La présentation officielle de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 2020-2030) a eu lieu, lundi dernier, 16 novembre 2020. Dans la foulée, le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba a présenté les inquiétudes du secteur privé sur ce document.
D’entrée de jeu, de sa casquette de président du Groupement inter-patronal, Célestin Tawamba s’inquiète : « Le budget de l’État est un éléphant difficile à dégraisser, il faut intégrer des réformes à l’instar de celle du système fiscal. De plus, ce document souffre d’une absence de priorisation claire. Trop de plans, il faut faire des choix »
Cependant, le président du Groupement inter-patronal révèle les attentes du secteur privé camerounais. M. Tawamba a dit espérer que cette nouvelle Stratégie ne connaîtra pas le même sort que le précédent Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), la boussole du gouvernement camerounais en matière de développement sur la période 2010-2019, et donc expiré depuis décembre de l’année dernière.
Rappelons que la SND 2020-2030 est le nouvel outil de planification du gouvernement camerounais dont l’objectif est de procéder à « la transformation structurelle de l’économie afin de favoriser une croissance économique forte, une prospérité partagée, un développement endogène et inclusif tout en préservant les chances des générations futures ». Ce nouveau cadre de référence des politiques nationales a donc pour finalité, de porter la croissance économique moyenne du pays de plus de 4% sur la période 2010-2019 à plus de 8% sur la période 2020-2030, apprend-on de sources officielles.
Innocent D H
Il est désormais question d’après le ministère en charge de la Planification d’élaborer des plans d’actions opérationnels adossés à chaque secteur.
La conférence qui a réuni pendant trois jours la communauté scientifique à l’effet de recueillir ses propositions dans le cadre de l’élaboration de la deuxième phase de la vision 2035 s’est achevée jeudi dernier.
« Au terme de cette conférence, je dois dire que mon équipe et moi, sommes satisfaits. Parce que nous avions face à nous, les meilleurs macro-économistes du Cameroun. Ils ont pensé qu’il faut être beaucoup plus efficace dans la mise en œuvre des programmes et projets, qu’il faut renforcer davantage la gouvernance du pays en mettant un accent particulier sur la question de la décentralisation. Certains ont aussi dit qu’il ne s’agit pas de l’émergence du Cameroun mais de l’émergence des Camerounais », a résumé Paul Tasong, ministre délégué au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), dans les colonnes de Cameroon Tribune.
Cette étape qui marquait la fin des consultations participatives des acteurs de tous bords à l’élaboration de ce document, guide du développement du Cameroun pour la période 2020-2027 s’est donc achevée sur une note positive.
La suite du programme d’élaboration de ce nouveau guide prévoit à présent des ateliers durant lesquels les plans d’action opérationnels par secteur seront élaborées puis arrêtés. Il faut dire que c’est en mars dernier que ces consultations ont démarré. Ce sont d’abord les forces vives des dix régions du pays qui ont été consultées.
L’objectif, apprend-on, était de capter les problématiques phares de développement régional selon le point de vue des populations à la base. Puis, ce fût au tour des parlementaires de se prononcer. Ensuite des partenaires techniques et financiers. Et plus récemment, c’est le secteur privé qui a fait ses propositions au cours d’une rencontre à Douala.
Le citoyen lambda pouvait également faire ses propositions à l’adresse par mail. Il avait aussi l’option de se rapprocher de tous les services (centraux et déconcentrés) du Minepat. D’après Paul Tasong, sur le plan technique le document portant nouvelle stratégie nationale de développement sera finalisé au troisième trimestre de 2019.
Une stratégie qui veut faire du Cameroun à l’horizon 2027, un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, une forte présence des produits locaux, un accès équitable aux soins et services de santé une éducation de qualité et surtout orientée vers les besoins de l’économie, entre autres.
Otric N.
Célestin Tawamba, président du Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM), déclare que pour parler d'un Cameroun industrialisé, il était nécessaire de réorganiser le secteur de l'énergie. "On ne peut pas parler d'émergence d'un pays si son secteur énergétique est faible", a déclaré Célestin Tawamba. Il a fait cette déclaration lors d'une réunion de planification de la deuxième phase des consultations participatives Vision 2035, avec le milieu des affaires, à Douala, le lundi 29 juillet.
