Le cargo militaire C130 est sorti de piste dans l’après-midi du dimanche 2 août 2020.
Selon nos informateurs, il y a eu plus de peur que de mal, hier à Maroua. Autour de 17 heures l’avion militaire C130 appartenant à la base aérienne de Douala, a fait une sortie de piste à l'aéroport de Maroua - Salak, dans la région de l'Extrême -Nord. Le bilan qui fait état de plusieurs dégâts matériels, ne déplore aucune perte en vies humaines. Les secours militaires sont vite arrivés. Et cela a permis de rassurer. L’appareil avait à son bord, plusieurs dizaines de personnes, civils et militaires.
L’incident, apprend-on, a été causé par la forte pluie qui s’est abattue hier dimanche dans la ville de Maroua. Et d’après nos sources, l'avion cargo C130 était à l'aéroport de Maroua - Salak, pour la relève de la 1ère vague des éléments de la marine camerounaise. Une opération qui rentre dans le cadre des opérations de la Force mixte multinationale en guerre contre la secte terroriste Boko Haram.
Il faut noter que le cargo qui assure la liaison entre les différents théâtres d’opérations militaires (Nord-ouest, Sud-ouest et Extrême nord) est « sérieusement endommagé », apprend-on d’une source ayant vécu le crash. L’aéronef ne peut plus être utile et serviable dans les semaines, voire les mois à venir. C’est quand même cet appareil qui approvisionne les troupes sur les deux fronts de guerres où sont engagées les Forces de défense et de sécurité du Cameroun.
Liliane N.
Célestin Tabouli Député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, sollicite le déploiement du Bataillon d’intervention rapide dans le département du Mayo-Danay, situé dans la région de l’Extrême-Nord.
A en croire le nouveau Député fraîchement entré à l’Assemblée nationale, l’insécurité met déjà en péril les habitants des quatre arrondissements, qui composent le département du Mayo-Danay, à l’Extrême-Nord du Cameroun. Pour l’élu du peuple, il y a lieu de s’inquiéter vu ce qui se passe dans les arrondissements de Datchéka, Kalfou, Karhay et Tchibali. C’est cette inquiétude qui justifie la correspondance qu’il a adressée à Joseph Beti Assomo le Ministre de la Défense (Mindef).
Dans cette correspondance dont l’objet est «Montée de l’insécurité dans le Mayo-Danay Sud», le Député Célestin Tabouli demande au Mindef d’envoyer le Bataillon d’intervention rapide (Bir) pour sécuriser le département suscité. Les éléments du Bir doivent être déployés dans les chefs-lieux des quatre arrondissements susmentionnés.
Le parlementaire du Rdpc raconte que le dernier cas d’insécurité enregistré remonte à la nuit du 9 juillet 2020. Il affirme que les bandits auteurs des agressions et vols au Mayo-Danay Sud ont particulièrement pris comme cible des hommes nantis. «Ces hors la loi, ciblent nuitamment des citoyens quelques peu fortunés pour s’introduire avec effraction dans les domiciles et les dépouiller de leurs biens. La dernière victime en date est le commerçant Bagamla dit «La santé» de Doukoula qui a reçu la visite de onze brigands armés en cette nuit du 9 juillet 2020 qui, en plus des coups de machette qu’ils lui ont assené, ont emporté une somme de quatre millions de nos FCFA d’après les témoignages recueillis sur les lieux», a-t-il écrit.
L’Honorable Célestin Tabouli indique qu’il y a urgence d’agir. Parce que l’insécurité qui prend des proportions inquiétantes dans les quatre arrondissements mentionnés, a fait perdre le sommeil aux populations.
Liliane N.
Sur 150 cas de personnes souffrant d’insuffisance rénale à Maroua, 70 viennent du département du Mayo Danay, notamment de Yagoua, environ 46,67%. Des chiffres assez élevés. Des statistiques fournies par le ministère de la Santé publique répondant à la question de l’honorable Isabelle Manamourou Silikam vendredi dernier à l’Assemblée nationale lors de la traditionnelle séance des questions orales aux membres du gouvernement. Une dizaine d’autres cas qui reçoivent actuellement des soins à Garoua seraient venus de Yagoua.
