Face à la presse ce mardi, l’observatoire accrédité au Cameroun a parlé « d’une faible affluence. Aucun engouement particulier n’a été noté dans les différentes localités couvertes… ».
C’est la substance du document lu devant les hommes et les femmes des médias ce Mardi, dans l’une des salles des conférences de l’hôtel Hilton par l’ancien Premier Ministre du Niger, Seyni Oumarou et les autres membres de l’organisation d’Etats Africains.
Le chef de la mission d’observation, accompagné de 33 autres personnes n’a pas voulu s’étendre sur les chiffres, arguant que cela est de la responsabilité de l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun : Elecam qui en principe, doit publier les résultats des Municipales ce Mercredi, tandis que ceux des Législatives seront connus plus tard.
Il est important de relever que Seyni Oumarou et les autres observateurs, notamment les membres du Parlement Panafricain, ceux de la Commission de l’Union Africaine ou encore des organes de gestion des élections, ceux venus des organisations de la société civile et autres experts électoraux ont été dans six régions (Centre – Sud – Est – Ouest – Littoral – Nord) ; soit cent soixante seize (176) bureaux de vote. Un chiffre qui renvoi à un pourcentage de 79% en zone urbaine et 21% en milieu rural, peut – on lire dans le document.
Il n’a pas été possible de se rendre les régions en crise, a relevé le chef de cette mission d’observation, pour des raisons évidentes : « C’est parce qu’au niveau de l’UA, ils n’ont pas voulu prendre des risques par rapport à certains observateurs ».
Un taux d’abstention qui suscite le débat au sein de l’opinion publique
Pour certains, à l’instar de l’analyste politique Eric Mathias Owona Nguini, ce pourcentage n’a rien à voir avec l’appel au boycott de certaines formations politiques puisque lors de la présidentielle, il n’était pas très différent : « Si tu peux mobiliser 80% à 90% de l’électorat en ta faveur, autant le faire pour gagner, plutôt que de les inciter à boycotter les élections !!!Si tu gagnes 80 à 90% de l’électorat, tu as nécessairement une majorité parlementaire large. Donc, voilà des gens qui se targuent de contrôler 80 à 90% de l’électorat et préfèrent le gaspiller dans le boycott. Soit c’est la folie, soit c’est de l’arnaque » !!!
Hamad Ibn Issa croit savoir que : « Le taux d'abstention se justifie sur 3 points
1) Le désintéressement des populations face l'importance du vote
2) La mauvaise gestion des investitures dans les listes du Rdpc car bénéficiant d un grand nombre de militants plus de 50% des inscrits dans les listes
3) Le manque de financement des petits partis politiques pour mieux s'organiser dans les combats politiques. Bref c sont les quelques points qui ont favorisés le faible taux de participation… ».
Joseph Landry Owono estime que : « L'abstention aux élections législatives et municipales du 9 février 2020 repose sur plusieurs facteurs. Je vais partager ceux-ci:
1- Les décès des inscrits entre la date de l'inscription sur les listes électorales et la date du scrutin plusieurs potentiels électeurs décèdent et leurs familles pour la plupart ne déclarent pas ces décès à ELECAM pour la radiation de ceux-ci du fichier électoral
2- Le nomadisme entre la date d'inscription et la date du scrutin, plusieurs potentiels électeurs migrent à travers le territoire national et ceux-ci ne savent pas qu'ayant changé de commune de résidence, ils peuvent procéder à une mutation d'inscription auprès de l'antenne communale ELECAM de leur ressort. D'autres encore peut-être plus nombreux vont et s'installent dans les pays étrangers ils demeurent inscrits
3- La nature des élections peut en elle-même justifier l'abstention dans la mesure où les élections municipales et législatives comportent des logiques sociales, tribales, économiques et même politiques que la présidentielle ne comporte pas. Dans les élections de proximité, un militant d'un parti peut s'abstenir d'aller voter simplement parce que sa liste à lui n'a pas été validée par les instances supérieures du parti
4- Les enjeux des élections : L'élection présidentielle est plus courue et plus prisée que les élections municipales et législatives et suscite de fait plus d'engouement et d'intérêt
5- L'absence de compétition : Dans plusieurs circonscriptions électorales, le RDPC s'est retrouvé seul et sans concurrence. De fait, plusieurs potentiels électeurs de ces circonscriptions n'ont pas trouvé un intérêt justifié à aller voter
Le boycott : Certains potentiels électeurs et militants de certains partis politiques ont bel et bien donné une suite factuelle à l'appel au boycott. Ceux-là sont quantifiables.
