En plus de la réduction du personnel et des réformes dans les procédures comptables, l’équipe de Me Dieudonné Happi a également apporté des innovations sur le plan des textes.
Parmi les missions que la Fédération internationale de football association (Fifa) lui avait données, le Comité de normalisation dirigé par Me Dieudonné Happi devait faire une refonte des textes de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Cela devait se faire à travers l’élaboration de nouveaux statuts en conformité avec les Statuts et standards de la Fifa ainsi qu’avec la législation nationale obligatoire en vigueur. L’équipe de Me Happi devait aussi réviser les statuts des ligues régionales et départementales et s’assurer de leur conformité vis-à-vis des statuts de la Fecafoot.
Il convient donc de rappeler que le 10 octobre 2018, de nouveaux textes avaient été adoptés par l’Assemblée générale. La cérémonie s’était tenue au Centre d’Excellence de la Confédération africaine de football (Caf) d’Okoa Maria à Mbankomo. L’article 30 desdits textes a été salué à l’unanimité par les acteurs du football. L’élection ne se fait plus sur la base des listes. L’article 36 (f) reconnait comme acteurs concernés le promoteur d’une équipe ou d’une école de football, le joueur ou l’ancien joueur, l’entraîneur, l’arbitre, le médecin de sport, le membre d’une association de corps des métiers de football.
Avec l’alinéa qui suit, il y a désormais un contrôle d’intégrité diligenté par une Commission d’éthique. Autre fait marquant, c’est la question des incompatibilités qui a été remise à l’ordre du jour. Par exemple le poste de président de la Fecafoot est incompatible celui de membre du gouvernement ou de toute fonction bénéficiant d’une immunité de poursuites comme le dispose l’article 45. C’est aussi le cas pour le poste de secrétaire général. Aussi il y a que dorénavant on ne va plus parler de commissions spécialisées plutôt de ligues spécialisées avec une autonomie de gestion, sous le contrôle de la Fecafoot.
A titre de rappel, l’équipe de Me Happi a également laissé sa marque dans la gestion du personnel de la Fédération. De 129 employés, on est passé à 65. Lors d’une conférence de presse, Me Dieudonné Happi a déclaré à ce propos, «la Fédération sénégalaise compte 30 employés. La Fédération centrafricaine a une quinzaine d’employés, la Fédération ivoirienne compte 40 employés. La Caf qui gère tout le football africain a 65 employés. Or la Fédération camerounaise de football emploie 129 personnes». De ce fait, Me Denise Abomo a eu à s’occuper de l’une des commissions de la Fecafoot de gestion des affaires courantes. Il faut dire qu’avant la mise en place de cette équipe, la Fecafoot passait pour être l’une des fédérations les plus obèses en effectif avec 130 employés.
Liliane N.
Le patron de l’église catholique romaine, a appelé lundi soir les fidèles à laisser de côté leur voracité consumériste, pour réfléchir au sens spirituel de leur vie et au partage avec les plus humbles, dans son homélie de la nuit de Noël.
« L’homme est devenu avide et vorace. Avoir, amasser des choses semble pour beaucoup de personnes le sens de la vie », a constaté le pape, devant une dizaine de milliers de fidèles rassemblés comme chaque année dans la majestueuse basilique Saint-Pierre de Rome.
« Partager et donner »
« Une insatiable voracité traverse l’histoire humaine, jusqu’aux paradoxes d’aujourd’hui ; ainsi quelques-uns se livrent à des banquets tandis que beaucoup d’autres n’ont pas de pain pour vivre », a martelé le pape argentin, infatigable défenseur des pauvres, en appelant les fidèles à ne pas glisser dans les ravins de la mondanité et du consumérisme.
« Le petit corps de l’Enfant de Bethléem lance un nouveau modèle de vie : non pas dévorer ni accaparer, mais partager et donner… Est-ce que j’arrive à me passer de tant de garnitures superflues, pour mener une vie plus simple ? Demandons-nous : à Noël, est-ce je partage mon pain avec celui qui n’en a pas ?», a plaidé le pape lors de la messe de la nuit de Noël, qui commémore dans la tradition chrétienne la naissance de Jésus de Nazareth à Bethléem.
Le pape, qui vient de fêter ses 82 ans, a pris de nombreuses autres résolutions, en cette période de la fête de la nativité.
« L’Eglise ne va plus jamais détourné le regard face aux abominations de membres du clergé, ayant commis des abus sexuels », a déclaré le pape François, lors de ses vœux annuels à la Curie romaine, avant de demander au clergé coupable de se livrer à la justice civile.
« Il doit être clair que face à ces abominations, l’Eglise ne se ménagera pas pour faire tout ce qui est nécessaire afin de livrer à la justice quiconque aura commis de tels délits », a-t-il affirmé, sans préciser s’il parlait du système judiciaire interne à l’Eglise catholique ou de la justice civile des Etats.
