Selon les autorités compétentes, la maladie constitue également le premier motif de consultation, avec notamment 43% des enfants de moins de cinq ans s’étant présentés dans les hôpitaux du pays. De plus, 12,8% de décès enregistrés dans les formations sanitaires sont dus au paludisme.
C’est pour y faire face que le ministère de la Santé publique va procéder cette semaine à une nouvelle campagne de distribution des moustiquaires afin de lutter contre la propagation du paludisme qui affecte chaque année deux millions de Camerounais, soit environ 8% de la population du pays. L’objectif à travers cette campagne est de couvrir 100% des habitants du pays avec à la clé 14 867 748 MILDA qui seront distribuées dans 189 districts de santé du territoire national à raison d’une moustiquaire pour deux personnes.
La distribution qui se déroulera en trois phases prévoit que la première qui ira du 15 février au 31 mars 2019 concerne les régions de l’Est, du Littoral, de l’Ouest et du Sud. La seconde phase, prévue du 15 mai au 15 juin, concerne les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord tandis que la troisième phase, comprise entre le 15 août et le 15 septembre 2019, couvre les régions du Centre, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Selon les données du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) de 2017, la maladie touche 26,9% des enfants de moins de cinq ans, 6,8% des femmes enceintes et 7,1% des personnes âgées.
Au de-là de la distribution des moustiquaires, des experts estiment qu’on devrait aussi ratisser large dans la prise en charge efficace de la maladie par un bon diagnostic et un traitement approprié. La veille devrait aussi être accentuée dans la surveillance épidémiologique. De même, il est important d’encourager la recherche dans ce domaine et briser la chaîne de la multisectorialité dans les stratégies de lutte.
Par ailleurs, apprend-on, les acquis doivent être consolidés: les tests systématiques sont à encourager tant dans les hôpitaux publics que privés. Le pourcentage de la couverture des soins gratuits aux enfants mérite d’être amélioré. A ce jour, seul un tiers de ces patients reçoivent les médicaments gratuits.
Les grandes zones endémiques sont connues : le Grand Sud ; son climat chaud et son épaisse végétation favorisent la reproduction de l’anophèle et le paludisme sévit toute l’année. La zone de la savane et des steppes connait la maladie six à neuf mois par an contre trois à quatre mois seulement pour la région soudano-sahélienne.
Les financements disponibles sont une opportunité pour optimiser la lutte contre le paludisme au Cameroun. Les besoins en financements sont estimés à environ 40 milliards de FCFA. 31 milliards sont disponibles, d’après les responsables du Comité national de lutte contre le paludisme.
Lire aussi : Lutte contre le paludisme : près de 15 millions de moustiquaires Milda à distribuer dès le 15 février 2019
Otric N.
L’ambassade de l’Etat d’Israël à Yaoundé s’est dite « choquée » par les propos antisémites tenus par Jean de Dieu Momo, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, lors de l’émission télévisée "Actualité Hebdo" diffusé les dimanches sur la CRTV, la chaîne nationale.
Le dimanche 3 février 2019, au cours d’un entretien télévisé sur la CRTV, Jean de Dieu Momo a déclaré qu’en «Allemagne, il y avait un peuple qui était riche, qui avait tous les leviers économiques, c’était n’est-ce pas, les juifs et qu’ils étaient d’une arrogance… telle que les allemands se sentaient frustrés. Puis un jour est venu au pouvoir un certain Hitler qui a mis ces populations-là dans des chambres à gaz ». Le Ministre Momo établissait ainsi un parallèle avec la situation actuelle du peuple Bamiléké et les débats enflammés autour du tribalisme.
Dans un communiqué qui date de ce lundi 4 février 2019, l’Ambassade israélienne a déploré ces propos « qui constituent une grande déception au regard des relations bilatérales qui existent entre le Cameroun et Israël ». L’Etat hébreux se dit «outré par cette sortie », « condamne fermement ces propos » et demande des « excuses immédiates ».
Rappelons que dans une série de messages postés sur sa page Facebook entre fin octobre et début novembre, Jean De Dieu Momo avait accusé la communauté Bamiléké dont il est originaire d’être responsable de la dérive tribaliste observée après l’élection présidentielle.
Le leader du PADDEC a semblé avoir retrouvé le bon sens. La dernière publication de l’homme politique sur sa page Facebook tirait la sonnette d’alarme d’une situation extrêmement volatile et en appelle à l’apaisement. « Notre pays coure un grave danger génocidaire. Nous devons tous nous calmer et nous regarder fraternellement pour cerner les problèmes et y apporter une solution. J’en appelle à la retenu de tous », a écrit Me Momo.
L’homme politique qui a soutenu la candidature de Paul Biya lors du dernier scrutin présidentiel, « suggère des assises nationales pour nous parler de nos frustrations tribales ou régionales». Il rappelle qu’« aucune tribu ne peut gouverner seule ce pays et les Entrepreneurs Tribalisco politiciens doivent prendre conscience de graves dangers qu’ils font courir à notre peuple par leur irresponsabilité. Les frustrations sont graves de part et d’autre de ndelele à Yokadouma, d’Abongbang à Fongo Tongo, de Bertoua à Kousseri, de Bafoussam a Betare Oya ».
« Prenons conscience des inégalités dans le traitement des uns et des autres et apportons y une solution pour ne pas donner plus de visibilité aux Entrepreneurs de Guerre qui émergent dans notre société depuis quelque temps », indique Jean De Dieu Momo.
Liliane N.
Un nouveau contrat a été signé ce vendredi 01er février 2019 à Yaoundé entre la Plateforme de Compétences Franco-Camerounaise de volontariats (PCFCV) et le Contrat de Désendettement et de Développement (C2D) pour un partenariat technique et financier. Le montant du contrat s’élève à 161 168 635 FCFA soit 245 700€.
Le partenariat, qui s'étend jusqu’en fin 2021, ambitionne de permettre la mobilisation de volontaires franco-camerounais. il sera question de proposer aux programmes du C2D, des formes d’expertises et des volontariats de types différents pouvant être mobilisées, individuellement ou en binômes, dans le but de renforcer la mise en œuvre et l’impact des programmes d’annulation et de reconversion de la dette du Cameroun vis-à-vis de la France en projets de développement.