Au demeurant, il serait malhonnête pour un parti politique de revendiquer le succès du boycott pour ces raisons entre autres. N'oublions pas que pour la présidentielle de 2018, le taux d'abstention était de 46% alors même qu'il n'y avait aucun appel au boycott. L'abstention infine n'a aucune incidence sur la validité des élections et aucun impact sur la légitimité de ceux qui en seront élus… ».
Nicole Ricci Minyem
L’homme politique qui avait quitté les rangs du Social Democratic Front et qui a fondé la plate forme Kawtal accuse l’organe en charge de l’organisation du processus électoral (Elecam) et affirme que c’est sa dernière participation à élection au Cameroun
Il a concouru sous la bannière du Mouvement des écologistes camerounais (Mec) : « Je crois que ça risque d’être la dernière élection à laquelle je participe. Parce que je suis fatigué de me battre pour une organisation des élections qui soit tout simplement contraire à la réglementation en vigueur », a t- il dit, révolté.
Toujours remonté, il fait état du constat qui est le sien, après avoir parcouru de nombreux bureaux de vote ce Dimanche : « L’électeur prend lui-même chaque enveloppe, chaque bulletin et il entre dans l’isoloir, il opère son choix. D’où vient-il qu’on affecte les représentants aux bulletins de vote pour que ce soit le représentant qui donne le bulletin de vote… Ce n’est pas prévu que les représentants donnent les bulletins de vote. Qu’est-ce qui empêche Elecam (Elections Cameroon) de faire exactement ce qui est prévu dans la loi ? », s’interroge celui qui a été surnommé le liseur des versets bibliques.
Des personnes ont voté sans carte nationale d’identité : « A Nkongmondo on m’a appelé que les policiers disent qu’on vote sans carte d’identité. Ils ne lisent pas le code électoral ? Les présidents de commission locale qu’Elecam a recrutés ne savent pas que l’article 103 dit qu’à son entrée dans le bureau de vote, l’électeur présente sa carte électorale et qu’il se fait en outre identifier en présentant sa carte nationale d’identité ? Ils ne savent pas ça ? Quand on forme les présidents de commission locale on ne leur apprend pas les articles clés du code électoral relatif au déroulement du scrutin ? ».
Le promoteur de la plate forme Kawtal laisse entendre qu’il n’est pas adepte du chaos, encore moins du boycott pour le boycott cependant, il ne se présentera plus jamais, si rien n’est fait : « Gardez l’image que vous voulez ! Mais je ne peux pas passer 15 ans à me battre contre mon propre pays ! Je suis fatigué ! Dites moi si ce pays ne peut pas organiser un vote ! Un vote seulement ! On ne peut pas organiser les Can. On ne peut même pas organiser le vote conformément à la loi ? Si on ne peut pas on nous dit !... ».
Nicole Ricci Minyem
Mes chers jeunes compatriotes,
L’année dernière, depuis le fond de ma cellule du Groupement Spécial d’Opérations, je vous ai fait parvenir un message, à la même occasion. Je vous y disais que la lutte politique pour la libération de notre pays n’est pas un long fleuve tranquille. Cette observation reste vraie malgré ma libération. A ce titre, je voudrais souligner la mobilisation de la jeunesse camerounaise lors des marches pacifiques programmées les 1er et 8 juin 2019, pour exiger ma libération et celle de toutes les personnes arrêtées dans le cadre du Plan National de Résistance.