Présidé par le ministre de l'Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, l'objectif de la réunion est d'assurer la participation du secteur économique et de mettre en place un poste de développement du Document stratégique pour la croissance et l'emploi (DSCE), prenant en compte leurs aspirations et perspectives des décisions futures prises par l'Etat.
Célestin Tawamba s'inquiétait de la première phase du DSCE qui, selon lui, n'a pas donné grand-chose en raison de quelques problèmes. Il a regretté que l'objectif de la stratégie soit de lutter contre la pauvreté et le chômage qui, après 10 ans, reste un problème. Il a exprimé l'espoir que l'atelier participatif soit l'occasion pour les parties prenantes de mieux comprendre le concept d'émergence et ce que cela implique d'être une nation émergente.
“Un pays émergent a des indicateurs bien connus. Un pays avec un certain nombre d'infrastructures, de petites et moyennes entreprises ... Quand aurons-nous de l'énergie ? Et combien cela nous coûtera-t-il ?... Nous ne pouvons pas parler d'industrialiser le pays, alors que notre secteur énergétique est faible", a-t-il insisté.
Il a suggéré que le gouvernement identifie les potentiels de production de chaque région et y investisse. Il a ajouté qu'il n'était pas nécessaire d'essayer de satisfaire tout le monde parce que cela ne donnerait que peu de résultats. "Nous ne pouvons pas tout faire, nous voulons une visibilité des potentiels de chaque région".
Cependant, le ministre Alamine Ousmane a gardé espoir pour une deuxième phase qui démarrera en janvier 2020, et pense qu'elle corrigera les erreurs de la première phase qui était en dessous de l'objectif.
“C'est en fait l'occasion d'évaluer ce que nous avons fait dans le passé et nous sommes fiers de dire que malgré une économie difficile, le Cameroun a pu atteindre un taux de croissance moyen de 4,6%. C'est certainement inférieur à notre objectif, mais la situation actuelle et la crise que nous traversons depuis trois ans nous ont permis d'obtenir ce résultat", a-t-il déclaré.
Le Cameroun a adopté en 2009 une vision de développement à long terme, le DSCE. La phase 1 du présent document s'étend de 2010 à décembre 2019. Au cours de cette période, le Cameroun s'attendait à voir sa croissance s'accélérer. Ce n'était pas le cas, en raison de certaines contraintes et menaces pour la sécurité.
De 2020 à 2027, le Cameroun vise à devenir un pays à revenu intermédiaire en se concentrant sur l'agriculture et l'exploitation minière, tout en assurant une répartition moins inégale des revenus. Durant la phase 3 (2028-2035), le pays doit devenir un pays industrialisé.
Otric N.
Instrument au service des communes du Cameroun dans l'accompagnement de leurs projets d'envergure, le Programme national de développement participatif, est un élément indispensable dans la mise en œuvre du document de stratégie pour la croissance et l'emploi.
La troisième phase dudit programme étant passée à son implémentation avec la signature le 03 février 2016, de l'accord de crédit du Pndp III. Elle intervient ainsi, après deux premières phases appuyées par des fonds propres de l'Etat du Cameroun, de la Banque mondiale, l'Agence française de développement, entres autres.
Cette troisième phase du Pndp se décline en trois composantes : la première porte sur l'appui au développement local, la deuxième concerne l'appui institutionnel et le renforcement des capacités, tandis que la troisième composante est axée sur la coordination, la gestion, le suivi-évaluation et la communication.
Ces composantes présentées comme innovations majeures du Pndp, visent un impact direct sur le chemin du développement et de la décentralisation, notamment l'autonomisation des communes et la mise en place d'une fonction publique communale. Outre son extension à l'ensemble des 360 communes du Cameroun, la troisième phase dite de consolidation, concentrera plus de financement aux communes septentrionales et de l'Est, confrontées à la pauvreté et à l'insécurité. Il y a aussi, le financement des micro-projets et la promotion des critères de transparence, de recevabilité et d'appropriation de la démarche participative promue par le Pndp.
