Le rendez-vous d’affaires se tiendra en septembre 2018 à Beijing en Chine.
Il s’agit du sommet Chine-Afrique. L’Agence de promotion des investissements (Api) révèle que l’évènement constitue un moment d’échanges entres les responsables de gouvernements des pays africains et leurs homologues chinois en vue de fixer et de consolider les bases de la coopération qui existe entre ces pays et la Chine.
En marge de ce sommet, se tiendra une rencontre entre les entrepreneurs chinois et africains. D’après Marthe Angeline Minja, directeur général de l’Agence de promotion des investissements (API), l’objectif visé par les pays africains qui seront représentés pour la circonstance par leurs entrepreneurs est d’attirer le maximum d’investisseurs chinois à travers la présentation des éléments phares de l’environnement des affaires de chaque pays qui font de lui une destination propice à l’investissement.
En prélude à cette grand-messe des affaires, l’Agence a été désignée par l’ambassade du Cameroun en Chine pour mobiliser les directeurs généraux de société, les opérateurs économiques et autres potentiels participants.
Les activités académiques sont perturbées depuis ce mardi dans les universités publiques par une grève du Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNES) en vue d’obtenir de meilleures conditions de travail.
Parmi les principales revendications, il y a le paiement de leurs primes de modernisation de la recherche du deuxième trimestre 2018.
Dans son communiqué dont APA a pu obtenir copie, le SYNES «invite les enseignants de toutes les universités d’Etat à observer du mardi 24 juillet 2018 dès 7h30 au samedi 28 juillet 2018 à 18h une grève de protestation avec cessation de toutes les activités académiques».
Une grève pour dénoncer « les retards importants » et la « gestion opaque » de leur prime de modernisation de la recherche, d’où la nécessité d’arrêter toutes les activités d’enseignement, d’évaluation, de correction et de participation aux soutenances de masters et de thèses jusqu’au 28 juillet.
Pour les syndicalistes, si le gouvernement n’apporte pas des « réponses adéquates » à leurs préoccupations, cette position devrait être maintenue jusqu’à la tenue le 15 septembre 2018 du Bureau exécutif du SYNES où est prévue une rencontre pour réactiver le plan triennal d’amélioration du cadre d’exercice de la profession de la profession d’enseignant-chercheur.
Le remplacement du Sénateur René Ze Nguele au poste de Président du conseil d’administration de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) était attendu depuis que ce dernier a été contraint il y a trois mois de choisir entre ses fonctions de Sénateur et le poste de PCA qu’il occupe depuis des années.
Le président de la République a donc signé ce mardi, un décret pour nommer Nga Nnanga au poste de Président du Conseil d’administration de l’Institut de recherche agricole pour le développement en remplacement du Sénateur René Ze Nguele.
Concernant ce même établissement public, le chef de l’Etat a nommé Ngome Ajebesone Emmanuel, Directeur général en remplacement de Noé Woin.
Ailleurs, un autre décret présidentiel nomme Eko’o Akouafane Jean Claude, Directeur général de la Société de développement du cacao (SODECAO) en remplacement de l’inamovible Jérôme Mvondo qui y a passé douze années.
Dans le même décret, Paul Biya fait d’Enang James Enang, Directeur général adjoint.
Dans la même société mais dans un autre décret, le Président de la République nomme Ngba Zacharie, Président du Conseil d’administration de la SODECAO.
Le chef de l’Etat, Paul Biya a signé le 20 juillet, un décret portant nomination de Fissou Kouma, au poste de directeur général (DG) de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry).
Fissou Kouma est un élu local depuis 2002 à Yagoua, chef-lieu du département du Mayo-Danay, situé à 10 kilomètres de la ville tchadienne de Bongor. Le nouveau DG remplace Marc Samantana. Celui-ci laisse une entreprise en proie à de nombreuses crises. En avril 2017 par exemple, le personnel de l’entreprise publique réclamait le paiement de pas moins de cinq mois d’arriérés de salaire. Les grèves étaient fréquentes.
En 2012, M. Samantana a été convoqué devant le Conseil de discipline budgétaire et financière qui a enquêté sur sa gestion entre 2008 et 2009. Le mis en cause a été reconnu coupable de cinq fautes de gestion. Le Contrôle supérieur de l’Etat a sommé l’intéressé de rembourser 31,5 millions FCFA à la Semry.