Avec la signature de cette convention, « les programmes et projets C2D disposent désormais d’un vivier de talents et de compétences mobilisables immédiatement en cas de nécessité, dans des domaines aussi divers que la formation professionnelle, la santé, l’agriculture, l’environnement, l’eau et l’assainissement, l’urbanisme, les technologies de l’information et de la communication, la décentralisation ou encore le développement local », affirme le président du Comité technique bilatéral (CTB-C2D), Richard Evina Obam.
La plateforme de compétences franco-camerounaise de volontariats, qui réunit en son sein l’Agence du service civique nationale de participation au développement, France volontaires et Actions de bénévoles pour la coopération et le développement (AGIRabcd), touche aux formes d’expertises et de services telles que le volontariat d’échange et de compétences, le volontariat de solidarité internationale (VSI) ainsi que l’engagement de service civique.
Né de l’initiative pour les Pays pauvres très endettés (Ppte), le C2D consiste, pour la France, à restituer à un pays le remboursement de sa dette sous la forme de subventions mobilisables pour l’amélioration des conditions de vie de ses populations.
Ses deux premiers volets, intervenus en 2006 et 2001 et considérés comme les plus importants programmes d'annulation et de reconversion de dette extérieure mis en place par l’Hexagone, ont porté sur un investissement total de l’ordre de 566 milliards FCFA.
Quant au 3ème C2D, fort de quelque 400 milliards FCFA, il est constitué d'un volet dit « normal », d’un montant d’environ 236 milliards de FCFA et d'une autre partie consacrée à l’« effort additionnel de remboursement », les différents domaines financés par cette initiative étant l'agriculture, la culture, le développement rural, l’éducation, l'environnement et les forêts, les infrastructures urbaines et routières, la recherche agricole, la conservation des sols et la santé.
Otric N.
L'opposant malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC), Martin Fayulu, est apparu devant des milliers de partisans samedi à Kinshasa lors d'un meeting test après sa défaite électorale et son message était clair
« La main tendue, on la prend quand c’est propre. Quand ce n’est pas propre, on la prend pas », a lancé Martin Fayulu devant une foule électrisée. Ses partisans n’hésitaient pas à réclamer les armes pour « arracher la victoire volée », selon elle par Félix Tshisekedi avec l’appui du président sortant Joseph Kabila.
Avant quelques pas de danse aux rythmes de sa chanson de campagne préférée, Martin Fayulu – entouré de plusieurs figures de sa coalition dont Pierre Lumbi, Lisanga Bonganga et Fidèle Babala – a appelé à une résistance pacifique contre le régime en place : « Je vous appelle à la résistance pacifique. Organisez-vous dans des quartiers, districts, provinces pour résister. De temps en temps nous viendrons participer aux actions politiques. J’irai dans les différentes provinces. On ne peut pas bâtir la nation sur la base de mensonges. Nous devons exiger la vérité des urnes. Nous irons jusqu’au bout dans cette recherche de la vérité », a déclaré Martin Fayulu.
Chansons incitant à la haine
Le rassemblement convoqué par Martin Fayulu est le premier autorisé depuis que Félix Tshisekedi a été investi président. Les organisateurs du meeting ont appelé leurs militants à la « désobéissance civile, ce qui a fortement troublé l’ordre public dans la partie est de Kinshasa », a regretté le chef de la police de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo Kitenge.
Déployée dans les encablures de Sainte-Thérèse pendant le meeting, la police a « subi des insultes et provocations des militants qui entonnaient des chansons incitant à la haine ethnique en proférant des insultes contre les autorités de la République légalement établies », selon Kasongo.
« La décision de la Cour n’est pas la fin de l’histoire »
Martin Fayulu compte saisir l’Union africaine (UA) à l’occasion de la 34ème session ordinaire du conseil exécutif prévue la semaine prochaine à Addis-Abeba en Éthiopie : « Nous demandons à l’UA de ne pas tenir compte de l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Que personne ne vous trompe, la décision de la Cour n’est pas la fin de l’histoire », a-t-il poursuivi n’excluant pas la possibilité de saisir l’Organisation des Nations Unies.
La Cour constitutionnelle a finalement rejeté le recours de Martin Fayulu avant de proclamer la victoire de Félix Tshisekedi. À la communauté internationale, l’opposant a demandé de « ne pas accepter le gouvernement nommé par Monsieur Kabila ».
Nicole Ricci Minyem
Chaque année, à la même période, l’on commémore la journée mondiale de lutte contre le cancer. Au fil du temps, les campagnes s’intensifient afin que les populations cibles, qui se recrutent au sein de toutes les couches de la société et de tous les âges prennent des dispositions afin de l’éviter
L’organisation mondiale de la santé a défini les facteurs à risque et estime que la prévention demeure le meilleur moyen de se prémunir de même que la stratégie à long terme la plus rentable pour lutte contre le cancer, d’autant plus qu’au moins, un tiers des cas sont évitables.
Tabac
Le tabagisme est le facteur de risque évitable le plus important de la mortalité par cancer dans le monde car il cause, selon les estimations, 22% des décès par cancer par an.
Fumer provoque de nombreux types de cancer, notamment des cancers du poumon, de l’œsophage, du larynx (cordes vocales), de la bouche, de la gorge, du rein, de la vessie, du pancréas, de l’estomac et du col utérin. Près de 70% du poids du cancer pulmonaire peuvent être attribués au seul fait de fumer. Il a été prouvé que le tabagisme passif, également connu sous le nom de tabagisme environnemental, provoquait des cancers pulmonaires chez des adultes non-fumeurs. Le tabac sans fumée (tabac à chiquer ou à priser) provoque des cancers de la bouche, de l’œsophage et du pancréas.
Sédentarité, facteurs diététiques, obésités et surpoids
La modification des habitudes alimentaires est un autre moyen important de la lutte contre le cancer. Il existe un lien entre surpoids/ obésité et de nombreux types de cancer tels ceux de l’œsophage, du côlon et du rectum, du sein, de l’endomètre et du rein. Les régimes alimentaires riches en fruits et en légumes pourraient avoir un effet protecteur contre de nombreux cancers. À l’inverse, une consommation excessive de viande rouge ou en conserve peut être associée à un risque accru de cancer colorectal. En outre, des habitudes alimentaires saines qui permettent de prévenir l’apparition de cancers associés à l’alimentation abaisseront également le risque de maladie cardio-vasculaire.