Plus qu'une boussole, le Dsce implémenté par le Pndp sous tutelle du Ministère de l'économie, de la planification et de l'aménagement du territoire, est un véritable levier de développement.
Innocent D H
« L’approche contributive, participative, inclusive est une approche qui a le plus de chance de garantir l’appropriation. Je pense que ayant fait cela, nous aboutirons à un document qui rencontrera la satisfaction des populations à la base », Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire
Qu’elle importance de rencontrer les sénateurs dans le cadre du Dsce 2 ?
Nous avons les représentants des collectivités décentralisés et à ce titre, les questions relatives au développement local leurs tiennent véritablement à cœur. Nous avons reçu des contributions précieuses, pertinentes de la part des sénateurs dans le but de rendre le Dsce dans sa phase 2.
Un document qui accompagne l’Etat dans l’exécution de ses politiques au bénéfice des populations. Cette rencontre est complémentaire aux consultations régionales qui ont mis en avant les élus locaux, les maires, les acteurs de la société civile, les administrations. Donc nous sortons de cette exercice très édifiés, très satisfaits et surtout nous voyons une convergence de vues entre les représentants du peuple et la volonté du chef de l’Etat qui est consignée dans la vision 2035 et déclinée dans le Dsce.
Est-ce que le gouvernement tiendra compte de toutes propositions qui ont étés faites par les sénateurs ?
Je voudrais ici dire que la démarche qui a été la nôtre, évidement qui est une démarche renouvelée en 2003 et 2008, s’était déjà le cas dans le cadre du Dsrpe et dans le cadre du Dsce première phase. L’approche contributive, participative, inclusive est une approche qui a le plus de chance de garantir l’appropriation.
L’appropriation des acteurs à la base, l’appropriation des intervenants dans l’appareil institutionnel pour la mise en œuvre des politiques. Je pense que ayant fait cela, nous aboutirons à un document qui rencontrera la satisfaction des populations à la base, reflètera les volontés politiques de l’Etat par rapport à la vision 2035 du chef de l’Etat.
Nous sommes au début d’un septennat qui est qualifié de septennat des grandes opportunités, il me semble aussi important de souligner que ce document doit refléter la volonté du chef de l’Etat de donner plus d’opportunités, de grandes opportunités à nos populations, jeunes, femmes, à nos opérateurs économiques à l’intérieur et à l’extérieur les chances qui peuvent donc faire de ce Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035.
N.R.M
C’est René Ze Nguele qui est d’abord monté au perchoir, pour interroger le ministre Alamine Ousmane Mey : « J’ai constaté que les ambitions sont grandes, mais les résultats sont modestes. Est-ce que c’est par manque d’hommes, d’argent, des idées ? »
A ses questions, il sera péremptoire dans ses conclusions quand il déclare : « l’administration camerounaise est la cause des problèmes, car le bon travail est inhibé, il est anesthésié par l’administration. Les fonctionnaires sont devenus un problème pour notre pays, ce n’est pas 1000 Fcfa, 2000 Fcfa, 10 000 Fcfa qui sont volés mais à partir d’un milliard Fcfa. Ils ont une préoccupation antinationale, les fonctionnaires sont devenus véreux ».
Après avoir fait part des conclusions auxquelles il est parvenu, le parlementaire fait des propositions en allant chercher dans l’histoire de la Chine durant la période du président Mao, pour préconiser de suivre cet exemple, dans le cadre de la purge de l’administration : « La grande réforme c’est purger l’administration pour la renouveler, sinon réformer l’administration camerounaise pour que les projets ne restent pas lettre morte ».
Dans la même logique, le sénateur Dakolé Daïssala va accuser les fonctionnaires de mener le culte du diplôme à tous les niveaux, beaucoup étant détenteurs de faux diplômes, c’est pourquoi il va conclure que « Les fonctionnaires qui n’ont pas tout dans la tête, mais un peu dans le cœur doivent être accompagnés car ils peuvent apporter un peu à leur pays ».