« L’Eglise ne cherchera jamais à étouffer ou à sous-estimer aucun cas. Il est indéniable que certains responsables, par le passé, par légèreté, par incrédulité, par impréparation, par inexpérience ou par superficialité spirituelle et humaine, ont traité de nombreux cas sans le sérieux et la rapidité requis. Cela ne doit plus jamais se produire. C’est le choix et la décision de toute l’Eglise », a-t-il martelé.
Le pape a prononcé des paroles particulièrement cinglantes sur les hommes consacrés qui abusent des faibles en profitant de leur pouvoir moral et de persuasion : « Ils commettent des abominations et continuent à exercer leur ministère comme si de rien n’était, ils ne craignent pas Dieu, ni son jugement mais craignent seulement d’être découverts et démasqués », a-t-il confirmé en estimant que les amoureux des actes répréhensibles lacèrent le corps de l’Eglise.
Un appel à distinguer vrais cas d’agressions sexuelles et calomnies sans fondement
« Derrière une apparente gentillesse démesurée et un visage angélique, certains hommes d’Eglise cachent sans vergogne un loup terrible prêt à dévorer les âmes innocentes », a-t-il encore déploré. Le pape a néanmoins appelé à soigneusement distinguer entre vrais cas d’agressions sexuelles et calomnies sans fondement, au sein de l’Eglise mais aussi dans les autres sphères de la société.
« C’est une tâche assez difficile dans la mesure où les vrais coupables savent se cacher soigneusement au point que beaucoup de femmes, de mères et de sœurs n’arrivent pas à les découvrir chez les personnes les plus proches : maris, parrains, grands-parents, oncles, frères, voisins, enseignants », a-t-il noté. « A ceux qui abusent des mineurs, je voudrais dire : convertissez-vous et remettez-vous à la justice humaine et, préparez-vous à la justice divine… ».
Nicole Ricci Minyem
Le Nigeria a annoncé avoir résolu un différend avec le premier opérateur de téléphonie mobile d'Afrique, MTN, portant sur un montant de 8,13 milliards de dollars (6,96 milliards d'euros) qu'il accusait le géant sud-africain d'avoir rapatrié illégalement dans son pays.
Plus grand marché des télécommunications du continent, le Nigeria a provoqué un choc pour MTN et les investisseurs étrangers en août en ordonnant de remettre cet argent dans le circuit bancaire nigérian et condamnant quatre banques commerciales impliquées dans le transfert.
Dans un communiqué publié lundi soir, la CBN a déclaré que le groupe sud-africain avait fourni des informations et des documents supplémentaires clarifiant ses transferts de fonds. Selon les médias nigérians, MTN a payé 53 millions de dollars au titre de pénalité pour régler l'affaire avec la CBN, tandis que d'autres discussions auront lieu avec les banques pénalisées sur la manière de gérer les sanctions.
À la suite des accords auxquels sont parvenues les deux parties, l'ensemble des dossiers portés devant la justice sur cette affaire seront clos, a ajouté la banque centrale. La direction de MTN n'a pas été immédiatement disponible pour des commentaires. Cette sanction était la dernière en date à frapper MTN depuis le début de ses activités au Nigeria il y a 17 ans.
La Banque centrale du Nigeria (CBN) avait affirmé que la société sud-africaine n'avait pas obtenu l'autorisation requise avant de rapatrier les fonds entre 2007 et 2015. Le contentieux avait provoqué un effondrement des actions de MTN.
La société sud-africaine avait été condamnée à une amende de 5,2 milliards de dollars en 2015 par le régulateur nigérian des télécommunications NCC pour ne pas avoir déconnecté des cartes SIM non enregistrées sur son réseau. L’amende a ensuite été ramenée à 1,7 milliard de dollars après des négociations avec le gouvernement nigérian.
MTN Group (Mobile Telephone Networks) est une multinationale sud-africaine qui exerce dans les domaines des télécommunications. Elle a été fondée en 1994 et est présente dans 22 pays en Afrique et au Moyen-Orient. C'est le premier opérateur télécom africain en termes de revenus et d’abonnés mobiles en 2016, pour 240 millions d’abonnés mobiles (soit un quart du parc africain et un tiers du parc subsaharien) et un chiffre d’affaires de 10,3 milliards d'euros2.
Le Nigeria est son principal marché, avec 62 millions d’abonnés à fin 2016, soit 26 % de son parc mobile, suivi par l’Iran (48 millions d’abonnés) et l’Afrique du Sud (31 millions d’abonnés); il est présent également en Afrique de l’Ouest (Ghana, Cameroun, Côte d'Ivoire) et en Afrique de l’est (Ouganda, Soudan). Du côté des services à valeur ajoutée, MTN mise sur son service de m-money, qui représente 7% de ses revenus.
MTN pourrait s’appuyer sur ces filiales pour renforcer sa présence sur le marché iranien, marché stratégique compte tenu de son potentiel et sur lequel il est leader via sa filiale MTN Irancell, détenue à 49% par MTN2. Par ailleurs MTN détient 33% du groupe Africa Internet Group (AIG), maison mère du site d’e-commerce Jumia.