Malgré les lourdes peines que j’encourais alors, et notamment la peine de mort, des milliers de jeunes à travers le pays n’ont pas hésité à braver les intimidations administratives et policières et ont subi, pour certains, des actes de tortures, et pour d’autres, des peines d’emprisonnement. Cette mobilisation courageuse est la preuve que notre pays peut et doit compter sur sa jeunesse, la preuve que cette jeunesse sait dire NON face à l’injustice, qu’elle est prête à œuvrer pour la libération de notre pays. C’est pour cette jeunesse que nous nous sommes battus jusqu’ici, et c’est pour elle que nous continuons à nous battre, jour après jour, semaine après semaine.
* * *
Les camerounais âgées de 0 à 44 ans représentent 87,3 % de la population générale (INS). Cela signifie que le changement pour lequel nous nous battons bénéficiera principalement à la jeunesse.
Mais, nous voyons tous au quotidien les mauvaises performances économiques du régime en place. Alors que la jeunesse camerounaise ne demande qu’à travailler, meurtrie et frustrée qu’elle est, sous l’effet du chômage et de la pauvreté, le gouvernement a décrété, il y a quelques mois, les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud – Ouest, « Régions économiquement sinistrées ».
Pour la première fois depuis plus de 10 ans, le budget de cette année sera inférieur à celui de l’année dernière d’environ 260 milliards. Notre pays, comme nous le constatons, est en train de s’effondrer économiquement, au moment même où le pays a grand besoin de créer la richesse et l’emploi pour sa jeunesse.
Alors que nos bourreaux espéraient que notre engagement pour le Cameroun et sa jeunesse s’essoufflât après notre emprisonnement, notre détermination est restée la même durant tout notre séjour carcéral. Nous profitons de cette occasion pour dire clairement que nous sommes encore plus déterminés aujourd’hui. La gravité de la situation du pays nous oblige à redoubler d’effort. Rien ne pourra venir à bout de notre engagement à offrir à la jeunesse camerounaise le bien-être auquel elle a droit.
Sur le plan politique, le pays ne se porte pas mieux. Ceux qui prennent des camerounais en otage pour avoir manifesté pacifiquement nous ont présenté l’élection qui s’est tenue hier (9 février) comme une urgence nationale. Nous pensons que NON ! A propos de cette élection, je tiens à féliciter tous ceux qui ont respecté le mot d’ordre de boycott et se sont abstenus à apporter leur caution à la forfaiture du régime de monsieur BIYA. Nous l’avons dit et nous le maintenons, toute élection crédible dans notre pays doit être précédée par la résolution de la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’une part, et, d’autre part, par la réforme consensuelle du système électoral.
De façon massive les Camerounais ont par leur boycott dit non à la forfaiture du régime. Les chiffres en notre procession font état d’un taux de participation d’environ 23%, soit 77% de taux d’abstention. Outre les régions du Nord–Ouest et du Sud-Ouest où il n’y a simplement pas eu de vote, dans une ville comme Ebolowa, dans la région du Sud, le taux de participation est d’environ 15%, soit une abstention de 85%. La communauté internationale, celle qui avec condescendance nous a fait des leçons sur le boycott, peut avec le niveau exceptionnellement élevé d’abstention constater le degré de défiance que le régime de M. BIYA a par son incompétence et son irresponsabilité politique installé entre lui et le peuple auprès de qui le MRC se situe. Le double scrutin du 9 février 2020 a été, comme le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, l’occasion des fraudes sauvages et grotesques alors même que le RDPC avait, en complicité avec l’administration et ELECAM, pris toutes les dispositions en amont pour sa victoire.
Maintenant que les Camerounais peuvent clairement établir quel est le parti politique qui travaille pour un vrai changement et la libération de notre pays, c’est une nouvelle page de la vie politique qui s’ouvre. Les Camerounais doivent l’écrire avec des acteurs politiques crédibles, modernes, honnêtes, mus par l’intérêt de la Nation et non pas le goût du lucre et du positionnement.
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Je l’ai dit, le changement pour lequel nous militons est pour la jeunesse. J’ajoute que ce changement se fera avec la jeunesse et par la jeunesse. C’est l’occasion pour moi de lancer un appel aux jeunes camerounais qui hésitent encore à rejoindre le projet de la Renaissance Nationale. C’est un projet qui va au-delà du MRC. C’est un projet qui concerne toute la jeunesse camerounaise. La Renaissance de notre pays a besoin de la vigueur de sa jeunesse. Je sais que partout dans le pays et même dans la diaspora, notre jeunesse est pétrie de talent et d’intelligence. ENGAGEZ-VOUS DAVANTAGE, VOTRE PAYS A BESOIN DE VOUS !