Les raisons d’une montée fulgurante de l’insuffisance rénale dans cette partie du Cameroun sont certes difficilement perceptibles, on le sait tout au moins que l’automédication, le diabète, entre autres, peuvent être les causes directes de cette maladie. Jusqu’ici, le gouvernement a déjà pris plusieurs mesures pour faire face à ce mal, devenu un cancer social.
Selon les explications faites par Manaouda Malachie aux élus du peuple, « une séance normale c’est 60 000 F.Cfa. Il faut en faire trois par semaine pour un niveau normal. Si nous maintenons ce prix, nombreux sont ceux qui n’iront plus se faire dialyser. Le gouvernement supporte 55 000 F.Cfa ». Et au membre du gouvernement d’ajouter : « une personne paie juste 5 000 F.Cfa. On est en train de mener une étude qui pourrait amener le patient à ne plus débourser de l’argent à l’avenir ».
Avec la multiplication des centres d’hémodialyse, les patients se soignent dans un rayon assez raisonnable ; pratiquement dans toutes les régions. Pour résoudre définitivement ce problème le ministre a une issue : « La solution définitive est certes de dépister et regarder les causes mais ça sera par la transplantation d’organe ».
Toujours dans l'optique de permettre une bonne prise en charge des personnes souffrant de l'insuffisance rénale, un texte est en préparation. Il sera soumis pour appréciation devant la représentation nationale au moment opportun, apprend-t-on. Ceci permettra aux patients à une étape avancée de pouvoir se faire une greffe de rein afin de mener normalement leur vie. C’est une préoccupation majeure. Dans le budget du Minsanté à hauteur de 4,1 milliards qui sont consacrés à la lutte contre cette maladie.
Innocent D H
Le geste semble banal, mais, il peut avoir des répercussions sur les candidats aux Brevets d'études du premier cycle (BEPC) session de juin 2019. En effet, le trihebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun, L’œil du Sahel rapporte qu’il y a eu confusion d’épreuves dans le sous centre du Lycée de Doualaré dans le Diamaré, région de l’Extrême-Nord Cameroun. Les candidats de ce sous-centre situé dans l’arrondissement de Maroua 2e qui attendaient l’épreuve de Physique, Chimie et Technologie, programmée pour le 06 juin dernier, ont reçu à la place l’épreuve de mathématiques qui devait se déroulée le 08 juin en raison de la célébration de la fête du fin de jeûne de ramadan.
Ce journal relate que l’épreuve a été distribuée dans une salle de classe et les candidats ont commencé à la traiter. C’est 15 minutes plus tard, que le chargé de mission du BEPC, Valentin Divine Mbouh, par ailleurs Inspecteur Pédagogique d’anglais et le proviseur du lycée de Doualaré et chef dudit sous-centre, Voussou, ont constaté leur erreur. « Ces derniers sont revenus dans la salle de classe récupérer les épreuves de mathématiques. Sauf que dans la panique, au lieu de fouiller tous les candidats pour se rassurer qu’ils ont tous restitué les épreuves, les deux responsables ne l’ont pas fait… Certains candidats ont eu le temps de la dissimuler », relève L’œil du Sahel.
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Cet incident serait passé inaperçu, si certains candidats de cette salle de classe n’avaient pas dissimulés les épreuves au moment de la récupération. « Même certains enseignants, qui surveillaient cette salle de classe, n’étaient pas au courant de cette bévue », indique ce trihebdomadaire. C’est ainsi que l’épreuve de mathématiques et son corrigé étaient déjà sur les réseaux sociaux le lendemain, le vendredi 7 juin, veille du jour de passage de ladite épreuve. Informé de cet incident, le chef de mission et le chef du sous-centre ont reçu chacun une demande d’explication et ont été entendus à la délégation régionale de l’Enseignement secondaire pour l’Extrême-Nord conformément au règlement du dudit ministère.