Otric N.
De nouveaux combats opposant des séparatistes anglophones à l’armée ont éclaté lundi 24 décembre dans deux localités de la région anglophone du Nord-Ouest au Cameroun, rapporte l’AFP qui cite un témoin et une source sécuritaire.
«Il y a eu d’intenses combats ce matin entre Amba boys (combattants séparatiste) et militaires ici à Ndop et à Bamali», deux localités voisines du Nord-Ouest, a rapporté à l’AFP un témoin joint depuis Yaoundé. L’information a été confirmée par une source proche des services de sécurité. Aucun bilan de ces combats n‘était cependant disponible dans l’immédiat, apprend-on.
«Nous avons assisté à des tirs nourris pendant plus d’une heure, là, nous sommes enfermés à la maison, car on a peur de sortir», a expliqué le témoin. Selon lui, un hélicoptère de l’armée a atterri à Ndop avant de redécoller peu après lorsque les tirs ont cessé. D’après lui, cet hélicoptère serait venu évacuer d’ «éventuelles victimes».
La zone de Ndop a été ces derniers jours le théâtre d’une série d’accrochages entre séparatistes et soldats de l’armée camerounaise. Au moins six personnes, dont des civils, y auraient été tuées en moins d’une semaine, selon la source proche des services de sécurité. Dans le Nord-Ouest, le couvre-feu en vigueur depuis plusieurs semaines a été suspendu jusqu’au 3 janvier à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Depuis plus d’un an, des séparatistes ont pris les armes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest anglophones du Cameroun pour en finir avec ce qu’ils estiment être «la marginalisation» de la minorité anglophone du pays. Des affrontements entre soldats déployés en nombre et ces séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent depuis très régulièrement.
Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon le groupe d’analyse International Crisis Group. Ce conflit, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon l’ONU.
Dans un souci d’apaisement, le président camerounais Paul Biya a décidé il y a plus de dix jours d’arrêter les poursuites engagées contre 289 détenus de la crise anglophone, mais pour de nombreux observateurs cette mesure ne suffira pas à mettre fin au conflit.
Le Président de la République, à l’occasion de son investiture le 6 novembre 2018, lançait un appel aux groupes armés séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. «Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain», avait déclaré le locataire du palais d’Etoudi.
Le 30 novembre 2018, Paul Biya a créé le Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armés des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
L’organe placé sous l’autorité du Premier Ministre et dirigé par un Coordonnateur vise à offrir un cadre d’accueil et de réinsertion sociale aux repentis du Boko Haram et aux membres des groupes armés des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de répondre à l’offre de paix formulée par monsieur le Président de la République dans son discours d’investiture du 6 novembre 2018 , en déposant volontairement les armes.
Le Comité dispose de centres régionaux à Bamenda, Buea et Mora, dans lesquels se dérouleront les opérations de désarmement, de démobilisation et de préparation à la réintégration. Ce comité intervient après le lancement du Plan d’assistance humanitaire d’urgence et la mise en place du Centre de coordination de l’assistance humanitaire dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest
Otric N.
L'archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo, a mis en garde dans son homélie de Noël contre tout nouveau report des élections prévues le dimanche 30 décembre en République démocratique du Congo et contre toute fraude.
« La vraie paix est une paix qui exige que les élections aient lieu à la date fixée du 30 décembre 2018 », a t – il déclaré, devant des centaines de fidèles dans la cathédrale Notre-Dame de Kinshasa le 24 décembre : « Ne pas tenir cette promesse, ce serait travailler à l’anéantissement de la paix », a-t-il ajouté sous les applaudissements.
Il s’agit de sa première messe de Noêl, à la tête de l’archevêché de Kinshasa, où il a pris le relais du charismatique cardinal Laurent Monsengwo : « La paix, la vraie paix qui vient de Jésus-Christ, pour notre pays aujourd’hui, c’est aussi que les résultats puissent être publiés, puissent réellement refléter la volonté du peuple », a-t-il ajouté. « Une publication des résultats qui ne reflèteraient pas la volonté du peuple exprimée dans les urnes, ce serait travailler à l’anéantissement de la paix dans notre pays », a poursuivi l’archevêque.
Les élections générales prévues le 30 décembre doivent désigner le successeur de Joseph Kabila. Ce dernier ne peut pas se présenter après 18 ans au pouvoir, dont deux mandats de cinq ans selon la Constitution de 2006. Elles ont déjà été trois fois reportées depuis la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila en décembre 2016.
« J’invite chacune et chacun de vous au sens de la responsabilité et à la non-violence pour que nous puissions passer le cap du 30 décembre 2018 dans la paix et dans la vérité », a déclaré Mgr Fridolin Ambongo : « Le peuple congolais est en exil sur sa propre terre », a-t-il dit, en dénonçant les « humiliations » que subissent ses fidèles et compatriotes.