À l’inverse, une consommation excessive de viande rouge ou en conserve peut être associée à un risque accru de cancer colorectal. En outre, des habitudes alimentaires saines qui permettent de prévenir l’apparition de cancers associés à l’alimentation abaisseront également le risque de maladie cardio-vasculaire.
La pratique régulière d’un exercice physique et le maintien d’un poids corporel normal, associés à un régime alimentaire sain, réduiront considérablement les risques de cancer. Des politiques et des programmes nationaux doivent être mis en œuvre pour sensibiliser les gens et réduire l’exposition aux facteurs de risque de cancer, et pour veiller à ce qu’ils reçoivent les informations et le soutien dont ils ont besoin pour adopter des modes de vie sains.
Consommation d’alcool
La consommation d’alcool est un facteur de risque de nombreux types de cancer, notamment ceux de la cavité buccale, du pharynx, du larynx, de l’œsophage, du foie, du côlon et du rectum et du sein. Le risque de cancer augmente avec la quantité d’alcool consommée. Le risque que présente une forte consommation d’alcool pour plusieurs types de cancer (cavité buccale, pharynx, larynx et œsophage) augmente nettement si la personne est aussi un gros fumeur.
Les risques attribuables ne sont pas les mêmes chez l’homme et chez la femme pour certains types de cancer liés à l’alcool, principalement en raison de différences dans les niveaux moyens de consommation. Par exemple, 22% des cancers de la bouche et de l’oropharynx sont attribuables à l’alcool chez l’homme tandis que, chez la femme, ce poids attribuable chute à 9%. Il existe une différence similaire entre les sexes pour les cancers de l’œsophage et du foie
Infections
Les agents infectieux sont responsables de près de 22% des décès par cancer dans le monde en développement et de 6% d’entre eux dans les pays industrialisés. Les hépatites virales B et C sont à l’origine du cancer du foie, l’infection par le papillomavirus humain provoque un cancer du col utérin, une bactérie, augmente le risque de cancer de l’estomac.
Dans certains pays, la schistosomiase, une parasitose, augmente le risque de cancer de la vessie et, dans d’autres, la douve du foie majore le risque de cholangiome des voies biliaires. Les mesures préventives passent par la vaccination et la protection contre les infections et les infestations.
Pollution environnementale
La pollution de l’air, de l’eau et du sol par des substances chimiques cancérogènes explique 1% à 4% de l’ensemble des cancers (CIRC/OMS, 2003). L’exposition aux substances chimiques cancérogènes présentes dans l’environnement peut intervenir par l’intermédiaire de l’eau de boisson ou de la pollution de l’air ambiant ou de l’air à l’intérieur des habitations. Au Bangladesh, 5% à 10% de l’ensemble des décès par cancer dans une région contaminée par l’arsenic ont été imputables à l’exposition à cette substance.
L’exposition aux substances cancérogènes se produit également à l’occasion de la contamination d’aliments par des substances chimiques comme les aflatoxines ou les dioxines. La pollution de l’air à l’intérieur des habitations dans lesquelles il y a des foyers au charbon double le risque de cancer pulmonaire, en particulier chez les femmes non fumeuses.
Dans le monde, la pollution à l’intérieur des habitations due à des foyers domestiques au charbon est responsable de près de 1,5% de l’ensemble des décès par cancer pulmonaire. L’utilisation du charbon dans les ménages est particulièrement répandue en Asie.
Cancérogènes professionnels
Plus de 40 agents, mélanges et modes d’exposition présents dans l’environnement professionnel sont cancérogènes pour l’homme et donc classés dans les cancérogènes professionnels (Siemiatycki et al. 2004). Il est bien établi qu’il y a une relation de cause à effet entre ces cancérogènes et les cancers du poumon, de la vessie, du larynx et de la peau, ainsi qu’avec la leucémie et le cancer rhinopharyngé. Le mésothéliome (cancer de la tunique externe du poumon ou de la cavité pulmonaire) est dans une large mesure dû à une exposition professionnelle à l’amiante.
Les cancers professionnels sont concentrés dans des groupes professionnels spécifiques chez lesquels le risque de présenter une forme particulière de cancer peut être bien plus élevé que dans la population générale. Près de 20% à 30% des hommes et de 5% à 20% des femmes en âge de travailler (15 à 64 ans) peuvent avoir été exposés à des cancérogènes pulmonaires au cours de leur vie professionnelle, ce qui représente environ 10% des cancers pulmonaires survenant dans le monde. Environ 2% des cas de leucémie enregistrés dans le monde sont imputables à des expositions professionnelles.
Rayonnement
Le rayonnement ionisant est cancérogène pour l’homme. Ce que l’on sait du risque que fait courir le rayonnement a principalement été obtenu à partir des études épidémiologiques réalisées chez les survivants de la bombe A au Japon, ainsi que des études de cohortes réalisées sur l’exposition médicale et professionnelle au rayonnement. Le rayonnement ionisant peut provoquer une leucémie et un certain nombre de tumeurs solides, les risques étant plus élevés lorsque l’exposition a eu lieu dans le jeune âge.
L’exposition au radon présent dans le sol et les matériaux de construction cause, selon les estimations, entre 3% et 14% de l’ensemble des cancers pulmonaires, ce qui en fait la deuxième cause de cancer pulmonaire après la fumée du tabac. On peut réduire les concentrations de radon dans les habitations en aérant mieux ces dernières et en recouvrant d’un enduit étanche les sols et les murs. Le rayonnement ionisant est un outil diagnostique et thérapeutique essentiel.
Pour garantir que ses bienfaits l’emportent sur des risques potentiels, les méthodes radiologiques à usage médical doivent être prescrites de manière appropriée et appliquées correctement, de manière à réduire les doses de rayonnement inutiles, en particulier chez l’enfant.
Le rayonnement ultraviolet (UV), et en particulier le rayonnement solaire, est cancérogène pour l’homme, étant à l’origine de tous les principaux types de cancer de la peau tels que les carcinomes basocellulaires, les épithéliomas malpighiens spinocellulaires et les mélanomes. En 2000, plus de 200 000 cas de mélanome ont été diagnostiqués dans le monde et l’on a enregistré 65 000 décès associés à ce cancer.
