« Nous avons fait face au problème de place pour conserver nos productions. C’est pour cela que nous avons monté un projet et demandé l’aide d’ACEFA pour la construction d’un magasin. Nous voulons faire le stockage du maïs, du riz, des arachides. Nous stockons aussi la nourriture des animaux, car nous faisons aussi l’élevage. Avant on revendait vite à vil prix parce qu’il n’ya pas de place, on mettait dans les chambres des enfants. Avec le stockage, nous pourrons attendre que les prix montent sur le marché avant de revendre. Je suis très émue, et je remercie beaucoup ACEFA et ses conseillers », se réjouit Madame Maidouwe Marie, déléguée du Gic Nyass des agro éleveuses de kanadi, bénéficiaire d’un chèque de 5.100.000fcfa.
Le programme d’amélioration de la compétitive des exploitations familiales agropastorales sous l’impulsion du gouvernement Camerounais, en remettant des chèques du 21 au 22 Mars 2019 aux producteurs du Nord et Extrême-Nord. Le but étant d’intensifier les systèmes de production ; les mesures d’accompagnement ainsi que la modernisation des unités de production à travers l’appui-conseil et le financement des investissements productifs des organisations de producteurs.
Selon le Directeur régional de l’AFD, les résultats atteints depuis 10 ans par ACEFA ne doivent pas occulter les défis à relever au cours de cette 3e phase pour toucher 1 million F CFA d’ici 2035. Dans son allocution à l’occasion des remises chèques à Garoua, le délégué de l’agriculture et du Développement Rural s’est félicité du chemin parcouru par ACEFA, en rappelant que le DSCE accorde une place importante au secteur rural qui reste le principal pilier sur lequel repose l’économie camerounaise. Il a également souligné que la contribution du sous-secteur agriculture à la relance économique du Cameroun est très importante et qu’il ne saurait y avoir une modernisation de l’agriculture sans un service de conseil agropastoral moderne et performant à la hauteur des ambitions de la croissance.
Et tout en observant qu’« il est impératif d’aider les producteurs à développer et consolider leurs systèmes d’exploitation par une meilleure maîtrise des paramètres de production », il a invité chacun, en ce qui le concerne, à adhérer aux objectifs du PCP-ACEFA. En rappel, dans la région du Nord-Cameroun en ce qui est de ACEFA 2.282 projets ont été financés pour un montant global d’environ 1028.270.331 et 04 projets des organisations Professionnelles Agropastorales. Pour un montant global de 66.590 580 F CFA. Les principaux domaines de production concernant l’Agriculture, l’élevage, la pêche, la pisciculture et l’environnement et les investissements portent principalement sur les bâtiments de production, les bâtiments pour stockage et transformation et commercialisation.
Félix Swaboka
Les populations des localités de Kalaki, Galaza, Pitoa et Doualaré, dans la région de l’Extrême-Nord, ont désormais accès à une eau de qualité. Ceci grâce au don de cinq forages offert par l’ONG « Humanity First Cameroon ». Ces projets d’intérêt majeur ont été inaugurés la semaine dernière, en présence des autorités locales et des bénéficiaires.
Selon les chefs de ces différentes localités, dont les propos sont relayés par Cameroon Tribune, la rareté de l’eau était un problème réel auquel les populations faisant face au quotidien. Une situation déplorable qui était à l’origine de plusieurs maladies hydriques comme le choléra ou la typhoïde.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Le choléra reste à l’échelle mondiale une menace pour la santé publique et un indicateur de l’absence d’équité et de l’insuffisance du développement social. Selon les estimations, il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie dans le monde.
Le choléra est une maladie extrêmement virulente qui peut provoquer une diarrhée aqueuse aiguë sévère. Les symptômes apparaissent entre 12 heures et 5 jours après l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminée. Touchant les enfants comme les adultes, la maladie peut tuer en l’espace de quelques heures si aucun traitement n’est administré.
Cette action de l’ONG « Hamanity First Cameroon » a donc été accueillie avec soulagement. Ils ont souhaité que ce type de projet soit multiplié dans ces zones pour améliorer les conditions de vie des populations.