A travers cette prise de position, il marche sur les pas du prélat qui l’a précédé aux mêmes fonctions. Monseigneur Laurent Monsengwo, qui après la répression de la première des trois marches catholiques il y’a un an, avait demandé à travers un communiqué, le départ du président Kabila : « Comment ferons-nous confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice, l’amour du peuple ? Comment ferons-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple, liberté religieuse qui est le fondement de toutes les libertés ? Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD Congo… ».
Dans le même communiqué, il avait listé, ce qu’il considérait comme les preuves de l’incapacité du gouvernement de Joseph Kabila, de diriger et de protéger ses concitoyens, en mettant en avant, le rôle des forces de sécurité.
Le fait d’empêcher les fidèles chrétiens d’entrer dans les églises pour participer à la messe suivant l’ordre reçu d’une certaine hiérarchie militaire, le jet de gaz lacrymogènes pendant la célébration eucharistique dans les différentes paroisses de Kinshasa, le vol d’argent, d’appareils téléphoniques, la poursuite, la fouille systématique des personnes et de leurs biens dans l’église et dans les rues, l’entrée des militaires dans les cures de quelques paroisses sous prétexte de rechercher les semeurs des troubles, les tueries, les tirs à balles réelles et à bout portant sur des chrétiens tenant en mains bibles, chapelets et crucifix, les arrestations des prêtres et fidèles, etc. »
Instrumentalisation de la liberté religieuse
Et au-delà de la seule dénonciation du comportement de la police, le cardinal Mosengwo avait dénoncé plus largement l’
Nicole Ricci Minyem
Boubker Sabik, porte-parole de la DGSN a fait des révélations aux téléspectateurs de la chaîne 2M sur le double meurtre à caractère terroriste d’Imlil, sur le plateau de l’émission « Confidences de presse » présentée par Abdellah Tourabi, ce dimanche 23 décembre.
Il est revenu sur le profil des quatre suspects. Ils ont entre 25 et 33 ans et vivent en partie d’activités informelles. Ce secteur de l’économie représente environ 2,4 millions d’emplois, selon une récente étude menée pour le compte de la Confédération générale des entreprises du Maroc. L’un d’eux est menuisier.
Un autre a été condamné en 2013 après avoir été proche de réseaux organisant des départs de Marocains vers la Syrie et l’Irak. Ce serait lui qui, à Marrakech, anime les rencontres régulières du petit groupe, qui se radicalise vite et, a priori, sans tisser de liens avec des groupes à l’étranger.
Le quatuor se serait entendu mercredi 12 décembre pour passer à l’acte. Vendredi 14, les quatre suspects quittent Marrakech et s’installent dans la région d’Imlil, fréquentée par de nombreux randonneurs. Mais pour le moment, le groupe n’aurait pas de cible précise et se contente d’installer une tente dans un paysage escarpé, puis d’y enregistrer une vidéo d’allégeance à Daech. La séquence sera diffusée dans les jours suivant le double meurtre.
Dans la nuit du 16 au 17 décembre, deux jeunes touristes scandinaves qui comptent gravir le mont Toubkal plantent leur tente le long d’une route de la région. Leurs corps sont retrouvés le lendemain matin par des habitants. On ne sait pas comment les suspects ont possiblement repéré les victimes. Toujours est-il qu’ils repartent en direction de Marrakech dans la foulée de l’assassinat, alors qu’il ne fait pas encore jour.
Le porte-parole de la police a ensuite donné des précisions sur le déroulé de l’enquête. La piste d’un crime terroriste aurait été retenue parmi d’autres. Devant une scène de crime étonnante, le ministère public décide de confier l’affaire au Bureau central d’investigation judiciaire. Les enquêteurs auraient alors vite identifié un des suspects sur la base de vidéos. Dès le 18 décembre au matin, il est arrêté. Dans la foulée, les déclarations de ce dernier et les données recueillies dans la région d’Imlil permettent l’identification des trois autres suspects.
Les auteurs présumés seront arrêtés le 20 décembre au matin, à proximité de Bab Doukkala, où se trouve l’une des principales gares routières de Marrakech. Selon Boubker Sabik, la police connaît déjà leur itinéraire. Les agents attendent que les suspects soient montés à bord d’un car avant de le stopper et de les y appréhender.
Dans la foulée, l’enquête a amené à identifier et arrêter neuf autres personnes qui étaient en contact avec les quatre suspects. Lors de ces interpellations, la police a saisi des matières chimiques permettant de fabriquer des explosifs. Sabik a aussi évoqué le cas d’une vidéo relayée sur les réseaux sociaux et présentée par beaucoup comme étant la scène du crime. La police mènerait encore une expertise à propos de cet enregistrement.
Nicole Ricci Minyem
L’attaque des bâtiments des ministères des Travaux publics et du Travail et des Affaires sociales lundi à Kaboul, pris d’assaut durant près de sept heures par des hommes armés, a fait au moins 29 morts et 20 blessés, selon un porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur.