Marie MGUE
Le nombre de candidats que la région de l’Extrême-Nord présente aux examens officiels 2019 est en baisse comparé à l’année dernière. Relayant également cette information, le journal L’œil du Sahel rapporte à ce propos, «pour les examens chapeautés par l’Office national de baccalauréat du Cameroun (Obc) cette année, la région présentera 33 847 candidats. Un chiffre en hausse par rapport à l’an dernier, qui était alors de 33 668 candidats aux examens de l’Obc. Dans l’Extrême-Nord, sur les 33 847 candidats recensés au 20 avril dernier, le département du Diamaré a enregistré 9598 candidats, le Logone et Chari 1774 candidats, le Mayo-Danay 7896 candidats, le Mayo-Kani 5516 candidats, le Mayo-Sava 2445 candidats et le Mayo-Tsanaga 6618 candidats ».
Pour ce qui est des examens que la Direction des examens, des concours et de la certification (Decc) encadre, on compte 90 579 candidats. Pour ce qui est des enseignements secondaires, les examens qui sont placés sous la direction du Decc, on note une régression de 1,6%. En ce qui concerne les examens de la section anglophone notamment l’ordinary level et l’advanced level, il y a 770 candidats. En 2018, il y en avait 682.
Dans la région de l’Est, région du Soleil levant, on enregistre pour cette session 2019, moins de candidats au niveau des enseignements secondaires. On passe de 48 000 de l’année dernière à 42 000. Simplice Bedjabo le Délégué régional des enseignements secondaires a déclaré au cours de la conférence sectorielle des responsables du Ministère des enseignements secondaires « au total, la région de l’Est a enregistré 42 329 candidats pour tous les examens confondus à la session 2019 contre 43 670 en 2018. Soit une baisse considérable de 1 341 en valeur absolue ».
Pour ce qui est de la région de l’Ouest, on comptabilise 65 214 candidats qui affronteront les examens officiels cette année. Ce nombre a été donné lors de la réunion sectorielle tenue par la délégation régionale du Ministère de l’Education de base.
Liliane N.
La lutte efficace contre le paludisme dans la région de l’Extrême-Nord semble assez difficile. Selon les spécialistes en santé publique, cette efficacité se heurte à deux pesanteurs. Primo, les populations refusent d’adapter leurs habitudes à l’utilisation efficiente des moustiquaires, moyen le plus efficace de lutte contre la piqûre de l’anophèle femelle, vecteur de la malaria. Secundo, la mesure gouvernementale mise en œuvre pour le traitement gratuit du paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans, cible la plus exposée, souffre de son application effective dans les différentes formations sanitaires de la région. Cette mesure annoncée le 18 juillet 2014, par le ministre de la Santé publique, est encore pour beaucoup, une illusion. Une défaillance qui porte sérieusement un coup à la réduction de nombre des décès liés au paludisme, pourtant, cheval de bataille du gouvernement.
De nombreux parents sont déçus par la qualité du traitement administré à leurs progénitures. « Sincèrement, la gratuité de traitement du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans est juste un beau discours des politiques. Cette mesure n’est pas respectée dans beaucoup des centres hospitaliers. Je crois que les personnels des centres de santé ont instauré un grand business autour de la gratuité du paludisme. Dans les villages et campagnes où cette mesure n’est pas connue, les villageois continuent de payer les frais de traitement du paludisme des enfants de moins de cinq ans. Il faut que les autorités veillent à cette situation sinon les enfants vont continuer de mourir de cette maladie pour laquelle l’Etat dépense beaucoup d’argent », fulmine Boubakari, un parent.