Les mesures de protection efficaces consistent à éviter toute exposition excessive, à utiliser des écrans solaires et des vêtements protecteurs. Les dispositifs de bronzage aux UV sont désormais classés comme étant cancérogènes pour l’homme du fait de leur association avec des mélanomes cutanés et oculaires.
Nicole Ricci Minyem
Ces derniers vont prendre part aux combats contre l’immigration clandestine, a annoncé dimanche le Pentagone.
« Le département de la Défense va déployer environ 3.750 hommes de plus pour apporter le soutien supplémentaire aux gardes-frontières à la frontière sud-ouest qu’avait approuvé le secrétaire à la Défense par intérim Patrick Shanahan le 11 janvier », a-t-il indiqué dans un communiqué.
Ce déploiement est prévu pour trois mois : « Durant cette période, nous continuerons à évaluer la composition des forces nécessaires pour remplir la mission de protection et de sécurisation de la frontière sud », a ajouté le Pentagone.
Le président Donald Trump a donné jusqu’au 15 février au Congrès, pour se mettre d’accord sur le financement d’un mur anti – immigration qu’il veut faire ériger à cette frontière. D’après lui, les portions de ce mur déjà bâties doivent être prolongées pour arrêter ce qu’il décrit comme une invasion de criminels venus d’Amérique latine.
Ses adversaires démocrates, qui ont pris en novembre la majorité à la Chambre des représentants, rejettent fermement ce projet qu’ils dénoncent comme inhumain et dispendieux. Le différend autour du mur, a provoqué le « shutdown » le plus long de l’histoire américaine. La fermeture d’administrations fédérales privées de budget qui s'est achevée le 25 janvier avait alors duré 35 jours.
Le président américain a fait évoluer sa rhétorique sur son projet emblématique de campagne, au moment où les négociations en quête d’un compromis budgétaire reprennent au Congrès.
Depuis plusieurs semaines, certains élus républicains, mais aussi Donald Trump lui-même à l’occasion, mettent en avant le mot barrière à la frontière avec le Mexique. Tous gardent l’espoir de rendre le projet plus acceptable aux yeux des démocrates et d’éviter un nouveau shutdown.
Il y’a quelques jours, le président américain a estimé que cela ne servait à rien : « Appelons-les désormais des murs et arrêtons les jeux politiques ! », a-t-il tweeté, comme s’il s’adressait à ses propres conseillers. « Un MUR est un MUR ! », a-t-il ajouté, se servant des majuscules pour mettre en évidence cette appelation.
Dans une rafale de tweets, Donald Trump a estimé que les élus républicains perdaient leur temps à négocier : « Les démocrates ne débloqueront pas d’argent pour construire le mur dont nous avons désespérément besoin ».
Il a également réaffirmé que le mur sortirait de terre d’une façon ou d’une autre, laissant une nouvelle fois entendre qu’il pourrait déclarer le pays en situation « d’urgence », une mesure qui lui permettrait d’activer des pouvoirs extraordinaires afin de contourner le Congrès.
A l’issue du « shutdown » le plus long de l’histoire américaine, Donald Trump a fini par céder face aux démocrates fin janvier, en acceptant le financement temporaire des services fédéraux sans que le moindre dollar n’ait été débloqué pour le mur, même si le répit aura été temporaire.
Nicole Ricci Minyem
Alors que le délai de livraison de la première phase longue de 60 km est dépassé de deux mois, les populations refusent de libérer les emprises du projet entre les points kilométriques 40 et 60, faute d’indemnisations.
Le gouvernement continue à se hâter lentement quant à la conduite de certains projets d’infrastructures inscrits dans le programme des « Grandes réalisations » que Paul Biya avait présenté au peuple camerounais en vue de sa réélection au poste de président de la République, pour le septennat 2011-2018. C’est le cas avec l’autoroute Yaoundé-Douala, d’un coût global de 284 milliards FCFA, et dont les travaux de la première phase avaient été lancés en janvier 2014.
Alors que les délais de consommation sont épuisés depuis deux mois, le chantier connaît une énième perturbation en ce moment. Les travaux sont à l’arrêt, obligeant ainsi l’adjudicataire du contrat, la société China First Highway Engineering Co Ltd (CFHEC), à se tourner les pouces. Pour combien de temps, s’interroge le journal Eco Matin qui fait échos de cette situtaion.
Sur les antennes du poste national de la Cameroon Radio Television (Crtv), le 24 janvier dernier, le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, a étonnamment minoré la gravité de cette situation pour un projet qui, s’il est mené à terme, restera gravé dans le marbre comme l’une des plus grandes réalisations du « Renouveau ».
« Je dois reconnaître qu’entre les points kilométriques 40 et 60, nous connaissons du retard dans l’exécution des travaux parce que les emprises ne sont pas libérées. Les populations bénéficiaires des indemnisations résultant de la destruction de leurs biens ne sont toujours pas payées. Mais, des mesures viennent d’être prises pour que ces populations soient payées, et je pense que nous allons dès lors accélérer les travaux et conduire les voies de raccordement de Bibodi sur 25 kilomètres pour retrouver la route Nationale no 3 », a indiqué le Mintp.
On doit à la vérité de dire que c’est du déjà entendu. En visite sur ce même chantier, le 24 septembre 2018, l’ex-ministre délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics, Abba Sadou, avait tenu pratiquement les mêmes propos au sujet de l’ « épineux problème de l’occupation des emprises du chantier », et même celui du paiement des décomptes de l’entreprise CFHEC, qui continue de se poser.
« Nous allons nous atteler à résoudre cette situation pour permettre à l’entreprise d’achever les travaux, même si pour cela il faudra certainement un autre avenant », avait promis l’ex-membre du gouvernement. Quatre mois plus tôt, le 03 mai 2018, Emmanuel Nganou Djoumessi lui-même était allé annoncer la bonne nouvelle aux populations riveraines de ce chantier.
« Je suis heureux de vous annoncer que le décret qui accorde les compensations aux différents bénéficiaires est signé. Je donne rendez-vous aux populations à indemniser la semaine prochaine parce que tout a été mis en œuvre pour que les ressources soient dégagées », avait juré le ministre.
