Selon les autorités compétentes, la maladie constitue également le premier motif de consultation, avec notamment 43% des enfants de moins de cinq ans s’étant présentés dans les hôpitaux du pays. De plus, 12,8% de décès enregistrés dans les formations sanitaires sont dus au paludisme.
C’est pour y faire face que le ministère de la Santé publique va procéder cette semaine à une nouvelle campagne de distribution des moustiquaires afin de lutter contre la propagation du paludisme qui affecte chaque année deux millions de Camerounais, soit environ 8% de la population du pays. L’objectif à travers cette campagne est de couvrir 100% des habitants du pays avec à la clé 14 867 748 MILDA qui seront distribuées dans 189 districts de santé du territoire national à raison d’une moustiquaire pour deux personnes.
La distribution qui se déroulera en trois phases prévoit que la première qui ira du 15 février au 31 mars 2019 concerne les régions de l’Est, du Littoral, de l’Ouest et du Sud. La seconde phase, prévue du 15 mai au 15 juin, concerne les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord tandis que la troisième phase, comprise entre le 15 août et le 15 septembre 2019, couvre les régions du Centre, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Selon les données du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) de 2017, la maladie touche 26,9% des enfants de moins de cinq ans, 6,8% des femmes enceintes et 7,1% des personnes âgées.
Au de-là de la distribution des moustiquaires, des experts estiment qu’on devrait aussi ratisser large dans la prise en charge efficace de la maladie par un bon diagnostic et un traitement approprié. La veille devrait aussi être accentuée dans la surveillance épidémiologique. De même, il est important d’encourager la recherche dans ce domaine et briser la chaîne de la multisectorialité dans les stratégies de lutte.
Par ailleurs, apprend-on, les acquis doivent être consolidés: les tests systématiques sont à encourager tant dans les hôpitaux publics que privés. Le pourcentage de la couverture des soins gratuits aux enfants mérite d’être amélioré. A ce jour, seul un tiers de ces patients reçoivent les médicaments gratuits.
Les grandes zones endémiques sont connues : le Grand Sud ; son climat chaud et son épaisse végétation favorisent la reproduction de l’anophèle et le paludisme sévit toute l’année. La zone de la savane et des steppes connait la maladie six à neuf mois par an contre trois à quatre mois seulement pour la région soudano-sahélienne.
Les financements disponibles sont une opportunité pour optimiser la lutte contre le paludisme au Cameroun. Les besoins en financements sont estimés à environ 40 milliards de FCFA. 31 milliards sont disponibles, d’après les responsables du Comité national de lutte contre le paludisme.
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Otric N.