« Unis pour le climat » c’est ainsi que l’on a défini dimanche après-midi, la marche qui a réuni plus de 5.000 personnes. Selon les organisateurs, ces personnes ont participé à une immense chaîne humaine imaginée à Lyon, pour défendre l’environnement et dénoncer la pollution de l’air, considérée comme la troisième cause de mortalité en France
Massés place des Terreaux sous une pluie battante, les participants se sont séparés en deux files, passant sur les quais de Saône et du Rhône, pour se réunir place Belle cour. Dans une ambiance familiale et conviviale, les manifestants étaient mobilisés à l’appel de plusieurs associations (La Ville à Vélo, Greenpeace, Alternatiba…) pour réclamer une « ville avec un air de qualité ».
Des mesures encore insuffisantes dans la métropole
Une opération destinée, notamment, à inciter les autorités locales à prendre des mesures plus rapides et incitatives contre les véhicules polluants à la veille du vote, lundi à la Métropole, de la Zone à faibles émissions : « Il y a une prise de conscience à Lyon des pouvoirs publics, mais tardive. Et bien peu ambitieuse », lâche Romain, un étudiant de 25 ans venu défiler avec des copains.
La zone à faibles émissions va entraîner l’interdiction de circuler et de stationner des poids lourds et utilitaires les plus anciens dès janvier 2020 à Lyon, Caluire-et-Cuire, Villeurbanne et une partie de Bron et de Vénissieux : « Mais les véhicules des particuliers ne seront pas concernés. C’est une aberration quand on sait que le trafic représente plus de 60 % des émissions de dioxyde d’azote et que la pollution de l’air entraîne six mois d’espérance de vie en moins dans la métropole », s’agace Johanna, la quarantaine.
Nos petits-enfants n’auront pas la même vie que nous
Madeleine, 70 ans, est venue de la plaine de l’Ain pour participer à la chaîne humaine, avec ses petits-enfants. « Cela fait quarante ans que je me mobilise pour le climat. La situation générale de la terre est dramatique. Il n’y a plus d’oiseaux et d’abeilles dans les jardins, la sécheresse est de plus en plus forte et présente dans le monde entier… Les signes du dérèglement climatiques sont là », liste la septuagénaire, soucieuse qu’enfin les autorités prennent la mesure des dangers qui menacent « la planète et notre survie.
« Mais c’est maintenant qu’il faut agir, pas dans dix ans. Les autorités ne pensent qu’à l’économie, mais l’économie de notre pays doit être vue sous le prisme de l’écologie, ajoute-t-elle, inquiète pour les générations futures. Nos petits-enfants n’auront pas la même vie que nous ».
En 2015 les véhicules individuels représentaient 53% des émissions routières de CO2 dans la métropole de Lyon. Un plus à l’urgence sanitaire liée à la pollution de l’air au-delà de l’urgence climatique. C’est la quatrième fois que Lyon se mobilise en faveur du climat. Ces différentes marches organisées entre Rhône et Saône ont attiré des milliers de personnes, mobilisées pour réclamer un véritable changement « d’ère » en matière environnementale.