Lors de la dernière élection présidentielle, les camerounais m’ont élu sur la base du programme politique que je leur ai présenté. Le chantier « Jeunesse et Education » de ce programme prévoit en effet des actions spécifiques à chacune des catégories de jeunes, aussi bien pour ceux qui sont scolarisés que pour ceux qui ne le sont pas.
Ainsi, les Centres des Métiers dans toutes les Communes, les Instituts de Formations Professionnels et Technologiques dans tous les Départements sont des cadres dont la mise en œuvre aura une incidence directe sur la baisse du chômage et de la pauvreté. Les Universités des sciences et technologies dans toutes les Régions (ou dans les entités fédérées), le financement par l’Etat de la recherche et des projets techniques ou technologiques sur la base des contrats, permettront à la Nation de bénéficier du fruit de l’intelligence de ses fils et ses filles au niveau du Supérieur. Ce sont là, quelques aspects de ce programme politique relatif à la jeunesse, programme qui met la jeunesse au cœur du décollage économique du pays, aussi bien en tant qu’acteur qu’en tant que bénéficiaire. Ce programme choisi par le Peuple camerounais est celui qui peut sortir notre pays de l’impasse politique, économique, sécuritaire et humanitaire vers lequel nous conduit un régime ivre d’arbitraire, prêt à tout pour s’accrocher à un pouvoir qu’il exerce désormais par effraction.
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Chers jeunes compatriotes,
Un avenir radieux vous attend. Il est fait d’opportunités, de liberté et de sérénité. Ensemble, nous pouvons parvenir à ouvrir une nouvelle page de l’Histoire du Cameroun. Il suffit, pour chacun, de poser le geste utile au changement. Ne laissez pas à vos enfants et petits-enfants les combats qui sont les vôtres aujourd’hui. N’apparaissez pas dans l’Histoire de notre Peuple comme la génération qui n’aura pas été à la hauteur des évènements, une génération passive et complice ; celle qui, par peur ou par égoïsme, aura sacrifié l’avenir des générations futures. Ce message est aussi l'occasion pour moi de saluer la jeunesse de la diaspora de notre pays qui s'est particulièrement mobilisée pour faire de ma tournée européenne et nord-américaine un succès historique. Une jeunesse dans laquelle j'ai trouvé d'importantes attentes relatives à leur participation au développement de notre pays.
Prenez du temps, à l’occasion de cette journée de la jeunesse, pour méditer sur notre pays. La situation actuelle l’exige de chacun d’entre nous.
A la jeunesse camerounaise de l'intérieur comme de la diaspora, je vous réitère l'engagement pris pendant la campagne présidentielle de l’élection du 7 octobre 2018 : je ne vous trahirai jamais!
Vive la jeunesse camerounaise.
Vive le Cameroun.
Maurice KAMTO, Président Elu.
Il existe au Cameroun une réglementation sur les affichages publics. Elle ne devrait en aucun cas se faire dans le désordre. Mais quand ce sont des magistrats municipaux ou candidats à cette fonction qui polluent la ville, il y a fort à craindre.
Sur les poteaux électriques, sur les murs des appartements privés, sur les murs des écoles, sur les plaques de signalisation ou de renseignement de certaines organisations ou entreprises, dans la ville de Douala par exemple, dans le cadre de ces municipales et législatives en vue, les affiches des candidats sont partout. Ceci en totale violation de la réglementation en vigueur. L’affichage électoral est pourtant réglementé dans notre pays. A ce titre, des emplacements sont réservés par l'Administration pour l'apposition des affiches et du matériel de campagne de chaque candidat ou liste de candidats, d'une part, à coté de chacun des bureaux de vote, d'autre part, à proximité des bureaux des arrondissements, districts et communes. Sur chacun de ces emplacements, une surface égale est attribuée à chaque candidat.