Créée le 24 février 1971, la Semry a été mise en place pour assurer l’autosuffisance alimentaire en riz du Cameroun. Du temps de sa splendeur, cette société employait plus de 1 500 personnes et 25 000 familles de riziculteurs, soit plus de 120 000 personnes vivant de la riziculture.
Aujourd’hui, malgré les multiples subventions de l’Etat, la production annuelle de la Société atteint à peine 100 000 tonnes par an, sur une demande nationale estimée à environ 300 000 tonnes de riz.
A onze semaines de l’élection présidentielle prévue le 7 octobre prochain, le climat sociopolitique reste tendu dans le pays.
Un prêtre a été tué vendredi dernier par des hommes armés à Muyuka.
Le curé de la paroisse de Bomaka dans la région du Sud-ouest, a été tué alors qu’il venait de lancer un appel à la fin des violences armées.
Les tensions perdurent dans les régions du Nord-ouest et du sud-ouest, près de deux ans après le déclenchement des revendications sociopolitiques, qui ont débouché sur la crise anglophone.
Un autre front social de mécontents vient d’être ouvert dans la région de l’Est. Victimes d’interminables coupures intempestives d’électricité, les populations de Bertoua, – principale ville de la région -, ont manifesté contre Eneo, opérateur du secteur de l’électricité.
Les manifestants dénonçaient les coupures récurrentes d’électricité. Aucune ville du Cameroun n’est épargnée par ces coupures d’électricité intempestives, qui durent parfois des jours, voire des semaines dans certains cas, sans que les responsables de l’entreprise soient inquiétés par les gouvernants ou s’excusent auprès du public.
Grèves
Les enseignants des universités d’Etat sont également sur le pied de guerre.
Ils annoncent une grève de protestation avec cessation de toutes activités académiques dès ce mardi jusqu’au 28 juillet 2018.
Les étudiants de la faculté des Mines de l’université de Maroua ont entamé un mouvement d’humeur hier lundi.
Ils se plaignent de la non publication dans les délais, des résultats de l’année en cours.
Peur sur la Can
S’agissant de la Coupe d’Afrique des nations (Can Total) qui devrait se tenir du 7 juin au 7 juillet 2019, des incertitudes planent au Cameroun, les employés de prime Potomac, entreprise chargée des infrastructures à Garoua dans le nord du pays, cumulent plusieurs mois de salaires impayés.
Plusieurs dizaines ont cessé toute activité depuis quelques semaines. Et, les chantiers sont retardés.
Nos sources renseignent que c’est dans la nuit de dimanche à lundi que les terroristes ont fait irruptions dans cette localité, soit une dizaine de personnes, toutes armées de fusils et d’armes blanches.
« Après avoir tenu en respect les habitants, ils ont emporté 230 bœufs et ont enlevé 4 bergers obligés d’accompagner le troupeau au Nigeria voisin », ont rapporté des riverains.
L’arrivée quelque temps après d’une patrouille du Bataillon d’intervention rapide (BIR) n’a pas permis de mettre la main sur les terroristes qui avaient déjà traversé la frontière.
Mise en difficulté sur le plan militaire par la Force multinationale mixte (FMM) composée des armées du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad, Boko Haram a changé de mode opératoire, en évitant l’affrontement direct, mais procède à des attentats suicides, des prises d’otages et des vols du bétail. Des exactions de la secte terroriste ont fait perdre environ 100 milliards de francs CFA à l’économie camerounaise entre 2013 et 2017.
Elle est enseignante dans la région anglophone du Cameroun, un pays où la majorité de la population parle français. Quand elle m'a parlé de ses étudiants, elle a relâché sa prise sur son sac à main, et ses yeux se sont solidement fixés dans les miens.
Elle m'a dit qu'un groupe de rebelles séparatistes s’étaient introduits dans son école trois mois plus tôt. Les insurgés ont pris les armes afin de se battre pour l'indépendance des régions anglophones du Cameroun. Ils ont avertit le directeur que les enseignants devaient cesser de venir à l'école.