Charles Salé, dans son intervention va poser la question suivante : « Depuis qu’on parle de Dsce, on parle de transformation, mais qui ne vient pas. Comment émerger avec toutes ces entorses ? Comment développer avec les éparpillements d’énergies ? »
Pour le Sénateur Feuze, « comment se développer, comment émerger sans routes, sans transformation des produits locaux sur place ? »
Le sénateur Pierre Flambeau Ngayap, quant à lui, va se demander pourquoi l’augmentation de la croissance mais avec peu d’emplois ?
Les plaintes des sénateurs vont toucher les domaines de l’énergie, de l’emploi, de l’agriculture, de services du secteur tertiaire, des marchés publics, etc. Ceux-ci exigent plus de gouvernance, de décentralisation dans le choix et l’implémentation des projets, la mise en œuvre des infrastructures attendues telles les barrages, les postes de péage automatisés, etc.
Face à ces sénateurs, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey est resté serein et logique dans ses explications, en précisant que : « En effet, les avis des sénateurs sont indiqués et louables car le gouvernement est dans une démarche qui vise à consulter ceux qui ont à dire pour que le plan de voyage soit solide et nous mène à destination ».
Rappelons que le gouvernement est engagé depuis janvier dernier dans des consultations sur la mise en œuvre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce). Il s’agit durant ces rencontres avec les acteurs de divers ordres, de faire d’une part le bilan franc de la première phase du Dsce et d’autre part, de recueillir les doléances sur les besoins par rapport à la phase 2 qui entre en vigueur en janvier 2020 et s’étendra jusqu'en 2027.
Nicole Ricci Minyem
« Nous avons fait face au problème de place pour conserver nos productions. C’est pour cela que nous avons monté un projet et demandé l’aide d’ACEFA pour la construction d’un magasin. Nous voulons faire le stockage du maïs, du riz, des arachides. Nous stockons aussi la nourriture des animaux, car nous faisons aussi l’élevage. Avant on revendait vite à vil prix parce qu’il n’ya pas de place, on mettait dans les chambres des enfants. Avec le stockage, nous pourrons attendre que les prix montent sur le marché avant de revendre. Je suis très émue, et je remercie beaucoup ACEFA et ses conseillers », se réjouit Madame Maidouwe Marie, déléguée du Gic Nyass des agro éleveuses de kanadi, bénéficiaire d’un chèque de 5.100.000fcfa.
Le programme d’amélioration de la compétitive des exploitations familiales agropastorales sous l’impulsion du gouvernement Camerounais, en remettant des chèques du 21 au 22 Mars 2019 aux producteurs du Nord et Extrême-Nord. Le but étant d’intensifier les systèmes de production ; les mesures d’accompagnement ainsi que la modernisation des unités de production à travers l’appui-conseil et le financement des investissements productifs des organisations de producteurs.
Selon le Directeur régional de l’AFD, les résultats atteints depuis 10 ans par ACEFA ne doivent pas occulter les défis à relever au cours de cette 3e phase pour toucher 1 million F CFA d’ici 2035. Dans son allocution à l’occasion des remises chèques à Garoua, le délégué de l’agriculture et du Développement Rural s’est félicité du chemin parcouru par ACEFA, en rappelant que le DSCE accorde une place importante au secteur rural qui reste le principal pilier sur lequel repose l’économie camerounaise. Il a également souligné que la contribution du sous-secteur agriculture à la relance économique du Cameroun est très importante et qu’il ne saurait y avoir une modernisation de l’agriculture sans un service de conseil agropastoral moderne et performant à la hauteur des ambitions de la croissance.
Et tout en observant qu’« il est impératif d’aider les producteurs à développer et consolider leurs systèmes d’exploitation par une meilleure maîtrise des paramètres de production », il a invité chacun, en ce qui le concerne, à adhérer aux objectifs du PCP-ACEFA. En rappel, dans la région du Nord-Cameroun en ce qui est de ACEFA 2.282 projets ont été financés pour un montant global d’environ 1028.270.331 et 04 projets des organisations Professionnelles Agropastorales. Pour un montant global de 66.590 580 F CFA. Les principaux domaines de production concernant l’Agriculture, l’élevage, la pêche, la pisciculture et l’environnement et les investissements portent principalement sur les bâtiments de production, les bâtiments pour stockage et transformation et commercialisation.