Pour Dr Jean Fosso, chef d’unité régionale de lutte contre le paludisme pour l’Extrême-Nord, les populations sont en partie, à l’origine des nombreux décès occasionnés par la malaria. Selon lui, les consignes de protection données ne sont pas respectées. « Le paludisme tue beaucoup dans la région de l’Extrême-Nord. Le nombre des décès liés à cette maladie est très élevé. La tendance est en baisse un peu partout au Cameroun surtout dans le Grand Sud, parce que les gens respectent les consignes qu’on leur donne. Ici à l’Extrême-Nord, les moustiquaires ne sont pas bien utilisées. En plus, le recours aux soins est très tardif », analyse-t-il.
En réalité, une bonne partie des populations de cette région, n’a pas encore intégré dans les habitudes, l’utilisation des moustiquaires pour se prémunir du paludisme. En 2011, des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda), ont été distribuées gratuitement. Mais elles ont été utilisées par la plupart des ménages, comme filet de pêche, rideau dans les maisons ou autres. Selon une enquête post campagne réalisée en 2013 par l’Institut national de la statistique (INS), à la demande du ministère de la Santé publique, 84% des ménages de la région de l’Extrême-Nord ont reçu les Milda. Mais, seulement 34% des enfants de moins de cinq ans et 34,6% des femmes enceintes dorment sous la moustiquaire.
Pendant ce temps, le paludisme fait des nombreuses victimes chaque année. Les statistiques des décès causés par le paludisme depuis 2015 ne sont pas encore disponibles. Mais selon Dr Jean Fosso, la tendance serait à la baisse. En 2014, 1665 décès dus au paludisme ont été enregistrés dans la région de l’Extrême-Nord, dont 1208 enfants de moins de cinq. Sur 939 682 consultations toutes causes confondues enregistrées dans les districts de santé de la région, 298 915 cas sont liées au paludisme (simple et grave). Ces chiffres représentent 31,8% de taux de morbidité. C’est le district de santé de Kousseri qui a payé le plus lourd tribut à cette maladie avec 130 décès (0,6% de taux de létalité). Le district de santé de Velé a été le moins meurtri avec seulement 05 décès (0,2% de taux de létalité).
Chimio prévention
La réduction du nombre de décès causés par le paludisme surtout chez les enfants de moins de cinq ans préoccupe les autorités. D'abord en 2011, le Chef de l’Etat a décidé de la gratuité du traitement du paludisme simple, ensuite en 2014, il a décidé que même le paludisme grave soit traité gratuitement chez les enfants de moins de cinq ans. A travers cette mesure, le gouvernement entendait prendre en charge au moins 80% des cas du paludisme dans les différentes formations sanitaires. Selon le plan stratégique défini pour la période 2011-2015, cette proportion devrait passer à 85% en 2014 et à 90% en 2015.
En plus de la gratuité du traitement de cette maladie, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda avait annoncé le 02 novembre 2013 à Maroua, au sortir de la réunion technique avec les membres du centre régional de prévention et de lutte contre les épidémies pour l’Extrême-Nord, l’introduction dès juillet 2014, de la chimio prévention. « Nous allons mener l’étude permettant à ce qu’avant la prochaine recrudescence attendue vers la fin du mois de juillet ou août, qu’on puisse introduire la chimio prévention notamment chez les jeunes enfants. Nous déplorons les décès. Nous aurions souhaité qu’il n’y ait pas. Mais c’est impossible parce que le paludisme tue. Nous devons rassurer les uns et les autres que c’est quand même un taux de létalité de 0,5% », indiquait-il.
Deux ans après, cette annonce est encore dans le registre du discours politique. La chimio prévention saisonnière tant souhaitée peine à être mise en œuvre. Selon Dr Jean Fosso, chef d’unité régionale de lutte contre le paludisme, cette situation s’explique par le fait que la commande des médicaments a été envoyée par le Cameroun avec retard. « La campagne de 2015 devrait être financée par les fonds de la Banque Islamique de développement (BID, Ndlr) à travers l’Unicef qui est un partenaire du ministère de la Santé publique. La raison pour laquelle la commande n’a pas eu lieu, c’est que la commande des médicaments a été envoyée là où on devrait les acheter avec un peu de retard. Au point qu’il n’était plus possible que les médicaments soient livrés à temps au Cameroun pour que la campagne démarre cette année. Mais en 2016, en plus du financement de la BID, il y aura également le financement fond mondial qui est convenu depuis mai 2014 avec le gouvernement. Pour le moment, nous sommes sûrs qu’à partir de 2016, la chimio prévention du paludisme saisonnier sera effective », rassure Dr Jean Fosso.