Humanity First est une association caritative créée pour promouvoir et protéger la vie et la dignité humaine. Il s’agit d’un organisme international de secours et de développement à but non politique, non religieux et non sectaire qui travaille avec les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète. Humanity First a vu le jour au Royaume-Uni en 1995 et compte aujourd’hui des opérations en cours dans 44 pays et des projets dans beaucoup d’autres.
Pour son représentant au Cameroun, El Hadj Baba Ibrahim Balla, « la plupart de nos collaborateurs sur le terrain et dans notre équipe de gestion sont des bénévoles et nos frais d’administration sont négligeables. Nous sommes en mesure d’optimiser les fonds levés par nos volontaires, à travers nos collaborations et le recours à des fournisseurs installés dans des pays à bas coûts». Par ailleurs, un total de plus de 30 forages ont déjà été réalisés au Cameroun avec la collaboration de l'association Ahmadiyya Muslim Jamaat Cameroon et Humanity First Canada.
Nonobstant une campagne médiatique dont ternir l’image du Cameroun semble être le fondement, nonobstant le grossissement des traits en ce qui concerne l’insécurité dans notre pays et en particulier dans la région de l’Extrême-nord, de plus en plus, les touristes étrangers affluent.
Selon monsieur Norbert Stede, Président du Syndicat Patronal de L’industrie de l’Hôtellerie et du Tourisme (Spiht) de l’Extrême-Nord, les réservations dans les hôtels par les étrangers n’ont de cesse d’aller croissant. Ces propos corroborent ceux de monsieur Issa Mahamat, Délégué Régional du Tourisme et des Loisirs de l’Extrême-Nord qui indiquait avant lui, le regain d’intérêt des touristes étrangers pour cette région. En effet avons-nous appris du Délégué Régional, c’est depuis le mois de nombre 2018 qu’individuellement ou en petit groupe, des touristes de plusieurs nationalités dont principalement des polonais, des allemands et des italiens visitent villes et villages de la région.
Depuis le 10 février dernier, sillonne l’Extrême-nord, une délégation de 11 touristes italiens avec à leur tête Vittorio Coccletti. « J’ai voulu d’abord venir seul comme éclaireur pour tester le niveau de sécurité, mais mes compatriotes ont insisté pour venir avec moi. Et depuis notre arrivée, il y a trois jours, tout se passe à merveille ». Déclare-t-il visiblement ravi annonçant par la même occasion l’arrivée prochaine d’une délégation de 21 autres de ses compatriotes.
La fête de la jeunesse célébrée le lendemain de leur arrivé a été manifestement une aubaine pour nos hôtes. S’étant plongés dans cette célébration, cette dernière leur aura permis de jauger le niveau de sécurité au regard des informations pas toujours fondées relayées par des médias. « Sur le terrain, nous avons constaté le contraire, les gens s’amusent, ils sont sympathiques, accueillants. Nous n’avons vu aucun signe d’insécurité », témoigne Marguerita Ghirardi, membre de cette délégation italienne.
Pouss et Maga dans le Mayo-Danay, Bogo dans le Diamaré ont été les localités visitées après Maroua. Les 11 italiens ont ainsi pu admirer, à 04 kilomètres du centre de Pouss, sur la route de Tékélé, la culture Musgum dans toute sa richesse et sa splendeur à travers leurs cases obus. La contemplation des verdoyantes et luxuriantes berges du lac artificiel de Maga n’a pas été en reste. A Bogo dans le Diamaré, c’est à l’esplanade du Lamidat qu’ils ont été gratifiés d’une extraordinaire fantasia.
Des échanges avec les populations ont aussi ponctués ces arrêts. La suite de leur programme prévoit des visites dans le Mayo-Sava où ils ne manqueront certainement pas de visiter le Lamidat chargé d’histoire d’Oudjoula. Dans le Mayo-Tsanaga, nul doute que les plaines des monts Rhumsiki sauront les séduire. A ceux des touristes encore dans l’expectative, l’illustration est faite que vous pouvez visiter le Cameroun : il vous tend les bras.
Ferdin N.
Depuis 2014, plus de 2 000 civils et militaires ont été tués et plus d’un millier de personnes ont été enlevées dans la région de l’Extrême-Nord. Entre 1 500 et 2 100 combattants de Boko Haram auraient également été tués dans les combats contre les forces de défenses camerounaises et les comités de vigilance.