Pour mémoire, les travaux de l’autoroute Yaoundé-Douala, d’un linéaire total de 215 kilomètres, sont financés à hauteur de 241 milliards Fcfa par Eximbank China.
Une alerte a été lancée ce dimanche à Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, face au risque d’une rupture imminente d’un second barrage minier, après la catastrophe qui a fait au moins trente sept morts et trois cent disparus, au début de ce week end.
Samedi, le dernier bilan officiel faisait état de 34 corps retrouvés dans la marée de boue qui s’était écoulée du barrage, mais les pompiers ont annoncé dimanche que trois autres avaient été comptabilisés. Les recherches de survivants, qui auraient dû reprendre dans la matinée après avoir été interrompues samedi soir, ont été suspendues après l’alerte donnée en raison du risque de rupture d’un autre barrage : « Ce risque est réel, c’est pourquoi nos équipes ont interrompu les recherches et se consacrent uniquement à l’évacuation de la population qui habite les zones qui pourraient être touchées », a indiqué aux journalistes le chef du corps des pompiers local, Pedro Aihara.
Evacuation d’urgence
La compagnie minière Vale a indiqué dans un communiqué avoir actionné les alarmes après avoir « détecté une hausse des niveaux de l’eau dans le barrage VI », structure qui fait partie de la mine Corrego do Feijao, dont le barrage I s’est rompu vendredi. L’entreprise a souligné que le barrage VI « ne contient pas de déchets miniers », mais environ 3 à 4 millions de mètres cubes d’eau.
Samedi, les secouristes ont retrouvé un autocar destiné aux salariés totalement englouti, avec plusieurs corps sans vie à l’intérieur, qui n’ont pas pu être extraits et n’ont pas encore été comptabilisés officiellement.
« 10 % des barrages n’ont pas leur stabilité assurée »
Le président Jair Bolsonaro, qui a survolé la zone samedi, a annoncé ce dimanche sur Twitter qu’une délégation de l’armée israélienne allait arriver sur place dans la journée pour porter main forte aux autorités locales, avec 140 hommes et 16 tonnes de matériel. Un porte-parole des pompiers a expliqué qu’ils apporteraient des appareils munis de sonars capables de localiser des corps à grande profondeur, qui seront utilisés à partir de lundi.
Pour Luiz Jardim Wanderley, spécialiste des mines à l’Université de l’Etat de Rio de Janeiro, d’autres catastrophes de ce type pourraient avoir lieu à l’avenir. « C’est tout à fait possible que cela se reproduise. (…) Environ 10 % des barrages n’ont pas leur stabilité assurée, ou il manque des informations sur leur état réel. Il reste un nombre assez élevé de barrages qui continuent à opérer sans les conditions de sécurité appropriées au Minas Gerais », a-t-il expliqué.
2,6 milliards d’euros bloqués sur les comptes de Vale
Après le drame, la justice brésilienne a bloqué 11 milliards de réais (2,6 milliards d’euros) sur les comptes du géant minier brésilien Vale à titre de réparations pour la rupture du barrage. Le parquet de l’Etat de Minas Gerais (sud-est), a indiqué ce dimanche avoir bloqué 5 milliards de réais samedi soir, destinés spécialement à l’indemnisation des victimes.
Un autre gel de 5 milliards de réais, a également été ordonné samedi, à titre de réparations pour les dégâts environnementaux causés par l’écoulement d’un torrent de boue de déchets miniers. Vendredi, au soir de la tragédie, la justice avait déjà bloqué 1 milliard de réais, sans préciser la destination des fonds.
Le Parquet a par ailleurs demandé que Vale assure l’hébergement dans des hôtels ou des logements loués à cette fin des personnes qui ont perdu leur domicile dans la tragédie.
C’est samedi dernier que le RHDP a organisé son premier congrès ordinaire. Lors de cet événement consacrant la naissance du parti unifié, Alassane Ouattara a évoqué la possibilité de briguer un 3e mandat en 2020 et annoncé qu’il donnerait sa décision l’année prochaine.
Le président de la Côte d’Ivoire a déclaré lors de ces assises samedi 26 janvier, lors du congrès ordinaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qu’il préside que : « Tout le monde pourra être candidat. Même ceux qui sont absents » au congrès, a-t-il déclaré, chemise blanche et chapeau beige sur la tête. S’adressait-il à Guillaume Soro ? Comme prévu, le président de l’Assemblée nationale a brillé par son absence.
Soro, qui avait annoncé, début janvier, au chef de l’État son intention de bouder l’événement, a réaffirmé sa position jeudi 24 janvier en début de soirée lors d’un nouveau tête-à-tête à la résidence du président de la République. En déplacement jusqu’au 20 février, Soro a délégué son pouvoir de président de l’Assemblée nationale à l’un de ses vice-présidents. Sa démission de celle-ci devrait intervenir dans les prochaines semaines.
L’événement était organisé au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan devant plus de 50 000 personnes. En fin de matinée, il y avait fait une entrée remarquée effectuant un tour d’honneur dans une ambiance surchauffée.
Comment sera composé le RHDP ?
Il s’est ensuite exprimé pendant près d’une heure. Un discours mobilisateur et offensif à l’égard de ses adversaires politiques. « J’ai souffert, ma famille a souffert. J’ai tout pardonné, mais je veux qu’on se souvienne qu’il y a eu des moments de honte à cause de certaines personnes », a notamment déclaré le chef de l’État, entouré pour l’occasion de son épouse Dominique et de son frère Téné Birahima Ouattara, d’habitude discret. Des propos qui visaient sans doute les anciens présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.
Ce premier congrès ordinaire du RHDP marquait la création effective du parti unifié tant souhaité par ADO. Ses structures seront finalisées avant la fin du 1er semestre de cette année. Mais sa composition définitive est loin des espérances du chef de l’État, tant il ressemble à un RDR bis (Rassemblement des républicains). Depuis le refus du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ancien parti unique fondé par Houphouët) d’intégrer le RHDP, l’UDPCI du ministre Albert Toikeusse Mabri est la seule force politique d’envergure à accompagner le RDR. Daniel Kablan Duncan, Patrick Achi, Jean-Claude Kouassi, Alain-Richard Donwahi, Kobenan Kouassi Adjoumani ou encore Lenissongui Coulibaly étaient présents
Plusieurs cadres du PDCI, en désaccord avec la décision de leur parti, étaient néanmoins présents ce samedi. Le vice-président Daniel Kablan Duncan, le secrétaire général de la présidence Patrick Achi, les ministres Jean-Claude Kouassi, Alain-Richard Donwahi et Kobenan Kouassi Adjoumani, ou encore Lenissongui Coulibaly. L’ancien directeur de cabinet de Henri Konan Bédié a même lu une motion d’hommage au président Ouattara. En revanche, le président du Sénat et celui du Conseil économique et social, Jeannot Ahoussou-Kouadio et Charles Diby Koffi, étaient absents.