Félix Swaboka
La région de l’Extrême-Nord du Cameroun, partie intégrante de celle sous régionale du Lac-Tchad ploie depuis de nombreuses années sous le joug de conflits de toutes sortes. A elle seule, de source officielle, elle concentre environ 40% des besoins humanitaires du pays. Avec la guerre contre Boko Haram qui l’a lourdement affectée, elle a connu et continue de connaitre de nombreux et massifs déplacements de populations.
C’est afin de permettre aux populations de cette zone de résister aux chocs provoqués par ces déplacements forcés et les conséquences qui vont avec que le Conseil Norvégien pour les réfugiés (NRC) a développé en partenariat avec l’Agence Française de développement (AFD) le projet IsolT. Ledit projet se fera sur quatre grands axes qui sont : le renforcement de l’accès à l’identité civile, le renforcement de la cohésion sociale et de l’accès aux droits fonciers, le soutien au redressement économique des ménages et enfin, l’amélioration de l’accès à une éducation de qualité pour les enfants et en particulier les filles. Prévu pour une durée de trois ans, les ressources allouées à ce projet s’élèvent à 7 000 000 d’euros soit un peu plus de 4 milliards de francs CFA.
Présidée par le Gouverneur de la région de l’Extrême-nord, Midjiyawa Bakari, la cérémonie de lancement de ce projet s’est déroulée le jeudi 03 avril dernier au complexe WoÏla à Maroua en présence d’un parterre important de personnalités dont Judith Tchafack Sonné, chef des programmes du Conseil Norvégien pour les réfugiés qui à cette occasion a déclaré : « au-delà des actions d’urgence habituelles de l’acteur humanitaire qu’est le NRC, pour proposer des solutions durables aux populations affectées par la crise à travers l’amélioration de la gouvernance au sein des territoires dans lesquelles elles résident pour un meilleur accès aux services éducatifs et aux opportunités économiques ».
Et de poursuivre, « le projet IsolT qui sera mis en œuvre par le NRC au Cameroun et au Nigéria vise de manière spécifique, à renforcer les mécanismes de gouvernance des institutions locales afin d’améliorer la résilience des populations les plus vulnérables parmi les populations hôtes, les déplacées, les retournées et les réfugiés dans les Etats du Borno et de l’Adamawa au Nigéria et les départements du Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et le Logone et Chari au Cameroun ».
Pour sa part, le représentant de l’Agence Française de développement (AFD) indique que cette initiative intervient en complément des autres interventions de l’AFD en faveur des régions du Septentrion notamment la région de l’Extrême-Nord.
« Les actions de l’AFD se matérialisent par le financement de nombreux programmes. Au total, ce sont près de 60 milliards de Fcfa qui ont directement été engagés par l’AFD en faveur de l’Extrême-Nord, depuis 08 ans. Le projet IsolT porté par NRC représente une intervention à la fois originale et essentielle, tant par les thématiques qu’elle couvre, que par les approches qu’elle promeut et les zones d’intervention qu’elle vise. Il vise à donner aux réfugiés, déplacés et populations hôtes, les ressources matérielles et légales pour surmonter sur la durée les situations de précarité dans lesquelles elles se trouvent, à leur offrir des perspectives et à renforcer le respect de leurs droits fondamentaux », explique Perrot Minnot Jean Benoît, responsable de l’AFD.