Durant toutes ces années, les populations ont démontré une grande capacité d’adaptation et de résilience qui offre au gouvernement camerounais et aux partenaires internationaux la possibilité de mettre en place des politiques de développement intégrant la diversité et la fluidité des traditions économiques de cette région frontalière entre le Nigéria et le Tchad.
Le Bataillon d’intervention rapide (BIR), unité d’élite de l’armée camerounaise, a pris position près du pont de 500 mètres de long qui relie Fotokol à la ville nigériane de Gamboru, de l’autre côté de la rivière Al-Beid. Gamboru est aux mains de Boko Haram, et plus personne ne circule sur le pont depuis longtemps.
La rivière fait office de frontière, aisément franchissable actuellement et en dehors des périodes de crue. Les soldats camerounais sont là pour tenter d’empêcher toute incursion des
islamistes, qui ont multiplié ces deux semaines les raids meurtriers en territoire camerounais. En ville, les éléments du BIR patrouillent à pied, toujours armés. « Nous voyons de plus en plus de troupes arriver à Fotokol. Le nombre augmente tous les jours », raconte Mahamat, un habitant. « La présence des forces camerounaise dans la ville nous rassure et nous donne l’espoir de vivre » explique-t-il. Pour le moment, Fotokol se meurt à petit feu. « Ici rien ne marche, puisque nos activités dépendent du Nigeria, et depuis bientôt quatre ans (période de l’invasion de Boko Haram), rien n’arrive » de là-bas, explique saliou Abba .
Désormais « même les produits de première nécessité nous viennent du Tchad via Kousseri ». A l’Extrême-Nord du Cameroun, Boko Haram a exploité les réseaux existants de contrebande pour faire du recel ainsi que pour ses besoins logistiques (vivres, carburant, matériel de guerre et de propagande).Le groupe jihadiste a eu recours à la force et à l’intimidation, recrutant divers types de trafiquants (médicaments, voitures volées, chanvre indien, Tramadol, armes ou zoua-zoua – pétrole frelaté), et proposant à certains commerçants en difficulté de faire du trafic en échange d’une aide.
Il s’est aussi inséré dans l’économie informelle en fournissant des prêts aux commerçants, notamment kanuri, arabes choa et mandara, en échange d’une part des bénéfices. Dans les marchés des localités frontalières, Amchidé, Fotokol, Makary, Hile-Alifa notamment, et à
Kousseri, Boko Haram a taxé les commerçants qu’il n’avait pas préfinancés ou aidés. Dans le Mayo Sava et le Mayo Tsanaga, des centaines de personnes ont été enlevées pour cultiver des champs pour Boko Haram. Le groupe revendait une partie des récoltes sur les marchés au Cameroun et au Nigéria.
Les fonctionnaires ont aujourd’hui déserté les villes, et l’administration est inexistante. Les écoles sont fermées et beaucoup d’établissements scolaires sont désormais occupés par des réfugiés, dont de nombreux enfants et femmes venus du Nigeria, fuyant les violences de Boko Haram.
Félix Swaboka
La session qui s’est tenue à huis clos, s’est déroulée en présence des représentants du Système des Nations unies. Francis Faï Yengo le Coordonnateur national du comité de désarmement, démobilisation et réintégration devant les chefs des centres régionaux a souligné l’importance et le bien-fondé de ces assises. Il a fait savoir qu’il va s’agir de procéder à une évaluation des activités menées sur le terrain, notamment dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Sur ce point d’après certains chefs des centres, notamment Sixtus Gabsa Nyagha ont indiqué que sur le terrain, le travail avance malgré le climat qui se veut délétère. Par ailleurs «certaines bases ont été jetées» dans la réalisation des missions du comité créé en novembre 2018 par Paul Biya le Président de la République. Il s’agit précisément de l’accompagnement des Nations unies dans la facilitation des contacts avec les combattants.