Cette attaque intervient après l’annonce encore non confirmée officiellement, du prochain de quelque 7.000 des 14.000 soldats américains présents en Afghanistan, que l’un des commandants talibans a salué. L’assaut du complexe, qui abrite des bâtiments des ministères des Travaux publics, du Travail et des Affaires sociales, a duré plus de sept heures. Jusqu’à cet instant, elle n’a pas été revendiquée.
Il y’a quelques jours, le Président Américain Donald Trump, a décidé de mettre sa doctrine « America First » en action. Après l’annonce du retrait des troupes américaines en Syrie, il a décidé de rapatrier un nombre important de soldats déployés en Afghanistan, a indiqué un responsable américain : « La décision a été prise. Il y aura un retrait important », a déclaré ce responsable sous couvert d’anonymat.
Quelque 7.000 des 14.000 soldats américains présents en Afghanistan seraient concernés, rapportent deux organes de presse américain, le Wall Street Journal et le New York Times. Ces troupes opèrent à la fois dans une mission de l’Otan en soutien aux forces afghanes et pour des opérations séparées de lutte contre le terrorisme.
Démission du secrétaire à la Défense
Donald Trump a pris sa décision cette semaine, selon ce responsable, le même jour où il a annoncé au Pentagone son intention de retirer les troupes américaines de Syrie. Une annonce qui a conduit le ministre américain de la Défense Jim Mattis à présenter sa démission. Les raisons : « Parce que vous avez le droit d’avoir un ministre de la Défense dont les vues sont mieux alignées sur les vôtres (…) je pense que me retirer est la bonne chose à faire », a-t-il écrit dans une longue lettre adressée au président et rendue publique par le Pentagone.
Les deux décisions de Donald Trump sur la Syrie et l’Afghanistan sont susceptibles d’avoir des conséquences géopolitiques majeures dans les régions concernées. Jim Mattis et d’autres conseillers militaires de premier plan avaient convaincu l’an dernier le milliardaire républicain, d’abord réfractaire à cette idée, d’envoyer des milliers de troupes supplémentaires en Afghanistan, où les talibans commençaient à regagner du terrain face aux forces afghanes.
De nombreuses explosions
La plupart des victimes sont des civils, a précisé le porte-parole du ministère, Najib Danish. Les forces afghanes ont tué trois des quatre assaillants et libéré plus de 350 personnes qui s’étaient retrouvées piégées dans le complexe, a indiqué Najib Danish. Un quatrième assaillant a été tué dans l’explosion d’une voiture piégée, qui a lancé l’attaque.
Cette attaque est la plus importante depuis le 28 novembre 2018, lorsque les talibans avaient fait exploser une voiture piégée devant le bâtiment abritant la société de sécurité britannique G4S, provoquant la mort de 10 personnes.
Nicole Ricci Minyem
Les dirigeants de ce pays sont accusés d’avoir causé la décès de l’étudiant, âgé de 22 au moment des faits, jugeant qu’il avait été victime de torture. Otto Warmbier est décédé en juin 2017 à 22 ans, après son rapatriement dans le coma de Corée du Nord où il avait été détenu pendant 18 mois.
« Une famille américaine, les Warmbier, a subi directement la brutalité de la Corée du Nord quand le régime de Pyongyang a arrêté leur fils, pour l’utiliser comme un pion dans les manigances de cet Etat totalitaire et sa confrontation avec les Etats-Unis… La Corée du Nord est responsable de la torture, de la prise d’otage et du meurtre extrajudiciaire d’Otto Warmbier », a estimé la juge Beryl Howell.
Etudiant à l’université de Virginie, il avait été arrêté dans la capitale nord-coréenne à la fin d’un voyage organisé. Il avait été condamné à quinze ans de travaux forcés pour le vol d’une affiche de propagande lors de son séjour. Un média américain a fait état en octobre dernier, de nouvelles preuves accréditant la thèse selon laquelle il aurait été battu par le régime, pendant dix huit mois.
Pyongyang a toujours démenti tout acte de torture, affirmant qu’il avait contracté le botulisme pendant sa détention. Le directeur de l’hôpital nord-coréen de l’Amitié, qui avait traité l’étudiant américain mort après avoir été détenu, a dénoncé ces informations comme « une distorsion complète de la vérité », selon un communiqué diffusé samedi soir par l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
La juge Howell a octroyé au total 501.134.683,80 dollars aux parents d’Otto Warmbier, en grande parie au titre de dommages-intérêts. « La Corée du Nord est responsable de la torture, de la prise d’otage et du meurtre extrajudiciaire d’Otto Warmbier, ainsi que des blessures infligées à son père et à sa mère, Fred et Cindy Warmbier », a-t-elle expliqué dans sa décision. La juge a notamment cité le neurologue Daniel Kanter selon lequel le jeune homme a probablement souffert de lésions cérébrales causées par une interruption de l’irrigation sanguine au cerveau qui a duré de cinq à vingt minutes.