Le projet s’engage concrètement à favoriser d’une part, le retour volontaire des déplacées en assurant un accompagnement de ces derniers d’un pays à l’autre, et d’autre part, à les encadrer jusqu'à ce que soient pleinement réunies, les conditions de leur réinsertion.
« Les insurgés sont arrivés en grand nombre dans des véhicules et transportaient des armes lourdes », a expliqué un officier de la Force Mixte Multinationale (FMM). « Ils ont engagé des soldats dans une bataille qui a duré plus d’une heure. Leur force de frappe a été si puissante que nous avons perdu trois militaires », a-t-il ajouté.
Selon plusieurs médias nationaux, quatre autres militaires ont été blessé et l’une des victimes est portée disparue : « un véhicule des forces de défense et une arme lourde ont été emporté par les terroristes qui se sont repliés au Nigéria ». Les assaillants étaient équipés de « matériel militaire », sans doute dérobé au cours de précédentes attaques de bases des forces de la coalition, selon une autre source militaire contactée, qui donne un bilan similaire de victimes.
La région de l’Extrême-Nord est régulièrement la cible des combattants de Boko Haram depuis 2013, bien que les attaques aient connu leur pic entre 2014 et 2015. Dans un rapport publié en août 2018, l’Organisation Non-gouvernementale (ONG) International Crisis Group indiquait que le groupe terroriste Boko Haram était « affaibli » - certains hauts gradés de l’armée camerounaise envisageant même la fin du conflit en 2020 - mais qu’il constituait « toujours une menace » dans la région de l’Extrême-Nord.
Pour construire une paix durable, préconise l’ONG, le gouvernement camerounais doit se saisir de deux enjeux sécuritaires majeurs : le devenir des anciens membres, y compris combattants, du mouvement jihadiste, et celui des comités de vigilance. Pour les anciens membres de Boko Haram, le gouvernement devrait distinguer les militants dangereux, pour lesquels une procédure judiciaire formelle et probablement une incarcération s’imposent, d’autres individus pour lesquels des travaux communautaires et des confessions publiques semblent plus appropriés, et soutenir les communautés prêtes à réintégrer ces derniers.
Concernant les comités de vigilance, il devrait mieux assister ceux qui sont encore nécessaires pour lutter contre Boko Haram, intégrer certains au sein de la police municipale et démobiliser les autres. Les membres des comités accusés d’abus devront faire l’objet d’enquêtes et les décisions de justice devront être rendues publiques.
Des milliers de Camerounais ont rejoint Boko Haram entre 2012 et 2016, parfois par conviction idéologique, souvent par opportunisme ou sous la contrainte. Certains ont été tués dans des combats, d’autres arrêtés par les forces de sécurité et un nombre inconnu, sans doute des centaines ou un millier, font encore partie du mouvement jihadiste, fait savoir International Crisis Group.
L’insurrection de Boko Haram et sa répression par l’armée ont fait plus de 20 000 morts et quelque 2,6 millions de déplacés depuis 2009 dans la zone du Lac Tchad selon les Nations Unies.
Otric N.
Conduit par le gouvernement en collaboration avec les Nations unies et les partenaires au développement, le programme permettra notamment de créer des emplois.
Avec le retour de l’accalmie dans la région de l’Extrême-Nord, déplacés, réfugiés et populations hôtes sont appelés à vivre ensemble. Pour renforcer la cohésion entre ces populations, rapporte Cameroon Tribune, le gouvernement camerounais, en partenariat avec les Nations unies, le gouvernement japonais, la Fondation Cœur d’Afrique de l’ambassadeur Roger Milla, et le Comité national olympique et sportif du Cameroun s’investi pour améliorer leurs conditions de vie.
Vendredi 15 mars dernier, par des activités sportives et culturelles organisées au stade municipal Yaya Dairou de Maroua, ces partenaires ont organisé la cérémonie de lancement du «projet d’assistance aux personnes déplacées internes, aux réfugiés et communautés».
Présidée par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, en présence de l’ambassadeur du Japon, Tsutomu Osawa, la cérémonie a connu une forte participation des déplacés internes et de réfugiés nigérians venus de Minawao.