Pour ce qui est du Sud-Ouest, Bernard Fonju Njukang le chef de centre a indiqué que de ce côté l’emphase est mise sur la sensibilisation des populations, afin de gagner leur adhésion et leur soutien. «L’autre chantier c’est de convaincre les combattants. Nous avons des facilitateurs qui aident dans ce sens. Mais c’est un travail délicat et il faut être patient», a-t-il ajouté. Le chef de centre de Mora a souligné qu’il y a une avancée remarquable. D’après Oumar Bichaïr, près de 100 ex-combattants de Boko haram ont déposé les armes. Ils sont à l’heure actuelle au centre et attendre d’être réintégrés. De façon générale les différents chefs de centre ont indiqué nouer des contacts avec les chefs traditionnels pour mener à bien leur mission.
Pour parler des missions du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants dans les régions en crise, le décret qui le régit indique que sa principale mission dans l’article est « d’organiser, d’encadrer et de gérer le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de répondre favorablement à l’offre de paix du Chef de l’Etat en déposant les armes ». Le Comité est doté de trois centres régionaux à Bamenda dans le Nord-Ouest, à Buea dans le Sud-Ouest et à Mora dans l’Extrême-Nord.
Liliane N.
Le manque d’infrastructures sportives et d’aires de jeu, poussent les jeunes footballeurs a transformés les Mayos en un complexe sportif.
Ce n’est plus un secret pour les visiteurs de la région de l’Extrême-Nord Cameroun. C’est en toute logique que les jeunes sportifs investissent les jardins, les parkings, le mayo, tout ce qui peut ressembler à un terrain vague, et même certaines rues, carrément bloquées à la circulation, pour laisser libre cours à leur envie de jouer au football.
À Maroua, capitale de la région de l’Extrême-Nord, on compte un seul stade, celui portant le nom de Lamido Yaya Daïrou qui abrite des rencontres du championnat de football , et même des matchs internationaux. Le complexe sportif fonctionnel et trois stades des établissements secondaires logés dans la ville complètent ce tableau. Des infrastructures qui s’avèrent très insuffisantes pour contenir les nombreux jeunes, férus de sport en général, et de football en particulier. Les petits espaces de jeu de certains quartiers constitués des chantiers où les fondations de maisons sortent des terres, des terrains abandonnés où les jeunes jouaient au football sont devenus rares. Conséquence, les jeunes se sont versés dans le mayo Kalio qui longe la ville Maroua. Du pont vert au pont rouge, les deux principaux ponts qui relient le centre-ville de Maroua aux autres quartiers périphériques, de nombreux jeunes y ont installé leur terrain.
On dénombre plus de 100 équipes qui investissent ce mayo large de 400 mètres. Tous les après-midi, à partir de 16 heures, entraînements et compétitions de grandes envergures se jouent dans le mayo, dans une ambiance de grande messe footballistique. « On n’a pas le choix. C’est parce que nous sommes passionnés par le foot que nous avons décidé de former des équipes et venir nous entraîner ici. Il arrive même que nous organisions de grandes compétitions. Ça fait deux ans que nous jouons ici au mayo, parce que le stade où nous jouons est en chantier », explique Saliou, un jeune footballeur rencontré au mayo, côté du complexe sportif.
Selon des experts en urbanisation, l’insuffisance des aires de jeu réside dans le fait que ni l’État ni les promoteurs immobiliers ne prévoient la construction d’aires de jeu dans les projets de lotissement. Pourtant, l’affluence dans les mayos est un signe que des jeunes manquent d’espaces pour pratiquer leur sport favori. En attendant la réaction des autorités en charge du football dans cette partie du pays. La pratique du football, sport roi qui passionne les jeunes, souffre du manque d’aires de jeu à l’Extrême-Nord.
Félix Swaboka
« Lors de nos différentes descentes dans les établissements scolaires, nous avons constaté que les enfants n’ont pas d’acte de naissance et que c’est généralement lorsqu’ils sont au cours moyen deuxième année qu’à l’initiative des directeurs d’école notamment, on cherche à leur établir des actes de naissance pour pouvoir se présenter à l’examen du Certificat d’études primaires (CEP) », rapporte l’étude.
Cette région faisant partie des zones sous-scolarisées du pays avec en moyenne 50% dans l’enseignement primaire et maternel, « on (y) tolère généralement que les enfants aillent à l’école, quitte à exiger ces documents plus tard », précise le document.