ADO n’a pas mentionné une seule fois le nom de son ancien allié mais le Sphinx de Daoukro a sans doute eu les oreilles qui ont sifflé tant les allusions à sa personne ou ses actes ont été nombreux : « Les fiançailles doivent aboutir à un mariage. Ce n’est pas bien de profiter des fiançailles et de partir avant le mariage », a déclaré Ouattara, en référence à son ancienne alliance avec le PDCI.
Recevant le même jour dans son village de Daoukro, Bédié n’a pas manqué de lui envoyer une pique. « Au moment où nos adversaires du RHDP unifié se réunissent avec pour bagages de l’huile, du riz, des chiffons et du pain, sans lesquels ils ne pourront faire du nombre. Ici à Daoukro, rien de tout ce folklore », a lancé le président du PDCI.
« Unis pour le climat » c’est ainsi que l’on a défini dimanche après-midi, la marche qui a réuni plus de 5.000 personnes. Selon les organisateurs, ces personnes ont participé à une immense chaîne humaine imaginée à Lyon, pour défendre l’environnement et dénoncer la pollution de l’air, considérée comme la troisième cause de mortalité en France
Massés place des Terreaux sous une pluie battante, les participants se sont séparés en deux files, passant sur les quais de Saône et du Rhône, pour se réunir place Belle cour. Dans une ambiance familiale et conviviale, les manifestants étaient mobilisés à l’appel de plusieurs associations (La Ville à Vélo, Greenpeace, Alternatiba…) pour réclamer une « ville avec un air de qualité ».
Des mesures encore insuffisantes dans la métropole
Une opération destinée, notamment, à inciter les autorités locales à prendre des mesures plus rapides et incitatives contre les véhicules polluants à la veille du vote, lundi à la Métropole, de la Zone à faibles émissions : « Il y a une prise de conscience à Lyon des pouvoirs publics, mais tardive. Et bien peu ambitieuse », lâche Romain, un étudiant de 25 ans venu défiler avec des copains.
La zone à faibles émissions va entraîner l’interdiction de circuler et de stationner des poids lourds et utilitaires les plus anciens dès janvier 2020 à Lyon, Caluire-et-Cuire, Villeurbanne et une partie de Bron et de Vénissieux : « Mais les véhicules des particuliers ne seront pas concernés. C’est une aberration quand on sait que le trafic représente plus de 60 % des émissions de dioxyde d’azote et que la pollution de l’air entraîne six mois d’espérance de vie en moins dans la métropole », s’agace Johanna, la quarantaine.
Nos petits-enfants n’auront pas la même vie que nous
Madeleine, 70 ans, est venue de la plaine de l’Ain pour participer à la chaîne humaine, avec ses petits-enfants. « Cela fait quarante ans que je me mobilise pour le climat. La situation générale de la terre est dramatique. Il n’y a plus d’oiseaux et d’abeilles dans les jardins, la sécheresse est de plus en plus forte et présente dans le monde entier… Les signes du dérèglement climatiques sont là », liste la septuagénaire, soucieuse qu’enfin les autorités prennent la mesure des dangers qui menacent « la planète et notre survie.
« Mais c’est maintenant qu’il faut agir, pas dans dix ans. Les autorités ne pensent qu’à l’économie, mais l’économie de notre pays doit être vue sous le prisme de l’écologie, ajoute-t-elle, inquiète pour les générations futures. Nos petits-enfants n’auront pas la même vie que nous ».
En 2015 les véhicules individuels représentaient 53% des émissions routières de CO2 dans la métropole de Lyon. Un plus à l’urgence sanitaire liée à la pollution de l’air au-delà de l’urgence climatique. C’est la quatrième fois que Lyon se mobilise en faveur du climat. Ces différentes marches organisées entre Rhône et Saône ont attiré des milliers de personnes, mobilisées pour réclamer un véritable changement « d’ère » en matière environnementale.
L’attaque du groupe terroriste boko haram contre la ville de Rann en début de semaine a fait au moins 60 morts, selon les résultats de l’enquête rendus public par l’Ong Amnesty International. Cette situation accroît le nombre de réfugiés nigérians sur le sol camerounais.
« Aux alentours de 9 heures du matin le 28 janvier 2019, un groupe de djihadistes de boko haram est arrivé sur des motos et a incendié la ville », peut-on lire dans ce rapport.
« Ils ont poursuivi les civils qui tentaient de s'enfuir (...). Onze corps ont été retrouvés dans l'enceinte de la ville et 49 autres à l'extérieur », est-il indiqué. Isa Sanusi, porte-parole d'Amnesty International Nigeria, a expliqué aux médias que l'ONG avait réalisé une enquête de terrain approfondie et recoupé des informations recueillies auprès de nombreuses sources sécuritaires, de témoins ou de personnes travaillant dans la région.
Rann est une localité devenue inaccessible pour des raisons de sécurité, même pour le personnel humanitaire, d'où il est extrêmement difficile d'obtenir des informations. Sur plusieurs images satellites du centre CNES/Airbus ainsi que de l'institut européen de surveillance Copernicus, on peut distinguer que certaines parties de la ville, où s'étaient réfugiées des dizaines de milliers de personnes, ont été totalement rasées par les flammes.
« Au lendemain de l'attaque, en l'espace de 48 heures, toute la population semble paniquée et a pris la fuite pour tenter d'échapper à la mort », avait déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch, au cours d'un point de presse à Genève. Civils et soldats nigérians prennent la fuite pour se réfugier au Cameroun.
Plus de 30.000 personnes sont arrivées au Cameroun, affirmant que le groupe terroriste contrôlait désormais la ville et que les soldats nigérians et camerounais avaient également fui. Il s'agit de l'une des attaques les plus meurtrières contre les civils depuis des mois dans le nord-est du Nigeria, dans un contexte d'accélération des violences.