Après la décision rendue publique par la juge Howel, La Corée du Nord n’a pas encore réagi. Les autorités de ce pays préfèrent s’en tenir à ce qui avait été dit par le médecin traitant du jeune étudiant américain. Selon la magistrate, la Corée du Nord n’a pas réagi à la plainte déposée au titre d’une loi permettant à des ressortissants américains d’entamer des poursuites pour des crimes n’étant pas considérés comme couverts par l’immunité diplomatique. Il est très improbable que la Corée du Nord paie cette somme et les avoirs du régime susceptibles d’être saisis aux Etats-Unis sont très faibles.
Toutefois, sur la base de cas connus d’interrogatoires menés par les services nord-coréens, le jeune homme pourrait avoir subi des simulations de noyade « waterboarding », des chocs électriques, des étouffements et des arrachements de dents à la pince, a souligné la juge.
Nicole Ricci Minyem
Il est loin l’esprit de Noël. Les chefs démocrates du Congrès américain ont accusé lundi le 24 Décembre, Donald Trump de plonger les Etats-Unis dans l’instabilité à cause de la paralysie d’une partie des administrations américaines, sur fond de tempête à la Bourse et juste après le limogeage choc de son ministre de la Défense.
« C’est la veille de Noël et le président Trump plonge le pays dans le chaos », ont accusé Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représentants, et Chuck Schumer, son homologue au Sénat. La Bourse plonge tandis que le président mène une guerre personnelle contre la Réserve fédérale, juste après avoir limogé son ministre de la Défense, écrivent-ils dans un communiqué commun.
Le budget d’une partie des administrations américaines est suspendu depuis vendredi minuit, faute d’un accord entre les républicains et les démocrates sur le projet ardemment défendu par Donald Trump, d’un mur à la frontière mexicaine, censé empêcher l’immigration clandestine.
Il réclame que le budget de fonctionnement d’une partie de l’administration intègre 5 milliards de dollars pour financer la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique, l’un de ses principaux engagements de campagne. Ce que refuse catégoriquement l’opposition démocrate, qui propose une allocation de 1,3 milliard de dollars pour l’amélioration de la sécurité aux frontières.
« Nous négocions avec les démocrates sur la sécurité aux frontières dont nous avons absolument besoin (gangs, drogues, trafic d’êtres humains et plus) mais ça pourrait durer longtemps », avait prévenu en fin de matinée le président américain, qui a différé son départ en vacances en Floride.
Mais le patron des sénateurs démocrates Chuck Schumer a rendu l’occupant de la Maison Blanche responsable de la situation. « Si vous voulez ouvrir le gouvernement, abandonnez le mur, purement et simplement », a-t-il dit, fustigeant une barrière « chère, inefficace dont la majorité des Américains ne veulent pas »
Cette paralysie des financements, ou « shutdown », semblait loin d’être résolue lundi tant les positions de chacun restaient éloignées. Les sénateurs doivent rentrer à Washington jeudi mais aucun vote sur une sortie de crise n’est pour l’instant prévu.
Il affecte des ministères importants comme la Sécurité intérieure, la Justice, le Commerce, les Transports, le Trésor ou l’Intérieur, qui gère les parcs nationaux très visités pendant les fêtes, comme le Grand Canyon. La Statue de la Liberté doit toutefois rester ouverte au public grâce au financement de ses opérations par l’Etat de New York.
Les démocrates, avec Nancy Pelosi à leur tête, vont prendre dès le 3 janvier 2019, le contrôle de la Chambre des représentants, ce qui laisse augurer de négociations encore plus compliquées si le « shutdown » est encore en place à cette date. « Au lieu d’apporter de la certitude dans la vie des gens, le président américain maintient le shutdown Trump juste pour faire plaisir aux animateurs radio et télévision de droite », accusent Nancy Pelosi et Chuck Schumer.
« Tant que le président est guidé par le Freedom Caucus », les élus ultra-conservateurs de la Chambre des représentants, il est dur de voir comment il pourrait présenter une solution qui pourrait passer à la fois la Chambre et le Sénat », poursuivent les démocrates. « Pendant ce temps, différentes personnes venant de la même Maison Blanche disent différentes choses sur ce que le président pourrait ou non accepter pour mettre fin à son shutdown Trump, ce qui rend impossible de savoir quelle est leur position », affirment-ils.
Nicole Ricci Minyem
Alors qu’un voice circule dans les réseaux sociaux, pour démontrer l’inutilité de la diaspora camerounaise, qui dans sa grande majorité serait constituée de « sans papiers », et, qui nuisent à l’image du pays, sans contribuer au développement local, un rapport de WorldRemit sur les transactions financières en 2018, prouve le contraire.
En le parcourant les analyses faites par le leader mondial en matière de transfert d’argent sur les plateformes numériques, grâce à la base des données produites par la Banque mondiale, on se rend compte que les envois d’argent des camerounais de la diaspora vers le Cameroun ont augmenté de près de 150 milliards de FCFA.
