Roger Mbassa Ndine le Maire de la ville de Douala rappelle aux commerçants que leurs espaces marchands sont réservés aux activités commerciales.
Roger Mbassa Ndine le Maire de la ville de Douala a fait une sorte de mise au point, quant à la tenue de manifestations à caractère politique dans les espaces publics marchands de la capitale économique du Cameroun. Il a sorti un communiqué radio-presse parvenu à notre rédaction. Dans ledit communiqué Roger Mbassa Ndine s’adresse aux commerçants. Il affirme avoir eu vent de ce que certains vendeurs veulent organiser des manifestations sus précisées dans leurs espaces marchands.
De ce fait il «rappelle à l’ensemble des commerçants et des usagers des espaces marchands que ces lieux sont réservés aux activités commerciales et ne sont pas appropriées pour des manifestations politiques. Ces dernières sont et demeurent interdites dans tous les espaces marchands de la ville de Douala. Tout commerçant qui contreviendrait à cette disposition, s’expose à la fermeture provisoire ou définitive de sa boutique», a écrit Roger Mbassa Ndine.
Comme l’a recommandé Grégoire Owona le Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le Maire de la ville de Douala demande aux commerçants de la capitale économique du pays, de vaquer paisiblement à leurs occupations dans la journée du 22 septembre 2020, ainsi que les jours suivants.
Liliane N.
Depuis 2014, plus de 2 000 civils et militaires ont été tués et plus d’un millier de personnes ont été enlevées dans la région de l’Extrême-Nord. Entre 1 500 et 2 100 combattants de Boko Haram auraient également été tués dans les combats contre les forces de défenses camerounaises et les comités de vigilance.
Durant toutes ces années, les populations ont démontré une grande capacité d’adaptation et de résilience qui offre au gouvernement camerounais et aux partenaires internationaux la possibilité de mettre en place des politiques de développement intégrant la diversité et la fluidité des traditions économiques de cette région frontalière entre le Nigéria et le Tchad.
Le Bataillon d’intervention rapide (BIR), unité d’élite de l’armée camerounaise, a pris position près du pont de 500 mètres de long qui relie Fotokol à la ville nigériane de Gamboru, de l’autre côté de la rivière Al-Beid. Gamboru est aux mains de Boko Haram, et plus personne ne circule sur le pont depuis longtemps.
La rivière fait office de frontière, aisément franchissable actuellement et en dehors des périodes de crue. Les soldats camerounais sont là pour tenter d’empêcher toute incursion des
islamistes, qui ont multiplié ces deux semaines les raids meurtriers en territoire camerounais. En ville, les éléments du BIR patrouillent à pied, toujours armés. « Nous voyons de plus en plus de troupes arriver à Fotokol. Le nombre augmente tous les jours », raconte Mahamat, un habitant. « La présence des forces camerounaise dans la ville nous rassure et nous donne l’espoir de vivre » explique-t-il. Pour le moment, Fotokol se meurt à petit feu. « Ici rien ne marche, puisque nos activités dépendent du Nigeria, et depuis bientôt quatre ans (période de l’invasion de Boko Haram), rien n’arrive » de là-bas, explique saliou Abba .
Désormais « même les produits de première nécessité nous viennent du Tchad via Kousseri ». A l’Extrême-Nord du Cameroun, Boko Haram a exploité les réseaux existants de contrebande pour faire du recel ainsi que pour ses besoins logistiques (vivres, carburant, matériel de guerre et de propagande).Le groupe jihadiste a eu recours à la force et à l’intimidation, recrutant divers types de trafiquants (médicaments, voitures volées, chanvre indien, Tramadol, armes ou zoua-zoua – pétrole frelaté), et proposant à certains commerçants en difficulté de faire du trafic en échange d’une aide.
Il s’est aussi inséré dans l’économie informelle en fournissant des prêts aux commerçants, notamment kanuri, arabes choa et mandara, en échange d’une part des bénéfices. Dans les marchés des localités frontalières, Amchidé, Fotokol, Makary, Hile-Alifa notamment, et à
Kousseri, Boko Haram a taxé les commerçants qu’il n’avait pas préfinancés ou aidés. Dans le Mayo Sava et le Mayo Tsanaga, des centaines de personnes ont été enlevées pour cultiver des champs pour Boko Haram. Le groupe revendait une partie des récoltes sur les marchés au Cameroun et au Nigéria.
Les fonctionnaires ont aujourd’hui déserté les villes, et l’administration est inexistante. Les écoles sont fermées et beaucoup d’établissements scolaires sont désormais occupés par des réfugiés, dont de nombreux enfants et femmes venus du Nigeria, fuyant les violences de Boko Haram.
Félix Swaboka