Leurs menaces se sont accentuées et concrétisées, car des séparatistes armés ont incendié des écoles dans toute la région, endommageant au moins 58 établissements depuis la fin de l’année 2016.
Les actions violentes des séparatistes afin de faire fermer les écoles sont, selon le professeur, «une arme» qu'ils utilisent pour perturber la vie normale et forcer le gouvernement - dont les insurgés veulent se séparer - à prendre conscience de la gravité de la crise.
Le chef leur a poliment expliqué que l'école resterait ouverte pour éduquer les enfants du village, et que cela ne signifiait pas qu'ils prenaient le parti du gouvernement dans ce conflit dont l’intensité est croissante. Mais les séparatistes ne se sont pas satisfaits de ces explications.
Malgré les menaces, l'école ne fermerait pas ses portes. L'enseignante à qui j'ai parlé est arrivée à l'école le lendemain. "Je me sentais pas en sécurité", me dit-elle.
"Aller enseigner ce jour-là était comme un cauchemar pour moi. Je regardais plus à l'extérieur de la fenêtre et la porte et ne me concentrais pas sur l'enseignement, parce que tout pouvait arriver."
Ce n'est que lorsque la directeur reçut une lettre de menace lui ordonnant de ne jamais retourner à l'école, qu'ils finirent par fermer. C'était la décision la plus sûre. Lorsque des séparatistes armés se sont présentés à une école voisine et qu'un enseignant leur a demandé de partir, ils lui ont tiré dans la jambe.
La communauté anglophone a de véritables griefs à l’encontre du gouvernement camerounais. Une nouvelle étude montre comment les forces de sécurité gouvernementales ont tiré sur des manifestants pacifiques, torturé des détenus, brûlé des villages et tué des civils. Les forces gouvernementales ont également incendié la maison d'un collègue de l'enseignante que j'ai rencontré, apparemment en représailles de la destruction d’un pont par les séparatistes.
Mais les attaques du gouvernement ne justifient nullement le mal que font les insurgés aux enfants.
L'école de cette enseignante avait autrefois 1000 élèves. Mais avant la fermeture définitive de l'école, moins de dix étudiants s’y présentaient chaque jour. Les enfants avaient été effrayés par les menaces des séparatistes, souvent diffusées par les réseaux sociaux et les lettres anonymes laissées dans les rues. Les Nations Unies estiment que plus de 30 000 enfants ne sont plus scolarisés dans la région anglophone, la plupart depuis plus de deux années scolaires.
L'enseignant s'inquiète de ce qui va arriver à ces étudiants. Elle sait combien il sera difficile de les ramener à l'école après une si longue absence. Et elle s'inquiète de ce qui est arrivé aux adolescents ayant perdu l’habitude de se rendre à l’école et d’étudier. "Les effets sont terribles", a-t-elle dit. "Six de mes étudiantes sont enceintes."
Les liens culturels, historiques et linguistiques forts entre la région anglophone du Cameroun et le Royaume-Uni signifient que la Grande-Bretagne a un rôle important à jouer afin d’apaiser les tensions de ce conflit. Le gouvernement britannique, qui a récemment adhéré à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, en signe de son engagement à protéger l'éducation en temps de conflit, peut aider cette enseignante et ses élèves en envoyant un message fort aux séparatistes pour que les écoles restent en dehors du conflit.
Après tout, les attaques contre les étudiants, les enseignants et les écoles sont une tactique utilisée par des groupes tels que Boko Haram, les Talibans et Al-Shabab. Les insurgés ne parviendront à aucune légitimité internationale en suivant leur triste exemple.
Article rédigé par Bede Sheppard, directeur adjoint des Droits de l'Enfant à Human Rights Watch. J'ai voulu le publier ici, traduit et librement adapté en français, pour faire connaitre au plus grand nombre la réalité des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Il est encore temps de soutenir le retour à l'ordre par Yaoundé.
Alors que les régions anglophones camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont en proie à des violences perpétrées par les séparatistes depuis 2016, les forces armées du pays ont entamé une reprise du contrôle de ces zones, et y rétablissent la paix civile et une vie normale.
Depuis la fin de l’année 2016, prétextant d’une différence de traitement des régions anglophones, des groupes terroristes séparatistes ont littéralement imposé leur loi de violence aux régions anglophones du Cameroun.
