Le manque d’infrastructures sportives et d’aires de jeu, poussent les jeunes footballeurs a transformés les Mayos en un complexe sportif.
Ce n’est plus un secret pour les visiteurs de la région de l’Extrême-Nord Cameroun. C’est en toute logique que les jeunes sportifs investissent les jardins, les parkings, le mayo, tout ce qui peut ressembler à un terrain vague, et même certaines rues, carrément bloquées à la circulation, pour laisser libre cours à leur envie de jouer au football.
À Maroua, capitale de la région de l’Extrême-Nord, on compte un seul stade, celui portant le nom de Lamido Yaya Daïrou qui abrite des rencontres du championnat de football , et même des matchs internationaux. Le complexe sportif fonctionnel et trois stades des établissements secondaires logés dans la ville complètent ce tableau. Des infrastructures qui s’avèrent très insuffisantes pour contenir les nombreux jeunes, férus de sport en général, et de football en particulier. Les petits espaces de jeu de certains quartiers constitués des chantiers où les fondations de maisons sortent des terres, des terrains abandonnés où les jeunes jouaient au football sont devenus rares. Conséquence, les jeunes se sont versés dans le mayo Kalio qui longe la ville Maroua. Du pont vert au pont rouge, les deux principaux ponts qui relient le centre-ville de Maroua aux autres quartiers périphériques, de nombreux jeunes y ont installé leur terrain.
On dénombre plus de 100 équipes qui investissent ce mayo large de 400 mètres. Tous les après-midi, à partir de 16 heures, entraînements et compétitions de grandes envergures se jouent dans le mayo, dans une ambiance de grande messe footballistique. « On n’a pas le choix. C’est parce que nous sommes passionnés par le foot que nous avons décidé de former des équipes et venir nous entraîner ici. Il arrive même que nous organisions de grandes compétitions. Ça fait deux ans que nous jouons ici au mayo, parce que le stade où nous jouons est en chantier », explique Saliou, un jeune footballeur rencontré au mayo, côté du complexe sportif.
Selon des experts en urbanisation, l’insuffisance des aires de jeu réside dans le fait que ni l’État ni les promoteurs immobiliers ne prévoient la construction d’aires de jeu dans les projets de lotissement. Pourtant, l’affluence dans les mayos est un signe que des jeunes manquent d’espaces pour pratiquer leur sport favori. En attendant la réaction des autorités en charge du football dans cette partie du pays. La pratique du football, sport roi qui passionne les jeunes, souffre du manque d’aires de jeu à l’Extrême-Nord.
Félix Swaboka