Félix Swaboka
Sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de la normalisation et de la qualité dans l’amélioration des conditions de vie des populations ; Présenter l’Agence des Normes et de la Qualité et ses missions aux principaux acteurs socio-économiques ; Sensibiliser les acteurs socioéconomiques sur les concepts des normes et de qualité ; Inciter les parties prenantes à s’impliquer aux travaux de normalisation.
Assurer une large sensibilisation à l’échelle nationale, de toutes les parties intéressées par le PECAE ainsi que par les Programmes de Certification des Produits Locaux ; Assurer la sensibilisation des importateurs et des administrations du Gand Nord du Cameroun sur la procédure de mise en œuvre du Programme d’Evaluation de la Conformité des marchandises Avant Embarquement (PECAE) ; Assurer la formation des fabricants sur la procédure de Certification des Produits Locaux.
Tels sont les objectifs visés par, l’Agence des Normes et de la Qualité (ANOR) dans la partie septentrionale du Cameroun. Le développement socioéconomique et politique envisagé par l’état du Cameroun à l’horizon 2035 rejoint les fondamentaux inscrits dans le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) à travers les axes majeurs qui y sont développés portant sur l’amélioration qualitative et quantitative du potentiel humain, des infrastructures et des ressources ; mais aussi et surtout de la mobilisation qui passe par une vulgarisation et une sensibilisation tout azimut des populations, et des acteurs économiques à l’appropriation des outils standards nécessaires à la réalisation de ce vaste projet.
Pour matérialiser cet ambitieux projet, l’entrée en vigueur des APE-UE (Accords de Partenariat Economique entre le Cameroun et l’Union Européenne) signé le 04 Août 2016 contribue à cette vision, mais également permet de préserver nos recettes fiscales. Nul a besoin de rappeler l’impact sensible au motif de mieux structurer le tissu économique national en le rendant plus compétitif.
Fort de tous ces aspects, la nécessité en besoin d’information des masses sur les notions de qualité et du respect des normes trouve son importance accrue dès lors que la prise en compte par les populations pourrait impacter leur émancipation. C’est dans le but de jouer pleinement ce rôle qu’elle a décidé organiser les campagnes de sensibilisation à la normalisation et la qualité dans les 10 régions du Cameroun. Et dans la région du Nord–Cameroun en particulier.
Félix Swaboka
Le bilan des réalisations des projets dans la région du Nord dans le cadre du Bip les trois dernières années est de manière globale plus ou moins satisfaisant. La révélation a été faite lors de réunion d’évaluation de la revue participative du DSCE des responsables Minepat et les opérateurs économiques de la région du Nord qui étaient en conclave à Garoua.
Ayant pour guide les quatre domaines à savoir : les infrastructures, la production, le social et la gouvernance, ces responsables et autres opérateurs économiques réunis en atelier ont répondu aux questionnaires pour en venir à cette conclusion qui leur a également permis de faire les propositions pour l’élaboration du prochain document qui devrait prendre en compte le besoin intégral des populations « pendant cette séance de travail que nous jugeons très essentielle, il était question de mesurer le niveau effectif des moyens financiers pour la mise en œuvre du DSCE, constater l’effectivité de l’exécution des opérations et identifier les obstacles et autres facteurs de blocages du processus », a indiqué le responsable du projet DSCE dans le Nord.
Le constat qui a le plus attiré l’attention des responsables est resté sans doute les projets non exécutés ou inachevés mais pour les quels les crédits ont été remis aux entreprises adjudicatrices après des passations des marchés publics.
« Dans le domine du social, nous avons par exemple l’abandon du chantier du centre multifonctionnel des jeunes de Garoua et la construction de la délégation départementale du Minproff dans le Mayo Rey et bien d’autres. Ce constat est similaire dans d’autres domaines comme les infrastructures, la gouvernance et la production » peut on lire en substance dans le rapport finale des travaux.