Selon le Bunec, une fois que les enfants sont scolarisés, les parents ont la paresse de les établir des actes de naissance, d’où ce nombre élevé d’enfants scolarisés ne disposant pas d’acte de naissance. Des organismes internationaux à l’instar de l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et des ONG militent, depuis quelques temps, pour que l’établissement des actes de naissance dans cette région du pays soit ancré dans l’esprit des parents.
Selon la ligue régionale des droits de l’homme, le phénomène et en partie dû à l’ignorance des parents qui ne comprennent pas toujours l’importance vitale de ce document. Pour d’autres, c’est l’extrême pauvreté qui empêche les parents d’établir les actes de naissance à leur progéniture. Le nombre significatif de naissances en dehors des structures sanitaires et la lenteur des procédures administratives, constitueraient aussi un frein à l’enregistrement des enfants.
« Un enfant non enregistré est considéré comme une « marchandise »; plus attirante pour un trafiquant d’enfants. Il n’aura pas la protection minimale -conférée par un certificat de naissance- contre le mariage précoce, le travail des enfants, l’enrôlement dans les milices armées ou encore la détention et les poursuites judiciaires exercées comme à l’égard d’un adulte », dénonce un responsable des Affaires sociales.
Par ailleurs, le gouvernement avec l’appui des partenaires au développement et certains « mécènes », organise des campagnes visant à faire établir les actes de naissance aux enfants dès leur venue au monde.
Rappelons que 3 enfants sur 10 au Cameroun n’ont pas d’acte de naissance du fait de la négligence des parents, de l’éloignement des centres d’état civil ou encore de la lourdeur des procédures. Ce qui constitue une entrave à leur plein développement, car sans document d’identité officiel, ils ne peuvent pas franchir un certain niveau d’études, ou prétendre appartenir officiellement à une communauté.
Après une certaine accalmie constatée depuis quelques temps à l’extrême-nord, la spéculation foncière reprend de plus belle. La vente illicite de terrains, l’occupation anarchique de certains sites d’exploitation, l’opposition au bornage de parcelle du domaine national, résurgence du conflit domanial.
Communauté urbaine, préfet, lamido sèment le désespoir chez la jeunesse
L'attitude des autorités de la Communauté urbaine, du préfet et du lamido envers les intérêts des jeunes deviennent de plus en plus incompréhensibles. Des promesses ont été faites et certains ont souvent déclaré qu’ils sont là pour le bonheur de la jeunesse.
Des propos tels que : “Il ne peut y avoir de développement d’un pays sans une jeunesse forte et saine. Et le développement d’une jeunesse passe par celui de la promotion de l’éducation”. Pourtant, ces autorités administratives et traditionnelles ne pouvaient ignorer que cet espace qui devait servir de centre de loisir et pour la construction d’un CES était salvateur. Seulement, ce qui semble compter pour eux, ce sont plutôt les ristournes générées par cette vente.
La parcelle du domaine privée de l’Etat, aménagée comme foret urbaine, située entre la clôture de l’usine Sodecoton et l’institut Camerounais de l’enfance à été vendu illicitement. Selon certaines sources, la commune de Maroua 1er souhaitait y aménager un centre de loisirs et y construire un collège d’Enseignement secondaire, conciliant ainsi la préservation de cette zone boisée en région sahélienne, et le bien être des populations de la ville.
Comme pour signifier que le souci de l’épanouissement de la jeunesse n’est point le leur. Que dire alors du domaine privée de l’Etat, sis au quartier Missingleo, lieu dit FROLINAT entre la délégation régionale de l’élevage et de l’industrie animale et le secteur de douanes de l’Extrême- nord qui devrait selon des sources recueillies devrait recevoir une laiterie financée par l’union Européenne et la construction de la maison de l’élevage : terrain qui est entièrement vendu aux particuliers.
Le terrain devant accueillir les infrastructures de l’université de Maroua à ZOKOK LADDEO n’a pas échappé à la vente illicite. C’est un chapelet de sites stratégiques devant abriter des infrastructures pour l’éducation et l’épanouissement de la jeunesse de l’extrême-nord qui sont désorientées.
Une série de ventes illicites et de spéculation…
C’est une liste non exhaustive des terrains en vente illicite qui en disent long. Dans les trois arrondissements de Maroua, selon nos enquêtes des terrains sont vendus. A Maroua 1er, le domaine privée de l’Etat, ancien aéroport situé à l’entrée de la ville de Maroua est loti et vendu.
