La quasi-totalité de la ville de Douala est dans le noir absolue dans cette période de Noël. Selon le communiqué rendu public ce lundi par le service de communication d'Eneo, la situation n'est pas prête de s'améliorer.
Jusqu'à ce mardi matin, les quartiers Bonanjo, Bonapriso, Bali, Koumassi, Brasseries, Marché Central, Zone portuaire Aval, Nkomondo, Bois des singes, Akwa, New Bell, Nkoulouloun, Youpwe sont dans le l'obscurité. Une situation qui a transformé la ville de Douala en un véritable capharnaüm. Des moteurs de générateurs tournent partout dans la ville. Un vacarme de plus en plus insupportable pour les populations qui doivent désormais négocier avec ces bruits et le brouhaha occasionné par le trop plein de moto-taxis dans les rues de la ville. C'est simplement invivable.
Le plus triste dans cette affaire est l'attitude des responsables de la société d'électricité. En effet, la panne est survenue le dimanche dans les premières heures de la matinée. Or il a fallu attendre le lendemain pour qu'un communiqué de l'entreprise vienne dissiper les interrogations des clients.
Dans sa publication, le service de communication informe l'opinion publique que le drame est survenu le dimanche matin à 6h55. La faute à un innocent garçon armé d'un objet pointu avec lequel il a pioché le sol, cherchant à implanter des goals pour un match de football sur le stade en face de Tractafric au lieu dit PK5. Et c'est en creusant sur le stade qu'il a touché un des câbles de transport souterrain. Selon des témoins, un premier bruit s'est fait entendre. Seulement, le jeune homme a continué à creuser. C'est ainsi qu'une grosse explosion va survenir, patatras, c'est la débandade. Le forfait est commis, la ville est dans le noir.
Le communiqué d'Eneo donne de savoir que les reconstructions sur ce tronçon va durer plusieurs jours. En attendant, un réseau aérien provisoire d'urgence est en construction. Long de 1500 mètres, avec un besoin d'une cinquantaine de supports en bois, le réseau provisoire pourrait éventuellement entrer en service le 27 décembre prochain.
Dans tous les cas, Douala passera cette fête de Noël 2018 dans l'obscurité. Même si l'on peut comprendre qu'un accident survienne, on est en droit de s'étonner de la position choisie par le trajet des câbles électriques souterrains. Comment avoir l'idée de faire passer des câbles d'une telle dangerosité sur un terrain de football ? Comment est il possible que le niveau de protection desdits câbles soient tellement faibles que le premier objet pointu vienne à les transpercer ? Des questions et bien d'autres que se posent en se moment les habitants de la capitale économique du Cameroun. Économie qui devra tourner au ralenti dans une période charnière comme celle ci.
Les habitués des lenteurs des services d'Eneo ne paie pas mine quant à croire que cette ligne sera fonctionnelle avant la fin de cette année. Chacun s'est donc résolu à trouver un paliatif pour vivre autant que possible des fêtes de fin d'année heureuses. En attendant les principaux quartiers de la ville de Douala sont toujours dans le noir.
Stéphane Nzesseu