Une enquête menée à Douala, Yaoundé et Edéa a montré que ces emplacements n'ont pas existé au cours des précédentes élections malgré les stipulations du Code électoral. Et même pour les élections en cours, elles n’existent toujours pas. Les justifications avancées sont internes à l'Administration dont les moyens restent limités. Les candidats et les partis politiques ont alors pris pour habitude d'apposer les affiches où bon leur semble, ceci au mépris des interdictions imposées par la loi. Il apparaît clairement que les deux parties (Elecam et les partis politiques) ont chacun leur part de responsabilité dans le manque d’espace d’affichage dédié.
L'article 70 de la loi fixant les conditions d'élection et de suppléance à la présidence de la république interdit tout affichage public, même par affiche timbrée, relatif à l'élection en dehors de ces emplacements, aussi bien pour les candidats que pour toute autre personne ou groupement. Il en est de même pour les affiches ou inscriptions apposées dans un lieu ouvert au public ou bien dans un local privé si elles n'y sont pas placées par le propriétaire du local. Ces différents candidats aux élections locales devraient le savoir. Mais ils ne s’en encombrent pas. Ce qui nous semble curieux dans l’histoire, c’est que ce sont des magistrats de la municipalité et des législateurs qui se comportent ainsi, en marge de la loi. Même s’il est vrai que c’est Elecam qui devrait organiser ce cadre, il n’en demeure pas moins que les candidats sont allés au-delà de la loi. On n’a entendu aucun parti politique contester cette manière de faire illégale.
Stéphane NZESSEU
Ces maillons importants de la chaîne de supervision du double scrutin du 09 février prochain ont reçu des rudiments nécessaires pour remplir leurs missions dans le strict respect de la réglementation électorale. C’est dans le cadre d’un séminaire de renforcement de leurs capacités à l’initiative de la direction générale des élections.
Conduite dans la région du Nord par le responsable formation et de suivi des opérations de vote de la direction générale des élections, ce séminaire de renforcement des capacités des présidents et membres des commissions de supervision de vote d’Elections Cameroon (Elecam) a pour objectif d’assurer le bon déroulement du processus électoral tout en minimisant le contentieux post-électoral. Pour ce faire, la maîtrise des attributions de la Commission départementale telle qu’énoncé par le code électoral camerounais. « Que chacun sache son rôle pour qu’en cas de litige en matière électorale l’on note une nette transparence », éclaire Hamadou Sadjo, délégué régional d’Elections Cameroon pour le Nord.
Les participants à ce séminaire sont venus des quatre départements que compte la région du Nord à savoir la Bénoué, le Mayo-Rey, le Faro et le Mayo-Louti. Ils se disent prêts en cette veille du double scrutin législatif et municipal, pour mettre en pratique les techniques et les méthodologies de travail. C’est le cas d’Alim Garga, membre de commission de supervision de vote qui précise, « ça va nous permettre de travailler avec sérénité. Nous allons sur la base des techniques que nous avons apprises expliquer aux uns et aux autres ce qu’il y a lieu de faire selon le code électoral ».
Ce séminaire de renforcement des capacités des présidents et membres de commissions de supervision de vote intervient à moins de deux semaines de la tenue du double scrutin, pendant que la campagne électorale bat son plein dans les états-majors des partis politiques en lice. Dans le Nord, ce sont au total 08 partis politiques qui vont à l’assaut des sièges à l’Assemblée nationale, ainsi que des exécutifs communaux. Il s’agit entre autres du RDPC, de l’UNDP, du FSNC et du PCRN.
Innocent D H
En vue de l’organisation matérielle réussie du double scrutin du 09 février prochain, dans la région du Nord Elections Cameroon (ELECAM) s’attelle au dispatching du matériel électoral. Le délégué régional Hamadou Sadjo assure la supervision de cet exercice pour qu’il se passe dans le respect des règles de l’art.