Il apparaît également que les usagers de la WorlRemit, envoyant de l’argent au Cameroun, effectuent en moyenne 2 à 3 transactions par mois et, dépensent aussi des frais très conséquents selon le pays où les opérations sont faites. Les économistes qui travaillent dans cet « organisme » estiment que les utilisateurs des plateformes, peuvent réaliser quatre dollars d’économie sur les transferts, depuis le Canada, neuf dollars pour les transferts enter le Royaume Uni et le Cameroun et, seulement deux dollars de bénéfice entre le Cameroun et la France.
Au regard de ce qui précède, l’on comprend que envoyer de l’argent vers le 237 coûte très cher, par rapport aux envois de fonds réalisés, lorsqu’on réside aux Etats – Unis. A ce moment, le bénéfice s’élève à douze dollars.
Il est toutefois important de noter que les sommes envoyées par les camerounais de l’étranger vers leur pays en 2018, est en deçà des performances réalisées par exemple en 2015 ; En effet, indique WorlRemit, au courant de cette année là, la diaspora de ce pays avait transféré 585 milliards de FCFA, seulement en un an.
D’après les chiffres obtenus auprès de la division de la balance des paiements du ministère des Finances, les transferts d’argent en provenance de la diaspora vers le Cameroun continuent, malgré la crise économique. De 181 milliards de FCFA en 2009, ils sont passés à 281,7 milliards de FCFA en 2013. Une augmentation de plus de 100 milliards en quatre ans.
Pour le ministère des finances, une partie importante de ces transferts d’argent de la diaspora passe par des circuits informels, à cause par exemple de la cherté des coûts pratiqués par des opérateurs de transfert, tels que Moneygrame et Western Union. Ces deux agences totalisent plus de 80 % des transferts de fonds vers l’Afrique.
Cet engouement d’envoi d’argent vers le pays n’est pas observé dans les autres pays de la Cemac, comme le Tchad par exemple. Et pourtant, l’importance de la diaspora dans cet Etat à travers le monde aujourd’hui est incontestable. Elle est fortement présente en Afrique, en Arabie Saoudite, en Europe, au Canada de même qu’au Etats – Unis.
Or, tout comme la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, le Congo d’autre Etat membres de la Cemac,ne semblent pas prendre part à tous ces mouvements d’argent. Réduisant de fait, le produit intérieur brut de cette sous région.
Du côté de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest, les transferts d’argent représentent parfois 10% d produit intérieur brut de la région. C’est notamment le cas du Mali, du Sénégal, du Togo, qui mènent des débats pour les pays francophones. Les sénégalais de la diaspora ont battu le record, en envoyant 842 milliards de FCFA en 2014, dans leur pays.
Les envois des togolais de l’extérieur représentent 10% du PIB et, le quart du budget national. Un taux qui dépasse largement les appuis budgétaires des partenaires au développement dans ce pays.
Nicole Ricci Minyem
Pour Henri Konan Bédié, la création du RHDP en tant que parti politique signerait la mort du PDCI-RDA. Daniel Kablan Duncan, qui a lancé dimanche 23 décembre un nouveau mouvement dénommé PDCI-Renaissance, pense visiblement le contraire.
Nouvelle casquette pour Daniel Kablan Duncan. Ministre puis Premier ministre, voilà le vice-président de la République de Côte d’Ivoire dans le rôle du pompier, venu éteindre le feu qui se propage dans la maison des Houphouétistes. Depuis la mésentente entre Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié, ils sont pourtant nombreux en coulisses, à vouloir faire asseoir de nouveau les deux anciens alliés à la même table.
Ce 23 décembre 2018, c’est donc aux yeux de toute la nation que près de 9 000 militants du PDCI-RDA, drapés de pagnes aux couleurs et à l’effigie du parti, ont pris d’assaut la patinoire de l’Hôtel Ivoire Sofitel pour dire « non à la rupture ».
Un rassemblement nécessaire, selon Théophile Ahoua N’Doli, Inspecteur général d’État et fidèle parmi les fidèles de Daniel Kablan Duncan. Les organisateurs ont pris soin d’avertir Alassane Ouattara comme le président du parti, Henri Konan Bédié. « Nous les avons informés parce que c’était normal de le faire, mais ce n’était pas une demande d’autorisation », précise Théophile Ahoua N’Doli aux médias.
Le rassemblement de ce dimanche a été annoncé six jours plus tôt, lors d’une conférence de presse à Abidjan en présence de cinq ministres PDCI, encore au gouvernement : François Amichia, Alain Richard Donwahi, Raymonde Goudou Coffie, Jean-Claude Kouassi et Pascal Abinan Kouakou.
Depuis qu’il a fait savoir le 8 août 2018, qu’il se retirait du parti unifié voulu par le président ivoirien, le leader du PDCI-RDA tente de créer une nouvelle plateforme politique qui pourrait aller du FPI de Maurent Gbagbo, aux ex-Forces nouvelles.
