Alors qu’un voice circule dans les réseaux sociaux, pour démontrer l’inutilité de la diaspora camerounaise, qui dans sa grande majorité serait constituée de « sans papiers », et, qui nuisent à l’image du pays, sans contribuer au développement local, un rapport de WorldRemit sur les transactions financières en 2018, prouve le contraire.
En le parcourant les analyses faites par le leader mondial en matière de transfert d’argent sur les plateformes numériques, grâce à la base des données produites par la Banque mondiale, on se rend compte que les envois d’argent des camerounais de la diaspora vers le Cameroun ont augmenté de près de 150 milliards de FCFA.
Il apparaît également que les usagers de la WorlRemit, envoyant de l’argent au Cameroun, effectuent en moyenne 2 à 3 transactions par mois et, dépensent aussi des frais très conséquents selon le pays où les opérations sont faites. Les économistes qui travaillent dans cet « organisme » estiment que les utilisateurs des plateformes, peuvent réaliser quatre dollars d’économie sur les transferts, depuis le Canada, neuf dollars pour les transferts enter le Royaume Uni et le Cameroun et, seulement deux dollars de bénéfice entre le Cameroun et la France.
Au regard de ce qui précède, l’on comprend que envoyer de l’argent vers le 237 coûte très cher, par rapport aux envois de fonds réalisés, lorsqu’on réside aux Etats – Unis. A ce moment, le bénéfice s’élève à douze dollars.
Il est toutefois important de noter que les sommes envoyées par les camerounais de l’étranger vers leur pays en 2018, est en deçà des performances réalisées par exemple en 2015 ; En effet, indique WorlRemit, au courant de cette année là, la diaspora de ce pays avait transféré 585 milliards de FCFA, seulement en un an.
D’après les chiffres obtenus auprès de la division de la balance des paiements du ministère des Finances, les transferts d’argent en provenance de la diaspora vers le Cameroun continuent, malgré la crise économique. De 181 milliards de FCFA en 2009, ils sont passés à 281,7 milliards de FCFA en 2013. Une augmentation de plus de 100 milliards en quatre ans.
Pour le ministère des finances, une partie importante de ces transferts d’argent de la diaspora passe par des circuits informels, à cause par exemple de la cherté des coûts pratiqués par des opérateurs de transfert, tels que Moneygrame et Western Union. Ces deux agences totalisent plus de 80 % des transferts de fonds vers l’Afrique.
Cet engouement d’envoi d’argent vers le pays n’est pas observé dans les autres pays de la Cemac, comme le Tchad par exemple. Et pourtant, l’importance de la diaspora dans cet Etat à travers le monde aujourd’hui est incontestable. Elle est fortement présente en Afrique, en Arabie Saoudite, en Europe, au Canada de même qu’au Etats – Unis.
Or, tout comme la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, le Congo d’autre Etat membres de la Cemac,ne semblent pas prendre part à tous ces mouvements d’argent. Réduisant de fait, le produit intérieur brut de cette sous région.
Du côté de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest, les transferts d’argent représentent parfois 10% d produit intérieur brut de la région. C’est notamment le cas du Mali, du Sénégal, du Togo, qui mènent des débats pour les pays francophones. Les sénégalais de la diaspora ont battu le record, en envoyant 842 milliards de FCFA en 2014, dans leur pays.
Les envois des togolais de l’extérieur représentent 10% du PIB et, le quart du budget national. Un taux qui dépasse largement les appuis budgétaires des partenaires au développement dans ce pays.
Nicole Ricci Minyem