Barkhane, à l’instar de celles qui ont été menées au mois d’octobre 2018.
De leur côté, les autorités françaises se disent disposées à coopérer si le gouvernement burkinabè en fait la demande. Les deux chefs de l’État vont certainement aborder l’évolution du G5 Sahel, dont le Burkina Faso prendra la présidence tournante pour un an à partir de février.
À sa sortie de l’Élysée, Kaboré sera reçu à l’Assemblée nationale par son président, Richard Ferrand, puis dînera avec celui du Sénat, Gérard Larcher. Mardi 17 décembre, il se rendra à l’université de Dijon, où il a fait une partie de ses études supérieures, et dont il sera solennellement fait docteur honoris causa. Il déjeunera ensuite avec François Rebsamen, le maire de la ville et ancien ministre de François Hollande, puis ira visiter Agronov, un pôle européen d’innovation en agroécologie. Le président burkinabè rentrera en fin de journée à Paris, d’où il repartira le lendemain en direction de Ouagadougou.
Nicole Ricci Minyem
L'Afrique du Sud s'est officiellement portée candidate à l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations-2019 prévue en juin, à la place du Cameroun, a confirmé jeudi la Fédération sud-africaine de football (Safa).
« Nous avons soumis notre candidature - C'est maintenant à la Confédération africaine de football (CAF) de décider », a affirmé un porte-parole de la Safa dans un e-mail adressé aux médias, alors que les nations souhaitant organiser l'événement ont jusqu'à vendredi pour candidater officiellement.
L'Afrique du Sud rejoint l’Égypte, seul autre candidat officiel jeudi soir. Le Maroc avait lui créé la surprise en annonçant qu'il ne serait pas candidat. Le Ghana, qui vient d'organiser la CAN féminine en novembre, s'est de son côté dit, par la voix de son ministre des Sports, prêt à accueillir la compétition, si aucun autre pays n'est finalement retenu.
L'Afrique du Sud, seul pays africain à avoir accueilli une Coupe du monde (en 2010), a déjà organisé la CAN à deux reprises, en 1996 et en 2013, année où elle avait déjà remplacé la Libye, organisatrice initiale mais qui s'était retirée en raison de sa grande instabilité politique et sécuritaire.
L'organisation de la CAN-2019 a été retirée au Cameroun le 30 novembre pour cause de retards dans les travaux d'infrastructures et en raison d'une situation fragile sur le plan sécuritaire. Le pays hôte de la CAN, prévue du 15 juin au 13 juillet, sera connu le 9 janvier.
Pendant que les pays africains démontrent leur volonté d’organiser la grande fête du football continental, au Cameroun, l’on évite de plus en plus d’en parler au sein du sérail. Un silence qui est intervenu après ce que certains organes de presse ont qualifié de méa culpa des membres du gouvernement qui avaient la charge les dossiers liés à l’organisation de cette compétition depuis 2016.
Une manifestation de regrets éternels à l’issue du conseil des ministres présidé par le premier ministre chef du gouvernement. Chez « monsieur tout le monde » pourtant, il ne serait pas logique que cette humiliation passe ainsi, la pilule a été trop amère et, elle ne passe toujours pas. Tous les regards sont tournés vers le Président de la République. Lui dont la seule voie compte et, qui avait promis à ses concitoyens, la tenue de cette belle fête du football.
Thomas est vendeur à la sauvette dans un marché à Yaoundé. L’honneur du Président de la République :
« Notre Chef de l’État, monsieur Paul Biya a dit, a Etoudi, devant les lions et aussi devant nous que nous allons organiser la Can 2019. Comme ce n’est plus le cas, nous attendons ce qu’il va encore nous dire. Nous refusons de croire que l’impunité règne en maître absolu dans notre Cameroun, comme certains le disent. Moi, je reste avec les oreilles tendues vers notre père… ».
