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D’après le site d’information Gabon Actu, 353 conteurs chargés d’un bois très précieux, mythique et extrêmement protégé appelé Kevazingo ont disparu dans la zone du port d’Owendo alors qu’ils étaient précédemment scellés par la justice gabonaise.

Les gabonais sont scandalisés depuis quelques jours. En effet, plusieurs conteneurs, plus précisément 353, chargés de bois précieux illégalement exploité et qui étaient en instance d’être exporté ont été saisis en mars dernier grâce à une opération menée par Interpol et la douane internationale sont portés disparu. Sur les réseaux sociaux, les gabonais s’interrogent. Comment 353 conteneurs précédemment scellés par la justice ont-ils pu disparaître du port un mois après leur saisi ? Comment expliquer cette disparition ?

Dans un point de presse donné hier mercredi 08 mai, le procureur de la République, Olivier N’zahou a dans une déclaration a accusé les hauts cadres des eaux et forêts. «Il ressort des informations recueillies que ces conteneurs avaient été mouvementés sur ordre de certains agents du ministère des eaux et forêts. Quels que soient les rangs ou les grades des personnes impliquées dans ce qu’il convient de nommer "réseau Kevazingo", elles seront poursuivies et force restera toujours à la loi ». A-t-il menacé.

Chargés de Kevazingo, un bois très précieux, vendu à prix d’or en Asie, où le mètre cube s’échangerait à environ 2 millions de FCFA. Cet arbre menacé de disparition est protégé. Il est interdit d’exploitation. « Quel que soit le statut des fonctionnaires véreux qui sont impliqués dans ce scandale, il faut que les têtes tombent parce que nous ne pouvons plus continuer dans cette mafia. Il faut taper un coup de pied dans cette fourmilière appelée kévazingo », a indiqué l’environnementaliste Marc Ona, président de l’ONG Brainforest, en rappelant qu’il y a 3 ans, plusieurs responsables régionaux des eaux et forêts ont été relevés de leurs fonctions. D’autres jetés en prison toujours pour exploitation illégale du Kevazingo.

Pour rappel, le secteur forestier est l'un des piliers historiques de l'économie gabonaise et représente environ 17.000 emplois directs et indirects du secteur privé. Fin mars, le rapport d'une ONG britannique avait dénoncé les pratiques illégales d'un groupe chinois à l'origine d'un vaste trafic d'exploitation de bois au Gabon et au Congo, accusant notamment plusieurs personnalités politiques et agents de l'administration d'être impliqués.

 

Danielle Ngono Efondo

Published in International
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La lutte contre Boko Haram n’a fait qu’empirer la situation économique déjà précaire des quatre millions d’habitants de cette région. Ce qui a renforcé les vielles habitudes des habitants.

 

Depuis  2014, plus de  2 000 civils et militaires ont été tués et plus d’un millier de personnes ont été enlevées dans la région de l’Extrême-Nord. Entre 1 500 et 2 100 combattants de Boko Haram auraient également été tués dans les combats contre les forces de défenses camerounaises  et les comités de vigilance.

 

Durant toutes ces années, les populations ont démontré une grande capacité d’adaptation et de résilience qui offre au gouvernement camerounais et aux partenaires internationaux la possibilité de mettre en place des politiques de développement intégrant la diversité et la fluidité des traditions économiques de cette région frontalière entre le Nigéria et le Tchad.

 

Le Bataillon d’intervention rapide (BIR), unité d’élite de l’armée camerounaise, a pris position près du pont de 500 mètres de long qui relie Fotokol à la ville nigériane de Gamboru, de l’autre côté de la rivière Al-Beid. Gamboru est aux mains de Boko Haram, et plus personne ne circule sur le pont depuis longtemps.

 

La rivière fait office de frontière, aisément franchissable actuellement et en dehors des périodes de crue. Les soldats camerounais sont là pour tenter d’empêcher toute incursion des

islamistes, qui ont multiplié ces deux semaines  les raids meurtriers en territoire camerounais. En ville, les éléments du BIR patrouillent à pied, toujours armés. « Nous voyons de plus en plus de troupes arriver à Fotokol. Le nombre augmente tous les jours », raconte Mahamat, un habitant. « La présence des forces  camerounaise dans la ville nous rassure et nous donne l’espoir de vivre » explique-t-il. Pour le moment, Fotokol se meurt à petit feu. « Ici rien ne marche, puisque nos activités dépendent du Nigeria, et depuis bientôt quatre ans (période de l’invasion de Boko Haram), rien n’arrive » de là-bas, explique  saliou Abba .

 

Désormais « même les produits de première nécessité nous viennent du Tchad via Kousseri ». A l’Extrême-Nord du Cameroun, Boko Haram a exploité les réseaux existants de contrebande pour faire du recel ainsi que pour ses besoins logistiques (vivres, carburant, matériel de guerre et de propagande).Le groupe jihadiste a eu recours à la force et à l’intimidation, recrutant divers types de trafiquants (médicaments, voitures volées, chanvre indien, Tramadol, armes ou zoua-zoua – pétrole frelaté), et proposant à certains commerçants en difficulté de faire du trafic en échange d’une aide.

 

Il s’est aussi inséré dans l’économie informelle en fournissant des prêts aux commerçants, notamment kanuri, arabes choa et mandara, en échange d’une part des bénéfices. Dans les marchés des localités frontalières, Amchidé, Fotokol, Makary, Hile-Alifa notamment, et à

Kousseri, Boko Haram a taxé les commerçants qu’il n’avait pas préfinancés ou aidés. Dans le Mayo Sava et le Mayo Tsanaga, des centaines de personnes ont été enlevées pour cultiver des champs pour Boko Haram. Le groupe revendait une partie des récoltes sur les marchés au Cameroun et au Nigéria.

 

Les fonctionnaires ont aujourd’hui déserté les  villes, et l’administration est inexistante. Les écoles sont fermées et beaucoup d’établissements scolaires sont désormais occupés par des réfugiés, dont de nombreux enfants et femmes venus du Nigeria, fuyant les violences de Boko Haram.

 

Félix Swaboka

Published in Société






Sunday, 05 June 2022 11:01