En vue des propositions qui prennent en compte le besoin profond des populations du Nord qui soufrent encore du manque de l’eau potable et des structures sanitaires de qualité les commissions ont émis le vœu de voir intégré dans le BIP pour les prochaines années le renforcement des projets relatifs à l’hydraulique villageoise ,l’extension du réseau Eneo dans certains quartiers et villages de la région du Nord et le bitumage de certains axes à Garoua et de ses environs.
L’élaboration du DSCE devrait de l’avis des ces responsables du Minepat et les opérateurs économiques de la région du Nord, à l’heure de la décentralisation un exercice qui prend intégralement en compte les propositions faites mais, les différents maires présents à la séance de travail prouve le contraire. « Nous ne comprenons pas comment les projets qui nous parviennent ne concernent en rien nos propositions alors que toutes nos communes sont dotes des plans de développement », a déclaré le maire de la commune de Lagdo.
Dans une interview accordée au quotidien national Cameroon Tribune dans le sillage de la célébration de la journée internationale de la femme, elle présente les mesures prises par le gouvernement pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes.
« A mon humble avis, la situation de la femme camerounaise s’est considérablement améliorée, même si d’indéniables disparités restent perceptibles, dues à des préjugés sexistes séculaires et certaines survivances socio-culturelles inappropriées. La volonté politique et l’irréversible évolution du temps finiront, j’en suis persuadée, par en avoir raison.
J’évoquerai, à titre d’illustration, et sans la moindre prétention à l’exhaustivité, le domaine de l’éducation où les indicateurs côtoient ostensiblement les standards internationaux, ainsi qu’il ressort tant de l’évaluation achevée des anciens Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), que du suivi des 12 domaines critiques de la plateforme d’action adoptée à la faveur de la 4e Conférence des Nations unies sur les femmes, tenue à Beijing en 1995.
Ainsi, le taux de fréquentation des programmes au niveau préscolaire est de 27% chez les garçons contre 23% chez les filles. Les filles représentent 84% des effectifs contre 87% de garçons dans l’enseignement primaire. Les filles représentent 94% des jeunes achevant le cycle primaire contre 93% de garçons.
L’indice de parité entre les sexes au niveau primaire est de 0,96%, et de 0,92% au niveau secondaire (MICS 2015). En ce qui concerne le cadre institutionnel de promotion et de protection des droits de la femme et de la fille, un document de politique nationale genre a été élaboré, sa mise en œuvre est en cours. Ce document qui n’existait pas avant définit le cadre des interventions dans les sept secteurs arrêtés dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE).
Bien plus, des unités techniques spécialisées se multiplient sur l’ensemble du territoire national. Elles ont pour mission la formation, l’encadrement, l’autonomisation économique et l’insertion professionnelle des femmes dans une société camerounaise en quête de l’Emergence.
Il s’agit, vous vous en doutez, des Centres de promotion de la femme et de la famille, des unités polyvalentes de transformation des produits agricoles, des maisons digitales qui permettent à nos cibles d’accéder aux opportunités économiques via les TIC, des centres d’accueil et de prise en charge des femmes et filles victimes de violence, des Gender Desk dans les commissariats et des espaces de cohésion des femmes et espaces sûrs dans les camps de réfugiés.
Dans la même foulée, d’importants programmes et projets sont mis en place à la fois pour réduire la pénibilité du travail des femmes, et pour faciliter et massifier l’accès de celles-ci aux opportunités économiques. Parmi les nombreux exemples que l’on pourrait citer, il y a le projet routier Batchenga-Ntui-Yoko-Lena, un bel exemple d’intégration du genre dans les projets structurants.
Ce projet d’envergure a rendu possible la construction de nombreuses unités d’appui aux activités productrices des femmes, permettant la mise en place ou le développement d’activités génératrices de revenus des femmes, sans oublier des activités connexes liées à la planification familiale, à la promotion de la santé sexuelle et reproductive, et à la lutte contre les violences basées sur le genre et le Vih/Sida. Bien avant cela, un projet d’appui aux femmes pauvres dans les CPFF, sur financement PPTE, a octroyé des micro-crédits en vue du montage et de la gestion de projets productifs».