Certains encore, à l’exemple de ce directeur d’entreprise qui a sollicité l’anonymat, les pertes sont énormes :
« Madame la journaliste, je ne veux même pas parlé de cette affaire, j’ai les larmes aux yeux, seulement lorsque je repense à cette Can. C’est à la fin de l’année 2016 que je suis allé dans ma banque, pour contracter un crédit, en mettant comme garantie, mon établissement commercial. Je comptais sur la Can pour me refaire et, je peux vous dire que j’ai travaillé d’arrache pied, comme un fou, ne comptant ni les heures, ni les jours pour que le jour J, les étrangers viennent ici. Maintenant, qu’est ce que je vais bien pouvoir faire ? Combien d’année je vais mettre avant de rembourser ma dette ? ».
Pour d’autres, ce n’est pas une surprise et, lors du remaniement ministériel que nous attendons dans très peu de temps, nous savons qu’il va prendre les mêmes et il va recommencer :
« Bah, vous savez, c’est le contraire qui nous aurait surpris. Dans ce pays où les gens font ce qu’ils veulent, sans qu’on ne les punisse jamais, que pensez-vous ? ce sont les poches de détournement qui ont été crées par ceux que le Président avait appelé bandits à col blanc. Nous attendons le remaniement ministériel dans peu de temps mais, sans doute, ce sont les mêmes qui nous dirigent depuis l’époque des indépendances qui vont revenir. Dans un pays normal, tous ceux qui sont impliqués dans les dossiers liés à la Can auraient dû démissionner, malheureusement… ».
Nicole Ricci Minyem
Le Député du Social democratic front pense tout de même que la décision du Chef de l’Etat est «un pas dans la bonne direction».
L’homme Jean-Michel Nintcheu fait partie de ceux qui ont fait des sorties relatives à la décision du Président de la république concernant l’arrêt des poursuites contre de 289 personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de la crise socio-politique dans les Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest. «Quand un adversaire pose un acte positif, il faut l’apprécier. C’est un pas dans la bonne direction mais il est insuffisant. Il faut élargir cette mesure à ceux qui ont été arrêtés au Nigéria et engager un dialogue véritable pour résoudre définitivement le problème anglophone. M. Biya constate que la violence n’est pas la solution. On peut gagner la guerre mais pas la paix», affirme-t-il.
Il faut savoir que Joseph Beti Assomo le Ministre de la Défense, chargé de mettre en œuvre la décision du Chef de l’Etat a rendu public la répartition des bénéficiaires. Dans le communiqué du Ministre de la défense publié dans la soirée de ce jeudi 13 décembre 2018, l’on découvre que les personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone, sont incarcérées dans différentes prisons sur une partie du territoire nationale. Ainsi, sur les 289 bénéficiaires, 16 sont en détention à la prison de Bafoussam, 49 à la prison de Bamenda, 99 à la prison de Buea, 14 à New-Bell Douala et120 à Yaoundé. Selon Joseph Beti Assomo, la liste des deux cent quatre-vingt-neuf personnes concernées sera publiée à l’issue des audiences du vendredi 14 décembre 2018.
En insistant sur le fait que les leaders de la république fantôme d’Ambazonie devraient aussi bénéficier de cette mesure, l’Honorable souligne au passage que le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants dans les régions en crise créé il y a de cela une semaine par décret présidentiel, c’était aller un peu trop en besogne. «L’organisme chargé d’organiser le désarmement est la charrue avant le bœuf. Mais c’est un bon geste. J’avais demandé cela et insister sur le fait que cela devait faciliter le dialogue. Cette mesure vient un peu tard car on aurait dû libérer ces compatriotes depuis. C’est déjà une bonne chose mais Ayuk Tabe et ses amis doivent être libérés. Cela va restaurer les conditions d’un véritable dialogue», déclare-t-il.
Pour lever toute équivoque, le communiqué du Ministre de la Défense indique que cette mesure concerne uniquement les personnes dont l’examen approfondi des dossiers pendants devant des juridictions militaires et les dossiers d’enquêtes en cours ont fait ressortir à leur encontre des charges d’une amplitude de gravité relative. Elle ne concerne donc pas les criminels, assassins et autres dangereux terroristes, ainsi que les commanditaires et planificateurs de la pernicieuse crise sécuritaire en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La justice poursuit sereinement son cours pour le cas de ces derniers.
Liliane N.