Vendredi 24 janvier 2020, à moins d’un jour du début de la campagne électorale et à moins de trois semaines de la tenue du double scrutin, les préparatifs battent son plein dans les agences ELECAM du Nord (communale, départementale, régionale). Cas pratique à l’agence départementale de la Bénoué où nous nous sommes rendu, le personnel ne connaît plus de repos, l’on fait acheminer le matériel électoral vers les antennes communales, destiné aux 2.326 bureaux de vote que compte le Nord. Pour le délégué régional, Hamadou Sadjo qui assure de bout en bout la supervision de l’opération, la mobilisation reste accrue sur le terrain. « Nos pick-up sont en train d’aller sur le terrain, nous avons déjà reçu le gros matériel de bureau, les isoloirs, les urnes. Nous avons reçu en dernier pour les législatives, les bulletins de vote, les PV de dépouillement, de pointage, tout ce qui est matériel à l’intérieur du bureau de vote. Nous faisons les dernières vérifications pour les législatives », fait-il savoir.
Dispositions particulières
Dans les locaux de l’agence régionale, les mandataires des partis politiques en lice se succèdent. « Nous recevons les bulletins de campagne, nous apposons nos visas. Nous avons déjà reçu le RDPC Bénoué-Ouest, l’UNDP, et le FSNC ». Pour que le les législatives et municipales se déroulent sans anicroche, le délégué régional rassure quant aux dispositions particulières qui ont été prises. « Nous avons une formation des présidents de commissions départementale et communale de supervision le lundi 27 janvier. Nos présidents des commissions sont tous des magistrats pour que diminuons les contestations », nous confie une fois de plus Hamadou Sadjo.
Vu le rythme du travail qui a cours dans les agences ELECAM dans le Nord, tout laisse donc croire que le double scrutin dans le Nord se déroulera en toute sérénité pour la satisfaction de tous et de chacun.
Lire aussi : Double scrutin du 9 Février 2020 : "On entame la dernière ligne droite"
Innocent D H
Ce rendez vous qui avait pour thème de réflexion : « Elections législative et municipale 2020 : Pour une participation plus effective et inclusive, gage de la cohésion sociale », visait un double objectif :
- Permettre aux participants de s’approprier le cadre juridico-légal des élections en référence aux récents amendements du Code électoral
- S’accorder mutuellement sur les règles et principes à observer pour une campagne électorale éthique et responsable, dont le lancement est prévu le 25 janvier 2020.
De manière plus précise, tous les participants ayant fait le déplacement du siège d’Elections Cameroon ont œuvré afin de : - Parfaire leur compréhension des rôles et responsabilités de chaque acteur dans la phase de campagne électorale - Préserver les acquis communicationnels avec Elecam avant, pendant et après les élections - Faire le point des griefs susceptibles d’entacher l’intégrité et la crédibilité des élections de février 2020, et d’émettre des opinions, critiques, propositions et recommandations conformément à la loi - S’accorder sur les termes et directives permettant d’atteindre l’objectif d’une élection crédible et transparente…
La crédibilité et l’intégrité des élections peuvent être assurées dès lors que tous les acteurs sans distinction ont un accès égalitaire et équitable au processus électoral et aucun acteur ne jouit d’un avantage indu par rapport aux autres.
Par leur qualité organisationnelle, les processus électoraux peuvent être vecteur de paix et de cohésion sociale, ou potentiellement conduire à des tensions et à des affrontements. C’est pourquoi une attention toute particulière doit être accordée à la communication, l’éducation civique et électorale, ainsi que la sécurité avant, pendant et après les scrutins…
En outre, l’utilisation grandissante des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les processus électoraux et le rôle crucial des médias sociaux dans les campagnes électorales, sont parfois source d’actions visant à déstabiliser les processus électoraux à travers des attaques de toutes sortes, qui peuvent avoir lieu à proximité ou pendant les périodes pré-électorales tout comme après les élections.
Agissant sur les médias sociaux et diffusant des discours provocateurs, de fausses informations ou des informations sensibles sur les candidats et les partis politiques, de telles actions dirigées contre les processus électoraux altèrent la confiance des populations et les capacités de l’Organe de Gestion des Elections (OGE) à assurer des processus électoraux inclusifs, transparents et stables. En tout état de cause, cela peut avoir un impact similaire sur la confiance du public et la crédibilité d'une élection.