« Il n’est pas normal que le PDCI tourne le dos à sa famille politique naturelle pour faire alliance avec d’autres », dénonce Théophile Ahoua N’Doli. Avant d’expliciter : « le PDCI n’a de place qu’avec les Houphouëtistes ». Les fondateurs du PDCI-Renaissance ne craignent-ils pas de subir le même sort que Kouassi Adjoumani, avec son mouvement « Sur les traces d’Houphouët » ? « Nous assumerons si jamais on était exclus à notre tour », répond Ahoua N’Doli.
Pour Henri Konan Bédié, la création du RHDP en tant que parti politique signerait la mort du PDCI-RDA. Daniel Kablan Duncan pense quant à lui le contraire. L’ancien Premier ministre ivoirien est convaincu d’une chose : pas de paix en Côte d’Ivoire sans l’union de tous les Houphouétistes. « Est-ce que nous voulons à nouveau rentrer en enfer après la grave crise de 2010-2011 ? », demande-t-il à l’assistance acquise à sa cause ce dimanche matin.
Selon le vice-président ivoirien, « le pays se questionne face à la recrudescence des violences en lien avec les scrutins électoraux même au niveau local. Pour Daniel Kablan Duncan, « voilà de bien nombreuses années que de tels signaux n’étaient pas apparus dans nos consciences et dans nos préoccupations. (…) Il faut régler sans trop tarder toutes les divergences et tous les conflits existants, et renforcer ainsi la cohésion des filles et fils d’Houphouët-Boigny».
Nicole Ricci Minyem
La pétition en ligne pour soutenir un recours en justice contre l'État français, pour inaction climatique, lancée par quatre ONG, a recueillie plus de 1,6 million de signatures
Le texte, disponible sur le site laffairedusiecle.net, frôlait les 1,62 million de soutiens et vise les 2 millions. Ces signatures ont été recueillies en cinq jours, l’initiative de Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et, l’Homme et enfin l’association « Notre affaire à Tous » , ayant été rendue publique le 24 Décembre. En 2016, la pétition en ligne contre le projet de loi El Khomri sur la réforme du droit du travail avait dépassé le cap d’un million de signatures en deux semaines.
« Aucun d’entre nous ne s’attendait à un tel succès et aussi rapidement », a reconnu Cécile Duflot, directrice d’Oxfam France… « Cette mobilisation montre que les questions liées au réchauffement climatique et à la biodiversité sont au centre des préoccupations des citoyens », se félicite Audrey Pulvar, présidente de la FNH.
Les ONG ont adressé lundi, une requête préalable au gouvernement, qui a deux mois pour répondre. Elles prévoient dans un second temps, en mars probablement, d’introduire un recours juridique devant le tribunal administratif de Paris, une première à l’échelle française. « Les citoyens ont envie de passer à l’action, cela nous renforce dans l’espoir que le gouvernement ne reste pas sans réponse », indique Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
Le gouvernement de Emmanuel Macron qui est confronté à une crise d’un tout autre ordre, en plus des problèmes que posent les gilets jaunes, va, ainsi que v=quelques autre Etats ayant pris part au sommet de la COP 24, répondre devant des accusations (dérèglements climatiques, insuffisance des mesures prises pour ne plus polluer l’air… portées contre eux, devant les tribunaux.
En France, l’annonce des associations est tombée au lendemain d’une conférence climat de L’Organisation des Nations Unies (COP24) qui a déçu par l’incapacité des pays à renforcer leur action. Les plaignants soulignent que la France, dont les émissions de GES sont reparties à la hausse en 2015, ne respecte notamment pas ses objectifs de court terme.
Aux Pays-Bas, un tribunal, saisi par l’ONG Urgenda au nom de 900 citoyens, a ordonné en 2015 à l’État de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 25 % d’ici à 2020. Le jugement a été confirmé en octobre.
« On demande réparation de nos préjudices et que l’État agisse tout de suite, à tous niveaux », dit Laura Monnier, chargée de campagne pour Greenpeace. En novembre, le maire écologiste de Grande-Synthe (Nord) avait engagé un recours gracieux auprès de l’État pour « inaction en matière climatique », relevant notamment la vulnérabilité de sa commune, bâtie sur un territoire de polder. Là encore, le gouvernement a deux mois pour réagir.
« L’idée est de le contraindre à agir », dit Cécile Dufflot : « l’urgence et l’inaction l’exigent. » Face aux dérèglements climatiques, les recours en justice se multiplient dans le monde, des Pays-Bas aux Etats-Unis, contre des mesures insuffisantes pour garder le réchauffement sous contrôle.
En France, le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative, avait déjà enjoint en 2017 au gouvernement d’agir contre la pollution de l’air, après une plainte des Amis de la Terre. Depuis, l’État a présenté des feuilles de route sur l’air, jugées insuffisantes par les ONG, qui ont déposé une demande d’astreinte de 100.000 euros par jour de retard.
Nicole Ricci Minyem