Ces violences furent même dénoncées par Amnesty International dans un rapport particulièrement sévère contre les sécessionnistes, dont la plupart sont pilotés depuis l’étranger.
Ces derniers revendiquent la création d’un état fantoche du nom d’Ambazonie, en réalité un état marionnette entre les mains de forces étrangères à ces régions anglophones.
Incendies des écoles, menaces contre les enseignants, exécutions sommaires par décapitation, prises d’otages de chefs locaux, et des opposants, la liste des violences commises avait fini d’écœurer même ceux parmi les anglophones souhaitant une amélioration des conditions dans les régions concernées.
La réaffirmation de l’autorité républicaine camerounaise a ainsi pu se concrétiser et permettre l’apparition du drapeau national dans les villages camerounais de l’Ouest anglophone.
Il faut ainsi souligner l’action du BIR (Bataillon d’Intervention Rapide), cette troupe directement sous le commandement de la Présidence de la République, qui a pris en charge de libérer les zones sous contrôle des terroristes. Son efficacité a permis la réouverture des écoles, des administrations, et un retour à la vie normale.
Ainsi, cette progression s’est vue au travers de la levée des couleurs nationales dans différents villages, qu’il s’agisse de Manfé, d’Ossing, de Bachuo Akagbe ou encore de Moyuka. À chaque étape de l’avancée du BIR, c’est avec un grand soulagement que les habitants ont accueilli leurs libérateurs et ont salué avec émotion le retour du drapeau camerounais.
Les activités académiques sont perturbées depuis ce mardi dans les universités publiques par une grève du Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNES) en vue d’obtenir de meilleures conditions de travail.
Parmi les principales revendications, il y a le paiement de leurs primes de modernisation de la recherche du deuxième trimestre 2018.
Dans son communiqué dont APA a pu obtenir copie, le SYNES «invite les enseignants de toutes les universités d’Etat à observer du mardi 24 juillet 2018 dès 7h30 au samedi 28 juillet 2018 à 18h une grève de protestation avec cessation de toutes les activités académiques».
Une grève pour dénoncer « les retards importants » et la « gestion opaque » de leur prime de modernisation de la recherche, d’où la nécessité d’arrêter toutes les activités d’enseignement, d’évaluation, de correction et de participation aux soutenances de masters et de thèses jusqu’au 28 juillet.
Pour les syndicalistes, si le gouvernement n’apporte pas des « réponses adéquates » à leurs préoccupations, cette position devrait être maintenue jusqu’à la tenue le 15 septembre 2018 du Bureau exécutif du SYNES où est prévue une rencontre pour réactiver le plan triennal d’amélioration du cadre d’exercice de la profession de la profession d’enseignant-chercheur.
Le chef de l’Etat, Paul Biya a signé le 20 juillet, un décret portant nomination de Fissou Kouma, au poste de directeur général (DG) de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry).
Fissou Kouma est un élu local depuis 2002 à Yagoua, chef-lieu du département du Mayo-Danay, situé à 10 kilomètres de la ville tchadienne de Bongor. Le nouveau DG remplace Marc Samantana. Celui-ci laisse une entreprise en proie à de nombreuses crises. En avril 2017 par exemple, le personnel de l’entreprise publique réclamait le paiement de pas moins de cinq mois d’arriérés de salaire. Les grèves étaient fréquentes.
En 2012, M. Samantana a été convoqué devant le Conseil de discipline budgétaire et financière qui a enquêté sur sa gestion entre 2008 et 2009. Le mis en cause a été reconnu coupable de cinq fautes de gestion. Le Contrôle supérieur de l’Etat a sommé l’intéressé de rembourser 31,5 millions FCFA à la Semry.
Créée le 24 février 1971, la Semry a été mise en place pour assurer l’autosuffisance alimentaire en riz du Cameroun. Du temps de sa splendeur, cette société employait plus de 1 500 personnes et 25 000 familles de riziculteurs, soit plus de 120 000 personnes vivant de la riziculture.
Aujourd’hui, malgré les multiples subventions de l’Etat, la production annuelle de la Société atteint à peine 100 000 tonnes par an, sur une demande nationale estimée à environ 300 000 tonnes de riz.