Depuis le mois de juillet, le groupe, qui a fait allégeance à l'Etat Islamique en 2015, semblait davantage se concentrer sur les attaques de bases militaires où il récupérait les armes et le matériel militaire.
L'occupation de Rann par Boko Haram intervient alors que l'ONU a lancé mardi à Abuja, un appel à financement de 848 millions de dollars (741 millions d'euros) pour des projets humanitaires dans le Borno et deux autres Etats du nord-est sur trois ans.
Un montant supplémentaire de 135 millions de dollars est nécessaire pour aider les 228.500 Nigérians réfugiés au Cameroun, au Tchad et au Niger voisins, selon l'ONU. Quelque 260 travailleurs humanitaires ont été obligés de quitter trois collectivités locales dans l'Etat du Borno, foyer des violences, à cause des combats entre les insurgés et l'armée.
La ville de Rann a payé un prix particulièrement élevé.
Début novembre Boko Haram avait exécuté deux femmes humanitaires enlevées à Rann plusieurs mois auparavant. Une troisième, Alice Loksha, qui travaillait pour l'Unicef, est toujours entre les mains du groupe. L'insurrection jihadiste a fait plus de 27.000 morts depuis 2009 et plus 1,7 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Nicole Ricci Minyem
Le premier ministre congolais sortant Bruno Tshibala et ses ministres se sont octroyés des avantages à vie, comme l’indiquent les deux décrets qui soulèvent le courroux des populations, qui survivent avec moins de deux dollars par jour.
Ces décrets donnent aux anciens membres du gouvernement des indemnités à vie. Ils ont été publiés dans le journal officiel de la République démocratique du Congo le 15 décembre 2018, deux semaines avant les élections générales du 30 janvier et qui ont conduit à la première passation de pouvoir pacifique. Jusque-là en République Démocratique du Congo, les anciens ministres disposaient d’une indemnité de sortie égale à six mois de traitement : « Ces décrets sont scandaleux et immoraux. Ils doivent donc être annulés par les nouvelles autorités parce que ces ministres se sont octroyés des avantages indus », a déclaré Georges Kapiamba, président de l’ONG Association pour l’accès à la justice.
Dans les réseaux sociaux, la colère monte : « Il s’agit d’un enrichissement sans cause, une tentative de vol qu’il faut punir » a écrit Emmanuel Tshamala sur watshapp, alors que Patrick Kakolongo a écrit : « Il faut rapidement mettre ces oisifs hors d’état de nuire ». « Il est reconnu aux anciens Premiers ministres, à charge du Trésor public les avantages ci-après: une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments du Premier ministre en fonction, une indemnité mensuelle de logement estimée à cinq mille dollars », détaillent les décrets querellés. Les anciens Premiers ministres ont aussi droit à un véhicule neuf tous les cinq ans, « un titre de voyage par an, en business class sur le réseau international », et des gardes du corps« pour la durée de leur vie », selon le décret.
Aux anciens membres du gouvernement, les avantages ci-après : « à charge du Trésor public sont reconnus: une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments de ceux en fonction, une indemnité mensuelle de logement estimée à mille dollars américains et un titre de voyage par an, en business class, sur le réseau international », lit-on dans ces documents.
Ces avantages concernent les 47 ministres, 11 vice-ministres et 2 secrétaires généraux ainsi que des personnalités exerçant les fonctions équivalentes au rang des membres du gouvernement au cabinet du président de la République et au cabinet du Premier ministre, a décidé le Premier ministre Bruno Tshibala.
Nicole Ricci Minyem
Bien avant le 7 octobre, jour du scrutin, tout observateur averti de la scène politique camerounaise savait que les alliances nouées par le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) avec tout ce qui compte politiquement dans l’Adamoua, le Nord et l’Extrême-Nord, en faisaient un glacis électoral impossible à faire fondre.
Outre les pontes de son parti politique comme le président de l’Assemblée nationale, le président du Conseil économique et social, le Lamido de Garoua et bien d’autres, Paul Biya y est assuré du soutien permanent de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) de Bello Bouba Maïgari, de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (ANDP) d’Amadou Moustapha, du Mouvement démocratique pour la république (MDR) de Dakolé Daïssala, du Front national pour le salut du Cameroun (FNSC) d’Issa Tchiroma et d’au moins une partie de la famille d’Ahidjo, son « illustre prédécesseur ».
De plus, il est avéré que le Sud et l’Est offrent systématiquement des résultats faramineux à Paul Biya. Si l’on ajoute que les appels au boycott de la présidentielle lancés par les fédéralistes et les sécessionnistes ont paralysé le plus gros des électeurs du Nord-Ouest et du Sud-ouest en semant la peur et en accentuant l’abstentionnisme, il était certain que parmi les intrépides qui se rendraient aux urnes dans ces deux Régions, l’écrasante majorité accorderont leurs suffrages à Paul Biya.
C’est ainsi qu’avant le jour du vote, le candidat-président était déjà assuré de la victoire dans sept Régions sur les dix que compte le Cameroun. La victoire finale lui était donc acquise avant le jour du scrutin. Sun Tse, le stratège chinois l’a dit : « [u]ne armée victorieuse l’est avant même de livrer bataille ». Maurice Kamto qui sait lire, écrire et compter le savait. La compétition s’est donc véritablement déroulée dans trois Régions : le Centre, le Littoral et l’Ouest, avec les résultats que l’on sait : une victoire pour Maurice Kamto dans le Littoral et deux défaites au Centre et à l’Ouest, sa Région d’origine (y compris dans son Département d’origine).
Face à cette défaite arithmétique inéluctable qui se profilait, Maurice Kamto a opté pour la subornation des consciences dès le lendemain du scrutin, en essayant de déclencher un soulèvement populaire dans les grandes villes de Douala et de Yaoundé principalement, en s’autoproclamant vainqueur, dans le but de voler à Paul Biya son écrasante victoire et entraîner la chute de son régime.
Voici donc le héraut auto-proclamé de la démocratie, enchaînant les défaites électorales, qui tente de s’emparer du pouvoir par la brutalité de l’insurrection, après un cuisant échec dans les urnes. A la manière de « ces peuples qui ne veulent pas acquérir par la sueur ce qu’ils peuvent obtenir par les armes », dénoncés par Tacite, historien, écrivain et homme politique de l’antiquité romaine.