A cet effet, l’implication des acteurs à chaque étape du processus électoral et le partage régulier d’informations sont des éléments essentiels au renforcement de l’engagement des acteurs. Il faut à cet effet noter que le législateur camerounais à l’article 11 (2) du Code électoral a prévu, dans le cadre des attributions statutaires du Conseil Electoral que : « Le Conseil Electoral organise des concertations avec l’Administration, la Justice, les partis politiques et éventuellement la société civile, dans le cadre de la gestion du processus électoral ».
Une interaction régulière et efficiente, associée à une communication fluide entre ELECAM et les acteurs, sont fondamentales pour créer une synergie d’actions et inspirer la confiance des populations dans le processus électoral, afin d’accroître son caractère inclusif.
Les participants auront une meilleure connaissance de leurs rôle et responsabilités dans la conduite d’élections inclusives, libres, crédibles, honnêtes et transparentes ;
Les participants auront une connaissance maîtrisée des textes régissant les élections législative et municipale, notamment le calcul des sièges au système majoritaire et proportionnel;
Les acteurs seront sensibilisés sur l’importance et les vertus démocratiques d’une campagne fondée sur l’éthique et la responsabilité ;
Le dialogue sera davantage renforcé entre les acteurs du processus électoral et Elections Cameroon
Un « gentlemen agreement » sera convenu entre les acteurs en compétition pour une élection apaisée, crédible et transparente…
Nicole Ricci Minyem
Le parti de l’égalité des chances à tous y est poussé par les magistrats de la Chambre Administrative de la Cour Suprême.
La décision n’est pas encore actée. Les dirigeants du SDF attendent la décision définitive de la Chambre Administrative de la Cour Suprême qui devrait tomber au cours de cette journée de mardi 21 janvier 2020. Mais déjà, la tension est vive. Les responsables et les militants qui suivaient jusqu'à hier soir dans les travaux de la Cour Suprême sont outrés par ce qui se dessine sous leurs yeux. Une injustice à nul autre pareil.
A l’annonce des listes retenues par Elecam pour la compétition électorale de février 2020, le SDF avait vu sa liste de candidats pour la commune de Yaoundé 6e rejetée. Tout naturellement, le parti du 26 Mai 1990 a contesté la décision d’Elecam devant le tribunal administratif pour la région du Centre à Mendong à Yaoundé. Au cours du contentieux préélectoral, le tribunal administratif a rétabli le SDF dans ses droits. Tout était terminé puisque Elecam qui était fautif dans l’affaire n’a pas fait appel de la décision du Tribunal administratif. Seulement, à la surprise de tous, c’est le RDPC qui pour ce dossier relève appel de la décision du Tribunal Administratif du Centre.
Comment comprendre que le RDPC qui n’est pas cité dans le dossier, qui n’était pas partie au procès au niveau du Tribunal administratif se retrouve subitement à faire appel d’une décision qui par principe ne la concerne. De « Jure », cette décision devrait tout naturellement être déclarée irrecevable et l’affaire classée. Malheureusement, les juges de la Cour Suprême traînent à dire cette décision qui ne devrait même pas prendre 30 minutes de leur temps. L’hésitation curieuse du juge de la Chambre Administrative donne de s’interroger sur la justice qui sera rendue. Les juges ont tellement hésité qu’ils ont renvoyé leur décision, devant être rendue hier après-midi, à ce mardi.
Fort de ce qui se dessine, le SDF est clair, si la justice par cet acte d’injustice frustrait le parti de Ni John Fru Ndi, il n’aurait plus d’autres choix que de se retirer de cette compétition. De plus, cette décision de boycott qui ne concernera que la région du Centre peut être le prétexte pour un boycott national par le SDF. Une situation qui serait plutôt catastrophique pour la démocratie camerounaise.
Stéphane NZESSEU
Il s’agit de la continuité du processus de distribution des cartes entamé il y a quelques jours. L’opération qui se déroule dans les trois antennes communales d'Elections Cameroon (Elecam) Garoua entre dans le cadre des préparatifs du double scrutin du 09 février prochain dans cette partie du pays.