Elle est enseignante dans la région anglophone du Cameroun, un pays où la majorité de la population parle français. Quand elle m'a parlé de ses étudiants, elle a relâché sa prise sur son sac à main, et ses yeux se sont solidement fixés dans les miens.
Elle m'a dit qu'un groupe de rebelles séparatistes s’étaient introduits dans son école trois mois plus tôt. Les insurgés ont pris les armes afin de se battre pour l'indépendance des régions anglophones du Cameroun. Ils ont avertit le directeur que les enseignants devaient cesser de venir à l'école.
Leurs menaces se sont accentuées et concrétisées, car des séparatistes armés ont incendié des écoles dans toute la région, endommageant au moins 58 établissements depuis la fin de l’année 2016.
Les actions violentes des séparatistes afin de faire fermer les écoles sont, selon le professeur, «une arme» qu'ils utilisent pour perturber la vie normale et forcer le gouvernement - dont les insurgés veulent se séparer - à prendre conscience de la gravité de la crise.
Le chef leur a poliment expliqué que l'école resterait ouverte pour éduquer les enfants du village, et que cela ne signifiait pas qu'ils prenaient le parti du gouvernement dans ce conflit dont l’intensité est croissante. Mais les séparatistes ne se sont pas satisfaits de ces explications.
Malgré les menaces, l'école ne fermerait pas ses portes. L'enseignante à qui j'ai parlé est arrivée à l'école le lendemain. "Je me sentais pas en sécurité", me dit-elle.
"Aller enseigner ce jour-là était comme un cauchemar pour moi. Je regardais plus à l'extérieur de la fenêtre et la porte et ne me concentrais pas sur l'enseignement, parce que tout pouvait arriver."
Ce n'est que lorsque la directeur reçut une lettre de menace lui ordonnant de ne jamais retourner à l'école, qu'ils finirent par fermer. C'était la décision la plus sûre. Lorsque des séparatistes armés se sont présentés à une école voisine et qu'un enseignant leur a demandé de partir, ils lui ont tiré dans la jambe.
La communauté anglophone a de véritables griefs à l’encontre du gouvernement camerounais. Une nouvelle étude montre comment les forces de sécurité gouvernementales ont tiré sur des manifestants pacifiques, torturé des détenus, brûlé des villages et tué des civils. Les forces gouvernementales ont également incendié la maison d'un collègue de l'enseignante que j'ai rencontré, apparemment en représailles de la destruction d’un pont par les séparatistes.
Mais les attaques du gouvernement ne justifient nullement le mal que font les insurgés aux enfants.
L'école de cette enseignante avait autrefois 1000 élèves. Mais avant la fermeture définitive de l'école, moins de dix étudiants s’y présentaient chaque jour. Les enfants avaient été effrayés par les menaces des séparatistes, souvent diffusées par les réseaux sociaux et les lettres anonymes laissées dans les rues. Les Nations Unies estiment que plus de 30 000 enfants ne sont plus scolarisés dans la région anglophone, la plupart depuis plus de deux années scolaires.
L'enseignant s'inquiète de ce qui va arriver à ces étudiants. Elle sait combien il sera difficile de les ramener à l'école après une si longue absence. Et elle s'inquiète de ce qui est arrivé aux adolescents ayant perdu l’habitude de se rendre à l’école et d’étudier. "Les effets sont terribles", a-t-elle dit. "Six de mes étudiantes sont enceintes."
Les liens culturels, historiques et linguistiques forts entre la région anglophone du Cameroun et le Royaume-Uni signifient que la Grande-Bretagne a un rôle important à jouer afin d’apaiser les tensions de ce conflit. Le gouvernement britannique, qui a récemment adhéré à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, en signe de son engagement à protéger l'éducation en temps de conflit, peut aider cette enseignante et ses élèves en envoyant un message fort aux séparatistes pour que les écoles restent en dehors du conflit.
Après tout, les attaques contre les étudiants, les enseignants et les écoles sont une tactique utilisée par des groupes tels que Boko Haram, les Talibans et Al-Shabab. Les insurgés ne parviendront à aucune légitimité internationale en suivant leur triste exemple.