Le cimetière de Domayo est sous des emprises, la profanation des tombes est au rendez vous. Un tour dans ce cimetière, on se rend compte que malgré la présence des tombes le cimetière les délimitations matérialisant la vente sont visibles. Des chantiers poussent comme des champignons synonymes du non respect des morts.
On assiste quelquefois à des conflits domaniaux derrière le stade municipal. Récemment, il ya eu un accrochage entre la propriétaire d’un terrain acheté illicitement au cimetière et les éleveurs qui ont mis sur pied leur enclos à bétail. Le domaine privé de l’Etat, sis derrière la sous préfecture de Maroua 3, est un terrain en cours de lotissement et de vente. C’est la même action pour le domaine situé derrière la commune de Maroua 2 jusqu’au flanc de montagne.
Il ressort de nos investigations que le fruit de ces ventes n’est reversé ni au trésor public, ni à la recette municipale, laissant transparaitre un enrichissement personnel illicite. Chaque jour, on y voit sur les différents sites des personnes brandir leur titre foncier. Ces ventes illicites qui freinent les activités lucratives de la jeunesse.
Plus grave, le cimetière subit la menace des populations qui ont titrés et commencé à y élever les constructions. Des titres fonciers sont établis sur le domaine national sur la base des faux procès-verbaux dressés au bureau sans qu’aucune commission consultative ne se réunisse, ni ne descende sur le terrain.
Les autorités saisies
Vu l’évidence de la vente illicites des terrains et espace, certains élites ont voulu connaître les motifs et intentions réels des acteurs dans cette vente. C’est ainsi que deux lettres de dénonciation ont été envoyés par les magistrats municipaux, parlementaires, et élites du département du Diamaré au gouverneur de l’extrême-nord Midjiyawa Bakary, avec ampliation au ministre des domaines et des affaires foncières et le ministre de l’administration territoriale.
Sollicitant l’annulation pure et simple de ces transactions foncières et des titres fonciers y afférents, afin que la lumière soit faite sur cette affaire préjudicie et compromettant à la fois la vison de l’Etat s’orientant vers un développement local et l’épanouissement des populations qui en subissent les conséquences. Une lettre à ces ministres qui n’auront jamais de suite ; puisqu’elles resteront dans les tiroirs sans suite. Encourageant ainsi la continuité de la vente illicite des terrains au trio mis sur pied avec la complicité des délégués départementaux et régionaux du domaine et cadastre.
Félix Swaboka
Sept personnes dont deux kamikazes ont été tuées à Kolofata (Extrême-Nord) dans une attaque attribuée à la secte Boko Haram.
Selon les mêmes sources, les deux kamikazes, des jeunes filles, avaient réussi à s’introduire parmi la population de Kolofata avant d’actionner leurs charges, occasionnant la mort de cinq personnes et une dizaine de blessés.
Selon beaucoup d’observateurs, les pluies qui s’abattent actuellement dans l’Extrême-Nord du Cameroun favorisent les mouvements des terroristes.
Cette attaque survient quatre jours seulement après le passage du président de la République à Maroua, chef-lieu de la région. Paul Biya y tenait une campagne dans le cadre de l’élection présidentielle du 7 octobre prochain.
Dans son discours de circonstance, Paul Biya a félicité les populations qui ont sur faire face aux multiples menaces terroristes de Boko Haram.
“Face à un envahisseur barbare qui détruisait, brûlait, tuait, vous avez résisté autant qu’il
était possible. Vous avez soutenu nos forces de défense et de sécurité. Les comités de
vigilance ont joué un rôle essentiel dans votre résistance“, a-t-il dit.
“Maintenant que l’ennemi a été repoussé hors de nos frontières, il nous revient de
reconstruire, de faciliter le retour des déplacés et de tout faire pour recréer les conditions d’une vie normale sous ses différents aspects, administratifs, scolaires, économiques et sociaux”, a ajouté Paul Biya.
Depuis le début de la guerre contre Boko Haram, le Cameroun a enregistré plus 2.000 morts, civils comme militaires, selon des sources médiatiques concordantes.