Ce projet dont l’objectif principal est d’améliorer les conditions de vie des populations vise, non seulement à permettre aux victimes de Boko Haram de trouver de nouvelles opportunités de relèvement, mais aussi, à long terme, de prévenir les actions de l’extrémisme violent.
D’après l’ambassadeur du Japon, le bailleur de fonds, ce projet est composé de quatre grandes activités : la création d’emploi, le soutien aux activités génératrices de revenus, la prévention des conflits et le renforcement des capacités des autorités locales.
Dans la planification des activités, concernées sont Zamay, Moskota, Limani, Fotokol, Makary et Zimado, toutes des localités frontalières et touchées par les exactions de Boko Haram.
Pour Fenella Frost, représentante du Pnud, les défis de la population nécessitent des actions à long terme. C’est la raison pour laquelle les Nations unies sont fières d’accompagner le gouvernement camerounais dans l’élaboration du plan de relèvement et de consolidation de la paix dans les régions septentrionales.
Rappelons que depuis janvier 2019, par vagues successives, 35 000 réfugiés nigérians ont pris leurs quartiers dans la localité de Goura, située dans l’arrondissement de Makary, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Ce nouveau contingent de réfugiés, constitué à plus de 80% de femmes et d’enfants, apprend-on, a dû fuir la localité de Rann, village nigérian tombé ces dernières semaines entre les mains des membres de la secte islamiste Boko Haram.
Pour la prise en charge de ces nouveaux réfugiés, apprend-on, la coordinatrice du système des Nations Unies au Cameroun, Allegra Baiocchi, a lancé un appel de fonds d’un montant total de 10 millions de dollars, soit plus de 5 milliards de FCFA.
Otric N.
Le ministre des Transports (Mintransports), Jean Ernest Ngalle Bibehe, a suspendu deux compagnies de transport routier interurbain dans la région de l’Extrême-Nord. Dans un communiqué publié le 21 mars dernier, le ministre des Transports indique que les compagnies de transport interurbain de personne, Mont Mandara et National Voyages, jugées récalcitrantes, sont suspendues de toutes les activités. En effet, au cours d’un audit, les services techniques compétents de ce ministère, dans la région de l’Extrême-Nord avaient constaté que six agences, dont les deux susmentionnées, exerçaient leurs activités sans agrément valide, « une situation qui s’apparente à la pratique du transport clandestin, un incivisme caractérisé ».
Selon le Mintransports, un délai d’un mois avait été donné auxdits compagnies pour régulariser leur situation administrative. A l’expiration de ce délai, quatre agences seulement se sont mises en règles. Les agences Mont Mandara et National Voyages « n’ont toujours pas cru devoir se conformer à la réglementation en vigueur ». Cependant, le Mintransports dans une approche pédagogique a décidé d’accorder un délai supplémentaire de 15 jours, aux promoteurs desdits compagnies.
Contre toute attente, au terme de ces 15 jours, ces deux compagnies ne se sont toujours pas manifestées, préférant se mettre en marge de la loi. « Eu égard aux graves périls de sécurité routière, susceptibles de résulter de cet incivisme caractérisé, le ministre des Transports a décidé, de procéder à compter de la date de la signature du présente communiqué, la suspension des activités de toutes les compagnies récalcitrantes », note le Mintransports. Les autorités administratives compétentes, ont été en conséquence invitées à veiller à l’application stricte de cette mesure de suspension.
Dans un communiqué rendu public le 2 janvier 2019 par le ministre des Transports, un moratoire de 30 jours avait été accordé à plus de 140 compagnies de transport interurbain, afin de se conformer à la réglementation en vigueur, sous peine de fermeture de leurs agences. Parmi les sociétés de transport épinglées, l’on retrouve l’immense majorité des grandes compagnies opérant sur les grands axes routiers du pays, excepté celles desservant les deux capitales camerounaises.
Marie MGUE