Mais la mayonnaise n’a pas pris, car les mesures de transparence prises autour du scrutin et, plus tard, autour du contentieux électoral, retransmis en direct à la télévision, ont convaincu les uns et les autres, y compris les chancelleries occidentales à Yaoundé, que la victoire de Paul Biya reflète incontestablement la volonté des électeurs camerounais qui ont participé au scrutin du 7 octobre 2018. Ces dernières n’ont d’ailleurs cessé de le dire et de le répéter depuis lors, urbi et orbi, à temps et à contre-temps.
Ce résultat n’a rien de surprenant, car Sun Tse a encore dit : « [u]ne armée vaincue se lance d’abord dans la bataille et ensuite recherche la victoire ». C’est la démarche de Maurice Kamto qui s’est autoproclamé vainqueur de la présidentielle avant le début du travail de la Commission nationale de recensement général des votes et avant le contentieux électoral.
Alors même que sa défaite est établie, Maurice Kamto s’entête à appeler au soulèvement pour une pseudo « victoire volée », persistant dans le déni de démocratie et, surtout, dans la perversion du sens des mots. La perversion consiste précisément, par une spectaculaire inversion des faits et des valeurs, à tenter de voler son prochain tout en le qualifiant de voleur.
Une « victoire volée » est en effet d’abord une victoire. Or, Maurice Kamto n’a pas de victoire à revendiquer avec 14% face à un adversaire crédité de 71%. Il n’y a ni victoire volée ni recomptage de voix envisageable(en dehors bien sûr de l’univers des rêves), car en droit électoral, le recomptage des voix n’est envisagé que si la différence entre le nombre de voix du vainqueur proclamé et de son suivant est si faible que la moindre erreur de calcul peut inverser les résultats du scrutin. C’est pour cette raison que tous les recours internationaux introduits par Maurice Kamto sont irrémédiablement voués à l’échec.
Il a néanmoins contaminé ses partisans qui utilisent abusivement, jusqu’au ridicule, les mots « dictateur » et « tyrannie » pour intoxiquer l’opinion sur la nature de Paul Biya et de son régime, alors qu’ils en ignorent le sens. L’appellation contrôlée de dictateur, comme rappelé par Kamel Daoud dans l’hebdomadaire français Le Point du 17 janvier 2019, renvoie à « un homme qui prend le pouvoir à la vie à la mort. Qui tue la moitié de son peuple pour gouverner l’autre moitié agenouillée, qui est sanguinaire, fantasque, assassin ».
Le Vocabulaire juridique nous enseigne quant à lui que la tyrannie désigne un pouvoir politique arbitraire, autoritaire et cruel d’un homme ou de quelques-uns ». L’évidence est là : certes, nul ne peut approuver à 100% les actes d’autrui, fut-il son conjoint. En ce sens, l’écrivain russe Dostoïevski décrivait en ces termes « le drame de l’impossible rencontre de deux êtres », dans son roman L’éternel mari : « nous vivons d’amitiés inexactes, d’amour bougées ». On peut donc ne pas être entièrement d’accord, voire pas du tout d’accord avec le style de pouvoir de Paul Biya ; on peut penser ce que l’on veut de sa politique ; mais sans conteste, lui-même et son régime n’ont absolument aucun rapport avec la charge sémantique des termes dictateur et tyrannie.
Pour autant, Maurice Kamto et ses adeptes ne s’embarrassent pas du sens des mots ni des moyens pour parvenir à leurs fins. Ils savent que si le MRC apparaît comme le premier parti de l’opposition au lendemain de la présidentielle, c’est par défaut. Exactement comme l’UNDP au lendemain des législatives de 1992, boycottées par le SDF. Maurice Kamto sait qu’il ne doit son rang de premier opposant qu’à la paralysie de l’électorat du SDF dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, ainsi qu’à la désorganisation de ce parti politique conséquence de l’exil et des déplacements de populations liés aux problèmes sécuritaires de ces deux Régions.
Il sait parfaitement que, pour les municipales et les législatives, le scrutin aura lieu dans chaque Arrondissement et dans chaque Département ou dans chaque circonscription spéciale pour les législatives. Ces élections, attendues cette année, restaureront le SDF dans le leadership de l’opposition au Cameroun. Dans ce contexte, les appels de Maurice Kamto à l’insurrection sont guidés par quatre objectifs.
Faire feu de tout bois pour renverser le président démocratiquement élu avant la convocation du corps électoral pour les législatives et les municipales afin de préserver l’unité du MRC, profondément divisé entre les partisans du boycott de toute élection convoquée par le président Biya qu’ils présentent comme « mal élu » et les modérés, qualifiés de « vendus » par la base du MRC, qui aimeraient participer à toute élection, afin de conquérir le maximum de postes de députés et de conseillers municipaux.
Subsidiairement, tenter de renverser Paul Biya par l’insurrection avant les élections législatives et municipales, afin de ne pas révéler à la face du monde la faible implantation de son parti qui sera fonction du nombre de listes qu’il sera capable de présenter aux législatives et aux municipales de 2019 et de ses résultats au terme de ce double scrutin.
Encore plus subsidiairement, tenter de renverser le régime de Paul Biya avant les législatives de 2019, afin d’empêcher le SDF de reprendre sa place de premier parti politique de l’opposition. Tout à fait subsidiairement, tout faire pour renverser le président élu, afin d’accréditer sa fausse thèse de la « victoire volée », thèse dont il est parfaitement conscient du caractère factice.
La stratégie de l’anti-démocrate et du négateur de l’Etat de droit qu’est Maurice Kamto apparaît donc comme une stratégie de désespoir et de mensonges éhontés, dictée par crainte de ce qu’il perdra irrémédiablement après les législatives et les municipales de 2019.Mais dans cette quête de survie politique, alors que les couteaux sont tirés, doit-il pour autant braver l’apophtegme de Confucius, le Maître de la Chine, qui a dit : Un homme de haut rang se doit d’éviter toute forme de violence et d’impertinence » ?
James Mouangue Kobila
Agrégé de droit public
Vice-recteur à l’Université de Douala