Il est 10 heures ce mardi 14 janvier 2020 au Bureau de l’antenne communale d’Elecam de Garoua IIIème. Les scènes de vie sur les lieux s’apparentent à des instants de pression. Le personnel en place se dévouent à la tâche, l’heure n’est plus à la distraction. Chacun cherche à libérer le plus vite possible l’usager qu’il en face de lui, venu retirer le précieux document (carte d’électeur).
Ici comme dans les autres antennes (Garoua Ier et IIème), l’ambiance est similaire, le temps reste meublé par la distribution des nouvelles cartes sélectionnées débuté il y a quelques jours. « Nous avons reçu le 09 janvier dernier 6.091 cartes à Garoua Ier. Depuis cette date, nous avons distribué plus de 1.000 cartes d’électeurs. Nous avons comme stratégies, des appels téléphoniques et nous avons eu ces résultats-là », explique Abdouraman, chef d’antenne communale Elecam de Garoua Ier.
Abdoul Nasser Hayatou, chef d’antenne communale de Garoua IIème, explique à son tour : « Chez nous, nous avons reçu 2.877 cartes électorales. Il y a certains qui ont déjà reçu des appels téléphoniques et sont venus nombreux récupérer leurs cartes. Nous avons aussi prévu des descentes dans les quartiers ».
Pour donner un coup d’accélérateur au processus de distribution, des commissions locales de distribution sont mises à profit, et à tous les niveaux, le travail évolue plutôt bien comme le témoigne Mohamadou Bassora, représentant du Rdpc, par ailleurs membre d’une commission de distribution, « notre rôle, c’est de sensibiliser les électeurs sur l’importance de retirer sa carte. La clarté de nos actions dans la commission en dépend ».
Cette distribution des cartes d’électeurs en cours dans le Nord, démontre s’il en était besoin la volonté d’Elecam dans cette partie du pays comme dans les 09 autres régions, de réussir le pari de l’organisation du double scrutin prévu le 09 février prochain. En rappel, le Chef de l’Etat Paul Biya dans son discours de fin d’année à la Nation, garantissait la tenue des deux élections locales à échéance indiquée.
Innocent D H
Ces bulletins de vote et bulletins de campagne doivent être déposés le moment venu dans environ 27 000 bureaux de vote.
Elections Cameroon (Elecam) est au four et moulin en ce moment. L’organe en charge de l’organisation des élections doit fournir aux bureaux de vote, le matériel nécessaire pour que les élections législatives et municipales du 9 février 2020, se déroulent dans de bonnes conditions et sans couacs techniques. Pour ce qui est de la production des bulletins de vote et de campagne, Elecam a choisi de s’offrir les services de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopecam), de l’imprimerie nationale et de plus petites unités de production dans la ville de Yaoundé.
Pour ce qui est de Sopecam, on apprend des colonnes du quotidien Le Jour que la commande reçue de ce côté est en fin de production. Il ne reste que les bulletins du Social democratic front à faire. « Les bulletins des législatives sont prêts et stockés depuis le 4 décembre dernier », déclare Ignace Claude Ozela, le Directeur de la production. Toutefois, le travail n’est pas fini. La cause se trouvant au fait que plusieurs listes de candidats ont été réhabilitées ou modifiées lors du contentieux pré-électoral.
L’imprimerie nationale pour sa part, a à produire 9 millions d’enveloppes de vote. Cependant la commande n’est pas encore achevée. La raison est que la deuxième machine de l’imprimerie, qui date de 1974, est tombée en panne dans la nuit de mardi à mercredi. L’entreprise de Walter Paul Komo devait encore fabriquer 825 000 enveloppes. La date line de livraison au passage était prévue pour le vendredi dernier, 10 janvier 2020. «La panne nous ralentit, mais il faut tenir l’échéance », a prescrit le directeur de l’Imprimerie nationale, Walter Paul Komo. Du coup, le rythme de travail a été accéléré. Les ateliers ont été contraints de tourner 24h/24. La confection des enveloppes a aussi été faite à la main par une cinquantaine d’agents temporaires.
Liliane N.